mercredi 20 février 2013

Entrainement de CAPES 5

Volvimos a lo nuestro, que era caminar y caminar por el monte. Dimos rodeos hasta enfilar hasta Castellote porque seguía la alerta de la Guardia Civil, que veíamos guardias pasar en camión de un lado a otro como si no tuvieran nada mejor que hacer, ¿hasta cuándo iban a estar buscándonos?, le daba yo a la cabeza, ¿no se iban a quedar conformes hasta que nos mataran? Seguro que estaban muy furiosos porque ya no quedaban maquis a los que casar. Iban a por nosotros, porque además debían de pensar que ya estábamos en las últimas. Pero no, podíamos escondernos y vivir. Claro que ya no era como antes cuando estaban los compañeros y teníamos puntos de apoyo. No, ahora había que ir apañándose día a día. Volvimos a robar. ¡Hasta un par de corderos robamos !, por la noche, cuando no estaba el pastor. Nada de presentarse y llevarse las provisiones en nombre del pueblo y la libertad. Pero ¿ustedes saben lo que es robar un cordero? Hay que matarlo, desollarlo con la navaja, esperar que se saque la sangre y luego cargarlo monte arriba hasta donde hagas vida. Una faena muy grande. Acabamos los dos molidos, sin fuerzas ni para hacer fuego y asar algo de carne. Nos echamos a dormir en cuanto llegamos. Yo llevaba sangre del cordero por el cuello que se me había mezclado con el sudor y parecía que me hubieran pegado un tiro. Pero el peor era Francisco que, aunque cargaba con el cordero más pequeño, al no tener tanta fuerza como yo arrastraba los pies y más de una costalada se dio. Yo, por mí, hubiera dejado los corderos vivos y los hubiera criado para verlos crecer y que nos hicieran compañía, pero Francisco me dijo que si estaba loco, y llevaba razón ; hay que estar muy loco para decir eso. Pero es que sin querer me salían esas cosas porque lo que quería era quedarme quieto en algún sitio, hacer como teníamos una vida normal.

Alicia Gímenez Batlett, Donde nadia te encuentre

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Julie nous propose sa traduction :

Nous revînmes à ce qui nous concernait, qui consistait à marcher et marcher dans la montagne. Nous fîmes des détours jusqu'à prendre la direction de Castellote car l'alerte de la Garde Civile persistait, et nous voyions des gardes passer en camion d'un côté à l'autre comme s'ils n'avaient rien de mieux à faire, jusqu'à quand allaient-ils être à notre recherche? pensais-je, ils n'allaient pas rester tels quels jusqu'à ce qu'ils nous tuent? Il est certain qu'ils étaient très furieux parce qu'il ne restait plus d'autres maquisards à chasser. Ils venaient nous chercher, parce qu'en plus ils devaient penser que nous étions déjà à l'agonie. Mais nous ne pouvions pas nous cacher et vivre. Bien sûr que ce n'était plus comme avant quand les camarades étaient là et que nous pouvions nous soutenir. Non, maintenant il fallait se débrouiller au jour le jour. Nous volâmes à nouveau. Nous volâmes jusqu'à quelques moutons!, de nuit, quand le berger n'était pas là. Pas question de se présenter ni d'emporter les provisions au nom du peuple et de la liberté. Mais, vous savez ce qu'est voler un mouton? Il faut le tuer, l'écorcher avec le couteau, attendre que le sang sèche et ensuite le porter en haut de la montagne jusqu'où tu vis. Un travail de longue haleine. Nous deux terminâmes exténués, sans aucune forces ni même pour faire du feu et rôtir un peu de viande. Nous nous couchâmes dès que nous arrivâmes. J'avais du sang de mouton dans le cou qui s'était mélangé avec la sueur et on aurait dit qu'on m'avait tiré dessus. Mais le pire était Francisco qui, bien qu'il portât le mouton le plus petit, ayant moins de forces que moi, traînait les pieds et il fit plus d'une chute. Moi, en ce qui me concerne, j'aurai laissé les moutons vivants et je les aurait élevés pour les voir grandir et pour qu'ils nous tiennent compagnie, mais Francisco me demanda si j'étais fou, et il avait raison; il faut être très dérangé pour dire ça. Mais c'est que sans le souhaiter ce genre de choses m'échappaient parce que ce que je voulais était rester tranquille quelque part, faire comme si nous avions une vie normale.

