jeudi 22 décembre 2016

Projet Justine / Elena – texte 61

Abandonados

“Eres el más gracioso de la tierra”
Juan de Dios Peza

Sin nostalgias, ni despedidas. Como alguna vez dijo que lo haría.
Se va del circo.
—Lo que buscás no está en esta carpa —le había dicho su madre cuando niño.
No más zapatones, sonrisa pintada, nariz roja. No más cachetazos fingidos. Ni reales.
Se demora unos instantes observando un recién llegado. Se trata de un pibe ojeroso, flacucho, tiene un cuenco lleno de avena en las manos. El cereal no es para el chico, sino para los caballos. Y bien lo sabe él, que sesenta años antes fue ese mismo chico.
—Se ha incorporado un nuevo miembro a nuestra gran familia circense —dirá por la noche el director. Y el público estará ahí, atendiéndolo.
El público. Vivir sin risas ni aplausos será duro.
Nadie lo ve alejarse. O lo ven todos, pero nadie pregunta.
No escucha la discusión que se ha iniciado entre los trapecistas. Tampoco el rugido de las fieras, el estrépito de las jaulas, el látigo del domador. No quiere escucharlos.
Camina.
Tres kilómetros a campo traviesa.
Está oscureciendo cuando llega a la estación.
Respira entrecortadamente y las piernas apenas lo sostienen. Se sienta sobre una piedra pero permanece alerta, cada músculo en tensión, dispuesto a saltar en cuanto llegue la máquina. Dentro del puño, arrugados, sudados, los billetes para el pasaje.
La luna se eleva tras el horizonte. Su silueta encorvada se recorta como una roca.
La estación, derruida, habitada por alimañas. El techo, agujereado. Entre esas maderas, podridas y abombadas, un casal de palomas torcazas ha armado su nido.
Las vías, semiocultas bajo el pajonal.
Crecen yuyos entre los durmientes.
El payaso no recuerda su edad, más de setenta, seguro. Setenta y uno, Setenta y dos, quizá.
En sus oídos, el rechinar del tren que se acerca.

Traduction temporaire :

Abandonnés

« Tu es le plus drôle de la terre »
Juan de Dios Peza

Sans nostalgies, ni adieux. Comme il avait un jour assuré qu'il le ferait.
Il quitte le cirque.
— Ce que tu cherches n'est pas sous ce chapiteau, l'avait averti sa mère quand il était enfant.
Plus d'immenses chaussures, de sourire peint, de nez rouge. Plus de fausses gifles. Ni de vraies.
Il s'attarde quelques instants, observant un nouvel arrivant. 
Un gamin avec des cernes, maigrichon, une jatte remplie d'avoine dans les mains. Les céréales ne sont pas pour le garçon, mais pour les chevaux. Il le sait bien, lui, qui, soixante ans plus tôt, a été ce même garçon.
— Un nouveau membre a intégré notre grande famille du cirque, annoncera ce soir le directeur. Et le public sera là pour l'accueillir.
Le public. Vivre sans rires et sans applaudissements sera dur.
Personne ne le voit s'éloigner. Ou alors tout le monde le voit, mais personne ne pose la moindre question.
Il n'entend pas la dispute qui a commencé entre les trapézistes, pas plus que le rugissement des fauves, le vacarme dans les cages, le fouet du dompteur. Il ne veut pas les entendre.
Il marche.
Trois kilomètres à travers champs.
La nuit tombe quand il arrive à la gare.
Sa respiration est entrecoupée et ses jambes le soutiennent à peine. Il s'assied sur une pierre, mais reste en alerte, tous les muscles en tension, prêt à bondir dès l'arrivée de la machine. Dans son poing serré, les billets, froissés, trempés de sueur.
La lune s'élève au-delà de l'horizon. Sa silhouette courbée se détache tel un rocher.
La gare, détruite, habitée par des nuisibles. Le toit, troué. Au milieu de ces morceaux de bois pourris et bombés, un couple de pigeons ramiers a fait son nid.
Les voies, à demi cachées sous la verdure.
Des mauvaises herbes poussent entre les traverses.
Le clown ne se rappelle pas son âge, plus de soixante-dix ans, c'est sûr. Soixante et onze, soixante-douze peut-être.
Dans ses oreilles, le crissement du train.

30 commentaires:

Justine a dit…

Abandonados

“Eres el más gracioso de la tierra”
Juan de Dios Peza

Sin nostalgias, ni despedidas. Como alguna vez dijo que lo haría.
Se va del circo.
—Lo que buscás no está en esta carpa —le había dicho su madre cuando niño.
No más zapatones, sonrisa pintada, nariz roja. No más cachetazos fingidos. Ni reales.
Se demora unos instantes observando un recién llegado.

Abandonnés

« Tu es le plus drôle de la terre »
Juan de Dios Peza

Sans nostalgies, ni adieux. Comme il avait dit qu'il le ferait un jour.
Il quitte le cirque.
Ce que tu cherches n'est pas sous ce chapiteau, l'avait averti sa mère quand il était enfant.
Plus d'immenses chaussures, de sourire peint, de nez rouge. Plus de fausses gifles. Ni de vraies.
Il s'attarde quelques instants, observant un nouvel arrivant.

Elena a dit…

Abandonnés

« Tu es le plus drôle de la terre »
Juan de Dios Peza

Sans nostalgies, ni adieux. Comme il avait dit qu'il le ferait un jour.
Il quitte le cirque.
— Ce que tu cherches n'est pas sous ce chapiteau, l'avait averti sa mère quand il était enfant.
Plus d'immenses chaussures, de sourire peint, de nez rouge. Plus de fausses gifles. Ni de vraies.
Il s'attarde quelques instants, observant un nouvel arrivant.

Tradabordo a dit…

bandonnés [?]

« Tu es le plus drôle [vérifie bien tous les sens ; je ne dis pas que c'est faux] de la terre »
Juan de Dios Peza

Sans nostalgies, ni adieux. Comme il avait dit qu'il le ferait un jour [manque de fluidité].
Il quitte le cirque.
[le tiret ?]Ce que tu cherches n'est pas sous ce chapiteau, l'avait averti sa mère quand il était enfant.
Plus d'immenses chaussures, de sourire peint, de nez rouge. Plus de fausses gifles. Ni de vraies.
Il s'attarde quelques instants, observant un nouvel arrivant.

Elena a dit…

J'avais posté des commentaires, mais aucun n'apparaît...

Tradabordo a dit…

Elena, nos commentaires se sont croisés ; regarde ce que j'ai dit à Justine et aménage.

Elena a dit…

Abandonnés

« Tu es le plus drôle de la terre »
Juan de Dios Peza

Sans nostalgies, ni adieux. Comme il avait un jour assuré qu'il le ferait.
Il quitte le cirque.
— Ce que tu cherches n'est pas sous ce chapiteau, l'avait averti sa mère quand il était enfant.
Plus d'immenses chaussures, de sourire peint, de nez rouge. Plus de fausses gifles. Ni de vraies.
Il s'attarde quelques instants, observant un nouvel arrivant.

Tradabordo a dit…

Abandonnés

« Tu es le plus drôle de la terre »
Juan de Dios Peza

Sans nostalgies, ni adieux. Comme il avait un jour assuré qu'il le ferait.
Il quitte le cirque.
— Ce que tu cherches n'est pas sous ce chapiteau, l'avait averti sa mère quand il était enfant.
Plus d'immenses chaussures, de sourire peint, de nez rouge. Plus de fausses gifles. Ni de vraies.
Il s'attarde quelques instants, observant un nouvel arrivant.

OK.

Comme vous êtes d'accord, j'enregistre et vous pouvez ajouter la suite.

Justine a dit…

Se trata de un pibe ojeroso, flacucho, tiene un cuenco lleno de avena en las manos. El cereal no es para el chico, sino para los caballos. Y bien lo sabe él, que sesenta años antes fue ese mismo chico.
—Se ha incorporado un nuevo miembro a nuestra gran familia circense —dirá por la noche el director. Y el público estará ahí, atendiéndolo.

Il s'agit d'un gamin avec des cernes, maigrichon, une jatte remplie d'avoine dans les mains. Les céréales ne sont pas pour le garçon, mais pour les chevaux. Il le sait bien, lui, qui soixante ans plus tôt a été ce même garçon.
— Un nouveau membre a intégré notre grande famille du cirque, annoncera ce soir le directeur. Et le public sera là pour l'accueillir.

