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samedi 12 octobre 2013

Exercice d'écriture 2 – par Marie

Écrire la suite de la phrase : « Durant la fin de la semaine, les charognards du palais présidentiel… »

Durant la fin de la semaine, les charognards s’abattirent sur les balcons du palais présidentiel… il avait réussi, le monde entier saurait. David était mort seul. L’homme avait attendu qu’il sorte sur le balcon et lui avait logé une balle dans la tête. Inutile d’aller vérifier que son pouls était désormais inexistant. Il était le meilleur tireur d’élite que l’on puisse trouver, jamais il n’avait manqué une de ses cibles… enfin presque… Il y avait eu Nadia.
Elle, il n’avait juste pas pu la tuer. Une seconde d’hésitation qui lui avait coûté sa réputation, sa sécurité, sa liberté. Jusque là, il n’avait eu à descendre que des hommes véreux, finalement, en les tuant, il rendait service à la nation, il faisait justice plus vite et plus efficacement qu’un tribunal. Mais ce samedi matin ensoleillé, du haut du toit sur lequel il s’était installé pour abattre Nadia, au moment de presser la détente, il avait eu un doute. Bien sûr il s’était demandé si c’était parce qu’il s’agissait d’une femme mais il s’était vite rendu compte que cela n’avait rien à voir, c’était ce qui émanait de son être. Il n’aurait pas su dire quoi exactement mais quelque chose l’en avait empêché.
Il avait alors rangé tout son matériel et déguerpi aussi vite que possible. Le soir, il n’avait pas répondu au téléphone, une seule phrase sur son répondeur : « tu es un homme mort ». Il avait fallu qu’il plie bagages et quitte le pays sans se retourner. Ce ne fut pas le plus difficile ; plus de famille, aucun ami, rien ne le retenait. En revanche, laisser cette femme derrière lui sans comprendre pourquoi il n’avait pu lui ôter la vie comme pour tous les autres, ça n’était pas vivable. Il fallait qu’il sache, qu’il comprenne.
Quand il avait réussi à regagner le pays sous une fausse identité, un autre avait fait ce qu’il aurait dû faire quelques mois auparavant et c’est sur sa tombe qu’il était allé en espérant trouver des réponses… Sur la pierre tombale une inscription simple « Nadia Garces, née Vidal. 1970-2005 ».
La réponse à la question qui lui empêchait de trouver le sommeil depuis des mois résidait dans ces quelques mots, le nom de jeune fille de cette femme était aussi son nom de famille à lui. Après avoir fait des recherches plus approfondies pour vérifier son pressentiment, il avait toutes les réponses, il s’agissait bien de sa fille. Cette fille qu’il avait crû morte pendant des années et qu’il n’avait revu qu’à travers le viseur de son arme à feu automatique…

Il n’avait pas perdu de temps, il savait qui l’avait employé pour sa dernière mission qu’il n’avait pas remplie, il lui faudrait quelques mois de préparation mais il tuerait cette ordure. Le chef de cabinet du président avait toujours les mêmes habitudes et il lui serait facile de trouver le moment propice. En juillet, le président partait avec son épouse et ses enfants dans sa résidence présidentielle de Cusco laissant alors David au palais présidentiel de Lima c’est pendant son absence qu’il pourrait opérer. Il ne voulait pas que son action entache la réputation et l’intégrité du président qui, il le savait, n’avait rien à voir dans cette histoire. Il voulait que David paie, tout seul ! Et plus que sa mort, il souhaitait que celle-ci soit mise en scène, il fallait que le monde entier sache que cet homme était l’homme le plus pourri que le monde n’ait jamais connu. Que pouvait-il trouver de mieux que d’attirer des vautours autours du palais ? L’odeur des animaux qu’il avait tués lui-même et cachés sous les balcons du palais ferait bientôt son effet, on pouvait compter sur la loyauté des charognards.

1 commentaire:

  1. J'espère que tu avais reconnu… ;-) Il s'agit évidemment de la première ligne de L'Automne du patriarche de García Márquez – à l'honneur… dans le programme des étudiants de CAPES de cette année.

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