lundi 5 mars 2012

Version à rendre pour le 20 mars

Con Morris nos conocemos de toda la vida; nunca fuimos amigos. He querido mucho a su padre. Era un viejo excelente, con la cabeza blanca, redonda, rapada, y los ojos azules, excesivamente duros y despiertos; tenía un ingobernable patriotismo galés, una incontenible manía de contar leyendas celtas. Durante muchos años (los más felices de mi vida) fue mi profesor. Todas las tardes estudiábamos un poco, él contaba y yo escuchaba las aventuras de los mabinogion, y en seguida reponíamos fuerzas tomando unos mates con azúcar quemada. Por los patios andaba Ireneo; cazaba pájaros y ratas, y con un cortaplumas, un hilo y una aguja, combinaba cadáveres heterogéneos; el viejo Morris decía que Ireneo iba a ser médico. Yo iba a ser inventor, porque aborrecía los experimentos de Ireneo y porque alguna vez había dibujado una bala con resortes, que permitiría los más envejecedores viajes interplanetarios, y un motor hidráulico, que, puesto en marcha, no se detendría nunca. Ireneo y yo estábamos alejados por una mutua y consciente antipatía. Ahora, cuando nos encontramos, sentimos una gran dicha, una floración de nostalgias y de cordialidades, repetimos un breve diálogo con fervientes alusiones a una amistad y a un pasado imaginarios, y en seguida no sabemos qué decirnos.

Adolfo Bioy Casares, Las aventuras del Capitán Morris 

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Justine,
C’est la première fois que je propose une traduction et je n’ai jamais rédigé de commentaires sur un blog. J’espère que tu ne t’offenseras pas si je te tutoie, je ne sais pas si le vouvoiement est de rigueur. Je viens de faire moi aussi la version de Adolfo Bioy Casares et j’ai quelques questions à te poser. Je pense avoir fait plusieurs faux-sens car je ne suis pas sûre d’avoir bien compris certains termes.
1- El viejo Morris s’agit –il du père ( vu le lien de parenté indiqué au début) ou seulement comme tu le proposes de sa vieillesse .
2- Pour « los más envejecedores viajes » , j’ai eu beaucoup de mal à trouver une traduction, j’ai proposé voyages capables d’accélérer temps, Je sais que les voyages n’accélèrent pas le temps mais comment rendre cette idée de vieillissement précoce ( euh s’agit- il bien de cela ?)
3-La ponctuation ( beaucoup de points virgules) et les longues phrases m’ont aussi posé problème. Tu as fait le choix de garder la même ponctuation, de suivre l’ordre des mots, crois-tu que l’on puisse la modifier et changer quelque peu la syntaxe ?
J’espère ne pas avoir été trop longue
Nathalie

Justine a dit…

Bonjour Nathalie,

Tout d'abord, je te souhaite la bienvenue sur Tradabordo ! J'espère que tu t'y sentiras bien.
Tu as bien fait de me tutoyer.

Pour répondre à tes questions, je dirais déjà que :

1) oui, « el viejo Morris » fait référence au père, mais si on traduit par « le vieux » à mon avis, on comprend la même chose et on est plus proche de la VO.

2) Pour « los más envejecedores viajes » , je te propose une des définitions du diccionnario de la Real Academia Española pour « envejecer », celle qui m'a semblé la plus pertinente dans ce contexte :
« envejecer » : durar o permancer por mucho tiempo.Il insiste donc ici sur la longueur des voyages que l'on pourrait faire à bord de ce ballon.

3) En ce qui concerne la syntaxe,je pense qu'il vaut mieux éviter de trop la modifier quand ce n'est pas nécessaire.

Pour la fin par exemple, il dit « No sabemos qué decirnos », tu t'en éloignes peut-être un peu avec « nous n'avons plus rien à nous dire.

Voilà, j'espère avoir pu t'éclairer un peu.

Justine.

Tradabordo a dit…

Pour aller dans le sens de ce que dit Justine : l'impératif est effectivement de ne changer, a fortiori de ne réécrire, QUE quand il en va de la correction grammaticale, de l'adéquation à la norme linguistique, etc. Sinon, le mieux est toujours le littéral. L'équilibre est souvent difficile à trouver… mais c'est précisément cela que doit apprendre à faire un futur traducteur !

Justine a dit…

J'ai une question: en fait je me demande si « andaba por los patios, Ireno » voudrait vraiment dire qu'il « marchait sous les préaux » pour chasser les oiseaux et les rats ?

Qu'en penses-tu ?

Anonyme a dit…

Rebonjour Justine,
Merci pour tes explications et tes éclaircissements. Je suis d’accord avec toi, mon rajout concernant la filiation n’était pas utile. Quant à la traduction « de bala », je n’avais pas pensé au ballon ( aérostatique), la balle montée sur ressorts me semblait bien petite dans ce contexte, mais j’ai toujours des doutes pour ce mot. Je comprends mieux maintenant le sens de « los más envejecedores viajes »
Par ailleurs, tu me demandes si je pense qu’il se promenait sous les préaux pour chasser, j’ai longtemps hésité sur la traduction de patio par préau mais vu qu’il s’agit d’une école et que la définition donnée par le RAE est « Espacio cerrado con paredes o galerías » j’ai pensé à cet espace couvert . J’ai beaucoup de mal avec la ponctuation, le point virgule ici permet sans doute d’établir un lien entre les deux phrases, mais lequel ? Je ne vois pas pourquoi l’auteur précise l’endroit si ensuite l’action ne s’y déroule pas. J’ai failli rajouter « il se promenait sous les préaux pour y chasser des … ». Une dernière question, on prend du maté avec du caramel ? Et une dernière petite chose, je crois que ratón se traduit par souris et rata par rat
Encore un grand merci de m’avoir répondu
Nathalie

Tradabordo a dit…

Nathalie,

Juste un petit rappel : n'oubliez pas de vous inscrire. Si vous avez des difficultés pour le faire, n'hésitez pas à me le faire savoir.