Tradabordo a dit…

Il s'agit [bof] d'[et si tu supprimais tout ça ?] un gamin avec des cernes, maigrichon, une jatte remplie d'avoine dans les mains. Les céréales ne sont pas pour le garçon, mais pour les chevaux. Il le sait bien, lui, qui [virgule ?] soixante ans plus tôt [virgule ?] a été ce même garçon.
— Un nouveau membre a intégré notre grande famille du cirque, annoncera ce soir le directeur. Et le public sera là pour l'accueillir.

Justine a dit…

Un gamin avec des cernes, maigrichon, une jatte remplie d'avoine dans les mains. Les céréales ne sont pas pour le garçon, mais pour les chevaux. Il le sait bien, lui, qui, soixante ans plus tôt, a été ce même garçon.
— Un nouveau membre a intégré notre grande famille du cirque, annoncera ce soir le directeur. Et le public sera là pour l'accueillir.

Tradabordo a dit…

Un gamin avec des cernes, maigrichon, une jatte remplie d'avoine dans les mains. Les céréales ne sont pas pour le garçon, mais pour les chevaux. Il le sait bien, lui, qui, soixante ans plus tôt, a été ce même garçon.
— Un nouveau membre a intégré notre grande famille du cirque, annoncera ce soir le directeur. Et le public sera là pour l'accueillir.

OK.

Elena ?

Elena a dit…

OK.

Justine a dit…

El público. Vivir sin risas ni aplausos será duro.
Nadie lo ve alejarse. O lo ven todos, pero nadie pregunta.
No escucha la discusión que se ha iniciado entre los trapecistas. Tampoco el rugido de las fieras, el estrépito de las jaulas, el látigo del domador. No quiere escucharlos.

Le public. Vivre sans rires et sans applaudissements sera dur.
Personne ne le voit s'éloigner. Ou alors tout le monde le voit, mais personne ne pose de question.
Il n'entend pas la dispute qui a commencé entre les trapézistes, pas plus que le rugissement des fauves, le vacarme des cages, le fouet du dompteur. Il ne veut pas les entendre.

Tradabordo a dit…

Le public. Vivre sans rires et sans applaudissements sera dur.
Personne ne le voit s'éloigner. Ou alors tout le monde le voit, mais personne ne pose de [« la moindre » ?] question.
Il n'entend pas la dispute qui a commencé entre les trapézistes, pas plus que le rugissement des fauves, le vacarme des [ou « dans les » ? J'hésite] cages, le fouet du dompteur. Il ne veut pas les entendre.

Justine a dit…

Le public. Vivre sans rires et sans applaudissements sera dur.
Personne ne le voit s'éloigner. Ou alors tout le monde le voit, mais personne ne pose la moindre question.
Il n'entend pas la dispute qui a commencé entre les trapézistes, pas plus que le rugissement des fauves, le vacarme dans les cages, le fouet du dompteur. Il ne veut pas les entendre.

Tradabordo a dit…

Le public. Vivre sans rires et sans applaudissements sera dur.
Personne ne le voit s'éloigner. Ou alors tout le monde le voit, mais personne ne pose la moindre question.
Il n'entend pas la dispute qui a commencé entre les trapézistes, pas plus que le rugissement des fauves, le vacarme dans les cages, le fouet du dompteur. Il ne veut pas les entendre.

OK.

Elena ?

Elena a dit…

OK.

Justine a dit…

Tres kilómetros a campo traviesa.
Está oscureciendo cuando llega a la estación.
Respira entrecortadamente y las piernas apenas lo sostienen. Se sienta sobre una piedra pero permanece alerta, cada músculo en tensión, dispuesto a saltar en cuanto llegue la máquina. Dentro del puño, arrugados, sudados, los billetes para el pasaje.

Trois kilomètres à travers champs.
La nuit tombe quand il arrive à la gare.
Sa respiration est entrecoupée et ses jambes le soutiennent à peine. Il s'assied sur une pierre, mais reste en alerte, tous les muscles en tension, prêt à sauter à l'arrivée de la machine.
Dans son poing serré, froissés, trempés de sueur, ses billets.

