Cher tous,
Aujourd’hui est un grand jour. Je suis au Salon du Livre et – ô joie ! – j’ai remarqué qu’une conférence avait lieu à 18h.
Intitulée Traducteurs et Traduction, le rapport Pierre Assouline, je me dis que je ne peux pas la rater. Si je ne dois en voir qu’une, ce sera celle-là !
Chose dite, chose faite.
Je traîne mon petit ami à travers la foule « Mais si, tu vas voir, ça va être bien ! Et puis comme ça, tu vas connaître un peu plus ce milieu ! ». Le pauvre a l’air dubitatif mais me suit. Nous sommes restés deux heures debout, mais ce que nous avons pu voir et entendre a été très instructif
Étaient présents Pierre Assouline, journaliste et écrivain, l’éditrice Dominique Bourgois, l’éditeur Antoine Gallimard, président du Syndicat National de l’Edition, et Olivier Mannoni, traducteur de l’allemand, président de l’ATLF.
Je laisse la vidéo ci-joint pour que vous puissiez voir intégralement la conférence.
http://www.cnlwebtv.fr/les-traducteurs-et-la-traduction-le-rapport-de-pierre-assouline-63.html
Pierre Assouline a rencontré des éditeurs, des traducteurs et aborde dans son rapport les critères de sélection, la formation, la rémunération, la mauvaise fois des éditeurs et des traducteurs (comment ça une mauvaise foi des traducteurs ??) ainsi que d’autres thèmes.
Un rapport qui s’annonce varié et très intéressant pour nous tous.
Il sera disponible d’ici quelques jours sur le site du CNL et en version imprimée d’ici un mois. Lorsque j’aurai trouvé le lien internet pour le télécharger, je l’enverrai à Caroline.
Concernant les formations, j’ai été choquée d’entendre ce qui a été dit durant la conférence. Le thème a été abordé très rapidement et j’ai hâte de voir ce que dit le rapport.
En résumé, il paraît que les formations ne sont pas aussi bonnes qu’elles devraient l’être, que nos professeurs ne sont pas des professionnels, que nous en sortons avec un niveau de français insuffisant ou encore que nous ne rencontrons pas d’éditeurs, de libraires ou de traducteurs. Je vous laisse voir la vidéo pour vous faire une idée.
J’ai eu très envie de prendre le micro mais le temps de parole accordé au public a été bref et ce sont surtout des traducteurs qui ont pu s’exprimer.
J’aurais aimé faire entendre ma voix et expliquer qu’à Bordeaux 3, notre master sort apparemment du lot, que nos tuteurs sont des traducteurs qui publient, que notre niveau de français est plutôt bon (la preuve sur ce blog !), que nous apprenons à aiguiser notre plume, que nous rencontrons des professionnels ou encore que nous avons un stage à exécuter en maison d’édition…
La liste est longue et j’aimerais voir si dans le rapport de Pierre Assouline il y a une référence à notre master et à notre formation d’hispanistes. Les anglicistes semblent nous envier et je ne peux que remercier Caroline pour tout ce qu’elle nous apporte depuis ce début d’année.
Merci de nous pousser, de nous ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure (la culture est partout !), de nous apprendre tant de choses et de nous faire voir la traduction autrement.
Je ne sais pas si je pourrai publier une traduction un jour, mais cette formation me fait grandir chaque jour et m’oblige à donner le meilleur de moi-même.
En apprenant que notre formation allait peut-être fermer pour des raisons financières, j’ai envie de demander à tout le monde de réfléchir un instant…
Une formation professionnelle coûte cher, mais cela n’en vaut-il pas la peine ?
Sachez que la France est le pays qui traduit le plus au monde, que les gens lisent et que la traduction a encore de beaux jours devant elle.
Sachez que dans ce rapport, Pierre Assouline aborde le problème du trop grand nombre d’anglicistes dans les formations.
Quand j’entends dire que c’est une formation d’hispanistes que l’ont veut fermer, je suis affligée. Où est la logique là dedans ?
Je n’ai rien contre les anglicistes. Je ne souhaite pas fermer leur formation au lieu de la nôtre.
Mais pourquoi ne pas laisser les deux ouvertes ? Il y a trop de futurs traducteurs anglicistes, mais personne ne parle des hispanistes. Ce que j’ai entendu (et ce que je pense lire d’ici peu), c’est que les langues rares sont un marché qui se développe mais que le marché de l’espagnol ne faiblit pas. Pour l’instant le nombre de traducteurs d’espagnol n’est pas trop élevé et la situation n’est pas bloquée, au contraire.
Cette formation n’a pas à être fermée. Pour l’amour de la culture, de la traduction, des livres… Pour une question de logique… Pour l’avenir des étudiants qui ont accès, grâce à ce master, à un milieu trop peu connu ainsi qu’à un contact avec la vie professionnelle…
3 commentaires:
@ Julie :
Je te remercie pour ce vibrant plaidoyer…, qui me touche beaucoup. Je précise deux ou trois petites choses :
- Le sort du master n'est pas encore complètement scellé… Nous en saurons plus d'ici quelques jours.
- Non, les anglicistes sont eux aussi concernés par la "réforme" ; ça n'est pas une mesure qui nous est réservée, à nous hispanistes. D'ailleurs, elle s'appliquerait à l'ensemble des masters professionnels de l'université (c'est-à-dire aux formations à petits effectifs).
- Enfin, il ne serait pas fermé… Simplement il ouvrirait un an sur deux. Je t'accorde que ça n'est pas très motivant pour les étudiants et qu'on peut se poser la question de la justice (pourquoi ceux qui finissent leur Master 1 cette année devrait attendre une année alors que ceux qui le termineront en 2012 pourraient y avoir directement accès ?), mais ne doutons pas qu'il y a là de vraies raisons – même si on peut les déplorer – car en dehors de cela, Bordeaux 3 a manifesté un intérêt pour la traduction que peu d'autres facs ont manifesté… Tout cela est bien dommage, voilà. Ah, l'argent !!!!
Merci pour ces précisions!!
Merci Julie pour le lien vers la vidéo ! C'est comme si on y était... J'ai hâte de voir aussi ce qui se dit sur les formations dans ce rapport.
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