Alexis nous parle du personnage principal de sa traduction longue, Los delirios de Adrián d'Enrique Rentería
Si Freud devait analyser les pensées et les rêves d’Adrián Alconedo, il y perdrait à coup sûr son latin… ou son allemand. Et la thérapie serait longue et onéreuse… Car Adrián n’est pas un garçon comme les autres. Il est extrêmement difficile à cerner tant il est complexe.
Le trait de caractère que l’on découvre en premier, c’est sa solitude. Adrián est un être solitaire, il n’aime pas les gens et ne souhaite pas se mêler aux autres. Seules quelques rares élues ont eu une place dans son cœur et une certaine importance dans sa vie : les quatre jeunes femmes qu’il a aimées. Il parle d’elles d’une manière affectueuse mais on se rend compte, au fil des pages, qu’Adrián souffre de ces histoires non abouties (un baiser manqué) ou d’abandon (l’une part pour l’Italie). D’ailleurs, le schéma de l’abandon peut également être perçu à travers le prisme de sa relation avec Gabriela, sa sœur. Elle, depuis ses quinze ans, n’a eu de cesse de voyager en Europe et de quitter le foyer familial, circonstances qui donnent l’impression à Adrián de méconnaître sa sœur et de la détester.
Dans son journal intime, le jeune homme fait appel à ses souvenirs qu’il souhaite transmettre à Marilia, la femme qu’il aime. Ce que l’on apprend rapidement, en lisant la partie récit (les impressions de Gabriela à la lecture des confessions de son frère), c’est qu’il a une forte tendance à déformer les faits et à exagérer. Adrián apparaît alors aux yeux du lecteur comme un manipulateur afin de justifier la haine qu’il a pour sa sœur. Elle, d’ailleurs, fait référence à son cahier et à son contenu en parlant des « inventions d’Adrián ». L’effet produit est intéressant, on a quelques fois des difficultés à séparer le vrai du faux de ce qu’il dit.
On peut également souligner qu’il est un personnage sadique, il aime faire souffrir ou détruire tout ce que sa sœur aime, tout ce qui lui appartient, et à la poursuivre pour l’effrayer, la perturber. Ses pulsions morbides le poussent par ailleurs à envisager, à plusieurs reprises, le suicide.
Pour terminer, si je devais exprimer ce qu’il inspire en moi et définir l’éventuel lien qui nous unit, je dirais qu’au-delà de sa folie et de ses délires criminels, je le trouve plutôt attachant. Je ne trouve pas attachant le fait qu’il ait des pulsions meurtrières ou qu’il donne l’impression d’en vouloir à la terre entière, mais le fait que tout cela découle d’un mal-être et d’un manque latent d’attention, de reconnaissance et d’amour, de la part des autres mais surtout de sa famille. Certes, il semble en perpétuelle fugue, il se vante d’être un solitaire, un vrai, mais à bien y regarder, il est plus exclu par ceux qui l’entourent que par lui-même, à commencer par ses parents. Entre une mère occupée par ses activités dans sa galerie d’art et un père absent à cause de son travail de médecin, Adrián se retrouve seul avec ses extravagances qui ne sont pas au goût de sa mère qui semble le rejeter. Son père, lui, incapable de faire face à son épouse, n’arrive pas à « défendre » son fils face à l’alliance mère-fille. Voilà comment, au fil de la lecture, après l’avoir considéré comme un fou psychopathe, je me suis surpris à développer une certaine compassion pour ce personnage perdu et torturé, en proie à un profond mal-être. Et je m’identifie assez à son besoin d’indépendance et de solitude.
Si Freud devait analyser les pensées et les rêves d’Adrián Alconedo, il y perdrait à coup sûr son latin… ou son allemand. Et la thérapie serait longue et onéreuse… Car Adrián n’est pas un garçon comme les autres. Il est extrêmement difficile à cerner tant il est complexe.
Le trait de caractère que l’on découvre en premier, c’est sa solitude. Adrián est un être solitaire, il n’aime pas les gens et ne souhaite pas se mêler aux autres. Seules quelques rares élues ont eu une place dans son cœur et une certaine importance dans sa vie : les quatre jeunes femmes qu’il a aimées. Il parle d’elles d’une manière affectueuse mais on se rend compte, au fil des pages, qu’Adrián souffre de ces histoires non abouties (un baiser manqué) ou d’abandon (l’une part pour l’Italie). D’ailleurs, le schéma de l’abandon peut également être perçu à travers le prisme de sa relation avec Gabriela, sa sœur. Elle, depuis ses quinze ans, n’a eu de cesse de voyager en Europe et de quitter le foyer familial, circonstances qui donnent l’impression à Adrián de méconnaître sa sœur et de la détester.
Dans son journal intime, le jeune homme fait appel à ses souvenirs qu’il souhaite transmettre à Marilia, la femme qu’il aime. Ce que l’on apprend rapidement, en lisant la partie récit (les impressions de Gabriela à la lecture des confessions de son frère), c’est qu’il a une forte tendance à déformer les faits et à exagérer. Adrián apparaît alors aux yeux du lecteur comme un manipulateur afin de justifier la haine qu’il a pour sa sœur. Elle, d’ailleurs, fait référence à son cahier et à son contenu en parlant des « inventions d’Adrián ». L’effet produit est intéressant, on a quelques fois des difficultés à séparer le vrai du faux de ce qu’il dit.
On peut également souligner qu’il est un personnage sadique, il aime faire souffrir ou détruire tout ce que sa sœur aime, tout ce qui lui appartient, et à la poursuivre pour l’effrayer, la perturber. Ses pulsions morbides le poussent par ailleurs à envisager, à plusieurs reprises, le suicide.
Pour terminer, si je devais exprimer ce qu’il inspire en moi et définir l’éventuel lien qui nous unit, je dirais qu’au-delà de sa folie et de ses délires criminels, je le trouve plutôt attachant. Je ne trouve pas attachant le fait qu’il ait des pulsions meurtrières ou qu’il donne l’impression d’en vouloir à la terre entière, mais le fait que tout cela découle d’un mal-être et d’un manque latent d’attention, de reconnaissance et d’amour, de la part des autres mais surtout de sa famille. Certes, il semble en perpétuelle fugue, il se vante d’être un solitaire, un vrai, mais à bien y regarder, il est plus exclu par ceux qui l’entourent que par lui-même, à commencer par ses parents. Entre une mère occupée par ses activités dans sa galerie d’art et un père absent à cause de son travail de médecin, Adrián se retrouve seul avec ses extravagances qui ne sont pas au goût de sa mère qui semble le rejeter. Son père, lui, incapable de faire face à son épouse, n’arrive pas à « défendre » son fils face à l’alliance mère-fille. Voilà comment, au fil de la lecture, après l’avoir considéré comme un fou psychopathe, je me suis surpris à développer une certaine compassion pour ce personnage perdu et torturé, en proie à un profond mal-être. Et je m’identifie assez à son besoin d’indépendance et de solitude.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire