vendredi 10 février 2012

Version L2 / LTMI – 9 février

Una brisa agradable de primavera acariciaba a la pareja del ático. Estaban sentados sobre unos gruesos cojines de colores chillones.
Frente a ellos el barrio de Gracia se extendía en un incongruente paisaje de casas bajas, muchas de las cuales aún conservaban sus primitivos tejados rojizos. Las superficies brillantes de los paneles solares que cubrían la mayoría de las azoteas permanecían inmóviles y en silencio. De noche desaparecía el omnipresente zumbido que acompañaba su lenta danza diaria en la búsqueda de los rayos del sol.
Gracia era el último superviviente de una ciudad de otros tiempos que los bohemios e intelectuales del siglo pasado habían salvado de la eterna especulación. Ahora el barrio permanecía aislado, diferente, amenazado por los altos edificios de diseño, los rascacielos y las nuevas colmenas.
Barcelona se había desarrollado aprisionada entre la costa y las montañas. Y desde el ático, en las noches más claras, podía adivinarse el mar a la derecha, y al otro lado, el monte que estaba siendo engullido por cientos de lucecillas. Cada una de ellas representaba una nueva construcción que como un ejército de insaciables luciérnagas avanzaba amenazando el Tibidabo, que todavía dominaba la ciudad desde su posición privilegiada.
—¡Enhorabuena! ¡Por nosotros! —la voz de ella resultó mucho más cálida de lo que pretendía.
—¡Por el hundimiento del Muro, por nosotros y por los ausentes! —las dos copas de cristal al chocar produjeron un sonido casi metálico.
La luz de unas pocas estrellas consiguió atravesar la capa de humedad para terminar de decorar una noche turbia y sin luna.
Albert se acomodó sobre los cojines y se acercó un poco más a ella para proponer otro brindis:
—¡Y por los viejos dioses!
—Repelente. No me seas repelente, Alberto Magno —Present buscó su bebida para honrar a esos dioses que ella nunca había conocido.
Él saboreó las burbujas que estallaban contra el velo de su paladar y cerró los ojos.
El sonido de una campanada se impuso sobre el murmullo de una ciudad que comenzaba a apagarse. Las notas de la antigua grabación reverberaron con dejes metálicos.
Dirigió su mirada hacia la torre de la iglesia y las dos curiosas campanas que permanecían inmóviles. Bajo ellas un reloj de dudoso gusto decimonónico proclamaba orgulloso que ya era medianoche.
—¿Qué vas a hacer con tanta pasta? —ella interrumpió sus pensamientos.
—Largarme. Lejos —echó otro trago—. A uno de los últimos paraísos en la Tierra.
—¿En serio crees que existen, Albert? ¡No me fastidies!
—Todo es cuestión de dinero. Algunos paraísos se pueden comprar —la interrumpió—. Y tengo echado el ojo a uno. Es una islita olvidada en medio de la nada.


Susana, Vallejo, Switch en la red

***

Mathieu nous propose sa traduction :

Une agréable brise de printemps caressait le couple du haut de la terrasse. Ils étaient assis sur de gros coussins couleurs criardes.
Devant eux, le bar Gracia apparaissait dans un paysage incongrue de maisons basses, beaucoup d’entre elles conservaient encore leurs archaïques toits rougeâtres. Les grandes surfaces brillantes de panneaux solaires, qui couvraient la majorité des terrasses, restaient immobiles et silencieuses. Il fallait attendre la nuit pour que cesse l'omniprésent bourdonnement, qui accompagnait leur lente danse quotidienne, en quête des rayons du soleil.
Gracia était l'unique survivant d'une ville datant d'une autre époque, que les bohémiens et intellectuels du siècle précédent avaient sauvé de l'éternelle spéculation. Aujourd'hui le bar demeurait isolé, différent, menacé par les grands immeubles de designers, les gratte-ciels et les nouveaux aménagements du territoire organisés tel une ruche. Barcelone s'était rapidement développée entre la côte et les montagnes. De l'attique, lors des nuits les plus claires, on pouvait deviner la mer à droite, et de l'autre côté, le mont qui avait été englouti par des centaines de petites lumières. Chacune d'entre elles représentait une nouvelle construction, formant une armée d'insatiables vers luisants, avançant dangereusement sur le Tibidabo, qui dominait encore la ville depuis son emplacement privilégiéA notre bonne fortune !
— A nous ! – Elle mit plus de chaleur dans sa voix qu'elle n'en ressentait.
— A l'écroulement du Mur, à nous et aux absents ! – En trinquant, les deux coupes de cristal produisirent un son presque métallique.
La lumière des quelques rares étoiles réussissait à traverser la pellicule de brume et achevait la décoration d'une nuit trouble et sans lune.
Albert s'installa sur les coussins et s'approcha un peu plus d'elle pour lui proposer un autre toast.
— Et aux anciens dieux !
— Qu'est-ce que tu es désagréable. Ne sois pas aussi antipathique Albert Magno – Il chercha alors sa boisson pour faire honneur à ces dieux qu'elle n'avait jamais connu.
Il savoura les bulles qui éclataient contre le voile de son palet et ferma les yeux.
Un son de cloche s'imposa sur le murmure d'une ville qui commençait à s'éteindre. Les notes de l'antique mélodie raisonnèrent avec des accents métalliques.
Il dirigea son regard vers la tour de l'église et vit les deux curieuses cloches qui restaient statiques. En dessous de celles-ci ; une horloge du dix-neuvième siècle, d'un goût douteux, annonçait fièrement qu'il était déjà minuit.
— Que vas-tu faire avec autant de fric ? – demanda-t-elle en le sortant de ses pensées.
— Filer. Loin – il but une autre gorgée – Dans l'un des derniers paradis de la Terre.
— Sérieusement tu crois qu'ils existent Albert ? Ne te fiche pas de moi !
— Tout est question d'argent. Certains paradis peuvent s'acheter – dit-il en l'interrompant – Et j'en ai un en vue. C'est une petite île oubliée au milieu de nulle-part.


