Marisa Alvez
Rebeldía del silencIo
Sí, mi amor, dijo ella y bajó los ojos. Una vez más, y se calló.
Pero el silencio, esta vez, fue subiendo desde los pies ateridos por los insultos, desde las manos muertas por las caricias ignoradas, desde la mirada oscurecida por los reproches, desde las palabras milenariamente mudas, desde las lágrimas ocultas.
Cuando no pudo más, y cuando todo fue silencio, porque no había más por qué decir, cuando el decir era inútil, ahíta de silencio, silencio en ella, silencio en el otro, silencio que ya no unía sino que separaba, cuando sintió que todo iba a explotar, cerró los ojos, mientras seguía preparando el café, apretó intensamente los párpados, y se escapó por la ventana.
Él tomó la taza casi sin mirarla. Después la abrazó y le hizo el amor. Feliz, noche a noche, aún sigue poseyendo su cuerpo. Lo único que queda de ella.
Traduction temporaire :
Marisa Alvez
Révolte du silence
Oui, mon amour, dit-elle, avant de baisser les yeux. Une fois de plus, et elle se tut. Mais le silence, cette fois-là, grimpa depuis ses pieds transis à cause des insultes, depuis ses mains mortes à cause des caresses ignorées, depuis son regard assombri à cause des reproches, depuis ses mots éternellement restés muets, depuis ses larmes cachées. Quand elle n'en put plus, et quand tout ne fut que silence, parce qu'il n'y avait plus rien à dire, quand parler était inutile, épuisée par le silence, le silence en elle, le silence dans l'autre, silence qui ne réunissait plus mais séparait, quand elle sentit que tout allait exploser, elle ferma les yeux, tandis qu'elle continuait de préparer le café, elle plaqua intensément ses mains contre ses paupières, et s'échappa par la fenêtre.
Il saisit la tasse presque sans la regarder. Ensuite, il la prit dans ses bras et lui fit l'amour. Heureux, nuit après nuit, il possède toujours son corps. La seule chose qu'il reste d'elle.