« Ouais ben mon père il conduit une soucoupe volante ! »
Diego savait qu'il était allé trop loin mais, emmêlé dans son tissu de mensonges, il ne pouvait plus faire marche arrière car il voulait vraiment gagner toutes les billes de la classe et puis il y avait Caroline qui les écoutait. Diego aimait beaucoup Caroline.
« Ben vas-y balance ! lui scandaient ses copains.
— Mon père, eh ben il a le permis S, c'est un permis top secret pour conduire les soucoupes volantes.
— Tu racontes n'importe quoi ! lui lança Axel. Mon père à moi il travaille dans une école pour voitures.
— On dit une auto-école, abruti.
— Ouais peut-être, n'emplêche qu'il a jamais entendu parler d'un permis S.
— Mais c'est normal, lui répéta Diego. Le permis S est proposé par l'armée de l'espace. Il est top secret au cas où les extra-terrestres nous attaqueraient.
— Oh ! firent-ils à l'unisson.
— Même que si jamais la première guerre interstellaire avait lieu, eh ben mon papa il serait pilote de ligne galactique alors que les vôtres... euh... enfin voilà ! »
Du regard inquisiteur de ses amis, Diego ne savait que penser. L'avaient-ils cru ? De nombreux arguments lui trottaient dans la tête mais il ignorait s'il en avait déjà trop dit ou pas assez. Soudain, Kevin le questionna.
« Et alors, c'est quoi comme marque !
— Eh ben... euh… »
Diego marqua une pause. Il détestait Kevin, ce nabot qui se prenait pour Zorro. Il avait beau ne pas mesurer plus d'un mètre dix, il n'en restait pas moins intimidant pour ses camarades car il était vif et bagarreur.
« Caterpillar ! lança Diego.
— Comme les camions et les machines qu'on voit sur les chantiers ? lui demanda Caroline pourtant muette depuis le début de la discussion.
— C'est ça. C'est une soucoupe Caterpillar. Et c'est pas tout les mecs, il y en a de différentes sortes : break, coupé, cabriolet... comme les voitures et puis...
— LES ENFANTS !!!! »
C'était la maîtresse, Madame Michel, qui annonçait la fin de la récréation. Avec ses cheveux roux, son leger strabisme et ses pantalons de cuir moulant ses cuisses rondes, Madame Michel avait la sympathies des enfants. Dès la rentrée en classe, avant de commencer la leçon sur les multiplications, Kevin se leva et demanda à la maîtresse :
« M'dame, c'est vrai qu'on peut apprendre à conduire des soucoupes pour sauver la planète des martiens ? »
Madame Michel sourit et regarda Diego. Ce genre d'histoire ne pouvait provenir que de lui. Diego était un peu effacé, peut-être un peu trop et compensait sa solitude par l'invention d'histoires toutes plus farfelues les unes que les autres.
« Diego, c'est toi qui a inventé tout ça ?
— Non, répondit-il tout bas.
— Si, c'est lui, renchérit Axel. Il nous a même dit que son père conduisait des soucoupes à l'armée.
— Diego, dit la maîtresse, pourquoi tu racontes des histoires à tes camarades ? Tu sais très bien que ton père est jardinier. C'est un beau métier tu sais, tu ne dois pas en avoir honte. »
Après avoir affronté le regard de tous les garçons de la classe, Diego dut se résoudre à rendre les billes qu'il avait gagnées. Mais ce qui le dérangea le plus ce n'est pas d'avoir perdu son trésor ni d'avoir raconté des histoires à ses copains, son regret c'était que Caroline ne le regardait plus.
Diego savait qu'il était allé trop loin mais, emmêlé dans son tissu de mensonges, il ne pouvait plus faire marche arrière car il voulait vraiment gagner toutes les billes de la classe et puis il y avait Caroline qui les écoutait. Diego aimait beaucoup Caroline.
« Ben vas-y balance ! lui scandaient ses copains.
— Mon père, eh ben il a le permis S, c'est un permis top secret pour conduire les soucoupes volantes.
— Tu racontes n'importe quoi ! lui lança Axel. Mon père à moi il travaille dans une école pour voitures.
— On dit une auto-école, abruti.
— Ouais peut-être, n'emplêche qu'il a jamais entendu parler d'un permis S.
— Mais c'est normal, lui répéta Diego. Le permis S est proposé par l'armée de l'espace. Il est top secret au cas où les extra-terrestres nous attaqueraient.
— Oh ! firent-ils à l'unisson.
— Même que si jamais la première guerre interstellaire avait lieu, eh ben mon papa il serait pilote de ligne galactique alors que les vôtres... euh... enfin voilà ! »
Du regard inquisiteur de ses amis, Diego ne savait que penser. L'avaient-ils cru ? De nombreux arguments lui trottaient dans la tête mais il ignorait s'il en avait déjà trop dit ou pas assez. Soudain, Kevin le questionna.
« Et alors, c'est quoi comme marque !
— Eh ben... euh… »
Diego marqua une pause. Il détestait Kevin, ce nabot qui se prenait pour Zorro. Il avait beau ne pas mesurer plus d'un mètre dix, il n'en restait pas moins intimidant pour ses camarades car il était vif et bagarreur.
« Caterpillar ! lança Diego.
— Comme les camions et les machines qu'on voit sur les chantiers ? lui demanda Caroline pourtant muette depuis le début de la discussion.
— C'est ça. C'est une soucoupe Caterpillar. Et c'est pas tout les mecs, il y en a de différentes sortes : break, coupé, cabriolet... comme les voitures et puis...
— LES ENFANTS !!!! »
C'était la maîtresse, Madame Michel, qui annonçait la fin de la récréation. Avec ses cheveux roux, son leger strabisme et ses pantalons de cuir moulant ses cuisses rondes, Madame Michel avait la sympathies des enfants. Dès la rentrée en classe, avant de commencer la leçon sur les multiplications, Kevin se leva et demanda à la maîtresse :
« M'dame, c'est vrai qu'on peut apprendre à conduire des soucoupes pour sauver la planète des martiens ? »
Madame Michel sourit et regarda Diego. Ce genre d'histoire ne pouvait provenir que de lui. Diego était un peu effacé, peut-être un peu trop et compensait sa solitude par l'invention d'histoires toutes plus farfelues les unes que les autres.
« Diego, c'est toi qui a inventé tout ça ?
— Non, répondit-il tout bas.
— Si, c'est lui, renchérit Axel. Il nous a même dit que son père conduisait des soucoupes à l'armée.
— Diego, dit la maîtresse, pourquoi tu racontes des histoires à tes camarades ? Tu sais très bien que ton père est jardinier. C'est un beau métier tu sais, tu ne dois pas en avoir honte. »
Après avoir affronté le regard de tous les garçons de la classe, Diego dut se résoudre à rendre les billes qu'il avait gagnées. Mais ce qui le dérangea le plus ce n'est pas d'avoir perdu son trésor ni d'avoir raconté des histoires à ses copains, son regret c'était que Caroline ne le regardait plus.
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