***

Justine nous propose sa traduction :

Une agréable brise de printemps caressait le couple de l'attique. Ils étaient assis sur de gros coussins aux couleurs criardes.
Devant eux,  s'étendait le quartier Gracia et son paysage incongru : des maisons basses, dont beaucoup avaient encore leurs premiers toits rougeâtres. Les surfaces brillantes des panneaux solaires qui couvraient la majorité des toitures demeuraient immobiles et silencieuses. La nuit, disparaissait le bourdonnement omniprésent quu accompagnait leur lente danse quotidienne, à la recherche des rayons du soleil.
Gracia était l'ultime survivant d'une ville d'un autre temps, que les bohémiens et les intellectuels du siècle passé,avaient sauvé de la spéculation éternelle. Désormais le quartier demeurait isolé, différent, menacé par les hauts bâtiments design, les gratte-ciel et les nouveaux H.L.M.
Barcelone s'était developpée, enclavée,  entre la côte et les montagnes. Et depuis l'attique, lors des nuits les plus claires, on pouvait deviner la mer sur la droite, et de l'autre côté, la montagne que des centaines de petites lumières étaient en train d'engloutir. Chacune d'entre elles, représentait une nouvelle construction, qui telle une armée d'insatiables vers luisants avançait en menaçant le Tibidabo, qui depuis sa position privilégiée, surplombait toujours la ville.
— Tchin ! À nous ! — la voix de la femme fut plus chaude qu'elle l'aurait souhaité.
— À l'effondrement du Mur, à nous et aux absents ! — les deux coupes en cristal s'entrechoquèrent, provoquant un son presque métallique.
La lumière de quelques étoiles réussit à percer l'humidité pour mettre la touche finale à la décoration d'une nuit trouble et sans lune.
Albert s'installa confortablement sur les coussins et s'approcha un peu plus d'elle. Il proposa de porter un autre toast :
— Et aux anciens dieux !
— C'est dégoûtant. Ne me dégoûte pas, Albert le Grand — Present chercha sa boisson pour honorer ces dieux qu'elle n'avait jamais connu.
Il savourait les bulles qui éclataient contre le voile de son palais et ferma les yeux. La sonnerie d'une cloche eut le dessus sur le murmure d'une ville qui commençait à s'éteindre. Les notes de l'ancien enregistrement se répercutèrent avec des accents métalliques.
Il dirigea son regard vers la tour de l'église et ses deux curieuses cloches qui demeuraient immobiles ; en dessous desquelles une horloge d'un goût douteux, datant du dix-neuvième siècle, proclamait fièrement qu'il était déjà minuit.
— Que vas-tu faire avec un tel pactole ? — lui demanda-t-elle en interrompant ses pensées.
— Me casser. Loin — il but une autre gorgée —. Dans un des derniers paradis de la Terre.
Sérieusement, tu crois qu'ils existent, Albert ? Arrête de me barber !
— Tout est une question d'argent. Certains paradis peuvent s'acheter — coupa-t-il. Et j'ai déjà jeté un oeil à l'un d'entre eux : une petite île oubliée, au milieu de nulle part.


