mardi 3 janvier 2012

Version de L2 (à rendre pour le 2 janvier)

—Espero que no hayáis retrasado la cena por nuestra culpa —dijo la señora de Claudedeu.
—Ay, Neus —reconvino la señora de Savolta—, tú siempre tan mirada.
La puerta del salón se abrió y apareció en el hueco el señor Savolta, circundado de un halo de luz y trayendo consigo el griterío de la pieza contigua.
—¡Mira quién ha llegado! —exclamó, y añadió en tono de reproche—: Ya pensábamos que no vendríais.
—Tu mujer nos lo acaba de decir —apuntó el señor Claudedeu—, y nos ha dado un buen susto, además, ¿eh?
—Todos andan preguntando por ti. Una fiesta sin Claudedeu es como una comida sin vino —se dirigió a la señora de Claudedeu—. ¿Qué tal, Neus? —y besó respetuoso la mano de la dama.
—Ya veo que echabais a faltar las payasadas de mi marido —dijo la señora de Claudedeu.
—Haz el favor de no coartar el pobre Nicolás —respondió a la señora el señor Savolta, y dirigiéndose al señor Claudedeu—: Tengo noticias de primera mano. Te vas a petar de risa, con perdón —y a las damas—: Si me dais vuestro permiso, me lo llevo.
Tomó del brazo a su amigo y ambos desaparecieron por la puerta del salón. Las dos señoras aún permanecieron unos instantes en el vestíbulo.
—Dime, ¿cómo se porta la pequeña María Rosa? —preguntó la señora de Claudedeu.
—Oh, se porta bien, pero no parece muy animada —respondió su amiga—. Más bien un poco aturdida por todo este ajetreo, como si dijéramos.
—Es natural, mujer, es natural. Hay que hacerse cargo del contraste.
—Quizá tengas razón, Neus, pero ya va siendo hora de que cambie de manera de ser. El año que viene termina los estudios y hay que empezar a pensar en su futuro. , —¡Quita, mujer, no seas exagerada! María Rosa no tiene por qué preocuparse. Ni ahora ni nunca. Hija única y con vuestra posición..., va, va. Déjala que sea como quiera. Si ha de cambiar, pues ya cambiará.
—No creas, no me disgusta su carácter: es dulce y tranquila. Un poco sosa, eso sí. Un poco..., ¿cómo te diría?..., un poco monjil, ya me entiendes.
—Y eso te preocupa, ¿verdad? Ay, hija, que ya veo adónde vas a parar.
—A ver, ¿qué quieres decir, eh?
—Tú me ocultas una idea que te da vueltas en la cabeza, no digas que no.
—¿Una idea?
—Rosa, con la mano en el corazón, dime la verdad: estás pensando en casar a tu hija.
—¿Casar a María Rosa? ¡Qué cosas se te ocurren, Neus!
—Y no sólo eso: has elegido al candidato. Anda, dime que no es verdad, atrévete. La señora de Savolta se ruborizó y ocultó su confusión tras una risita queda y prolongada.
—Huy, Neus, un candidato. No sabes lo que dices ¡Un candidato! Jesús, María y José...

Eduardo Mendoza, La verdad sobre el caso Savolta

***

Anaïs nous propose sa traduction :


« J’espère que vous n’avez pas repoussé l’heure du repas à cause de nous, s’inquiéta Mme de Claudedeu.

Ah, Neus, toujours aussi attentionnée », la réprimanda Mme de Savolta.

La porte du salon s’ouvrit, et dans l’embrasure, entouré d’un halo de lumière, apparut M. Savolta, amenant avec lui les clameurs de la pièce voisine.

« Mais qui voilà ! » s’exclama-t-il, avant d’ajouter sur un ton de reproche : « On ne vous attendait plus ! »

C’est ce que vient de nous dire ta femme, précisa M. Claudedeu. Et en plus, elle nous a causé une belle frayeur, pas vrai ?

Tout le monde demande où tu es. Une fête sans Claudedeu, c’est comme un repas sans vin. »

M. Savolta demanda alors : « Comment vas-tu, Neus ? » et baisa respectueusement la main de Mme Claudedeu.

« Je vois que vous commenciez à vous languir des pitreries de mon mari » répondit celle-ci.

