vendredi 8 janvier 2010

La sujet de la version du CAPES blanc (devoir sur table du 8 janvier)

(Merci à Amélie de m'avoir fait parvenir le sujet, choisi par Ghislaine Fournès).

Caminan lentamente sobre un lecho de confeti y serpentinas, una noche estrellada de septiembre, a lo largo de la desierta calle adornada con un techo de guirnaldas, papeles de colores y farolillos rotos: última noche de Fiesta Mayor (el confeti des adiós, el vals de las velas) en un barrio popular y suburbano, las cuatro de la madrugada, todo ha terminado. […] Cuelgan las brillantes espirales de las serpentinas desde balcones y faroles cuya luz amarillenta, más indiferente aún que las estrellas, cae en polvo extenuado sobre la gruesa alfombra de confeti que ha puesto la calle como un paisaje nevado. Una ligera brisa estremece el techo de papelitos y le arranca un rumor fresco de cañaveral.
La solitaria pareja es extraña al paisaje como su manera de vestir lo es entre sí: el joven (pantalón tejano, zapatillas de basquet, niki negro con una arrogante rosa de los vientos estampada en el pecho) rodea con el brazo la cintura de la elegante muchacha (vestido rosa de falda acampanada, finos zapatos de tacón alto, los hombros desnudos y la melena rubia y lacia) que apoya la cabeza en su hombro mientras se alejan despacio, pisando con indolencia la blanca espuma que cubre la calle, en dirección a un pálido fulgor que asoma en la próxima esquina: un coche sport. Hay en el caminar de la pareja el ritual solemne de las ceremonias nupciales, esa lentitud ideal que nos es dado gozar en sueños. Se miran a los ojos. Están llegando al automóvil, un “Floride” blanco. Súbitamente, un viento húmedo dobla la esquina y va a su encuentro levantando nubes de confeti; es el primer viento de otoño, la bofetada lluviosa que anuncia el fin del verano. Sorprendida, la joven pareja se suelta riendo y se cubre los ojos con las manos. El remolino de confeti zumba bajo sus pies con renovado ímpetu, despliega sus alas níveas y les envuelve por completo, ocultándoles durante unos segundos : entonces ellos se buscan tanteando el vacío como en el juego de la gallina ciega, ríen, se llaman, se abrazan, se sueltan y finalmente se quedan esperando que esa confusión acabe, en una actitud hierática, dándose mutualmente la espalda – perdidos por une breve instante – extraviados en medio de la nube de copos blancos que gira en torno a ellos como un torbellino.

Juan Marsé, Últimas tardes con Teresa, 1967.

***

Émeline – qui n'était pas là hier, mais a malgré tout tenu à faire le travail – nous propose sa traduction :

Par une nuit étoilée de septembre, ils marchent à pas lents sur un lit de confettis et de serpentins, le long de la rue déserte agrémentée d’un toit de guirlandes, de papiers multicolores et de lampions cassés : dernière nuit de la Fiesta Mayor (le confetti d’adieu, la valse des bougies) dans un quartier populaire et suburbain, quatre heures du matin, tout est terminé. […]
Les étincelantes spirales des serpentins pendent depuis les balcons, à l’instar des lanternes dont la lumière jaune pâle, plus insignifiante encore que celle des étoiles, tombe en poussière exténuée sur l’épais tapis de confettis qui donne à la rue l’air d’un paysage enneigé. Une légère brise fait frissonner le toit de petits papiers, imitant le frais murmure d’un champ de cannes à sucre.
Le couple solitaire est étranger à ce paysage, tout comme l’est leur manière différente d’être habillés : le jeune homme (pantalon en jean, baskets aux pieds, polo noir flanqué d’une arrogante rose des sables sur la poitrine) entoure de son bras la taille de la jeune fille (robe rose évasée, fines chaussures à talons aiguilles, les épaules dénudées et les cheveux blond et raides) qui appuie la tête sur son épaule tandis qu’ils s’éloignent doucement, piétinant avec indolence la mousse blanche qui recouvre la rue, en direction d’un pâle éclat qui pointe au coin de la prochaine rue : une voiture de sport. Il y a dans la démarche du couple ce rituel solennel des cérémonies nuptiales, cette lenteur idéale dont nous ne jouissons qu’en rêves. Ils se regardent dans les yeux. Ils arrivent vers le véhicule, un « Floride » blanc. Soudain, un vent humide débouche du coin de la rue et va à leur rencontre, soulevant des nuages de confettis ; c’est les premier vent d’automne, la gifle pluvieuse qui annonce la fin de l’été. Surpris, le jeune couple se lâche en riant et se protège les yeux avec les mains. Le tourbillon de confettis bourdonne sous leurs pieds avec une énergie sans cesse renouvelée, il déplie ses ailes blanches et les enveloppe complètement, les faisant disparaître pendant quelques secondes : ils se cherchent alors à tâtons dans le vide, comme à Colin-maillard, ils rient, s’appellent, se serrent l’un contre l’autre, se lâchent, et finalement restent là, à attendre dans une attitude hiératique que cette agitation s’arrête enfin, se tournant mutuellement le dos –perdus pour un bref instant− égarés au beau milieu du nuage de flocons blancs qui tourne autour d’eux comme un tourbillon.

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