vendredi 7 janvier 2011

À vos dicos…, 39

Le mot du jour à chercher dans le dictionnaire : PATELIN

4 commentaires:

El Oli a dit…

PATELIN, substantif masculin
Familier

A.
Village, pays natal, région où l'on vit.

"Maître, dit l'officier, je suis du patelin, j'en connais les naturels et je sais qu'ils peuvent passer de la passivité à la violence avec une rapidité déconcertante" (L. DAUDET, Bacchantes, 1931, p.211).

"Moi, je suis de Bar-le-Duc; mes vieux y habitent... J'ai pas du tout envie que mon patelin devienne un territoire allemand!" (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.606):


B. (Souvent péjoratif)
Village, petite localité, de peu d'importance. (Synonyme bled)

"Je suis revenu au 144e à Bordeaux. Je suis content. Par malheur, on m'envoie pour un mois (ou plus?) à Saint-Médard, petit patelin militaire des environs" (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1906, p.157).

"Villamartin est un patelin quelconque dont les rues blanches se coupent à angle droit sur une pente ardue: tout en haut l'église porte un bonnet d'azulejos" (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p.139).

REMARQUE : Patelin, -ine, substantif argotique, vieilli. Compatriote, pays(e).

"En qualité de patelins (...) nous avions été assez bien accueillis" (A. HUMBERT, Mon bagne, 1880, p.26).

El Oli a dit…

PATELIN, -INE, substantif masculin et adjectif
I.
SUBSTANTIF MASCULIN, vx. [Parfois avec une majuscule, par allusion à La Farce de Maître Patelin] Personne qui affecte une douceur et une amabilité trompeuses destinées à duper son entourage et à dissimuler ses véritables intentions.

"Ce sont, sous le menu vair et l'hermine ou en cotte de drap, des Patelins et des Archipatelins" (A. FRANCE, Génie lat., 1909, p.9).

II.
ADJECTIF

A.
[En parlant d'une pers.] Qui cherche à séduire, à s'attirer la bienveillance ou la confiance d'autrui par un comportement doucereux, une amabilité insinuante et feinte. (Synonyme onctueux, papelard, patelineur)

"Je la regardais avec douleur. N'éprouvant rien près de moi, elle était pateline et non pas affectueuse; elle me paraissait jouer un rôle en actrice consommée"(BALZAC, Peau chagr., 1831, p.144).

"Hume était un gros homme, patelin, flegmatique, poli, sceptique, qui se savait gré de voir toujours plutôt le côté favorable que le côté défavorable des choses" (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1952, p.187).
Empl. subst.

"Elle était tout-à-fait jésuitique (...) c'était une pateline dont l'aspect édifiant aurait suffi pour faire sortir un saint du purgatoire" ([L'HÉRITIER], Suppl. Mém. Vidocq, t.1, 1831, p.9).

B.
[En parlant des attitudes, des expressions, des manières de qqn] Doucereux, flatteur, insinuant. Bienveillance, obséquiosité pateline; ton, sourire patelin; caresse, manière pateline.

"Cette espèce d'hypocrisie pateline, par laquelle l'homme qui pouvait tout essayait de se faire passer pour opprimé, souleva dans le coeur de Grégoire un mépris qu'il eut peine à contenir" (THIERRY, Récits mérov., t.2, 1840, p.150).

"Un après-midi, comme ils retournaient des silex au milieu de la grande route, M. le curé passa, et, les abordant d'une voix pateline" (FLAUB., Bouvard, t.1, 1880, p.83):

C.
[En parlant d'une oeuvre littéraire, d'une expression verbale ou écrite]
Empreint de bonhomie feinte, de fausse bienveillance, de flatterie.

"Il fallait opter: ou la tragédie pateline, sournoise, fausse, et jouée, ou le drame insolemment vrai, et banni" (HUGO, Cromwell, 1827, p.41).

"Et Zola de plaider les circonstances atténuantes de la corruption avec un tas de circonlocutions et avec des phrases patelines" (GONCOURT, Journal, 1893, p.362).

REMARQUE
Patelinement, adverbe. D'une manière pateline.

"[Le second candidat] grassouillet et blond, l'air demi-libertin, demi-benêt, dit à voix basse et patelinement: Sire, vous ferez construire une salle [de théâtre], vous payerez les costumes" (BALZAC, OEuvres div., t.2, 1833, p.592).

Tradabordo a dit…

En fait, c'était l'autre sens de "Patelin" que je voulais :
PATELIN1, -INE, subst. masc. et adj.
I. −Subst. masc., vx. [Parfois avec une majuscule, p.allus. à La Farce de Maître Patelin] Personne qui affecte une douceur et une amabilité trompeuses destinées à duper son entourage et à dissimuler ses véritables intentions. Ce sont, sous le menu vair et l'hermine ou en cotte de drap, des Patelins et des Archipatelins (A. France, Génie lat., 1909, p.9).
II. −Adjectif
A. −[En parlant d'une pers.] Qui cherche à séduire, à s'attirer la bienveillance ou la confiance d'autrui par un comportement doucereux, une amabilité insinuante et feinte. Synon. onctueux, papelard, patelineur (dér. s.v. pateliner). Je la regardais avec douleur. N'éprouvant rien près de moi, elle était pateline et non pas affectueuse; elle me paraissait jouer un rôle en actrice consommée (Balzac, Peau chagr., 1831, p.144). Hume était un gros homme, patelin, flegmatique, poli, sceptique, qui se savait gré de voir toujours plutôt le côté favorable que le côté défavorable des choses (Guéhenno, Jean-Jacques, 1952, p.187).
− Empl. subst. Elle était tout-à-fait jésuitique (...) c'était une pateline dont l'aspect édifiant aurait suffi pour faire sortir un saint du purgatoire ([L'Héritier], Suppl. Mém. Vidocq, t.1, 1831, p.9).
B. −[En parlant des attitudes, des expressions, des manières de qqn] Doucereux, flatteur, insinuant. Bienveillance, obséquiosité pateline; ton, sourire patelin; caresse, manière pateline. Cette espèce d'hypocrisie pateline, par laquelle l'homme qui pouvait tout essayait de se faire passer pour opprimé, souleva dans le coeur de Grégoire un mépris qu'il eut peine à contenir (Thierry, Récits mérov., t.2, 1840, p.150). Un après-midi, comme ils retournaient des silex au milieu de la grande route, M. le curé passa, et, les abordant d'une voix pateline... (Flaub., Bouvard, t.1, 1880, p.83):
. ... mais plus encore que ses rogues manières, on redoutait la bonhomie pateline et froide dont il s'accoutrait quelquefois: si malin que fût le grand Volat, on reniflait à son entour le relent de traîtrise qui invitait à la prudence; un putois a beau être fin, il n'est pas libre de ne pas puer.
Genevoix, Raboliot, 1925, p.24.
C. −[En parlant d'une oeuvre littér., d'une expr. verbale ou écrite] Empreint de bonhomie feinte, de fausse bienveillance, de flatterie. Il fallait opter: ou la tragédie pateline, sournoise, fausse, et jouée, ou le drame insolemment vrai, et banni (Hugo, Cromwell, 1827, p.41). Et Zola de plaider les circonstances atténuantes de la corruption avec un tas de circonlocutions et avec des phrases patelines (Goncourt, Journal, 1893, p.362). V. parthique rem. s.v. parthe ex. de Bremond.

Tradabordo a dit…
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