Je remercie encore Noëlle Yábar-Valdez d’avoir gentiment accepté de répondre à mes questions
1 – Comment êtes-vous venue à la traduction ?
Petit à petit. Mon mari était poète, et d'origine péruvienne et nous avions 2 revues, l'une en français "Rimbaud Revue" pour laquelle j'ai eu l'occasion de traduire un grand nombre de poèmes, récits, essais, critiques littéraires ; l'autre était une revue en espagnol "Neruda Internacional", pour laquelle je faisais la même chose.
2 – Votre première traduction, qu’en pensez-vous aujourd’hui ?
Je la considère toujours très satisfaisante ; je dois dire que j'avais un excellent critique en la personne de mon mari qui n'aurait laissé passer aucune imperfection.
3 – Comment voyez-vous aujourd’hui le métier de traducteur ?
Il ne m'est gère possible de vous répondre car je suis quelque peu déconnectée actuellement, ne traduisant plus que très occasionnellement, quoique… ma dernière traduction remonte à quelques mois, c'était l'œuvre complète d'un ami poète mexicain, Francisco Azuela.
4 – Exercez-vous ce métier à plein temps ?
Non, et je ne l'ai jamais exercé à plein temps, étant professeur d'histoire-géographie, tout d'abord, puis d'espagnol. La traduction a toujours été, pour moi, un travail en plus.
5 – Quels sont les principaux outils que vous utilisez lorsque vous traduisez un texte ?
Fondamentalement, un bon dictionnaire, mais surtout un dictionnaire de synonymes et d'antonymes, c'est essentiel.
6 – Lorsque vous rencontrez une difficulté et que vous êtes bloqué, comment procédez-vous ?
Je laisse reposer quelques temps avant de reprendre la traduction. Laisser décanter est extrêmement important, avant de relire à tête reposée.
7 – J’ai vu que vous traduisez diverses sortes de littérature : littérature générale, histoire, ethnologie, poésie : voyez-vous d’importantes différences entre elles en tant que traducteur ?
Je pense qu'on ne peut pas faire de traduction dans n'importe quel domaine : littérature, histoire, sciences, commerce, indifféremment. C'est pourquoi, je pense qu'il est très important d'étudier autre chose que la traduction. Personnellement, j'ai étudié l'histoire, et l'histoire de l'art, puis je me suis spécialisée dans l'ethnohistoire. Pour ce faire, j'ai vécu 2 ans au Mexique (Mexico et Chiapas).
C'est pour cela que je me sens à l'aise dans ces domaines. Par ailleurs, je pense très sincèrement que la traduction la plus délicate est, de loin, celle de la poésie et je ne me serais jamais lancée dans ce domaine si je n'avais pas bénéficié de l'œil très critique de mon mari.
8 – Quels rapports entretenez-vous avec les éditeurs ?
Rapports très difficiles, surtout en ce qui concerne la poésie. Mais tout ce que j'ai traduit pour tel ou tel éditeur, c'était lui qui me l'avait proposé.
9 – Quels rapports éventuels entretenez-vous avec les auteurs sur lesquels vous travaillez ?
J'ai toujours eu de très bons rapports avec les auteurs que j'ai traduits, en particulier les poètes, critiques littéraires, etc… qui m'ont souvent manifesté leur satisfaction.
10 – Quel est votre meilleur souvenir de traducteur ? Et le moins bon ?
Je ne saurais vraiment pas vous dire. Mais, par contre, je peux vous assurer que la traduction littéraire apporte beaucoup de satisfaction.
11 – Le traducteur est-il pour vous un auteur ou un passeur ?
Je ne crois pas que se soit le cas quand il s'agit de traduction technique ou commerciale !!! Mais, s'il est absolument indispensable de rester fidèle au texte que l'on traduit, il est tout aussi indispensable d'avoir une sensibilité littéraire et d'aimer la langue car une traduction trop littérale risque fort d'être illisible, insupportable. Exemple : mon mari n'a jamais supporté les traductions de Neruda par Claude Couffon car il pensait qu'il n'avait aucun don pour la poésie, aucune sensibilité poétique. Un traducteur littéraire est donc beaucoup plus qu'un simple passeur, s'il n'est que passeur, sa traduction ne peut pas être bonne, surtout en poésie. Mais il est souvent très délicat de trouver la dose juste car, recréer une œuvre de façon trop personnelle est un écueil tout aussi grave.
12 – Traduire a-t-il fait de vous un lecteur différent ? Le cas échéant, quel lecteur ?
J'ai toujours énormément aimé lire, c'est, et ça a toujours été, mon principal passe-temps. La traduction est quelque chose de très enrichissant, d'autant que, connaître une autre langue permet souvent de voir le monde sous des angles très diversifiés : la structure, la grammaire, les mots, etc…, tout cela exprime une façon de percevoir le monde qui peut être très différente.
Voyez la particularité de la construction de la phrase en allemand, la rigueur de la grammaire espagnole… et ce n'est sûrement pas pour rien que l'anglais est la langue commerciale contemporaine par excellence, alors que le français a symbolisé la culture…
13 – Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un(e) apprenti(e) traducteur(trice)?
Je lui conseillerais avant tout de toujours laisser décanter sa traduction, avant de la reprendre, tranquillement, d'éviter l'urgence (je parle, évidemment de la traduction littéraire, la seule que je connaisse).
