Vino el bombardeo, se refugió la gente en las lonjas, y empezó la vida de familias acuarteladas. Nada cambió para Solitaña, todo siguió lo mismo. La campanada de bomba provocaba en él la reacción inconsciente de un Avemaría, y la rezaba pensando en cualquier cosa .Veía pasar a los chimberos de la otra guerra, como veía pasar al eterno chinel. Si el proyectil caía cerca se retiraba adentro, y se tendía en el suelo presa de una angustia indefinible. Durante todo el bombardeo no salió de su cuchitril. La noche de San José temblaba en el colchón, tendido sobre el suelo, ensartando Avemarías —"Si al cabo entraran —decía doña Rufina— ya le haría yo pagar a ese negro de don José María lo que nos debe."
Su hijo fue a estudiar Medicina. La madre le acompañó a Valladolid; a su cargo corría todo lo del chico. Cuando acabó la guerra, pensaron por un momento dejar la tienda, pero Solitaña sin ella hubiera muerto de fiebre, como un oso blanco transportado al África Ecuatorial.
Vino el terremoto de los Osunas, y cuando las obligaciones bambolearon, crujió todo, y cayeron entre ruinas de oro, familias enteras, se encontró Solitaña, una mañana lluviosa y fría, con que aquél papel, era papel mojado, y lo remojó con lágrimas. Bajó mustio a la tienda y siguió su vida.
Su hijo se colocó en una aldea, y aquél día dio don Roque un suspiro de satisfacción. Murió su mujer, y el pobre hombre, al subir las escaleras que temblaban bajo sus pies, y sentir la lluvia, que azotaba las ventanas, lloraba en silencio con la cabeza hundida en la almohada.
Enfermó. Poco antes de morir le llevaron el viático , y cuando el sacerdote empezó la letanía, el pobre Solitaña , con la cabeza hundida en la almohada , lanzaba con labios trémulos unos imperceptibles orá por nobis, que se desvanecían lánguidamente en la alcoba, que estaba entonces como ascua de oro y llena de tibio olor a cera. Murió. Su hijo le lloró el tiempo que sus quehaceres y sus amores, le dejaron libre. Quedó en el aire el hueco que al morir deja un mosquito, y el alma de Solitaña voló a la montaña eterna, a pedir al Pastor, él, que siempre había vivido a la sombra, que nos traiga buen sol para hoy, para mañana, y para siempre.
¡Bienaventurados los mansos!
Morgane nous propose sa traduction :
Le bombardement éclata, les gens se réfugièrent dans les commerces, et la vie de famille retranchée commença. Rien ne changea pour Solitaña, tout continua de la même façon. L’alerte à la bombe provoquait en lui la réaction inconsciente d’un Ave Maria, et il le priait en pensant à n’importe quoi. Il voyait passer les chanceux de l’autre guerre, comme il voyait passer l’éternel chinel. Si le projectile tombait près il rentrait, et s’étendait à même le sol prisonnier d’une angoisse indéfinissable. Durant tout le bombardement il ne sortit pas de son taudis. La nuit de Saint Joseph, je tremblais sur le matelas, étendu sur le sol, répétant les Ave Maria – « Si en fin de compte ils venaient à entrer – disait madame Rufina – je lui ferai payer ce qu’il nous doit à ce sacré monsieur José María. » Son fils étudia la Médecine. La mère l’accompagna à Valladolid ; elle assumait tout ce qui était en relation avec son fils. À la fin de la guerre, ils pensèrent un moment laisser la boutique, mais Solitaña serait mort de fièvre sans elle, tel un ours blanc transporté en Afrique Équatoriale. Il se produisit le tremblement de terre des Osunas, et quand les affaires vacillèrent, tout grinça, et ils tombèrent entre ruines d’or, des familles entières, Solitaña se trouva, un matin pluvieux et froid, avec le papier, qui était un papier mouillé, et il le mouilla de nouveau avec ses larmes. Il descendit, morne, à la boutique et continua sa vie. Son fils se trouva dans un hameau, et ce jour don Roque donna un soupir de satisfaction. Sa femme mourut, et le pauvre homme, en montant des escaliers qui tremblaient sous ses pieds, et en sentant la pluie, qui fouettait les fenêtres, pleurait en silence avec la tête plongée dans l’oreiller. Il tomba malade. Peu avant de mourir on lui apporta le viatique, et lorsque le prêtre commença la litanie, le pauvre Solitaña, avec la tête plongée dans l’oreiller, lançait avec des lèvres vacillantes quelques imperceptibles orá por nobis, qui s’évanouissaient avec langueur dans la chambre à coucher, qui était alors comme charbon ardent et plein de tiède odeur de cire. Son fils pleura le temps que ses travaux et ses amours, le laissèrent libre. Resta dans l’air le creux qu’ en mourant laisse un moustique, et l’âme de Solitaña vola à la montagne éternelle, à demander au Berger, lui, qui toujours avait vécu à l’ombre, qu’il nous apporte un soleil radieux pour aujourd’hui, pour demain, et pour toujours. Bienheureux les doux !
