mardi 2 avril 2013

Exercice d'écriture 12 – par Nancy Benazeth

« Sans lendemain »

Mes chers camarades,

Faut-il parler de mort prochaine ? De néant ? De fin ou de commencement ?
Après tant de préparations, d’entraînements, d’essais, voici le temps de la percée, celui du passage à l’action, de la concrétisation. Après la théorie, laissons place à l’empirisme.
En effet, du haut de notre tremplin, situé à plusieurs kilomètres d’altitude, nous allons bel et bien plonger dans une eau agitée, semée d’écueils, lutter pour ne pas sombrer ! Cette chute vers l’inconnu, là où la réalité remplace chimères et illusions, est radicale, d’autant que le moindre faux pas supposerait un danger d’extinction.
Regardons le vagabond qui ne se préoccupe que du lieu qu’il va occuper pour une nuit et de ce qu’il peut trouver pour se nourrir, qui n’a aucun projet en tête. Conscient de la vanité du quotidien, le nomade n’attend ni n’espère ; il a décidé de ne se soucier de rien : pour lui, peu importe le futur, seul le présent compte et n’a de valeur. Il ne prépare délibérément pas d’avenir prometteur, son but immédiat est de contempler, fuir la vie matérielle, la société, échapper à ses normes, ses contraintes, ses civilités, éviter de se brouiller l’esprit avec ce qu’il considère comme des futilités. Que souhaitons-nous ? Errer sur un chemin incertain, sans but précis ou arpenter un autre sentier, munis de nos bagages, déterminés.
Prochainement, nous serons confrontés à un tel choix, n’ayant plus de dates butoirs, n’ayant plus à programmer, à exécuter, nous aurons tout à construire.
L’heure de l’envol sonne au loin. Les portes du monde sont verrouillées ; la formation ne nous livre rien sur un plateau d’argent mais nous a transmis certaines clefs. Ne pas les perdre. Savoir les utiliser à bon escient.
Guidés, épaulés, choyés, soldats prévenus, enfants d’une généreuse tour de verre, nous sommes parés.
Motivation viscérale, acharnement modéré, indépendance relative.
Écoutez ! Un mot résonne, émergeant de l’entonnoir tourbillonnant,  aspirant,  engloutissant : free-lance…
Mes chers collaborateurs, je reste convaincue que pour parvenir à nos fins, quelles qu’elles soient,  il suffit de s’en donner les moyens ; si nous le décidons, nous ne serons pas sans lendemain, soyez-en certains.
Bien à vous

A. L.

2 commentaires:

Unknown a dit…

A. L. : Ariadnoo Lewly ? :)

Tradabordo a dit…

Mais évidemment, ouiiiiiiii… Comment n'y ai-je pas pensé ????? Génial ;-))))))