Le Saut de Grenouille était un petit restaurant situé dans la vieille ville de Dinan. Pour s’y rendre, il suffisait de remonter la rue du Pressoir et de s’arrêter devant la porte rouge en bois ouvragé. Il n’y avait aucun numéro sur le mur de pierre ; mais si on levait les yeux, on pouvait voir l’enseigne pendue à une barre de fer forgé. Elle était en bois et, à ce qu’on raconte, elle n’avait pas été changée depuis que le restaurant avait été ouvert. On pourrait dire depuis une éternité !
Sur l’enseigne, une grenouille était peinte. Elle était d’une couleur vert clair et portait une toque de cuisinier sur la tête et une cuillère en bois dans sa patte.
Les touristes étaient enchantés lorsqu’ils découvraient ce petit restaurant par hasard. Les fenêtres étaient toujours ornées de jolies fleurs et de lierre grimpant le long des vieilles pierres. Tout avait l’air minuscule et mystérieux comme s’il s’agissait d’une maison de poupée. Seuls les anglais évitaient d’y entrer. Le nom de « Saut de Grenouille » et l’enseigne plutôt comique leur faisaient penser aux cuisses dodues des batraciens, qu’ils abhorraient.
Mais au Saut de Grenouille, il n’était point question de servir de tels plats. Lorsqu’on y entrait, ça fleurait bon le beurre et le caramel. De grandes tablées en bois occupaient le centre de la salle et sur les côtés, on trouvait de petites tables pour les couples désireux de plus d’intimité. Un petit bar en bois sculpté était posé sur la gauche. Toute la maisonnée était éclairée grâce à des lampes à huile et des chandelles. Cela lui donnait un air encore plus chaleureux que ce qu’on pouvait imaginer en la voyant de l’extérieur.
On pouvait y manger à toute heure du jour ou de la nuit. On y trouvait de bons petits plats typiques de la région comme, par exemple, les galettes aux champignons et à la crème ou bien celles aux saucisses, le tout accompagné de lait ribot. Lorsque la pêche avait été bonne, le chef préparait les plus beaux plateaux de fruits de mer du coin. Et que dire des desserts de Nolwenn… Ses petits kouign-amanns encore tièdes surmontés d’une boule de glace à la vanille et ses crêpes au caramel au beurre salé faisaient saliver les plus gourmands. Au bar, Nolwenn proposait également toutes sortes de boissons délicieuses. Celles qui avaient le plus de succès étaient le cidre doux (fait maison !) et le chouchen.
Nolwenn se faisait souvent courtiser et pour cause. Avec ses longs cheveux roux bouclés et ses yeux verts, on aurait dit une fée. Son petit air mutin calmait immédiatement les clients un peu éméchés qui s’emportaient trop vite.
Au Saut de Grenouille, il y avait toujours de la musique, des gens avec lesquels discuter, chanter et danser. On partageait ses souvenirs, ses expériences. Les jeunes filles se laissaient séduire par les jeunes hommes en faignant l’indignation. Les vieux racontaient, à qui voulait les écouter, leurs légendes de marins.
Il y faisait bon vivre et parfois, on y trouvait même l’amour.
Je n’ajouterai qu’une chose… Si d’aventure vous passez à Dinan, arrêtez vous dans la rue du Pressoir. Laissez-vous guider par votre imagination. L’odorat et l’ouïe. Le beurre et l’accordéon. La vue. La porte rouge en bois et l’enseigne à la grenouille.
Un petit paradis sur terre. Qui malheureusement n’existe plus…
Les touristes étaient enchantés lorsqu’ils découvraient ce petit restaurant par hasard. Les fenêtres étaient toujours ornées de jolies fleurs et de lierre grimpant le long des vieilles pierres. Tout avait l’air minuscule et mystérieux comme s’il s’agissait d’une maison de poupée. Seuls les anglais évitaient d’y entrer. Le nom de « Saut de Grenouille » et l’enseigne plutôt comique leur faisaient penser aux cuisses dodues des batraciens, qu’ils abhorraient.
Mais au Saut de Grenouille, il n’était point question de servir de tels plats. Lorsqu’on y entrait, ça fleurait bon le beurre et le caramel. De grandes tablées en bois occupaient le centre de la salle et sur les côtés, on trouvait de petites tables pour les couples désireux de plus d’intimité. Un petit bar en bois sculpté était posé sur la gauche. Toute la maisonnée était éclairée grâce à des lampes à huile et des chandelles. Cela lui donnait un air encore plus chaleureux que ce qu’on pouvait imaginer en la voyant de l’extérieur.
On pouvait y manger à toute heure du jour ou de la nuit. On y trouvait de bons petits plats typiques de la région comme, par exemple, les galettes aux champignons et à la crème ou bien celles aux saucisses, le tout accompagné de lait ribot. Lorsque la pêche avait été bonne, le chef préparait les plus beaux plateaux de fruits de mer du coin. Et que dire des desserts de Nolwenn… Ses petits kouign-amanns encore tièdes surmontés d’une boule de glace à la vanille et ses crêpes au caramel au beurre salé faisaient saliver les plus gourmands. Au bar, Nolwenn proposait également toutes sortes de boissons délicieuses. Celles qui avaient le plus de succès étaient le cidre doux (fait maison !) et le chouchen.
Nolwenn se faisait souvent courtiser et pour cause. Avec ses longs cheveux roux bouclés et ses yeux verts, on aurait dit une fée. Son petit air mutin calmait immédiatement les clients un peu éméchés qui s’emportaient trop vite.
Au Saut de Grenouille, il y avait toujours de la musique, des gens avec lesquels discuter, chanter et danser. On partageait ses souvenirs, ses expériences. Les jeunes filles se laissaient séduire par les jeunes hommes en faignant l’indignation. Les vieux racontaient, à qui voulait les écouter, leurs légendes de marins.
Il y faisait bon vivre et parfois, on y trouvait même l’amour.
Je n’ajouterai qu’une chose… Si d’aventure vous passez à Dinan, arrêtez vous dans la rue du Pressoir. Laissez-vous guider par votre imagination. L’odorat et l’ouïe. Le beurre et l’accordéon. La vue. La porte rouge en bois et l’enseigne à la grenouille.
Un petit paradis sur terre. Qui malheureusement n’existe plus…
2 commentaires:
Qui pourrait s'empêcher de saliver devant un kouing-amann ou devant une crêpe au beurre salé? Personne !
Merci Julie pour ce beau texte qui ouvre l'appétit... et qui rappelle les bons souvenirs et les agréables saveurs d'enfance.
Tout comme El Oli,
hier soir, quand j'ai lu ton texte, Julie, les desserts de Nolwen m'ont mis l'eau à la bouche, mais je n'avais rien dans les placards.
Ton texte a su réveiller en moi l'envie, mais aussi la frustration. Par contre, au niveau du style, je ne suis pas restée sur ma faim. J'ai trouvé ton texte très réussi.
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