mardi 12 janvier 2010

Exercice de version, 53

Para Santiago Casanova, era un extraño espectáculo contemplar aquel huracán mudo de polvo y arena, estrellándose contra el parabrisas de su vehículo.
Las grandes ruedas balón del todo terreno traqueteaban sobre el quebrado suelo marciano, oscilando lentamente en amplios arcos. Los potentes faros halógenos no lograban taladrar el muro de polvo naranja que arrojaba el viento; al contrario, la luz reflejada en las partículas de polvo les impedía ver más allá de unos pocos metros.
El vehículo parecía encerrado en una burbuja rodeada de aire polvoriento y opaco.
A través de las paredes, los ocupantes podían oír el suave crujido de la arena bajo las ruedas, y el más suave susurro de la arena rasguñando las paredes del todo terreno. Pero la tormenta, que en la Tierra estaría acompañada de un aullido ensordecedor, era casi inaudible en la tenue atmósfera de Marte.
—Hola, Olympus. ¿Me oyes? —decía Casanova.
—Te oímos, transporte —dijo una voz en ruso. Era Vladimir Kaledin, transmitiendo desde la estación meteorológica en la cima del Olympus Mons.
Casanova se imaginó al melenudo meteorólogo, sorbiendo una de sus interminables tazas de té, examinando gráficos e impresos; mientras, fuera de la estación, se extendía la llanura de lava a veintiséis kilómetros sobre el suelo, sobresaliendo de la fina atmósfera marciana.
—¿Cómo marcha la tormenta, Volodia?
—Tiene feo aspecto, padrecito. Desde la órbita no se ve ni un solo claro. Vientos de fuerza 10, sin signos de cambio.
—Malas noticias.
—Lo siento, padrecito, no hay otras.
—Gracias. Cambio y fuera.
—Esto es una completa locura —dijo Luis, que conducía—. Reza, amigo mío, porque lo más seguro es que desaparezcamos por una grieta en los próximos minutos. ¿Qué dice el radar?
Luis Álvarez era el mejor conductor de todo terreno que podía uno encontrar en Marte. Casanova se había sentido más tranquilo cuando supo que la Velwaltungsstab les había asignado al corpulento colono para llevarles hasta su incierto destino.
Pero ahora parecía nervioso; esto ya era demasiado para Casanova. Si él estaba asustado, había que empezar a tomarse las cosas en serio.
—Hay un cráter de quinientos metros de alto —dijo Casanova—, a un kilómetro al Oeste.
—Bien, podremos guarecernos a sotavento...
—¿Es eso seguro?
—Es un riesgo menor.
—Voy a informar a nuestros pasajeros.
Luis dudó un momento.
—Supongo que deberían saberlo. De acuerdo, ve.
Casanova se puso en pie con cuidado y se dirigió a la parte posterior de la caja, sorteando los pesados embalajes con comida y equipo.
A la pálida luz de un generador de emergencia, un jesuíta, vestido con un mono color caqui, consultaba una serie de fotografías de satélite y mapas cartográficos, extendidos sobre sus rodillas. Un dominico observaba sus movimientos agazapado en el otro extremo de la mesa.
No habían sido una compañía muy alegre en aquel viaje.
—Padre Markus... —dijo Casanova.

Juan Miguel Aguilera, El refugio

***

Laëtitia Sw nous propose sa traduction :

