jeudi 2 janvier 2014

Exercice d'écriture 8 – par Maïté

Sujet : Gâchette

« Le loup solitaire »

Un soir d’hiver, aux abords d’une ruelle sombre, un homme et une femme s’embrassaient fougueusement quand tout d’un coup, un chien errant vint les interrompre, aboyant de toutes ses forces. L’homme et la femme se regardèrent puis à la vue de ce chien en piteux état, ils décidèrent s'éloigner très vite sans même prendre la peine de l'observer plus attentivement.
Il s’agissait en fait du chien du bar d’à côté. Un vieux bar, à l’enseigne délabrée, clignotant par intermittence. A l’intérieur, le propriétaire gisait au sol, baignant dans une mare de sang. Il y avait un homme accoudé au comptoir qui sirotait un bourbon bien sec comme si de rien n’était. L’homme à l’air mystérieux était grand, brun, la peau mate, la barbe mal rasée, une cicatrice à la joue droite, de gros sourcils noirs épais et des yeux bleus océan, à s’y noyer dedans de par leur absolue beauté. Un détail surprenant qui dénotait totalement avec le style de l’individu, vêtu d’un pantalon en cuir, d’une chemise en flanelle beige, d’un ceinturon noir à la boucle en argent, d’un gros manteau en cuir au col en fourrure. Il portait aussi des santiags, un chapeau, enfoncé presque jusqu’aux sourcils ce qui ajoutait au charme impénétrable de cet homme étrange. Cet homme semblait absent et tout laissait à penser que cette âme perdue était sans aucun doute l’auteur de ce crime atroce.
Le détenteur des lieux était âgé d’une bonne cinquantaine d’années et avait les stigmates de l’homme rongé par des années d’excès, sa peau était crevassée par ce qui avait du être de l’acné dans sa jeunesse, les rides et les poches sous ses yeux montraient bien la fatigue d’un homme qui vivait plus la nuit que le jour. Ses longs cheveux blancs étaient jaunis et luisants de crasse. Et bien sûr, entre les deux yeux, se trouvait un minuscule trou, fait sans le moindre doute par un 9 millimètres et tiré à bout portant. L’homme qui avait pressé la gâchette n’avait pas du hésiter une seconde. Il devait s’agir d’une exécution due à un règlement de compte. Mais de quoi pouvait-il bien s’agir ? Une histoire de drogue, d’argent sale ? Probablement les deux.
Ou ce n’était qu’une envie passagère de ce loup solitaire qui buvait son bourbon accoudé au comptoir. Peut-être que l’homme voulait simplement un bourbon mais n’avait pas les moyens de se l’offrir. Quoiqu’il en soit, le bar était désert. Il ne restait que ces deux hommes, dont un baignait dans son sang et on distinguait quelques empreintes qui s’en allaient vers la porte. Des empreintes de ce fameux chien qui avait forcément pataugé dans cette flaque afin de s’assurer de la mort de son maître. Ce qui ensuite l’avait mis dans un tel état qu’il s’en était allé chercher de l’aide.
Une aide vaine puisque le couple avait pris peur et s’était enfui. Le chien continua son périple mais à cette heure de la nuit et dans ce quartier maudit, il n’y avait pas un chat aux alentours. Le quartier des docks était mal famé depuis longtemps et la nuit personne n’osait s’y aventurer car on disait que ce quartier était hanté.
Il était hanté par des fantômes, les fantômes des 500 hommes qui avaient péri ici tous froidement assassinés par on ne sait qui il y a environ un demi-siècle. Les hommes avaient été retrouvés étalés aux quatre coins du dock, tous dans des positions différentes et tués de façon différente : un avait été retrouvé pendu, l’autre guillotiné, un autre à moitié brûlé, certains avaient été dépecés et réassemblés pour former de nouveaux corps On disait que leurs âmes erraient et qu’ils ne trouveraient la paix qu’une fois l’auteur de ses atrocités retrouvé. Qui avait pu faire une telle chose ?

Ce qui est sûr c’est que l’inspecteur Delgado ferait tout pour résoudre cette enquête qui le hantait depuis presque 20 ans car les meurtres n’avaient pas cessé et ils redoublaient de violence…  

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