1 – Comment êtes-vous venue à la traduction ?
Petit à petit. Mon mari était poète, et d'origine péruvienne et nous avions 2 revues, l'une en français "Rimbaud Revue" pour laquelle j'ai eu l'occasion de traduire un grand nombre de poèmes, récits, essais, critiques littéraires ; l'autre était une revue en espagnol "Neruda Internacional", pour laquelle je faisais la même chose.
2 – Votre première traduction, qu’en pensez-vous aujourd’hui ?
Je la considère toujours très satisfaisante ; je dois dire que j'avais un excellent critique en la personne de mon mari qui n'aurait laissé passer aucune imperfection.
3 – Comment voyez-vous aujourd’hui le métier de traducteur ?
Il ne m'est gère possible de vous répondre car je suis quelque peu déconnectée actuellement, ne traduisant plus que très occasionnellement, quoique… ma dernière traduction remonte à quelques mois, c'était l'œuvre complète d'un ami poète mexicain, Francisco Azuela.
4 – Exercez-vous ce métier à plein temps ?
Non, et je ne l'ai jamais exercé à plein temps, étant professeur d'histoire-géographie, tout d'abord, puis d'espagnol. La traduction a toujours été, pour moi, un travail en plus.
5 – Quels sont les principaux outils que vous utilisez lorsque vous traduisez un texte ?
Fondamentalement, un bon dictionnaire, mais surtout un dictionnaire de synonymes et d'antonymes, c'est essentiel.
6 – Lorsque vous rencontrez une difficulté et que vous êtes bloqué, comment procédez-vous ?
Je laisse reposer quelques temps avant de reprendre la traduction. Laisser décanter est extrêmement important, avant de relire à tête reposée.
7 – J’ai vu que vous traduisez diverses sortes de littérature : littérature générale, histoire, ethnologie, poésie : voyez-vous d’importantes différences entre elles en tant que traducteur ?
Je pense qu'on ne peut pas faire de traduction dans n'importe quel domaine : littérature, histoire, sciences, commerce, indifféremment. C'est pourquoi, je pense qu'il est très important d'étudier autre chose que la traduction. Personnellement, j'ai étudié l'histoire, et l'histoire de l'art, puis je me suis spécialisée dans l'ethnohistoire. Pour ce faire, j'ai vécu 2 ans au Mexique (Mexico et Chiapas).
C'est pour cela que je me sens à l'aise dans ces domaines. Par ailleurs, je pense très sincèrement que la traduction la plus délicate est, de loin, celle de la poésie et je ne me serais jamais lancée dans ce domaine si je n'avais pas bénéficié de l'œil très critique de mon mari.
8 – Quels rapports entretenez-vous avec les éditeurs ?
Rapports très difficiles, surtout en ce qui concerne la poésie. Mais tout ce que j'ai traduit pour tel ou tel éditeur, c'était lui qui me l'avait proposé.
9 – Quels rapports éventuels entretenez-vous avec les auteurs sur lesquels vous travaillez ?
J'ai toujours eu de très bons rapports avec les auteurs que j'ai traduits, en particulier les poètes, critiques littéraires, etc… qui m'ont souvent manifesté leur satisfaction.
10 – Quel est votre meilleur souvenir de traducteur ? Et le moins bon ?
Je ne saurais vraiment pas vous dire. Mais, par contre, je peux vous assurer que la traduction littéraire apporte beaucoup de satisfaction.
11 – Le traducteur est-il pour vous un auteur ou un passeur ?
Je ne crois pas que se soit le cas quand il s'agit de traduction technique ou commerciale !!! Mais, s'il est absolument indispensable de rester fidèle au texte que l'on traduit, il est tout aussi indispensable d'avoir une sensibilité littéraire et d'aimer la langue car une traduction trop littérale risque fort d'être illisible, insupportable. Exemple : mon mari n'a jamais supporté les traductions de Neruda par Claude Couffon car il pensait qu'il n'avait aucun don pour la poésie, aucune sensibilité poétique. Un traducteur littéraire est donc beaucoup plus qu'un simple passeur, s'il n'est que passeur, sa traduction ne peut pas être bonne, surtout en poésie. Mais il est souvent très délicat de trouver la dose juste car, recréer une œuvre de façon trop personnelle est un écueil tout aussi grave.
12 – Traduire a-t-il fait de vous un lecteur différent ? Le cas échéant, quel lecteur ?
J'ai toujours énormément aimé lire, c'est, et ça a toujours été, mon principal passe-temps. La traduction est quelque chose de très enrichissant, d'autant que, connaître une autre langue permet souvent de voir le monde sous des angles très diversifiés : la structure, la grammaire, les mots, etc…, tout cela exprime une façon de percevoir le monde qui peut être très différente.
Voyez la particularité de la construction de la phrase en allemand, la rigueur de la grammaire espagnole… et ce n'est sûrement pas pour rien que l'anglais est la langue commerciale contemporaine par excellence, alors que le français a symbolisé la culture…
13 – Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un(e) apprenti(e) traducteur(trice)?
Je lui conseillerais avant tout de toujours laisser décanter sa traduction, avant de la reprendre, tranquillement, d'éviter l'urgence (je parle, évidemment de la traduction littéraire, la seule que je connaisse).
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