mardi 5 janvier 2010

Exercice de version, 46

Ermejo de páramos y selvas sepultadas en el corazón del cosmos donde se originó la primigenia
célula de vida. La impaciencia me desborda, transito con los ojos cerrados atenta al palpitar del universo, donde se mezclan mis sangres mestizas entre luces y tinieblas de la herencia, en complejos mensajes desvastados por los siglos.
Me atrapa el delirio de lejanía hacia abstractas distancia, con fiebre de esparcirme sobre la cubierta de
un barco, soñar con un mar vacío y dejar que mis pensamientos surjan en mi océano interior. Aves pasan en el estelar paisaje y se yergue muy dentro mío una voz que me llama al otro lado del espacio. Mis ansias crecen y se dilatan en noches que estallan en espumas, como si quisieran cumplir con un destino. Siento en mi rostro la sal de los mares que besaron las arrugas del viento. Me iré cualquier tarde en su demorada agonía, junto al añejo tronco donde grabamos nuestros nombres en tardes del ayer.

Margot Ayala de Michelagnoli, Huellas del ser

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La traduction que je vous propose :

J'émerge de déserts et de forêts ensevelis au cœur du cosmos – d'où l'originelle cellule de la vie tire son origine. L'impatience me submerge, je passe d'un lieu à l'autre les yeux fermés, attentive aux palpitations de l'univers, où, dans lumières et ténèbres de l'héritage, se mélangent mes sangs métisses, en de complexes messages dévastés par les siècles.
Le délire d'éloignement m'attrape vers des distances abstraites ; je brûle de me délasser sur le pont d'un bateau, de rêver d'une mer vide et de laisser mes pensées surgirent dans mon océan intérieur. Des oiseaux traversent le paysage stellaire et, tout au fond de moi, s'élève une voix, elle m'appelle de l'autre côté de l'espace. Mes angoisses croissent et se dilatent au cours de nuits qui explosent en écumes, comme si elles voulaient suivre fidèlement un destin. Je sens sur mon visage le sel des mers que baisèrent les rides du vent. Un soir, j'irai dans leur agonie retardée, près du vieux tronc où nous gravâmes nos prénoms certains après-midi d'antan.

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Morgane nous propose sa traduction :

J’émerge des landes dénudées et des forêts ensevelies dans le cœur du cosmos où naquit la première source de vie. L’impatience me submerge, je traverse les yeux fermés attentive au battement de l’univers où se mêlent mes sangs métis entre lumières et ténèbres de l’hérédité, en de complexes messages dévastés par les siècles. Le délire du lointain me rattrape vers d’abstraites distances, avec la fièvre de me répandre sur le pont d’un bateau, rêver d’une mer vide et laisser mes sentiments surgir dans mon océan intérieur. Des oiseaux traversent le sublime paysage et se dresse tout au fond de moi une voix qui m’appelle de l’autre côté de l’espace. Mes angoisses grandissent et s’étendent dans des nuits qui éclatent en écumes, comme si elles voulaient réaliser leur destin. Je sens sur mon visage le sel des mers qui embrassèrent les plis du vent. Je m’en irai n’importe quelle après-midi dans sa lente agonie, avec le vieux tronc où nous gravâmes nos noms hier après-midi.

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