vendredi 2 septembre 2011

Version de CAPES, 9 (à rendre pour le 5 septembre)

Le prometí comportarme sabiamente. Fuimos hasta la casa en su coche. Lepprince me presentó a Savolta, a quien yo ya conocía por haberle visto la noche en que acudí a la fábrica en pos de Pajarito de Soto. Era un hombre de cierta edad, pero no viejo. Sin embargo, tenía una mirada macilenta, mal color y gestos y voz temblorosos. Supuse que alguna enfermedad le roía. Claudedeu, en cambio, rebosaba vitalidad; por todas partes se oía su vozarrón y por todas partes se veía su cuerpo de gigante de cuento infantil. Poseía el don de la carcajada contagiosa. Me fijé en su mano enguantada y en el ruido metálico que producía contra los objetos al chocar y me volvió la imagen del colérico Claudedeu apostrofando a Pajarito de Soto y golpeando la mesa de juntas. También reconocí a Parells, que la noche aciaga ocupaba un asiento cercano a Savolta. Me impresionó la expresión de inteligencia que abarcaba, no sólo los ojos, sino cada rasgo de su cara de vieja. Lepprince me había explicado que desempeñaba el cargo de asesor financiero y fiscal de la empresa. Su padre había sido fusilado por los carlistas en Lérida durante la última guerra y Pere Parells había heredado del difunto una honda devoción por el liberalismo. Se vanagloriaba de ser librepensador y ateo, pero acompañaba cada domingo a su mujer a misa porque «por el hecho de haber contraído matrimonio, ella había adquirido el derecho social de ser acompañada». Diré también que las mujeres de estos señores y de otros a las que fui presentado me parecieron todas cortadas por el mismo patrón y que confundí sus nombres y sus fisonomías apenas hube besado convencionalmente sus manos.

Eduardo Mendoza, La verdad sobre el caso Savolta

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Annabelle nous propose sa traduction :

Je lui promis de me comporter sagement. Nous allâmes jusqu'à la maison avec sa voiture. Lepprince me présenta à Savolta, que je connaissais déjà pour l'avoir vu le soir où je m'étais rendu à la fabrique derrière Pajarito de Soto. C'était un homme d'un certain âge, mais pas vieux. Cependant, il avait un regard blafard, une vilaine couleur et des gestes et une voix tremblotants. Je supposai que quelque maladie le rongeait. Claudedeu, par contre, débordait de vitalité ; partout on entendait sa grosse voix et partout on voyait son corps de géant de conte enfantin. Il possédait le don de l'éclat de rire contagieux. Je remarquai sa main gantée et le bruit métallique qu'elle produisait contre les objets en les heurtant et l'image du colérique Claudedeu apostrophant Pajarito de Soto et frappant la table de réunion me revint. Je reconnus aussi Parells qui, la nuit funeste, occupait un siège proche de Savolta. L'expression d'intelligence qu'il dégageait, pas seulement dans ses yeux, mais aussi dans chaque trait de son visage de petite vieille, m'impressionna . Lepprince m'avait expliqué qu'il occupait le poste de conseiller financier et fiscal de l'entreprise. Son père avait été fusillé par les carlistes à Lérida pendant la dernière guerre et Pere Parells avait hérité du défunt une profonde dévotion pour le libéralisme. Il se glorifiait d'être libre penseur et athée, mais il accompagnait sa femme chaque dimanche à la messe, car « par le fait d'avoir contracté mariage, elle avait acquis le droit social d'être accompagnée ». Je dirai aussi que les femmes de ces messieurs et celles d'autres auxquelles je fus présenté me parurent toutes taillées sur le même patron et que je confondis leurs noms et leurs physionomies dès que j'eus conventionnellement baisé leurs mains.

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Elena nous propose sa traduction :

Je lui promis de me comporter sagement. Nous allâmes jusqu’à sa maison dans sa voiture. Lepprince me présenta Savolta, que je connaissais déjà pour l’avoir vu la nuit où je me rendis à l’usine en quête de Pajarito de Soto. C’était un homme d’un certain âge, mais pas vieux. Néanmoins, il avait un regard émacié, un teint blême et ses gestes et sa voix tremblants. Je supposai qu’une maladie quelconque le rongeait. Claudedeu, en revanche, débordait de vitalité ; on entendait partout sa grosse voix et on voyait partout son corps de géant de conte de fées. Il possédait le don de l’éclat de rire contagieux. Je remarquai sa main gantée et le bruit métallique qu’elle produisait en butant contre les objets et j’eus de nouveau l’image du colérique Claudedeu apostrophant Pajarito de Soto et frappant sur la table de conférence. Je reconnus aussi Parells, lequel, la funeste nuit, occupait un siège près de Savolta. Je fus fort impressionné par l’expression d’intelligence qui revêtait non seulement ses yeux, mais aussi chaque trait de son visage. Lepprince m’avait expliqué qu’il occupait le poste de consultant financier et fiscal de l’entreprise. Son père avait été fusillé par les carlistes à Lérida, lors de la dernière guerre et Père Parells avait hérité du défunt d’une dévotion profonde pour le libéralisme. Il se vantait d’être libre-penseur et athée, mais chaque dimanche, il accompagnait sa femme à la messe parce que « du fait d’être mariés, elle avait acquis le droit social d’être accompagnée ». Je dois aussi dire que les femmes de ces messieurs, et d’autres auxquelles je fus présenté, me semblèrent toutes faites sur le même moule et je confondis leurs prénoms et leurs physionomies aussitôt avoir conventionnellement baisé leurs mains.

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Jean-Nicolas nous propose sa traduction :

Je lui promis de me comporter sagement. Nous allâmes jusqu’à la maison à bord de sa voiture. Lepprince me présenta à Savolta que je connaissais déjà pour l’avoir vu le soir où j’étais venu à l’usine derrière Pajarito de Soto. C’était un homme d’un certain âge mais pas vieux. Cependant, il avait un regard blafard, mauvaise mine ainsi que des gestes et une voix tremblantes. Je supposai qu’une maladie le rongeait. Claudedeu, en revanche, débordait d’énergie ; partout on entendait sa grosse voix et partout on voyait son corps de géant de conte pour enfants. Il était doué de l’éclat de rire contagieux. Je remarquai sa main gantée et le bruit métallique qu’elle produisait contre les objets en les serrant ; il me revint l’image du colérique Claudedeu apostrophant Pajarito de Sol et frappant sur la table des réunions. Je reconnus aussi Parells qui, durant la nuit funeste, était assis près de Savolta. L’expression de l’intelligence que refermait non seulement ses yeux mais aussi chaque trait de son visage de vieille m’ impressionna. Lepprince m’avait expliqué qu’il était aux postes de conseiller financier et de procureur de l’entreprise. Son père avait été fusillé par les carlistes à Lérida au cours de la dernière guerre et Pere Parells avait hérité, du défunt, une profonde dévotion pour le libéralisme. Il se vantait d’être libre penseur et athée mais il accompagnait sa femme à la messe tous les dimanches car, pour s’être mariée, elle avait obtenu le droit social d’être accompagnée. Je dirai aussi que les épouses de ces messieurs et d’autres auxquelles je fus présenté me semblèrent toutes taillées à l’identique et, à peine leur eus-je baisé conventionnellement les mains que je confondis leurs prénoms et leurs physionomies.

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