Su hijo fue a estudiar Medicina. La madre le acompañó a Valladolid; a su cargo corría todo lo del chico. Cuando acabó la guerra, pensaron por un momento dejar la tienda, pero Solitaña sin ella hubiera muerto de fiebre, como un oso blanco transportado al África Ecuatorial.
Vino el terremoto de los Osunas, y cuando las obligaciones bambolearon, crujió todo, y cayeron entre ruinas de oro, familias enteras, se encontró Solitaña, una mañana lluviosa y fría, con que aquél papel, era papel mojado, y lo remojó con lágrimas. Bajó mustio a la tienda y siguió su vida.
Su hijo se colocó en una aldea, y aquél día dio don Roque un suspiro de satisfacción. Murió su mujer, y el pobre hombre, al subir las escaleras que temblaban bajo sus pies, y sentir la lluvia, que azotaba las ventanas, lloraba en silencio con la cabeza hundida en la almohada.
Enfermó. Poco antes de morir le llevaron el viático , y cuando el sacerdote empezó la letanía, el pobre Solitaña , con la cabeza hundida en la almohada , lanzaba con labios trémulos unos imperceptibles orá por nobis, que se desvanecían lánguidamente en la alcoba, que estaba entonces como ascua de oro y llena de tibio olor a cera. Murió. Su hijo le lloró el tiempo que sus quehaceres y sus amores, le dejaron libre. Quedó en el aire el hueco que al morir deja un mosquito, y el alma de Solitaña voló a la montaña eterna, a pedir al Pastor, él, que siempre había vivido a la sombra, que nos traiga buen sol para hoy, para mañana, y para siempre.
¡Bienaventurados los mansos!
Miguel de Unamuno, « Solitaña »
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Morgane nous propose sa traduction :
Le bombardement éclata, les gens se réfugièrent dans les commerces, et la vie de famille retranchée commença. Rien ne changea pour Solitaña, tout continua de la même façon. L’alerte à la bombe provoquait en lui la réaction inconsciente d’un Ave Maria, et il le priait en pensant à n’importe quoi. Il voyait passer les chanceux de l’autre guerre, comme il voyait passer l’éternel chinel. Si le projectile tombait près il rentrait, et s’étendait à même le sol prisonnier d’une angoisse indéfinissable. Durant tout le bombardement il ne sortit pas de son taudis. La nuit de Saint Joseph, je tremblais sur le matelas, étendu sur le sol, répétant les Ave Maria – « Si en fin de compte ils venaient à entrer – disait madame Rufina – je lui ferai payer ce qu’il nous doit à ce sacré monsieur José María. » Son fils étudia la Médecine. La mère l’accompagna à Valladolid ; elle assumait tout ce qui était en relation avec son fils. À la fin de la guerre, ils pensèrent un moment laisser la boutique, mais Solitaña serait mort de fièvre sans elle, tel un ours blanc transporté en Afrique Équatoriale. Il se produisit le tremblement de terre des Osunas, et quand les affaires vacillèrent, tout grinça, et ils tombèrent entre ruines d’or, des familles entières, Solitaña se trouva, un matin pluvieux et froid, avec le papier, qui était un papier mouillé, et il le mouilla de nouveau avec ses larmes. Il descendit, morne, à la boutique et continua sa vie. Son fils se trouva dans un hameau, et ce jour don Roque donna un soupir de satisfaction. Sa femme mourut, et le pauvre homme, en montant des escaliers qui tremblaient sous ses pieds, et en sentant la pluie, qui fouettait les fenêtres, pleurait en silence avec la tête plongée dans l’oreiller. Il tomba malade. Peu avant de mourir on lui apporta le viatique, et lorsque le prêtre commença la litanie, le pauvre Solitaña, avec la tête plongée dans l’oreiller, lançait avec des lèvres vacillantes quelques imperceptibles orá por nobis, qui s’évanouissaient avec langueur dans la chambre à coucher, qui était alors comme charbon ardent et plein de tiède odeur de cire. Son fils pleura le temps que ses travaux et ses amours, le laissèrent libre. Resta dans l’air le creux qu’ en mourant laisse un moustique, et l’âme de Solitaña vola à la montagne éternelle, à demander au Berger, lui, qui toujours avait vécu à l’ombre, qu’il nous apporte un soleil radieux pour aujourd’hui, pour demain, et pour toujours. Bienheureux les doux !
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