Neruda sale de la lluvia, entra a la lluvia, a la ciudad, a las, oficinas, a las somolientas alfombras, se tiende en ellas, se, duerme en ellas como Sinbad y como Sinbad se va volando, incrédulo, deslumbrado y nervioso, deslumbrado y nervioso viaja hacia el calor, distante, hacia la selva húmeda, tropical y colonial, se viste, de blanco para ser sacrificado, se cruza en la calle, en el sueño, en la fiebre con los coolíes coringhis y los espantosos ingleses, que odio todavía, la poesía le supura a borbotones como una fiebre, mortal, tiene mucho miedo, confiado y desconfiado, que Jossie Bliss, lo asesina una noche mientras duerme, traspasada de inmenso amor, y de inmensos celos, se enferma tiritando en el cuarto solo, no, hay perchas en mi habitación ni retratos de nadie en las paredes, teme morir ignorado y abandonado, sin dinero, sin tinta, sin telegramas, le venía la perfecta y lúcida nostalgia, se hundía, anestesiado en ella, se sumergía en el alcohol y en el tango, lo, hacía pedazos golpeándolo con el filo mellado de la antigua poesía, y cantaba su propia melodía, trabajando de viudo, de furioso; de, desesperado de solitario particular, de solitario que coge la, desesperación no como un alimento, un susto, un sacramento y un, oxígena, como lo hacía impecable y clásica Gabriela Mistral, sino, que esgrime su guitarra desterrada, su guitarrón provinciano e, inconsolable como una lámpara improvisada para bajar a la sentina, del buque de carga y descubrir el dolor intacto, el auténtico, el de Walt Whitman, el del hombre solo eb medio de la multitud; De regreso en Europa, en el radioso y tumultuoso Paris del año, 50, conoce a Delia del Carril, la legendarioa Hormiggita, y es a, través del puente visible e invisible, por lo demás dorado, que el poeta pasa hacia el pueblo de la mano de esta mujer admirable, y oportunamente transpapelada, de mano en mano de labio en labio, hacia el pueblo, hacia sus alegrías, sus costumbres, sus ansias, sus nostalgias, sus sueños, sus ensueños, sus carencias.
Traduction temporaire :
Neruda sort de la pluie, entre dans la pluie, dans la ville, dans les bureaux, sur les tapis somnolents, il s’y allonge, s’y endort comme Sinbad et, comme Sinbad, il s’envole, incrédule, ébloui et nerveux ; ébloui et nerveux, il voyage vers la chaleur distante, vers la jungle humide, tropicale et coloniale, il s’habille en blanc pour être sacrifié, il croise, dans la rue, dans son sommeil, dans sa fièvre, des coolies corringhis et des Anglais effroyables, que je hais encore. La poésie suppure de ses pores à gros bouillons, comme lors d'une fièvre mortelle, il a très peur, à la fois confiant et méfiant, que Jossie Bliss l’assassine, une nuit, pendant son sommeil, transpercée par un amour immense et par une jalousie immense ; il tombe malade, tremblant, seul dans la pièce ; il n’y a pas de cintres dans ma chambre ni de portraits sur les murs ; il a peur de mourir ignoré de tous et abandonné, sans argent, sans encre, sans télégrammes. La parfaite et lucide nostalgie s'emparait alors de lui, il y plongeait, anesthésié en elle, il se noyait dans l’alcool et le tango qu’il lacérait en le frappant avec la lame ébréchée de son ancienne poésie, et il chantait sa propre mélodie en travaillant en homme veuf, furieux, désespéré, en solitaire particulier, en solitaire qui prend le désespoir non comme un aliment, une peur, un sacrement et de l'oxygène – ce que faisait l’impeccable et classique Gabriela Mistral – mais qui brandit sa guitare exilée, son guitarron provincial et inconsolable, comme une lampe improvisée pour descendre à la sentine du cargo et découvrir la douleur intacte, authentique, celle de Walt Whitman, celle de l’homme seul au milieu de la multitude ; de retour en Europe, dans le Paris radieux et tumultueux des années 50, il fait la connaissance de Delia del Carril, la légendaire Hormiguita, et c’est à travers le pont visible et invisible, et doré, que le poète se dirige vers le village, main dans la main avec cette femme admirable, apparue là au bon moment, de main en main de lèvre en lèvre, vers le village, vers ses joies, ses coutumes, ses angoisses, ses nostalgies, ses rêves, ses illusions, ses carences.