Il y a quelques années, lors d’un voyage que je faisais pour promouvoir mes livres en Europe, on m’a interviewée pour un magazine. Je me suis retrouvée face à un journaliste, qui de toute évidence, venait d’obtenir son diplôme, et était accompagné d’un photographe et de deux assistants. Ils ont installé des projecteurs et des appareils photos comme s’il s’agissait de faire le portrait du Pape pour la postérité et le journaliste-un beau jeune homme dont la chemise ouverte laissait voir une chaîne en or sur son torse bronzé par le soleil- m’a posé sa première question : Que faites-vous ? Déconcertée, je n’ai pas su quoi répondre, alors il a précisé : On m’a demandé de vous interviewer, mais je ne sais pas qui vous êtes. Pouvez-vous me dire ce que vous faites ? Poussée par une impulsion irrésistible, je lui ai dit que j’étais chanteuse d’opéra. En vérité, j’ai toujours voulu être une diva, et je n’ai pas pu laisser passer une occasion pareille. Durant trente minutes, j’ai évoqué ma brillante carrière de soprano et les nombreuses fois où j’avais chanté aux côtés de mon bel ami Plàcido Domingo, pour qui j’avoue avoir un faible: ce doit être merveilleux de l’entendre chanter sous la douche. Le journaliste a mené notre conversation en établissant que je serai soliste dans La Bohème sur la scène de la Scala pendant la saison lyrique.
Justine nous propose sa traduction remaniée une deuxième fois :
Il y a quelques années, lors d’une tournée que je faisais pour promouvoir mes livres en Europe, on m’a interviewée pour un magazine. Je me suis retrouvée face à un journaliste, qui de toute évidence, venait d’obtenir son diplôme, et était accompagné d’un photographe et de deux assistants. Ils ont installé des projecteurs et des appareils photo comme s’il s’agissait de faire le portrait du Pape pour la postérité et le journaliste-un beau jeune homme dont la chemise ouverte laissait voir une chaîne en or sur son torse bronzé par le soleil- m’a posé sa première question : Que faites-vous ? Déconcertée, je n’ai pas su quoi répondre, mais il a précisé : On m’a demandé de vous interviewer, mais je ne sais pas qui vous êtes. Pouvez-vous me dire ce que vous faites ? Poussée par une impulsion irrésistible, je lui ai fait croire que j’étais chanteuse d’opéra. La vérité c’est que j’ai toujours voulu être une diva, aussi n’ai-je pu laisser passer pareille occasion. Durant trente minutes, j’ai évoqué ma brillante carrière de soprano et les nombreuses fois où j’avais chanté aux côtés de mon grand ami Plàcido Domingo, pour qui j’avoue avoir un faible: ce doit être merveilleux de l’entendre chanter sous la douche. Le journaliste a mené notre conversation en croyant dur comme fer que je chanterai La Bohème sur la scène de la Scala pendant la saison lyrique.
10 commentaires:
Justine : faire l'ensemble du corrigé m'a pris plus de deux heures… donc je ne peux pas y passer davantage de temps. Juste une remarque : votre première phrase ne va toujours pas (« voyage pour promouvoir mes livres »). Manifestement, il faut que vous cherchiez sur internet pour voir comment les auteurs disent quand ils partent plusieurs jours ou plusieurs semaines pour des signatures ici et là… Apprendre à trouver l'info et à préciser son lexique est le secret de la réussite en traduction.
Je viens de trouver "tournée de promotion", mais je pensais,à tort, ce terme résérvé au domaine musical.
Au risque de me répéter ;-), cela prouve qu'il faut toujours vérifier et que la pire menace pour le traducteur est l'idée reçue… « je pensais que, à tort », dont nous sommes tous victimes un jour ou l'autre.
Précision orthographique : appareils photo (au pluriel, pas de S à « photo »).
beaucoup trop de fois le verbe "dire" dans cette traduction… Il faudrait trouver un synonyme pour « je lui ai dit que j'étais chanteuse d'opéra » ; celui-ci, il est très facile à changer. Puisque les autres étudiants tardent à réagir, je vous consacre un peu plus de temps, Justine.
« En vérité j'ai toujours voulu » ; en changeant par rapport à la V.O., vous avez légèrement modifié le sens : la vérité, c'est que j'ai… Et là, on comprend mieux les tenants et les aboutissants de la suite. Conclusion : ne modifiez que quand c'est vraiment nécessaire, pas parce que vous trouvez cela plus "joli".
« Mon bel ami » ; non, ça ne va toujours pas. En plus, ça fait penser au roman de Maupassant, et c'est la catastrophe. Pas de jeu intertextuel là où il n'y en a pas en V.O. !
« a mené notre conversation en établissant » = CS… Vous êtes complètement à côté. Continuez à chercher et regardez ce que j'ai dit aux autres. Il y avait imprécision avec « hypothèse », mais c'était le chemin à suivre.
« soliste », ne vas pas du tout… Revenez au sens premier de « protagonizar »
Bilan de la journée pour Justine : vous reprenez encore une fois tout ça et vous me le renvoyez quand le résultat vous semble satisfaisant. Encore, allez-vous me dire ? Et je réponds oui, qu'un bon traducteur passe jusqu'à 10 fois sur son texte… et que ce n'est parfois pas suffisant.
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