Comme vous l'a annoncé Véronique Béghain hier, nous avons la chance de recevoir le 8 janvier prochain (à 14h00, en salle H 113) Pierre Debergé, pour une conférence sur son expérience en tant que traducteur de la Bible.
Outre que votre présence est vivement souhaitée, je compte sur vous pour préparer des questions…
Portrait de Pierre Debergé :
Mgr Pierre Debergé est originaire des Landes où il est né en 1956. Il a fait ses études à Rome où il a obtenu un doctorat en théologie et une licence en sciences bibliques. Il a été ordonné prêtre pour le diocèse d’Aire et Dax en 1981. Il est également diplômé de l’Université hébraïque de Jérusalem. Après avoir exercé diverses responsabilités pastorales à Mont-de-Marsan, il enseigne au séminaire de Dax et de Bayonne. Depuis 1995, il est professeur à la Faculté de Théologie de l’Institut Catholique de Toulouse dont il a été doyen entre 1999 et 2004, Il est Recteur de l’Institut Catholique de Toulouse depuis mars 2004. Mgr Debergé a écrit de nombreux ouvrages dont plusieurs sur Saint Paul, notamment en 2008 : « Saint Paul, l’évangile de la liberté » (éditions Paroles et Silence).
Présentation du projet de retraduction de la Bible par l'éditeur, Bayard, 2001 :
Le lecteur, croyant ou non, disposait jusqu'à présent de nombreuses traductions de la Bible émanées d'univers religieux et répondant à des objectifs divers : Bible à destination de fidèles catholiques (dites de Maredsous, de Jérusalem, d'Osty), Bible protestante, bible résultant de la lecture de croyant non-catholique, telle celle de l'écrivain juif André Chouraqui, Bible oecuménique (la célèbre TOB) associant toutes les confessions chrétiennes.À cette impressionnante série vient désormais s'ajouter cette nouvelle traduction, éditée par Bayard, dirigée par l'écrivain Frédéric Boyer et les exégètes Marc Sevin et Jean-Pierre Prévost. Son objectif s'avère novateur et passionnant : réconcilier deux univers trop longtemps étrangers l'un à l'autre, celui de la littérature contemporaine et celui de l'exégèse biblique. Le bibliste, le romancier et le poète travaillant main dans la main. Par ailleurs, cette Bible innove sur le fond en confiant le travail à des athées, des croyants chrétiens ou non comme le rabbin Ouaknin.La France, curieusement, à la différence de l'Angleterre ou de l'Allemagne, n'a jamais considéré avec beaucoup d'intérêt les traductions de la Bible dans sa propre langue, lui préférant le texte latin. Il a falllu attendre, au XXe siècle, Claudel, Grosjean et Meschonnic, pour que les poètes traducteurs de la bible du XVIe siècle (Marot, Vigenère) trouvent des héritiers. À l'époque contemporaine, les artisans du renouveau biblique sont, en effet, restés étrangers à la littérature, diffusant le plus souvent des traductions plates ou scolaires, dédaignant la dimension littéraire au privilège de l'exactitude philologique et historique. D'où l'intérêt de cette nouvelle tentative. Frédéric Boyer a, pour chaque livre, suscité un binôme écrivain-bibliste. Choisissant le second pour sa compétence sur tel livre précis, il a élu le premier en fonction des liens puissants liant son univers propre à tel livre biblique.
Comment allaient œuvrer de concert ces deux mondes si étrangers l'un à l'autre ? Disons-le d'emblée, la surprise est de taille et la réussite saisissante. La Bible sort de la confrontation décapée et rajeunie. Elle retrouve là une virulence, une force et une inventivité poétique émoussée par les précédentes traductions, trop sages et bridées. Les auteurs choisis sont en effet parmi les meilleurs de la littérature française contemporaine : on y trouve les romanciers François Bon ou Jean Echenoz (qui a retravaillé la narration des livres historiques comme Samuel ou Josué), le poète Pierre Alféri (étonnant traducteur du Livre de Job ou des Psaumes), le dramaturge Valère Novarina à l'écriture si spontanément biblique, la philosophe Marianne Alphand produisant une terrifiant Ezéchiel, l'académicienne Florence Delay, le poète Jacques Roubaud. Chacun, guidé par un bibliste veillant à l'exactitude du texte, a insufflé au verbe biblique la force, la violence et pourrait-on dire, l'insolence de sa propre écriture. Au fil de ces 3 200 pages ayant demandé six années de travail à une cinquantaine d'artisans traducteurs, on va de surprise en étonnement, redécouvrant une Bible qui redevient un livre véhément, dangereux, brûlant et pour tout dire... un livre réellement INSPIRÉ. --François Angelier
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