mercredi 20 février 2013

Exercice d'écriture 10 – par Justine Ladaique

« Banquet »

Hier, ma sœur se mariait. Moi, par affection pour elle – je précise car je ne peux pas sentir son mari – j’ai accepté d’être son témoin. Mais qui dit mariage dit cérémonie en grande pompe ; on commence par la mairie, après quoi on passe près de deux heures à l’église,  avant de prendre la pose pour les sempiternelles photos. Puis, viennent enfin les moments les plus festifs des réjouissances ; le vin d’honneur où un grand timide comme moi peut à loisir observer les femmes et tenter, grâce à la boisson – qui échauffera modérément son esprit, de s’enhardir pour en aborder une qui lui plairait.
Néanmoins, le plus propice pour faire une rencontre, c’est sans nul doute le banquet qui s’ensuit. En effet,  étant placés par tables, le choix est moindre ; mais la proximité peut s’avérer un atout pour établir le premier contact… Mon imagination s’envole, poussée par le désir ; ma timidité a toujours empêchée toute concrétisation. En tant que célibataire endurci, j’allais toujours à reculons à ce genre de réceptions,  craignant de m’y ennuyer ferme. Cette fois, je savais que cela ne serait pas le cas,  même si j’ignorais encore la tournure que prendrait cette soirée, je m’étais trouvé une occupation saine : observer les convives. Dans ce flot d’invités, on repérait tout de suite les célibataires en mal d’amour. Hommes et femmes sur leur trente et un, c’était à qui se ferait remarquer le premier ! Ensuite tout n’était qu’affaire de séduction… Mon regard suivait soudain le manège de deux jeunes gens qui avaient l’air d’avoir envie de se plaire l’un à l’autre. Ils se lançaient des regards de braise, il ne cessait de lui murmurer à l’oreille, elle affichait un sourire béat,  et partait  parfois d’un rire cristallin en renversant sa tête en arrière, laissant apparaître la naissance de ses seins.
J’aurais pu contempler ce duo attendrissant des heures durant, assister à un tel spectacle éveillait en moi l’envie de connaître cela un jour. M’arrachant à mes pensées, la musique avait retenti et les mariés avaient rejoint la piste pour ouvrir le bal. Ne sachant pas danser, une fois de plus, je ne faisais que regarder pour ne pas me ridiculiser. C’est alors qu’une jeune femme avenante que je ne connaissais pas, mais que je trouvais jolie est venue me proposer d’aller prendre l’air ; dépassant ma timidité, j’ai accepté et nous avons marché longtemps en discutant. C’étaient les prémices d’une belle histoire.

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