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Nadia nous propose sa traduction :

Nous sommes revenus à notre réalité, qui était de marcher et de marcher dans la montagne. Nous avons fait des détours avant de prendre la direction de Castellote parce que l’alerte de la Garde Civile était maintenue, nous voyions des gardes passer en camion dans un sens puis dans l’autre comme s’ils n’avaient rien de mieux à faire. Jusqu’à quand allaient-ils être à notre recherche ? Je réfléchissais. N’allaient-ils pas abandonner tant qu’ils ne nous auraient pas tués ? Ils étaient certainement furieux parce qu’ils ne restaient pas d’autres maquisards à chasser. C’est nous qu’ils poursuivaient,  parce qu’en plus ils devaient penser que nous étions à l’article de la mort. Mais non, nous pouvions nous cacher et vivre. Bien sûr, ce n’était pas comme avant, comme quand les camarades étaient là et que nous avions un point d’appui. Non,  maintenant il fallait se débrouiller au jour le jour. Nous avons recommencé à voler. Nous avons même volé deux agneaux ! La nuit, quand le berger n’était pas là. Pas question de se présenter chez les gens et d’emporter des provisions au nom du peuple et de la liberté. Mais, est-ce que vous savez ce que c’est que de voler un agneau ? Il faut le tuer,  le dépecer au couteau, attendre que le sang sèche et ensuite le transporter en grimpant dans la montagne jusqu’à l’endroit où on vit. Un gros travail. Nous étions tous les deux épuisés,  sans force pour faire du feu ni pour rôtir un peu de viande. Nous nous sommes couchés dès que nous sommes arrivés. Moi, j’avais dans le cou du sang d’agneau qui s’était mélangé avec ma sueur et on aurait dit qu’on m’avait tiré dessus.  Mais Francisco était pire que moi,  bien qu’il ait transporté le plus petit agneau, comme il n’avait pas autant de force que moi,  il avait trainé des pieds et il était tombé plus d’une fois. Si ça n’avait tenu qu’à moi, j’aurais laissé vivre les agneaux et je les aurais élevés pour les voir grandir et qu’ils nous tiennent compagnie, mais Francisco m’avait demandé si j’étais fou et il avait raison ; il faut être complètement fou pour dire ça. Mais ça me venait comme ça,  sans faire exprès, parce que ce que je voulais, c’était rester tranquille quelque part,  faire comme si nous avions une vie normale.

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Manon nous propose sa traduction :

On est retournés à nos affaires, c’est-à-dire à marcher et marcher dans la montagne. On a fait des détours jusqu’à ce que l’on prenne la direction de Castellote,  parce que l’alerte de la Guardia Civil était toujours active et qu’on voyait des gardes civils passer en camion d’un côté à l’autre, comme s’ils ne trouvaient rien de mieux à faire. Jusqu’à quand allaient-ils encore nous traquer ?, me demandai-je en mon for intérieur, allaient-ils continuer comme ça jusqu’à ce qu’ils nous tuent ? Sûr qu’ils étaient très furieux, car il n’y avait plus d’autres maquisards à chasser. Ils nous poursuivaient parce qu’ils devaient, en plus, penser qu’on était déjà dans les derniers instants. Mais non, on pouvait se cacher et vivre. Bien sûr que ce n’était plus comme avant,  quand les camarades étaient là et que l’on avait des points d’appui. Non, maintenant, il fallait avancer en se débrouillant jour après jour. On a recommencé à voler. On a même été jusqu’à voler deux agneaux ! La nuit, quand le berger était parti. Rien à voir avec le fait de se présenter, d’emporter des provisions au nom du peuple et de la liberté. Mais vous,  savez-vous ce que c’est que de voler un agneau ? Il faut le tuer, l’écorcher au couteau, attendre que le sang sèche et, ensuite, le charger sur ses épaules en gravissant la montagne jusqu’à un lieu où il y a de la vie. Un immense travail. Quand on a eu fini, on était tous les deux crevés, on n’avait même plus de force pour faire du feu et griller de la viande. On s’est endormis dès qu’on est arrivés. Moi, j’avais du sang de l’agneau dans le cou qui s’était mélangé à ma sueur et on aurait dit qu’on m’avait tiré une balle. Mais le pire, c’était Francisco qui, n’ayant pas autant de force que moi et bien qu’il ait porté le plus petit agneau, avait traîné des pieds et chuté plus d’une fois. Si ça n’avait tenu qu’à moi, j’aurais laissé les agneaux en vie et je les aurais élevés pour les voir grandir et qu’ils nous tiennent compagnie, mais Francisco m’avait dit que là, j’étais vraiment fou, et il avait raison ; il faut être complètement fou pour dire ça. Sauf que, sans le vouloir, des choses comme ça m’échappaient, car ce que je voulais était de demeurer en paix quelque part, de faire comme si on avait une vie normale.

