Las mueve el viento
A mí y a mamá nos anda siguiendo una casa grande y vieja. Probamos a correr, a escondernos, pero no hay caso, sigue atrás. Para colmo, terminamos perdiéndonos. Yo creo que la casa también está perdida, así que eso no me preocupa, pero mamá se da vuelta, la señala con un dedo que le tiembla y abre mucho los ojos. “Castillo embrujado” dice, me lo dice en secreto, pero después grita: “Andate, no te conozco”, y los gritos son para la casa. A lo mejor sí la conoce, sólo que se olvidó. Me da lástima verla así a mamá. Tanta lástima que dejo que me apriete la cabeza contra ella y eso que no me gusta porque sin querer me tira los pelos que están metidos adentro de la trenza y la cara se me pega a su pollera de puntitos que raspan y casi ni puedo respirar. Las paredes de la casa seguro que raspan. Pienso que nos quiere decir algo, pero no sabe cómo tratar con la gente o no puede, porque por el lado de afuera está rota, llena de agujeros que no llevan a ninguna parte, si llevaran se vería lo de adentro, y no se ve. Pero aunque no se vea, yo sé que ese adentro existe. Sé que tiene muchos muebles de madera oscura adornada con dibujos, esos muebles altos y finos que mamá llama bargueños, y escritorios y roperos tan pesados que yo no podría moverlos. Tiene escaleras blancas escondidas detrás de unas telarañas tan viejas como la casa (las arañas se fueron hace mucho). Y debajo de los muebles y de las escaleras, tiene un montón de cosas moviéndose. “Explicame otra vez qué impulsa a las cosas”, pide mamá. “Las mueve el viento que entra por los fragmentos de puerta y de ventana y de techo que no están”, le contesto, pero es mentira y a mí me parece que mamá se ha dado cuenta, por eso pregunta a cada rato. Las cosas se mueven porque les gusta chocarse, terminar hechas pedazos. Lo roto quiere seguir rompiéndose. Ahora me doy cuenta, la casa nos eligió para que la ayudemos a morir. Que se la arregle como pueda, yo tengo que descubrir el camino que perdimos. Y tengo que cuidar a mamá. La llevo de la mano y siempre estoy mirando por dónde camina. Tengo terror de que tropiece y se lastime.
Traduction temporaire :
Elles bougent sous le vent
Maman et moi, nous sommes poursuivies par une grande et vielle maison. Nous essayons de courir, de nous cacher, rien à faire elle est toujours derrière nous. Pour couronner le tout, nous finissons par nous perdre. Je crois que la maison, elle aussi, est perdue, alors cela ne m'inquiète pas, mais maman, elle, elle se retourne, la désigne d'un doigt tremblant et ouvre de grands yeux. « Château ensorcelé », prévient-elle. Elle me le dit en secret, avant de crier :« Va-t'en, je ne te connais pas ! », et les cris sont destinés à la maison. Peut-être qu’en fait, si, elle la connaît, mais l’a simplement oubliée. Ça me fait de la peine de voir maman dans cet état. Tellement de peine que je lui permets de serrer ma tête contre elle, alors que je n'aime pas ça, parce que sans le faire exprès, elle tire les cheveux de ma tresse, et que sa jupe en tricot me gratte le visage, et là, je ne peux presque plus respirer. Les murs de la maison, sûr qu'ils grattent. Je pense qu'elle veut nous dire quelque chose, mais qu'elle ne sait pas comment s'adresser aux gens ou qu'elle ne peut pas, parce que de l'extérieur, elle est cassée, pleine de trous qui ne mènent nulle part, sinon, on verrait l'intérieur, or, on ne le voit pas. Mais bien qu'il soit invisible, moi, je sais que cet intérieur existe. Je sais qu'elle a beaucoup de meubles en bois foncé, orné de dessins. Ces meubles hauts et fins que maman appelle bargueños, bureaux, penderies, si lourds que je ne pourrais pas les déplacer. Elle a des escaliers blancs cachés derrière des toiles d'araignées aussi vieilles que la maison (les araignées sont parties depuis longtemps). Et sous les meubles et les escaliers, elle a un tas de choses qui bougent. « Réexplique-moi ce qui fait bouger les choses », demande maman. « Elles sont mues par le vent qui entre par les morceaux de portes, de fenêtres et de toit manquants », lui réponds-je, mais, c'est un mensonge et j'ai l’impression que maman s'en est rendu compte, que c'est pour ça qu'elle repose sans cesse la question. Les choses bougent parce qu'elles aiment se cogner, finir en miettes.