A Doris no la eché en falta cuando regresé al colegio, aunque sí sentí tristeza al enterarme de su enfermedad y, una semana después, de su fallecimiento en Estados Unidos, a donde sus padres la trasladaron en un esfuerzo por curar el raro mal que la devoró en poco menos de un mes y que dio sus primeros síntomas la misma noche en que yo caí en cama víctima del sarampión. Otro que también desapareció en aquel tiempo fue el horrible mendigo, a quien jamás volví a ver. En resumen, casi nada quedó de aquella temporada de mi vida, salvo el querido recuerdo de mi amiga polaca, el soldadito y el miedo, al que manejé cubriéndolo con un manto de incredulidad (quizá la tía de Rutka solo me gastó una broma pesada, tal vez todo fue producto de los delirios de la fiebre).
Traduction temporaire :
Doris ne me manqua pas lorsque je retournai en classe, même s'il est vrai que la nouvelle de sa maladie me rendit triste, tout comme celle de sa mort, survenue une semaine plus tard, aux États-Unis, où ses parents l'avaient envoyée dans une ultime tentative pour soigner l'étrange mal qui l'avait rongée en un peu moins d'un mois, et dont les premiers symptômes étaient apparus le soir même où la rougeole m'avait clouée au lit. L'horrible mendiant disparut lui aussi à cette époque, et je ne le revis plus jamais. En résumé, il ne resta presque rien de cette période de ma vie, si ce n'est le précieux souvenir de mon amie polonaise, le petit soldat et la peur, que j'escamotai en jetant dessus un voile d'incrédulité (la tante de Rutka m'avait peut-être fait une mauvaise blague, à moins que tout cela ne fût le produit des délires de la fièvre).