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Ana nous propose sa traduction :

Nous nous sommes remis à notre affaire qui consistait à marcher et marcher sans arrêt à travers les montagnes. Nous fîmes des détours jusqu'à prendre le chemin qui menait à Castellote parce que nous étions encore alertés par la Garde Civile que nous voyions se balader en camion d'un coté à l'autre comme s'ils n'avaient rien d'autre de mieux à faire. Jusqu'à quand allaient-ils nous chercher ? Cela me prenait la tête. N'allaient-ils jamais s’arrêter jusqu'à nous tuer? Ils étaient sûrement très furieux du fait qu'il ne restait plus d'autres maquis à chasser. Ils nous cherchaient, et aussi parce qu'ils devaient penser que nous arrivions à l'article de la mort. Mais non, nous pouvions encore nous cacher et vivre. Bien sur que ce n'était pas comme avant,  quand les camarades étaient là et que nous nous appuyions les uns contre les autres. Eh non,  à ce moment,  il fallait se débrouiller seuls jour après jour. Nous nous sommes remis à voler. Nous avons même volé deux agneaux !, le soir, quand le berger n'était pas là. Nous ne nous présentions plus, ni prenions plus des provisions au nom du peuple et de la liberté. Mais savez-vous ce que c'est que  de voler un agneau ? Il faut le tuer, le vider avec un canif, attendre que le sang sèche, et puis, le porter tout en montant la montagne jusqu'à notre lieu de vie. C'est un travail très dur. Nous avons fini tous les deux crevés, sans forces ni pour faire un feu ou griller un peu de viande. Nous nous sommes mis à dormir dès que nous sommes arrivés. Moi, j'avais du sang d'agneau sur mon cou qui s'était mélangé avec la sueur. On aurait dit qu'on m'avait tiré dessus. Mais le pire c'était Francisco, car, malgré qu’il portait l'agneau le plus petit,  n'ayant autant de forces que moi, traînait ses pieds et prit quelques chutes sur les côtés du corps. Si c'était moi,  j'aurais gardé les agneaux vivants et je les aurais élevés pour les voir grandir et pour qu'il nous tiennent compagnie, mais Francisco m'a dit que j'étais fou, et c'est vrai qu'il fallait être fou pour dire cela. Mais toutes ces choses sortaient de ma bouche sans le vouloir. Ce que je voulais vraiment c'était me poser quelque part et faire comme si nous avions une vie normale.

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Élise nous propose sa traduction :

Nous sommes revenus à notre occupation, qui consistait à marcher et marcher dans la montagne. Nous avons fait des détours puis pris la direction de Castellote, parce que l’état d’alerte de la garde civile continuait et que nous voyions des gardes passer en camion de tous les côtés, comme s’ils n’avaient rien de mieux à faire. Jusqu’à quand allaient-ils être à notre recherche ?, je me prenais la tête, n’allaient-ils pas être satisfaits tant qu’ils ne nous auraient pas tués ? À coup sûr ils étaient furieux parce qu’il n’y avait pas d’autres maquisards à chasser. Ils nous poursuivaient, car en plus, ils devaient penser que nous étions déjà à l’article de la mort. Mais non, nous pouvions nous cacher et vivre. Évidemment, ce n’était plus comme avant, quand nos compagnons étaient encore là et que nous avions des points d’appui. Non, maintenant il fallait se débrouiller au jour le jour. Nous avons recommencé à voler. Nous avons même volé deux agneaux ! Pendant la nuit, quand le berger n’était pas là. Pas question de se présenter et d’emporter les provisions au nom du peuple et de la liberté. Mais vous savez ce que c’est de voler un agneau ? Il faut le tuer, le dépecer au couteau, attendre que le sang sèche et ensuite le porter jusqu’en haut de la montagne là où tu fais ta vie. Un rude travail. Nous avons fini crevés tous les deux, sans même avoir la force de faire un feu et de faire griller un peu de viande. Nous nous sommes couchés dès que nous sommes arrivés. J’avais du sang d’agneau,  dans le cou, qui s’était mélangé à ma sueur, on aurait dit qu’on m’avait tiré dessus. Mais le pire, c’était Francisco ; même s’il portait le plus petit des deux agneaux, n’ayant pas autant de force que moi,  il traînait les pieds et il s’était pris plus d’une chute sur le côté. Moi, pour ma part, j’aurais laissé les agneaux en vie, je les aurais élevés pour les voir grandir et qu’ils nous tiennent compagnie,  mais Francisco m’a dit que j’étais fou, et il avait raison ; il faut être complètement fou pour dire ça. Mais c’est sans le vouloir que m’échappaient des choses pareilles, parce que ce que je voulais, c’était juste rester tranquille quelque part, faire comme si nous avions une vie normale. 

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