Una vaharada de aire rancio y viciado arremetió contra mi olfato cuando me introduje en aquella gran estancia que, durante siglos y hasta la llegada de las redentoristas filipenses, había sido la celda de las madres abadesas Bernardas, y que ahora servía de zulo y madriguera a la familia Galdeano. Unas entrañables formas gibosas, cubiertas por lienzos polvorientos y mal iluminadas por la luz de un ventanuco enrejado, me dieron la cordial bienvenida, y un cálido sentimiento de orden, de que todo volvía a estar como debía y de que yo me encontraba en el lugar correcto me calentó el corazón. Muchos años atrás, cuando era niña, mi padre me dejaba jugar allí mientras él y Roi (que entonces no se llamaba Roi sino Philibert, príncipe Philibert de Malgaigne—Denonvilliers) trabajaban durante horas ordenando y catalogando la selección de piezas que, por alguna razón desconocida, no iba a parar al almacén de la finca como el resto del material que llegaba en camiones desde distintos puntos de España (crucifijos románicos, retablos góticos, imágenes de santos y vírgenes, columnas de marfil policromado, coronas engastadas de piedras preciosas, cálices de oro y plata, códices miniados, muebles, tapices y un largo etcétera de valiosísimas antigüedades).
Matilde Asensi, El salón de ámbar
***
Justine nous propose sa traduction :
Un relent d'air rance et vicié agressa mon odorat lorsque je pénétrai dans cette grande pièce, qui pendant des siècles et jusqu'à l'arrivée des Rédemptoristes Philliphins, avait été la cellule des mères abesses Bernardines, et qui désormais servait de planque et de tanière à la famille Galdeano.
De familières silhouettes courbées, recouvertes de toiles poussièreuses et mal éclairées par la lumière qui filtrait par un vasistas grillagé, me souhaitèrent cordialement la bienvenue, et me donnèrent une chaleureuse impression d'harmonie, comme si tout était à nouveau rentré dans l'ordre et que je me trouvais au bon endroit, cela me réchauffa le coeur. Des années plus tôt, quand je n'étais encore qu'une petite fille, mon père me laissait jouer là tandis que Roi et lui (qui ne s'appelait alors pas Roi mais Philibert, Prince Philibert de Malgaigne – Denonvilliers) travaillaient des heures durant à classer et cataloguer la sélection des pièces qui, pour une raison inconnue, n'échouaient pas au magasin de la propriété comme le reste du matérial qui arrivait par camions de différents endroits d'Espagne (des crucifix romans, des retables gothiques, des images de saints et de la vierge, des colonnes en marbre polychromé, des couronnes serties de pierres précieuses, des calices en or et en argent, des ourages anciens en miniature, des meubles, des tapisseries et bien d'autres antiquités de très grande valeur).
***
Manon nous propose sa traduction :
Une
bouffée d’air rance et vicié s’en prit à mon sens olfactif
lorsque je m’introduisis dans cette grande pièce qui, durant des
siècles, jusqu’à l’arrivée des rédemptoristes de Philippe,
avait été la cellule de Mères Abbesses Bernardines, et qui
aujourd’hui servait de cachette et de tanière à la famille
Galdeano. D’attendrissantes formes bossues, couvertes de toiles
poussiéreuses et à peine éclairées par une petite fenêtre
grillagée me firent l’honneur de m’accueillir, et une impression
d’ordre me réchauffa le cœur, le sentiment que tout revenait à
ce qu’il devait être et que je me trouvais au bon endroit. Des
années auparavant, quand j’étais petite, mon père me laissait
jouer là pendant que Roi et lui (qui alors ne s’appelait pas Roi
mais Philibert, prince Philibert de Malgaigne-Denonvilliers)
travaillaient des heures durant pour ranger et répertorier une
sélection de pièces qui, pour une raison inconnue, n’allait pas
finir au magasin de la propriété comme le reste du matériel qui
arrivait par camions d’autres endroits de l’Espagne (crucifix
romains, retables gothiques, images représentant des saints ou la
vierge, colonnes d’ivoire polychromé, couronnes chargées de
pierres précieuses, calices en or et en argent, codex.
Matilde
Asensi, El
salón de ámbar
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire