Traduire est pour moi l'art de rester caché derrière une œuvre, de la transmettre au lecteur sans y laisser d'empreinte, de façon à ce qu'il ait l'impression de lire la version originale et non sa traduction. Mais voilà une chose bien plus facile à dire qu'à faire ! L'apprentie traductrice que je suis se voit constamment tiraillée entre diverses théories de la traduction, toutes opposées. Les unes prônent la traduction littérale tandis que les autres la fustigent et préfèrent s'attacher au sens... Mais nombreux sont les cas où aucune des deux ne fonctionnent. Que dois-je donc faire ? Trouver un compromis, le bon compromis, faire ma petite cuisine, mélanger les meilleurs ingrédients, peser chaque mot, me poser des tas de questions, lire et relire mes différentes propositions, saisir le sens tout en restant proche du texte pour rendre la version la plus juste possible. Traduire, c'est aussi s'empreigner de l'œuvre et de son contexte. C'est être chaque jour un peu plus désireux de s'instruire et d'apporter quelques bribes de culture aux lecteurs. C'est non seulement fouiller dans deux langues mais aussi dans deux mondes aux réalités souvent distinctes. De toute évidence, le métier de traducteur me paraît enrichissant et épanouissant mais aussi, malheureusement, très ingrat : cet amoureux des mots ne jouit que d'une infime reconnaissance, on relève bien plus souvent ses erreurs, ou simplement ses défauts, que ses qualités... et on le considère généralement comme un artiste, au sens péjoratif du terme, qui ne fait que brasser du vent. Malgré toutes ces contraintes, je reste décider à continuer de me battre avec les mots, de me torturer l'esprit pour respecter mon serment de fidélité... Quoi qu'on en pense !
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