Phrase
à phrase :
—Qué
mala suerte —pensé para mis adentros—, parecía un buen partido
para Cándida.
« Quelle
malchance » me dis-je à moi-même « il avait l'air d'un
bon parti pour Candida. »
Quelle
malchance » : manque de naturel.
Quand
vous traduisez, il ne faut jamais manquer de vous demander, un
véritable leitmotiv : comment je dirais cela spontanément en
français ? Or, là, la réponse est simple : « Dommage ».
Traduire littéralement est une bonne chose – au moins pour un
premier jet –, mais ne doit pas devenir un carcan, une entrave…
De la même manière qu'il en faut pas tomber dans l'excès inverse
de la réécriture. Juste équilibre à trouver… ou à apprendre à
trouver, car ça demande de la pratique.
Pero
no era el tema familiar lo que debía ocupar mi cerebro por el
momento, sino la forma de deshacerme del cadáver en forma discreta y
expeditiva.
Mais
ce n'était pas le sujet familial qui devait occuper mon esprit pour
le moment, sinon la façon de me débarrasser du cadavre de manière
discrète et expéditive.
1)
Le « sujet familial » ; de même, vous avez proposé une traduction
littérale… pas fausse et parfaitement compréhensible… mais ces
deux critères suffisent-ils pour qu'une traduction soit bonne ? Je
vous incite à essayer de proposer autre chose.
2)
« sinon » est un hispanisme ici. Diriez-vous : je n'aime pas les
pommes, sinon les poires ? J'imagine que votre problème était ici
la répétition du « Mais » – déjà présent en début de
phrase. Il n'en reste pas moins qu'il faut trouver un synonyme ;
exemple (à retenir dans votre stock) = « sauf que ».
3)
« de manière discrète et expéditive » ; moi qui conseille
habituellement aux étudiants apprentis traducteurs d'essayer autant
que possible de contourner les adverbes en – ment, je me demande si
là, au contraire, ce en serait pas mieux. À voir.
Rechacé
el plan de arrojarlo por la ventana, porque su procedencia
habría resultado palmaría a quien lo encontrase.
Je
refusai le plan de le jeter par la fenêtre, parce que sa provenance
aurait constitué une preuve pour qui le trouverait.
1)
On refuse un plan – de surcroît que l'on fait soi-même ????????
NON ! Encore une traduction littérale, avec en l'occurrence des
conséquences plus lourdes que précédemment. On comprend, mais ça
en se dirait pas comme ça. J'attends une autre solution.
2)
Je pense qu'on peut supprimer « parce que » qui alourdit la phrase.
Là, il s'agit juste de considérations « stylistiques », car il
n'y a pas de pb de sens.
3)
« Preuve » = petit FS / CS. À retravailler en vous demandant non
pas tant comment le traduire, mais ce que le narrateur a voulu dire.
Sacarlo
del hotel por la puerta era una idea descabellada.
Le
sortir de l'hôtel par la porte était une idée insensée.
Pour
« descabellada », oui… ou alors « folle ».
Opté,
pues, por la solución más sencilla: desembarazarme del cadáver
dejándolo donde estaba y poniendo tierra de por medio.
J'optai
donc pour la solution la plus simple : me débarrasser du cadavre en
le laissant là où il était et prendre le large.
Bonne
traduction… Sauf : vous avez ré-utilisé le verbe « se
débarrasser » – alors qu'en V.O., il y a deux verbes différents
« deshacerse » au début / et ici : « desembarazarse ». S'il n'y
a pas de répétition en V.O., il en doit pas y en avoir dans votre
traduction… sinon cela suppose un appauvrissement lexical,
imputable à vous seule. Débrouillez-vous pour le trouver un autre
verbe pour cette phrase ou, si vous en trouvez pas, pour l'autre.
Con
un poco de suerte, cuando descubrieran el fiambre podían pensar que
era yo y no el sueco quien ocupaba la cama.
Avec
un peu de chance, quand ils découvriraient le macchabée, ils
pourraient penser que c'était moi et non le Suédois qui occupait la
chambre.
1)
Vu que vous traduisez, à juste titre, « suerte » par « chance »,
il est encore plus légitime de ma part de vous demander de remplacer
le « malchance » du début. Répétition indirecte.