***
Caroline nous propose sa traduction :

Une agréable brise de printemps caressait le couple sur la terrasse du dernier étage. Ils étaient assis sur d’épais coussins aux couleurs criardes.
En face d’eux, le quartier de Gracia s’étendait en un paysage incongru de maisons basses, dont nombre d’entre elles conservaient encore leur toit rougeâtre d’origine. Les surfaces brillantes des panneaux solaires, qui couvraient la majorité des terrasses, restaient immobiles et silencieuses. La nuit, le bourdonnement omniprésent qui accompagnait leur lent ballet durant le jour, à la recherche des rayons du soleil, disparaissait.
Gracia était le dernier survivant d’une ville d’un autre temps, que les bohémiens et les intellectuels du siècle passé avaient sauvé de l’éternelle spéculation. A présent, le quartier restait isolé, différent, menacé par les hauts édifices modernes, les gratte-ciels et l’effervescence d’une fourmilière naissante.
Barcelone s’était développée en étant emprisonnée entre la côte et les montagnes. Et depuis la terrasse, au cours des nuits les plus claires, on pouvait deviner la mer à droite, et, de l’autre côté, la montagne qui se laissait peu à peu engloutir par des centaines de petites lumières. Chacune d’entre elles était une nouvelle construction, comme une armée insatiable de vers luisants, qui avancerait en menaçant le Tibidabo, dominant toujours la ville depuis son poste privilégié.
« Félicitations ! A nous ! » Sa voix se révéla bien plus chaude que ce qu’elle aurait cru.
« A l’effondrement du Mur, à nous, et aux absents ! » Les deux coupes de cristal produisirent, en trinquant, un son presque métallique.
La lumière de quelques rares étoiles parvint à traverser la couche d’humidité pour achever le décor d’une nuit trouble et sans lune.
Albert s’installa sur les coussins et se rapprocha un peu plus d’elle pour proposer un autre toast :
« Et aux anciens dieux !
— Repoussant. Ne me sois pas repoussant, Albert Magno. » Celui-ci chercha son verre pour honorer ces dieux qu’elle n’avait jamais connus.
Il savoura les bulles qui éclataient contre le voile de son palais et ferma les yeux. Le son d’une cloche émergea par-dessus le murmure d’une ville qui commençait à s’éteindre. Les notes du vieil enregistrement résonnèrent d’un son métallique.
Il jeta un regard vers le clocher de l’église et les deux cloches qui restaient curieusement immobiles. En dessous, une horloge d’un goût douteux et démodé proclamait fièrement qu’il était déjà minuit.
« Que vas-tu faire avec tant d’argent ? l’interrompit-elle dans ses pensées.
— Prendre le large. Loin. » Il but une autre gorgée. « Vers un des derniers paradis de la Terre.
— Tu crois vraiment qu’ils existent, Albert ? Ne me fais pas de blagues !
— Tout est question d’argent. Certains paradis peuvent s’acheter, la coupa-t-il. Et j’ai jeté mon dévolu sur l’un d’eux. C’est une petite île oubliée au milieu de nulle part. »