Pour Santiago Casanova, c’était un étrange spectacle que de contempler cet ouragan muet de poussière et de sable, qui s’écrasait contre le pare-brise de son véhicule.
Les grandes roues ballon du tout-terrain cahotaient sur le sol accidenté de Mars, oscillant lentement en d’amples arcs de cercle. Les puissants phares halogènes ne parvenaient pas à percer le mur de poussière orange que crachait le vent ; au contraire, la lumière reflétée sur les particules de poussière les empêchait de voir au-delà de quelques mètres à peine.
Le véhicule semblait enfermé dans une bulle entourée d’air poussiéreux et opaque.
À travers les parois, les passagers pouvaient entendre le doux crissement du sable sous les roues, et le murmure plus doux encore du sable éraflant la carrosserie du tout-terrain. Mais la tempête, qui serait accompagnée, sur la Terre, d’un hurlement assourdissant, était presque inaudible dans l’atmosphère ténue de Mars.
— Salut, Olympus. Tu m’entends ? — disait Casanova.
— Nous t’entendons, transporteur — répondit une voix en russe. C’était Vladimir Kaledin, émettant depuis la station météorologique au sommet du Olympus Mons.
Casanova s’imagina le météorologue chevelu buvant une de ses interminables tasses de thé et examinant des graphiques et divers imprimés ; tandis que, hors de la station, la plaine de lave s’étendait sur vingt-six kilomètres alentour, se détachant dans la fine atmosphère martienne.
— Comment progresse la tempête, Volodia?
— Elle a une sale tête, petit père. Depuis l’orbite, on ne voit pas la moindre trouée. Vents de force 10, aucun signe de changement.
— Mauvaises nouvelles.
— Je suis désolé, petit père, il n’y en a pas d’autres.
— Merci. Enclenche une vitesse et ouste !
— C’est de la folie pure — dit Luis, qui conduisait —. Fais ta prière, mon ami, parce que c’est sûr que nous allons disparaître dans une crevasse dans les prochaines minutes. Que dit le radar ?
Luis Álvarez était le meilleur conducteur de tout-terrain qu’on pouvait trouver sur Mars. Casanova s’était assis plus serein, quand il avait su que la Velwaltungsstab leur avait assigné le corpulent colon pour les conduire jusqu’à leur destin incertain.
Mais maintenant, il semblait nerveux ; c’en était trop pour Casanova. Si lui, il avait peur, alors il fallait commencer à prendre les choses au sérieux.
— Il y a un cratère de cinq cents mètres de haut — dit Casanova —, à un kilomètre à l’Ouest.
— Bien, nous pourrons nous abriter du côté sous le vent...
— C’est sûr, ça ?
— C’est un moindre risque.
— Je vais informer nos passagers.
Luis hésita un moment.
— Je suppose qu’ils doivent le savoir. D’accord, vas-y.
Casanova se leva avec précaution et se dirigea vers la partie postérieure de l’habitacle, en contournant les lourds emballages contenant la nourriture et le matériel.
À la pâle lumière d’un générateur d’urgence, un jésuite, vêtu d’une salopette kaki, consultait une série de photographies de satellite et de relevés cartographiques, posées sur ses genoux. Un dominicain observait ses gestes, recroquevillé à l’autre bout de la table.
Ils n’avaient pas été d’une compagnie fort agréable pendant ce voyage.
— Père Markus... — dit Casanova.

***

Coralie nous propose sa traduction :

Pour Santiago Casanova, la contemplation de cet ouragan muet de poussière et de sable se fracassant contre le pare-brises de son véhicule était un étrange spectacle.
Les grandes roues ballon du tout-terrain secouaient sur le sol martien accidenté, dessinant lentement de larges arcs. Les puissants phares à halogène ne parvenaient pas à percer le mur de poussière orange que soulevait le vent ; au contraire, la lumière reflétée sur les particules de poussière les empêchait de voir au-delà de quelques mètres.
Le véhicule semblait enfermé dans une bulle entourée d'air poussiéreux et opaque.
Au travers des parois, les occupants pouvaient entendre le doux crissement du sable sous les roues, et le chuchotement plus doux encore du sable effleurant les parois du tout-terrain. Mais l'orage, qui sur la Terre aurait été accompagné d'un grondement assourdissant, était presque inaudible dans l'atmosphère légère de Mars.
— Salut, Olympus. Tu m'entends ? -disait Casanova.
— Nous t'entendons, transport -dit une voix en russe. C'était Vladimir Kaledin, transmettant depuis la station météorologique située au sommet de l'Olympus Mons.
Casanova imagina le météorologue chevelu, sirotant l'une de ses interminables tasses de thé, examinant des graphiques et des imprimés ; tandis que, hors de la station, la plaine de lave s'étendait à vingt-six kilomètres sur le sol, débordant de la fine atmosphère martienne.
— Comment se présente l'orage, Volodia ?
— Il a mauvaise allure, petit père. Depuis l'orbite, on ne voit pas une seule éclaircie. Vents de force 10, aucun signe de changement.
— Mauvaises nouvelles.
— Je suis désolé, petit père, il n'y en a pas d'autre.
— Merci. Terminé.
— C'est une pure folie -dit Luis, qui conduisait-. Prie, mon ami, parce que ce qui est le plus sûr c'est que nous allons disparaître dans une fissure dans les prochaines minutes. Que dit le radar ?
Luis Álvarez était le meilleur conducteur de tout-terrain que l'on pouvait rencontrer sur Mars. Casanova s'était senti plus rassuré quand il avait su que la Velwaltungsstab leur avait affecté le corpulent colon pour les mener jusqu'à leur destin incertain.
Mais, maintenant, il paraissait nerveux ; c'en était trop pour Casanova. Si lui était effrayé, il fallait commencer à prendre les choses au sérieux.
— Il y a un cratère de cinq cent mètres de haut -dit Casanova-, à un kilomètre à l'ouest.
— Bien, nous pourrons nous abriter sous le vent...
— C'est sûr ça ?
— C'est un risque moindre.
— Je vais informer nos passagers.
Luis douta un moment.
— Je suppose qu'ils ont le droit de savoir. D'accord, vas-y.
Casanova se leva prudemment et se dirigea vers l'arrière du caisson, en évitant les lourds paquetages de nourriture et matériel.
À la lumière pâle d'un générateur de secours, un jésuite, vêtu d'une combinaison kaki, consultait une série de photographies satellites et de paysages cartographiques, étalés sur ses genoux. Un dominicain observait ses mouvements, pelotonné à l'autre extrémité de la table.
Pour ce voyage, la compagnie n'avait pas été très joyeuse.
— Père Markus... – dit Casanova.

