Pour moi, la traduction, c’est avant tout une passion. J’aime jouer avec les mots, les redécouvrir, chercher la bonne nuance. Mais depuis que je suis apprentie, j’ai découvert et je fais l’expérience de beaucoup d’autres facettes de la traduction. Tout d’abord, être traducteur c’est être polyvalent : on se met à la fois à la place de l’auteur pour pouvoir cerner un texte, comprendre les intentions qu’il a voulu faire passer, mais aussi à la place du lecteur, car il ne faut jamais perdre de vue celui qui va recevoir notre travail. C’est une tâche qui demande beaucoup d’humilité, on doit s’effacer devant le texte, devant les mots et leur sens, ne pas imposer sa « marque », ce qui implique de bien se connaître soi-même, connaître ses défauts, ses faiblesses, ses atouts, ses forces. Le traducteur doit sans cesse se remettre en question. S’interroger sur ce qu’il sait, ce qu’il croit savoir, ce qu’il croit écrire et surtout sur ce qu’il croit comprendre. Le plus dur, finalement, c’est d’être son propre juge. Alors oui, peut-être que si l’on ne traduit pas exactement une intention ou qu’on laisse passer une référence culturelle ou littéraire le lecteur ne le remarquera pas. Évidemment, certains connaisseurs nous critiqueront, mais le lecteur, celui qui ne connaît pas la langue source, est, pour ainsi dire, à notre merci. Or, en tant que traducteur, nous avons le devoir de respecter l’œuvre originale, et surtout ce lecteur qui fera appel à nous. Tous ces enjeux font de la traduction une entreprise difficile, aussi bien sur le plan technique que personnel et c’est avec ces responsabilités-là que l’on doit faire nos choix. Car, face à un texte, on a toujours des décisions à prendre : sur le genre littéraire, le niveau de langue, la syntaxe, la ponctuation… Tout doit être minutieusement pesé. Certains pensent que passer des heures à réfléchir sur l’emplacement d’une virgule est inutile, voire ridicule, mais moi, c’est ce que j’aime dans la traduction : trouver l’accord parfait qui fera résonner le texte à sa juste valeur.
1 commentaire:
Là, pas de doute, tu es parfaitement armée pour démarrer !
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