2)
« Ils » ? Qui « ils » ? Des personnages (masculin + pluriel)
ont-ils été mentionnés plus haut… et qui seraient repris ici ?
Non… DONC = ON. Attention à cette faute basique.
3)
Manque un adverbe entre « pourraient » et « penser » (d'ailleurs,
est-ce que ça en serait pas mieux de mettre « croire » ?)
4)
Pourquoi avez-vous traduit « cama » par « chambre » ?
A
fin de cuentas, me dije, el portero era tuerto.
En
fin de compte, me dis-je, le concierge était borgne.
1)
« En fin de compte » est un FS ici.
Comencé
a desvalijarle los bolsillos y éste es el inventario de lo que
saqué:
Je
commençai à lui faire les poches, et voici l'inventaire de ce que
je trouvai :
1)
« Je commençai à » ou « je commençai par » ou « Je
me mis » ? J'attends votre avis.
2)
Je crois que vous devriez changer la ponctuation avant « et voici ».
Point-virgule ou point. Qu'en pensez-vous ?
3)
« ce que je trouvai » ou « ce que j'Y trouvai » ?
Bolsillo
interior izquierdo de la chaqueta: nada.
Poche
intérieure gauche de la veste : rien.
OK
Bolsillo
interior derecho de la chaqueta: nada.
Poche
intérieure droite de la veste : rien.
OK
Bolsillo
exterior izquierdo de la chaqueta: nada.
Poche
extérieure gauche de la veste : rien.
OK
Bolsillo
exterior derecho de la chaqueta: nada.
Poche
extérieure droite de la veste : rien.
OK
Bolsillo
izquierdo del pantalón: una caja de cerillas propaganda de un
restaurante gallego, un billete de mil pesetas, media entrada de
cine descolorida.
Poche
gauche du pantalon : une boîte d'allumettes faisant la publicité
d'un restaurant galicien, un billet de mille pésètes, un demi
ticket de cinéma décoloré.
1)
« faisant la publicité » ; je pense qu'il y a mieux… plus
synthétique. Cherchez ;-)
2)
tiret entre « demi » et « tiret » + Ça n'est pas bien… Essayez
avec « moitié », par exemple.
Bolsillo
derecho del pantalón: una bolsita de plástico transparente que
contenía: a) tres sobrecitos de un polvo blanco, alcaloide,
anestésico y narcótico, vulgo cocaína; b) tres pedacitos de papel
secante impregnados de ácido lisérgico; c) tres píldoras
anfetamínicas.
Poche
droite du pantalon : une petite poche de plastique transparent qui
contenait : a) trois sachets d'une poudre blanche, alcaloïde,
anesthésique et narcotique, de la vulgaire cocaïne ; b) trois
petits morceaux de buvard imprégnés d'acide lysergique ; c) trois
pilules anfétaminiques.
1)
Aaaaaah… l'éternel problème de la « poche » pour les
populations du Sud ;-))))) Mais dans ce cas précis, réglons la
question avec « sachet ». En échange je m'engage à parler de «
chocolatine » et non de « pain au chocolat » pendant une semaine.
Marché conclu ?
2)
« DE plastique » ????
3)
Oui, du coup, il faut autre chose là où vous avez mis « sachez ».
Revenons à la traduction littérale de « sobrecito ».
4)
« D'UNE pourdre blanche » ????????? Ça en va pas… et cela a des
conséquences ennuyeuses pour la suite de la phrase : on en comprend
pas bien. Recomposez jusqu'à « cocaína ».
5)
« pilules anfétaminiques » ; vous avez traduit littéralement ou
vous avez vérifié que ça se disait effectivement comme ça ?
Zapatos:
nada.
Chaussures
: rien.
OK
Calcetines:
nada.
Chaussettes
: rien.
OK
Calzoncillos:
nada.
Caleçon
: rien.
OK
Boca:
nada.
Bouche
: rien.
Orificios
nasales, auditivos y rectal: nada.
Orifices
nasaux, auditifs et rectal : rien.
OK
Mientras
practicaba el registro, no dejaba de formularme las preguntas que me
habría formulado antes si las circunstancias me hubieran permitido
concentrarme en el aspecto especulativo de la situación.