***

Chloé nous propose sa traduction :

Pour Santiago Casanova, c’était un spectacle étrange que de contempler cet ouragan muet fait de poussière et de sable, s’écraser sur le pare-brise de son véhicule.
Les grandes roues ballons du tout-terrain cahotaient sur le sol accidenté de Mars, oscillant lentement en de larges arcs de cercles.
Les puissants phares halogènes ne réussissaient pas à percer le mur de poussière orange que le vent soulevait ; bien au contraire, la lumière qui se reflétait sur les particules de poussière les empêchait de voir au-delà de quelques mètres.
Le véhicule semblait enfermé dans une bulle entourée d’air poussiéreux et opaque.
À travers les parois, les occupants pouvaient entendre le doux crissement du sable sous les pneus, et, plus doux encore, le chuchotement du sable égratignant la carrosserie du tout-terrain. Mais la tempête, qui sur Terre aurait été accompagnée d’un grondement assourdissant, était presque inaudible dans l’atmosphère ténue de Mars.
Allô, Olympus, vous me recevez? – demandait Casanova.
Oui, nous te recevons, transport - répondit une voix en russe. C’était Vladimir Kaledin, qui émettait depuis la station météorologique au sommet de l’Olympus Mons.
Casanova imagina le météorologue chevelu, sirotant une de ses interminables tasses de thé, en train d’examiner des graphiques et des imprimés ; tandis qu’en dehors de la station, la plaine de lave s’étendait au sol sur vingt-six kilomètres, se détachant dans la fine atmosphère martienne.
Comment s’annonce la tempête, Volodia ?
Elle a un sale aspect, mon gars. Depuis l’orbite on ne voit même pas d’éclaircie. Vents de force 10, aucun signe de changement.
Mauvaises nouvelles.
Désolé mon gars, mais il n’y en a pas d’autres.
Merci. Allez, enclenche une vitesse et partons d’ici.
C’est de la folie pure – dit Luis, qui conduisait. Fais ta prière, mon pote, parce que, ce qui est sûr, c’est qu’on va disparaître dans une crevasse dans les minutes qui suivent. Que dit le radar ?
Luis Álvarez était le meilleur conducteur de tout-terrain qu’on pouvait trouver sur Mars. Casanova s’était senti plus rassuré quand il avait su que la Velwaltungsstab les avait assignés au corpulent colon pour les conduire vers leur destin incertain.
Mais maintenant, il semblait nerveux ; là, c’en était trop pour Casanova. Et si lui, il était effrayé, c’est qu’il fallait commencer à prendre les choses au sérieux.
Il y a un cratère de cinq cent mètres de haut – dit Casanova –, à un kilomètre à l’Ouest.
Bien, on pourra s’abriter du côté opposé au vent…
C’est sûr, ça ?
C’est un moindre risque.
Je vais informer nos passagers.
Luis hésita un instant.
Je suppose qu’ils ont le droit de savoir. D’accord, vas-y.
Casanova se leva prudemment et se dirigea vers la partie arrière de l’habitacle, en évitant les emballages encombrants de nourriture et de matériel.
À la faible lueur d’un générateur de secours, un jésuite, vêtu d’une combinaison kaki, consultait une série de photographies satellites et de plans cartographiques, étalés sur ses genoux. Un dominicain observait ses mouvements, recroquevillé à l’autre bout de la table.
Ils n’avaient pas été d’une compagnie très sympathique durant ce voyage.
— Père Markus… – commença Casanova.