Tradabordo a dit…

Trois kilomètres à travers champs.
La nuit tombe quand il arrive à la gare.
Sa respiration est entrecoupée et ses jambes le soutiennent à peine. Il s'assied sur une pierre, mais reste en alerte, tous les muscles en tension, prêt à sauter [« bondir » ?] à [« dès » ?] l'arrivée de la machine.
Dans son poing serré, froissés, trempés de sueur [à la fin ?], ses [pas de possessif ?] billets.

Justine a dit…

Trois kilomètres à travers champs.
La nuit tombe quand il arrive à la gare.
Sa respiration est entrecoupée et ses jambes le soutiennent à peine. Il s'assied sur une pierre, mais reste en alerte, tous les muscles en tension, prêt à bondir dès l'arrivée de la machine.
Dans son poing serré, les billets, froissés, trempés de sueur.

Tradabordo a dit…

Trois kilomètres à travers champs.
La nuit tombe quand il arrive à la gare.
Sa respiration est entrecoupée et ses jambes le soutiennent à peine. Il s'assied sur une pierre, mais reste en alerte, tous les muscles en tension, prêt à bondir dès l'arrivée de la machine.
Dans son poing serré, les billets, froissés, trempés de sueur.

OK.

Elena ?

Elena a dit…

OK.

Justine a dit…

Je réintègre « Il marche », morceau manquant à ce fragment pour le copier/coller :

Il marche.
Trois kilomètres à travers champs.
La nuit tombe quand il arrive à la gare.
Sa respiration est entrecoupée et ses jambes le soutiennent à peine. Il s'assied sur une pierre, mais reste en alerte, tous les muscles en tension, prêt à bondir dès l'arrivée de la machine. Dans son poing serré, les billets, froissés, trempés de sueur.

Justine a dit…

La luna se eleva tras el horizonte. Su silueta encorvada se recorta como una roca.
La estación, derruida, habitada por alimañas. El techo, agujereado. Entre esas maderas, podridas y abombadas, un casal de palomas torcazas ha armado su nido.
Las vías, semiocultas bajo el pajonal.
Crecen yuyos entre los durmientes.

La lune s'élève au-delà de l'horizon. Sa silhouette courbée se découpe tel un rocher.
La gare, détruite, habitée par des nuisibles. Le toit, troué. Au milieu de ces morceaux de bois pourris et bombés, un couple de pigeons ramiers a fait son nid.
Les voies ferrées, à demi cachées sous l'herbage.
Des mauvaises herbes poussent entre les traverses.

Tradabordo a dit…

La lune s'élève au-delà de l'horizon. Sa silhouette courbée se découpe [ou « détache » ? J'hésite] tel un rocher.
La gare, détruite, habitée par des nuisibles. Le toit, troué. Au milieu de ces morceaux de bois pourris et bombés, un couple de pigeons ramiers a fait son nid.
Les voies ferrées [pas besoin], à demi cachées sous l'herbage [naturel ?].
Des mauvaises herbes poussent entre les traverses.

Justine a dit…

La lune s'élève au-delà de l'horizon. Sa silhouette courbée se détache tel un rocher.
La gare, détruite, habitée par des nuisibles. Le toit, troué. Au milieu de ces morceaux de bois pourris et bombés, un couple de pigeons ramiers a fait son nid.
Les voies, à demi cachées sous la verdure [pour ne pas répéter « herbe »].
Des mauvaises herbes poussent entre les traverses.

Tradabordo a dit…

La lune s'élève au-delà de l'horizon. Sa silhouette courbée se détache tel un rocher.
La gare, détruite, habitée par des nuisibles. Le toit, troué. Au milieu de ces morceaux de bois pourris et bombés, un couple de pigeons ramiers a fait son nid.
Les voies, à demi cachées sous la verdure.
Des mauvaises herbes poussent entre les traverses.

OK.

Elena ?

Elena a dit…

OK.

Justine a dit…

El payaso no recuerda su edad, más de setenta, seguro. Setenta y uno, Setenta y dos, quizá.
En sus oídos, el rechinar del tren que se acerca.

Le clown ne se rappelle pas son âge, plus de soixante-dix ans, c'est sûr. Soixante et onze, soixante-douze peut-être.
Dans ses oreilles, le crissement du train.

Tradabordo a dit…

Le clown ne se rappelle pas son âge, plus de soixante-dix ans, c'est sûr. Soixante et onze, soixante-douze peut-être.
Dans ses oreilles, le crissement du train.

OK.

Elena ?