Je viens d'un domaine a priori éloigné de la traduction espagnole, la philosophie. Après mon bac ES, j'ai suivi deux ans de classe prépa à Toulon ; je me suis spécialisée en philosophie, et j'ai passé la licence à l'université de Grenoble. J'ai continué en Master recherche, parce que j'aime fouiller, dénicher, analyser. Essayer de comprendre et d'expliquer la pensée d'un auteur.
Cet été, je dois finir d'écrire mon mémoire de Master 2.
Comment j'ai croisé le Master traduction littéraire de Bordeaux ?
Pendant ces années-là, en filigrane puis de façon de plus en plus marquée, j'ai nourri une passion pour la langue espagnole.
La première motivation vient du cœur : mes grands-parents maternels parlaient l'espagnol, mais ne l'ont pas transmis à leurs petits-enfants.
J'aimais beaucoup le français, la lecture, la littérature... Après le bac, la prépa donc. En deuxième année, grâce à un prof d'espagnol exigeant, j'ai découvert les exercices de version, les immanquables listes de vocabulaire, et le plaisir de questionner un texte et de passer des heures sur une traduction « impossible ». Pour la licence, j'ai choisi toutes mes UE optionnelles en espagnol.
J'en avais souvent rêvé, surtout depuis « L'auberge espagnole » : j'ai fait un dossier Erasmus pour partir vivre un an en Espagne. C'est une expérience extraordinaire, tant sur le plan humain que scolaire. Je suis partie à Salamanque pour le Master 1, et, là, j'ai découvert la philosophie espagnole. Unamuno, Ortega y Gasset, Julian Marías… On n'étudie pas ces auteurs en France, alors qu'ils constituent la majeure partie des cours là-bas.
C'était assez difficile à faire accepter par mon directeur de recherche en France, mais il m'a enfin autorisée à travailler sur la réception des grandes philosophies européennes en Espagne (allemandes notamment).
En Master 2 je suis retournée à Grenoble, et j'ai poursuivi mes recherches sur ce thème.
J'utilise presque seulement des ouvrages espagnols ; je traduis - en brut - pour les besoins du mémoire tous les textes et citations que j'ai choisis, et je me suis rendue compte de ce que cela représenterait de pouvoir traduire toute la pensée d'un philosophe. Peu de philosophes hispanophones sont traduits en français ; ce que j'aimerais, c'est pouvoir en traduire ne serait-ce qu'une toute petite partie. Et traduire l'espagnol en général, aussi, pas seulement de la philo.
En envoyant mon dossier pour le Master 2, j'ai pensé que si j'avais la chance d'être acceptée, j'allais apprendre les méthodes et les outils de travail de la traduction, et travailler dur. Savoir que je vais y rencontrer des personnes passionnées rend la tâche d'autant plus captivante.
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