De grâce, ne bridez pas ce pauvre Nicolás », s’exclama M. Savolta, qui annonça ensuite à son ami : « J’ai des nouvelles de première main. Tu vas en péter de rire, pardonnez l’expression. » Aux dames, il dit : « Avec votre permission, je l’emmène. »

Il prit le bras de M. Claudedeu, et tous deux disparurent par la porte du salon. Les deux dames s’attardèrent quelques instants dans le vestibule.

« Dis-moi, comment va la petite María Rosa ? demanda Mme de Claudedeu.

Oh, bien, mais elle n’a pas l’air d’avoir beaucoup d’entrain. Sans doute étourdie par toute cette agitation, dirons-nous.

Mais c’est tout naturel. Imagine un peu le contraste.

Tu as peut-être raison, Neus, mais il est grand temps qu’elle change de comportement. L’année prochaine, elle termine ses études, et il faut commencer à penser à son avenir.

Allons, arrête, tu exagères ! María Rosa n’a pas à d’inquiétude à avoir, ni maintenant, ni jamais. Fille unique, et avec votre situation… Laisse-la donc être comme ça lui chante. Si elle doit changer, eh bien elle changera.

Ne te fais pas d’idées, je n’ai rien contre son caractère. Elle est douce et calme. Un peu terne, ça oui. Un peu… comment dirais-je, un peu austère, tu vois ce que je veux dire.

Et ça te tracasse, c’est ça ? Là, je vois où tu veux en venir.

Tiens donc. Qu’entends-tu par là ?

Tu me dissimules une idée qui te trotte dans la tête, ne le nie pas.

Une idée ?

Rosa, la main sur le cœur, dis-moi la vérité : tu envisages de marier ta fille.

La marier ? Qu’est-ce que tu vas chercher, Neus !

Et ce n’est pas tout. Tu as choisi le candidat. Allez, dis-moi que je me trompe. »

Mme de Savolta rougit et dissimula sa confusion derrière un long gloussement indolent.

« Voyons, Neus, un candidat. Tu dis n’importe quoi. Un candidat, Jésus, Marie, Joseph !


***

Justine nous propose sa traduction :

— J'espère que vous n'avez pas retardé le dîner à cause de nous — s'enquit Madame Claudedeu.
— Neus, ce n'est pas possible, ne sois donc pas toujours aussi circonspecte — lui reprocha Madame Salvolta.
La porte du salon s'ouvrit et dans l'embrasure apparut Monsieur Savolta,entouré d'un halo de lumière et amenant avec lui les cris de la pièce attenante.
— Regarde qui est arrivé ! — s'exclama-t-il avant d'ajouter sur un ton de reproche — : nous pensions que vous ne viendriez plus.
— Ton épouse nous le disait à l'instant — indiqua Monsieur Claudedeu —, d'ailleurs elle nous a fait une belle frayeur, n'est ce pas ?
— Tout le monde demande de tes nouvelles. Une fête sans toi, c'est comme un repas sans vin; — puis s'adressant à l'épouse de ce dernier — il demanda : "Comment vas-tu Neus " ? — avant de lui faire un baisemain respectueux.
— Si je comprends bien, les pitreries de mon mari commencent à vous manquer — lui répondit-elle.
— Fais nous plaisir,ne limite pas ce pauuvre Nicolas — renchérit Monsieur Savolta; puis à l'intention de son mari, il ajouta — : "J'ai des informations fiables.Permets-moi de te dire que tu vas exploser de rire — et parlant aux dames —, il s'excusa : " Si vous m'y autorisez, je l'emmène".
Il prit son ami par le bras et les deux compères s'éclipsèrent par la porte du salon. Les deux femmes restèrent encore quelques instants à discuter dans l'entrée.
— Dis-moi, comment se porte la petite María Rosa ?
— Oh, bien, elle n'a toutefois pas l'air très en forme — répondit son amie —. Je dirais même un peu étourdie par toute cette agitation, comme dirait l'autre.
— C'est normal, ma chère, c'est normal. Il faut prendre conscience du contraste.
— Tu as peut-être raison, Neus, mais il serait temps qu'elle change sa façon d'être. L'année prochaine elle finit ses études, elle doit donc commencer à envisager son avenir.
— Allons donc, n'éxagères pas ! María Rosa n'a pas de raison de s'en faire. Ni maintenant, ni jamais. Outre son statut de fille unique, vu votre situation..., ça ira, va.
Laisse-la devenir qui elle veut. Si elle doit changer, alors elle changera.
— Ne crois pas que son caractère me déplaît, elle est douce et calme. Un peu simple, c'est vrai. Un peu ... Comment t'expliquer ? ... Un peu monacale, tu comprends ?
— Et cela t'inquiète, pas vrai ? C'est malheureux, chère amie, je vois où tu veux en venir.
— Attends, qu'est ce que tu veux dire par là ?
— Tu me caches une idée qui te trotte dans la tête, ne me dis pas le contraire.
— Une idée ?
— Rosa, la main sur le coeur, dis-moi la vérité : Tu songes à marier ta fille.
— Marier María Rosa ? Voyons Neus, tu n'y penses pas !
— Et en plus : tu as choisi le candidat. Ose me dire que ce n'est pas vrai.
Madame Savolta s'empourpra et cacha son trouble derrière un petit rire délicat mais prolongé.
— Oh, Neus, un candidat. Tu ne sais pas ce que tu dis, un candidat ! Jésus, Marie, Joseph...

