Tout en tirant mes bagages à travers cette grande salle où s'affolaient des milliers de voyageurs, je me rapprochais pas à pas de ce panneau annonçant en caractères gras ZAPRASZAMY DO WARSZAWY. Je m'arrêtai quelques instants, levai les yeux vers ces mots et restai planté là, ne pouvant contenir mon émotion. Cette fois, j'y étais, enfin. Quelques minutes plus tard, je montais dans le taxi qui me conduirait jusqu'au centre ville. Dans un polonais hésitant, j'indiquai ma destination au chauffeur.
« Chcę iść do miasta, proszę. »1
Tandis que nous nous lancions sur le périphérique, je fixais le paysage qui défilait derrière la vitre, je m'arrêtais sur chaque détail, chaque bâtiment, chaque piéton. Soudain, arrêtés au feu rouge, je sentis son regard. Elle planta ses yeux sur moi, attendant que je fasse quelque chose. Elle était belle, insaisissable et paraissait si sûre d’elle. Mes yeux parcouraient ses formes, mes narines humaient son parfum et mes mains cherchaient son contact. J’osais à peine fixer son regard, j’étais intimidé, mon cœur battait un peu plus fort. Elle me captivait. Nous nous sommes présentés, elle m’a dit son nom. Elle s’appelle Varsovie.
Pour la première fois de ma vie j’y étais, cette ville conservait une place privilégiée pour moi. Il y a un peu moins de quatre-vingt ans, mon grand-père faisait le chemin inverse et quittait famille et amis pour venir en France. Cette fois, c'était mon tour de remonter les traces, de partir pour cette aventure un peu spéciale. Cela faisait bien longtemps que je voulais venir en Pologne, découvrir ce pays qui aurait pu être le mien, balbutier quelque mot dans cette langue difficilement prononçable qui aurait pu être la mienne.
« Vous n'êtes pas polonais, n'est-ce pas ?
— Non, je suis Français, mais mon grand père était polonais.
— C'est bien. Vous venez en Pologne pour retrouver la famille, non ?
— Non, je ne pense pas avoir de famille ici, je veux juste ressentir.
— Bienvenue et bon voyage. »
Enfin, nous étions arrivés. Le chauffeur me lança un sourire et me lâcha gentiment:
« Miłego dnia. »2
Je saisis mes bagages et m'avançai sur la place tout en observant les gens. C'est à cet instant que retentit une sonnerie. Mes yeux s'ouvrirent brusquement et, en voyant les murs blancs de ma chambre juste éclairée par la lumière filtrant des volets vénitiens, je compris que j'avais rêvé une rencontre si longtemps désirée. Un jour j'irai...
1 je voudrais aller au centre ville, s’il vous plaît.
2 bonne journée
« Chcę iść do miasta, proszę. »1
Tandis que nous nous lancions sur le périphérique, je fixais le paysage qui défilait derrière la vitre, je m'arrêtais sur chaque détail, chaque bâtiment, chaque piéton. Soudain, arrêtés au feu rouge, je sentis son regard. Elle planta ses yeux sur moi, attendant que je fasse quelque chose. Elle était belle, insaisissable et paraissait si sûre d’elle. Mes yeux parcouraient ses formes, mes narines humaient son parfum et mes mains cherchaient son contact. J’osais à peine fixer son regard, j’étais intimidé, mon cœur battait un peu plus fort. Elle me captivait. Nous nous sommes présentés, elle m’a dit son nom. Elle s’appelle Varsovie.
Pour la première fois de ma vie j’y étais, cette ville conservait une place privilégiée pour moi. Il y a un peu moins de quatre-vingt ans, mon grand-père faisait le chemin inverse et quittait famille et amis pour venir en France. Cette fois, c'était mon tour de remonter les traces, de partir pour cette aventure un peu spéciale. Cela faisait bien longtemps que je voulais venir en Pologne, découvrir ce pays qui aurait pu être le mien, balbutier quelque mot dans cette langue difficilement prononçable qui aurait pu être la mienne.
« Vous n'êtes pas polonais, n'est-ce pas ?
— Non, je suis Français, mais mon grand père était polonais.
— C'est bien. Vous venez en Pologne pour retrouver la famille, non ?
— Non, je ne pense pas avoir de famille ici, je veux juste ressentir.
— Bienvenue et bon voyage. »
Enfin, nous étions arrivés. Le chauffeur me lança un sourire et me lâcha gentiment:
« Miłego dnia. »2
Je saisis mes bagages et m'avançai sur la place tout en observant les gens. C'est à cet instant que retentit une sonnerie. Mes yeux s'ouvrirent brusquement et, en voyant les murs blancs de ma chambre juste éclairée par la lumière filtrant des volets vénitiens, je compris que j'avais rêvé une rencontre si longtemps désirée. Un jour j'irai...
1 je voudrais aller au centre ville, s’il vous plaît.
2 bonne journée
1 commentaire:
Bravo!! un style fluide et agréable tout à votre honneur
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