***

Sonita nous propose sa traduction :

Pour Santiago Casanova, c’était un étrange spectacle que celui de contempler cet ouragan muet de poussière et de sable, s’écrasant sur le pare-brise de son véhicule.
Les grandes roues ballon tout terrain crépitaient sur le sol martien accidenté, oscillant lentement en de larges arcs. Les puissants phares d’halogène ne parvenaient pas à percer le mur de poussière orange que le vent jetait ; bien au contraire, la lumière reflétée sur les particules de poussière leur empêchait de voir au-delà de quelques mètres.
Le véhicule paraissait enfermé dans une bulle entourée d’air poussiéreux et opaque.
À travers les parois, les occupants pouvaient entendre le doux craquement du sable sous les roues, et le murmure encore plus doux du sable égratignant les parois du tout terrain. Mais, l’orage, qui sur la Terre serait accompagnée d’un hurlement assourdissant, était inaudible sur la faible atmosphère de Mars.
—Salut Olympus. Tu m’entends? —disait Casanova.
—Nous t’avons écouté, transport —dit une voix en russe. C’était Vladimir Kaledin, qui transmettait depuis la station météorologique au sommet de l’Olympus Mons*.
Casanova s’imagina le météorologue chevelu, ingurgitant l’une de ses interminables tasses de thé, tout en examinant des graphiques et des rapports ; alors qu’en dehors de la station s’étendait la plaine de lave sur vingt-six kilomètres qui dépassait de la fine atmosphère martienne.
—Comment se présente l’orage, Volodia ?
—Ce n’est pas joli à voir, petit père. Depuis l’orbite on ne voit même pas une seule éclaircie. Des vents à la puissance 10, sans signes de changement.
—De mauvaises nouvelles.
—Désolé, petit père, il n’y en pas d’autres.
—Merci. Terminé, à vous.
—Ça, c’est de la folie —dit Luís, qui conduisait. Prie mon ami, parce que le plus sûr est qu’on disparaisse sous une fissure dans les prochaines minutes. Que dit le radar ?
Luís Álvarez était le meilleur conducteur de tout terrain que l’on pouvait trouver sur Mars. Casanova s’était tranquillisé quand il apprit que la Velwaltungsstab leur avait affecté ce colon corpulent pour les emmener jusqu'à leur destination incertaine.
Mais, maintenant, il semblait nerveux ; ceci en était trop pour Casanova. S’il était effrayé, il fallait commencer à prendre les choses au sérieux.
—Il y a un cratère de cinq cents mètres de haut —dit Casanova — un kilomètre à l’ouest.
—Bien, on pourra se protéger sous le vent…
—Et, c’est sûr, ça ?
—C’est un risque moindre.
—Je vais en informer nos passagers. Luís douta un instant.
—Je crois qu’ils ont le droit de le savoir. D’accord, vas-y.
Casanova se mit debout avec précaution et se dirigea vers la partie arrière de la caisse, évitant les lourds emballages de nourriture et d’équipement.
À la faible lumière d’un générateur d’urgence, un jésuite vêtu d’une salopette couleur kaki consultait une série de photographies prises par le satellite et des plans cartographiques, étendus sur ses genoux. Un Dominicain observait ses mouvements, tapi à l’autre bout de la table.
Ils n’avaient pas été une compagnie joyeuse pendant ce voyage.
—Père Markus…—dit Casanova.

*Mont Olympus : c’est un volcan bouclier situé sur la planète Mars et c’est le plus haut relief connu du système solaire.

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