SATRAPE, subst. masc. A. HIST. ANC. [Dans l'Empire perse de Cyrus jusqu'à l'ère chrétienne] Gouverneur de province qui disposait d'un pouvoir administratif et judiciaire très étendu et qui levait les impôts. L'énorme empire médo-persique devint une sorte de monarchie fédérale dont les éléments, sous la direction des satrapes, gardaient leurs mœurs et leurs lois (FAURE, Hist. art, 1909, p. 65). P. anal., péj. Gouverneur de province, ministre. Je ne voyais en lui [Necker] que le satrape d'un despote; et le seul bien à mes yeux qu'il pût faire au peuple, c'était de le fouler un peu moins (MARAT, Pamphlets, Dénonc. Necker, 1790, p. 77). Loc. adj. De satrape. Qui rappelle certains caractères du satrape (opulence, richesse). Festin, fortune, luxe, vie de satrape. Les Carthaginois (...) s'étaient établis au pied des murs, avec leurs bagages, leurs valets, tout leur train de satrapes; et ils se réjouissaient sous leurs belles tentes à bordures de perles (FLAUB., Salammbô, t. 1, 1863, p. 112). B. P. anal. Personne ayant certains caractères propres au satrape (faste, goût du plaisir, et, plus cour., autorité et exercice despotique du pouvoir). Que voulez-vous, monsieur? J'ai peur, non des cuistres, mais des satrapes de la littérature (COURIER, Lettres Fr. et Ital., 1810, p. 834). Il n'y aura pas d'irréparable. Ou vous me garderez, ou, si vous me rejetez car il faut compter avec le bon plaisir du satrape, vous reviendrez à moi (MONTHERL., Celles qu'on prend, 1950, III, 21, p. 819). Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. XIVe s. « gouverneur d'une province chez les Perses » (BRUNET LATIN, Trésor, Interpolations, éd. P. Chabaille, 625); 2. 1389 « homme puissant et riche » (JEAN LE PETIT, Livre du ch. d'or, 151, Le Verdier ds GDF. Compl.); 3. 1810 fig. « homme orgueilleux qui tend à exercer une autorité exclusive dans un domaine quelconque » (COURIER, loc. cit.). Empr. au lat. satrapes « gouverneur de province chez les Perses », gr. « id. », du persan khshatrapâ « officier du roi ». Fréq. abs. littér.: 42.
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SATRAPE, subst. masc.
A. HIST. ANC. [Dans l'Empire perse de Cyrus jusqu'à l'ère chrétienne] Gouverneur de province qui disposait d'un pouvoir administratif et judiciaire très étendu et qui levait les impôts. L'énorme empire médo-persique devint une sorte de monarchie fédérale dont les éléments, sous la direction des satrapes, gardaient leurs mœurs et leurs lois (FAURE, Hist. art, 1909, p. 65).
P. anal., péj. Gouverneur de province, ministre. Je ne voyais en lui [Necker] que le satrape d'un despote; et le seul bien à mes yeux qu'il pût faire au peuple, c'était de le fouler un peu moins (MARAT, Pamphlets, Dénonc. Necker, 1790, p. 77).
Loc. adj. De satrape. Qui rappelle certains caractères du satrape (opulence, richesse). Festin, fortune, luxe, vie de satrape. Les Carthaginois (...) s'étaient établis au pied des murs, avec leurs bagages, leurs valets, tout leur train de satrapes; et ils se réjouissaient sous leurs belles tentes à bordures de perles (FLAUB., Salammbô, t. 1, 1863, p. 112).
B. P. anal. Personne ayant certains caractères propres au satrape (faste, goût du plaisir, et, plus cour., autorité et exercice despotique du pouvoir). Que voulez-vous, monsieur? J'ai peur, non des cuistres, mais des satrapes de la littérature (COURIER, Lettres Fr. et Ital., 1810, p. 834). Il n'y aura pas d'irréparable. Ou vous me garderez, ou, si vous me rejetez car il faut compter avec le bon plaisir du satrape, vous reviendrez à moi (MONTHERL., Celles qu'on prend, 1950, III, 21, p. 819).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. XIVe s. « gouverneur d'une province chez les Perses » (BRUNET LATIN, Trésor, Interpolations, éd. P. Chabaille, 625); 2. 1389 « homme puissant et riche » (JEAN LE PETIT, Livre du ch. d'or, 151, Le Verdier ds GDF. Compl.); 3. 1810 fig. « homme orgueilleux qui tend à exercer une autorité exclusive dans un domaine quelconque » (COURIER, loc. cit.). Empr. au lat. satrapes « gouverneur de province chez les Perses », gr. « id. », du persan khshatrapâ « officier du roi ». Fréq. abs. littér.: 42.
Source : Trésor de La Langue Française
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