***

Fanny nous propose sa traduction :
Une agréable brise de printemps caressait le couple sur l'attique. Ils étaient assis sur quelques coussins moelleux de couleurs criardes.
Face à eux, le quartier de la Gracia s'étendait en un paysage atypique de maisons basses, dont beaucoup d'entre elles conservaient encore leur toit d'origine rougeâtre. Les surfaces brillantes des panneaux solaires, qui couvraient le plus part des terrasses, demeuraient immobiles et silencieuses. La nuit, disparaissaient l'omniprésent bourdonnement qui accompagnait leur lente danse journalière à la recherche des rayons du soleil.
Gracia était le dernier survivant d'une ville d'un autre temps que les bohémiens et intellectuels du siècle passé avaient sauvé de l'éternelle spéculation. Maintenant, le quartier restait isolé, différent, menacé par les édifices design, les gratte-ciels et les nouvelles ruches.
Barcelone c'était développée, oppressée entre la côte et les montagnes. Et depuis le dernier étage, dans les nuits les plus claires, on pouvait deviner la mer à droite, et de l'autre côté, la montagne qui était engloutie par des centaines de lumières. Chacune d'entre elle représentait une nouvelle construction qui, comme une armée d'insatiables lucioles, avançait menaçant le Tibidabo, qui cependant dominait la ville depuis sa position privilégiée.
« - Enfin ! À nous ! Sa voix parut bien plus chaude que ce qu'elle imaginait.
- À l’effondrement du Muro, à nous et aux absents ! » Les deux coupes de cristal, au moment où elles se choquèrent, produisirent un bruit presque métallique.
La lumières de quelques étoiles réussit à traverser la couche d'humidité pour finir de décorer une nuit trouble et sans lune.
Albert s'installa sur les coussins et s'approcha un peu plus d'elle pour porter un autre toast :
« - Et au vieux dieux !
- Répugnant. Ne me sois pas répugnant, Alberto Magno. »
Present chercha son verre pour honorer ces dieux qu'elle n'avait jamais connus.
Il savoura les bulles qui pétillaient contre le voile de son palais et ferma les yeux.
Le son d'une cloche surgit du murmure de la ville qui commençait à s'éteindre. Les notes du vieil enregistrement se réverbérèrent avec des accents métalliques.
Il dirigea son regard sur la tours de l'église et les deux curieuses cloches qui restaient immobiles. Sous elles, une horloge d'un douteux style du dix-neuvième siècle proclamait orgueilleusement qu'il était déjà minuit.
« - Que vas-tu faire avec tout ce fric ? L'interrompit-elle dans ses pensées.
- Partir. Loin, il prit une autre gorgée. Dans l'un des derniers paradis sur Terre.
- Sérieusement, tu crois qu'ils existent, Albert ? Laisse moi tranquille !
- Tout est une question d'argent. Certains paradis peuvent s'acheter, la coupa-t-il. Et j'en ai repéré un. C'est une petite île oubliée au milieu de nulle part. »

***
Benoît nous propose sa traduction :

Une agréable brise printanière effleurait le couple du dernier étage. Ils étaient assis sur de gros coussins de couleurs criardes. Devant eux s’étalait le quartier de Grâce en un incongru paysage de basses maisons, dont beaucoup encore conservaient les en toits en tuiles d’origine. Les surfaces brillantes des panneaux solaires qui couvraient la plupart des terrasses demeuraient immobiles et silencieuses.
La nuit, le vrombissement permanent qui accompagnait leur lente danse quotidienne à la recherche des rayons du soleil disparaissait.
Grâce était le dernier survivant d’une ville d’un autre temps que les bohèmes et intellectuels du siècle passé avaient sauvé de l’éternel spéculation. Désormais, le quartier restait isolé, différent, menacé par les hauts bâtiments stylisés, les gratte-ciels et les nouvelles tours. Barcelone s’était développée, emprisonnée entre la côte et les montagnes. Et depuis le dernier étage, quand les nuits étaient les plus claires, on pouvait deviner la mer à droite, et de l’autre coté, la montagne qui semblait être engloutit par des centaines de petites lumières. Chacune d’elles représentait une nouvelle construction qui pareil à une armée d’insatiables vers luisants, marchait, menaçant le Tibidabo, qui dominait toujours la ville depuis sa position privilégiée.
- À la bonne heure ! À nous ! – Sa voix apparut beaucoup plus chaleureuse que ce qu’elle prétendait être.
- À l’effondrement du mur, à nous et aux absents ! – les deux verres en cristal, en s’entrechoquant, résonnèrent en un bruit de métal.
La lumière de quelques rares étoiles parvint à traverser la couche d’humidité pour couronner la décoration d’une nuit trouble sans lune.
Albert s’installa sur les coussins et se rapprocha un peu plus d’elle pour lui proposer un autre toast :
- Et aux vieux dieux !
- Impertinent ! Ne sois pas effronté, Alberto Magne !
Present chercha sa boisson pour honorer ces dieux qu’elle n’avait jamais rencontré.
Lui, savoura les bulles qui éclatait contre le voile de son palais et il ferma les yeux.
Le son d’une cloche s’imposa au murmure d’une ville qui commençait à s’éteindre. Les notes du vieil enregistrement se propagèrent avec des accents métalliques.
Il dirigea son regard vers la tour de l’église et vers les deux curieuses cloches qui restaient immobiles.
En dessous d’elles, une horloge d’un douteux goût du XIXème siècle annonçait fièrement qu’il était déjà minuit.
- Que vas tu faire avec autant de blé ? – Elle se tira de ses pensées.
- Me tirer. Loin. – elle prit une autre gorgée – dans un des derniers paradis sur Terre.
- Sérieusement, tu crois qu’ils existent, Albert ? Tu délires !
- Tout est question d’argent. Certains paradis peuvent s’acheter – l’interrompit-il – Et j’en ai un en vue.
C’est une petite île oubliée au milieu du néant.

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