Alors
que j'effectuai la fouille, je ne cessai de me poser les questions
que je me serais posées avant si les circonstances m'avaient permis
de me concentrer sur l'aspect spéculatif de la situation.
1)
Conseil : pour traduire la simultanéité, utilisez plutôt «
pendant que »
2)
« LA » ou « MA » fouille ?
3)
remplacez votre « avant » par « plus tôt ».
4)
Je n'aime pas beaucoup la fin… Je pense que vous pouvez rendre cela
plus naturel. Voyez ce que vous pouvez faire.
¿Quién
era en realidad aquel individuo?
Qui
était, en réalité, cet individu ?
La
syntaxe en va pas… Il faut déplacer « en réalité ».
Carecía
totalmente de documentación, agenda, libreta de teléfonos y
esas cartas que uno se echa al bolsillo con ánimo de contestarlas a
la primera ocasión.
Il
n’avait aucune documentation, pas d'agenda, de répertoire, ou une
de ces lettres qu'on fourre dans notre poche avec l'intention d'y
répondre à la première occasion.
1)
« documentation » = GROS FS… en négligez jamais de faire les
vérifications lexicales nécessaires.
2)
Question : à votre avis « répertoire » tout seul suffit… Je
n'ai pas besoin d'ajouter « téléphonique ». C'est une vraie
question ; j'hésite.
¿Por
qué había venido a mi cuarto?
Pourquoi
était-il venu dans ma chambre ?
OK
Estando
como estaba en las últimas, su hipotético interés por mi hermana
no parecía un motivo plausible.
À
voir comme il était sur sa fin, son hypothétique intérêt pour ma
sœur ne paraissait pas être un motif plausible.
1)
« À voir comme il était sur sa fin » = NS. Traduction littérale
avec un résultat proche de l'incohérence.
2)
La fin de la phrase pourrait être légèrement améliorée…, mais
ça va.
¿Cómo
había sabido dónde encontrarme?
Comment
avait-il su où me trouver ?
OK
Sólo
muy avanzada la noche había encontrado yo sitio donde
pernoctar; mal podían saberlo mi hermana y su cliente.
Ce
n'était qu'une fois la nuit bien avancée que j'avais moi-même
trouvé un endroit où passer la nuit ; ma sœur et son client
pouvaient difficilement le savoir.
1)
Mieux mettre cela au présent : « ce n'est »
2)
« une fois » est inutile et alourdit la phrase.
3)
Le début manque vraiment de légèreté. Deux QUE… Reprenez et
simplifiez.
4)
Vous répétez « nuit »… alors qu'il n'est présent qu'une fois
en V.O. Il faut trouver un moyen de régler la question.
5)
« le savoir » ou « le connaître » ou même « être au
courant » ?
¿Por
qué me había amenazado con una pistola?, ¿por qué llevaba
drogas en el pantalón?, ¿por qué se había afeitado la barba?
Pourquoi
m'avait-il menacé avec un pistolet, pourquoi transportait-il des
drogues dans son pantalon, pourquoi s'était-il rasé la barbe ?
«
transportait » ; bof… « avait » suffit largement.
Sólo
mi hermana podía responder a estas preguntas, por lo que me urgía
tener con ella un cambio de impresiones, aunque ello equivaliera a
involucrarla en un asunto cuya evolución, a juzgar por sus
inicios, no podía preverse placentera.
Seule
ma sœur pouvait répondre à ces questions, ainsi qu'il était
urgent pour moi d'avoir un échange d'impressions avec elle, même si
cela équivalait à l'impliquer dans une affaire dont l'évolution, à
en juger par ses débuts, ne pouvait s'envisager plaisante.
1)
Encore un « pouvoir » ? Remplacez par « était en mesure ».
2)
« ainsi qu'il était urgent » = faute de grammaire. À reprendre !
3)
Je pense qu' « échange de vues » serait plus adapté en français
que « échanger d'impressions… » Ou alors il faut passer par le
verbe « échanger ».
4)
« équivalait » en va pas.
5)
« à en juger par ses début… » ; bof… pas terrible.
6)
« ne pouvait s'envisager plaisante » = charabia.