***

Joachim nous propose sa traduction :

-Ah, Neus – reprocha Madame de Savolta-, toujours aussi attentionnée.
-J’espère que vous n’avez pas repoussé le diner par notre faute-dit Madame de Claudedeu.
La porte du salon s’ouvrit et apparut dans la place monsieur Savolta, entouré d’un halo de lumière et ramenant avec lui le cri de la pièce contiguë.
-Regarde qui est arrivé ! –exclama, et ajouta avec un ton de reproche- : nous pensions que vous ne viendrez plus.
- Ta femme vient de nous le dire- signala monsieur Claudedeu-, et on a eu une belle frayeur après, hein ?
- Tous m’ont demandé après toi. Une fête sans Claudedeu c’est comme un repas sans vin-il se dirigea vers Madame de Claudedeu-. Ça va Neus ? – et embrassa la main de la dame avec respect.
- J’ai vu que vous vous mettiez à rater les pitreries de mon mari-dit Madame de Claudedeu.
-s’il vous plait ne restreignez pas le pauvre Nicolas- répondit monsieur Savolta à Madame de Claudedeu. Et s’adressant à Monsieur Claudedeu- : J’ai des nouvelles de première main. Tu vas être pété de rire, en s’excusant- et aux dames- : Si vous me donnez votre permission, je l’emmène avec moi.
Il prit le bras de son ami et tous les deux disparurent par la porte du salon. Les deux femmes restèrent encore quelques instants dans le vestibule., -Dis-moi, comment se porte la petite Maria Rosa ? –demanda madame de Claudedeu., -Oh, elle se porte bien, mais elle ne semble pas pleine de vie-répondit son amie-. Plutôt un peu étourdie par toute cette activité, comme si nous le disions.
-C’est naturel, ma chère, c’est naturel. Il faut se rendre compte du contraste.
-Peut être que tu as raison, Neus. Mais ça va être le moment de changer sa manière d’être. L’année prochaine elle termine les études et il faut commencer à penser à son futur. –Quand même, ma chère, n’exagères pas non plus ! Maria Rosa n’a pas de quoi s’inquiéter. Ni aujourd’hui, ni demain. Fille unique et avec votre savoir-vivre… allez, allez. Laisse-là être comme elle veut être. Si elle veut changer, et bien elle changera !
- Ne crois pas que ça me déplait qui elle est : douce et calme, un peu ennuyeuse, oui c’est ça. Un peu… comment te dirais-je? … un peu monacale…, tu vois ce que je veux dire.
- Et ça te préoccupes vraiment ? Ah, ma fille, c’est bon, je vois où tu veux en venir.
- à voir, qu’est- ce que tu veux dire hein ?
-Tu me caches quelque chose, une idée que tu as derrière la tête, et ne dis pas non., -Une idée ?
-Rosa, avec la main sur le cœur, dis-moi la vérité : tu es en train de penser à marier ta fille.
-Marier Maria Rosa ? Qu’est-ce qui t’arrive Neus !
- Et pas seulement ça… : tu as choisi le prétendant. Allez, dis-moi que ce n’est pas vrai, ose un peu ! Madame de Savolta se met à rougir et cacha sa maladresse par un petit rire qu’on n’entend à peine et longuement. Oh Neus, un prétendant. Tu ne sais pas ce que tu dis ! Un prétendant ! Jésus, Marie, José…

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