Entretien avec Atiq Rahimi, (auteur publié chez POL) qui était hier à l'escale du livre (à Bordeaux).
Il est publié et traduit dans tous ces pays :
Allemagne : List Claasen Brésil : Estaçao Liberdade Corée : Dongmoonsun Croatie : Hena Com Danemark : Tiderne Skifter Espagne : Ediciones Lengua de Trapo, Espagne (catalan) : RBA Libros Etats-Unis : Harcourt Finlande : Like Grèce : Psichogios Italie : Einaudi Israel: Babel Japon : Inscript Liban : Dar Al Adab Norvège : Aschehoug & co. Pays-Bas : Bert Bakker Portugal : Teorema République tchèque : Mlada Fronta Roumanie : Est Royaume-Uni : Chatto & Windus Slovaquie : Slovart USA : Harcourt Allemagne: Sudwestrundfunk Chine: Shangai 99 Pays Bas: De Geus Serbie: Stylos Suède: Leopard USA: The Other Press
1) En quelle langue écrivez-vous ?
J'ai écrit Terre et cendres, Les mille maisons du rêve et de la terreur et Le retour imaginaire en persan. Ces textes ont été traduits par quelqu'un d'autre. (La traductrice du persan au français est Sabrina Nouri). En français, j'ai écrit Syngué Sabour (Pierre de patience) et Maudit soit Dostoïevski.
2) Est-ce que les livres écrits en français vont être traduits en persan ?
Pierre de Patience a été traduit en Iran par quatre jeunes étudiantes, avec des passages censurés.
3) Qu'a-t-on censuré ? A-t-on coupé votre texte ?
Ils ont changé aussi « l'insoutenable légèreté de l'être » de Milan Kundera. Thomas et Sabine, qui sont maitresse et amant dans le livre de Kundera, sont frère et s?ur dans la traduction persane. Ils ont enlevé des scènes érotiques. Ce n'est plus le même livre.
4) Cela vous gène, n'est-ce pas ?
Quand on traduit, on est obligé d'effectuer certains changements au niveau de la forme, mais quand on intervient sur le contenu, c'est inadmissible.
5) Est-ce que les traducteurs de vos œuvres prennent contact avec vous ?
Oui. Ils me posent des questions sur les mots persans, sur le rire, sur le sens, les références historiques et culturelles. Ils me demandent des explications.
6) Que pensez-vous des traductions françaises de vos livres? Trouvez-vous que c'est réécrit ?
Non. Je connaissais très bien la traductrice. C'est une amie. Elle est restée très fidèle à mon texte. J'ai suivi la traduction.
7) Pourquoi ne vous traduisez-vous pas vous-même ?
Parce que j'écrirais un livre différent. Je suis auteur, je me permets de changer des choses.
8) Avez-vous essayé de vous traduire ?
Oui. Seulement, à tous points de vue, ce n'était pas bon.
9) Je vous ai entendu dire que certains de vos livres étaient très théâtraux. Existe-t-il des adaptations de vos œvres pour le théâtre ?
Il y a plusieurs adaptions au théâtre de Terre et cendres. Je l'ai adapté moi même pour le cinéma. Le film est sorti en 2004. Il va y avoir aussi une version opéra. Cette année, nous faisons l'adaptation cinématographique de Syngué Sabour (Pierre de patience) et il y a des représentations théâtrales.
10) Est-ce que vous rencontrez les acteurs des groupes de théâtre ?
Non.
11)Est-ce qu'on vous contacte et vous pose des questions pour la représentation au théâtre ?
Oui, mais je laisse la liberté pour l'adaptation théâtrale.
12) Comment se passe la réécriture pour l'adaptation cinématographique ?
C'est comme pour la traduction. Je demande à un scénariste d'adapter, puis je retravaille.
13) Et les images ?
Je suis le réalisateur. C'est moi qui travaille les images. Je suis cinéaste de formation. Je réalisais des films documentaires et publicitaires. en France.
14) Êtes-vous plus à l'aise pour écrire en français ou en persan ?
J'ai du mal à écrire avec les deux. Écrire, en soi, c'est difficile, pour moi. C'est peut-être cela que j'aime. Que j'écrive en persan ou en français, je travaille de la même manière. Il me faut trouver le rythme.
15) Le rythme, c'est important pour vous ?
Oui. Le rythme, c'est très important. Quand j'écris, je mets de la musique.
16) Quelle musique ?
Cela dépend du livre. Pour écrire Syngué Sabour, j'ai écouté du Schubert. Pour Les mille maisons du rêve et de la terreur, j'ai écouté de la musique contemporaine, comme Philip Glass. Pour Terre et cendres, j'ai écouté de la musique persane
17) Et le travail sur le vocabulaire ?
Le vocabulaire, j'y reviens jusqu'au dernier moment. D'abord, j'ai l'histoire, la structure. Après, je travaille le rythme. Je travaille la ponctuation.. Si le rythme ne convient pas parce qu'il n'y a pas de mot pour, je change complètement la phrase ou la partie du texte.
18) Selon vous, votre traductrice en français a réussi à garder le bon rythme ?
Oui, très bien.
Allemagne : List Claasen Brésil : Estaçao Liberdade Corée : Dongmoonsun Croatie : Hena Com Danemark : Tiderne Skifter Espagne : Ediciones Lengua de Trapo, Espagne (catalan) : RBA Libros Etats-Unis : Harcourt Finlande : Like Grèce : Psichogios Italie : Einaudi Israel: Babel Japon : Inscript Liban : Dar Al Adab Norvège : Aschehoug & co. Pays-Bas : Bert Bakker Portugal : Teorema République tchèque : Mlada Fronta Roumanie : Est Royaume-Uni : Chatto & Windus Slovaquie : Slovart USA : Harcourt Allemagne: Sudwestrundfunk Chine: Shangai 99 Pays Bas: De Geus Serbie: Stylos Suède: Leopard USA: The Other Press
1) En quelle langue écrivez-vous ?
J'ai écrit Terre et cendres, Les mille maisons du rêve et de la terreur et Le retour imaginaire en persan. Ces textes ont été traduits par quelqu'un d'autre. (La traductrice du persan au français est Sabrina Nouri). En français, j'ai écrit Syngué Sabour (Pierre de patience) et Maudit soit Dostoïevski.
2) Est-ce que les livres écrits en français vont être traduits en persan ?
Pierre de Patience a été traduit en Iran par quatre jeunes étudiantes, avec des passages censurés.
3) Qu'a-t-on censuré ? A-t-on coupé votre texte ?
Ils ont changé aussi « l'insoutenable légèreté de l'être » de Milan Kundera. Thomas et Sabine, qui sont maitresse et amant dans le livre de Kundera, sont frère et s?ur dans la traduction persane. Ils ont enlevé des scènes érotiques. Ce n'est plus le même livre.
4) Cela vous gène, n'est-ce pas ?
Quand on traduit, on est obligé d'effectuer certains changements au niveau de la forme, mais quand on intervient sur le contenu, c'est inadmissible.
5) Est-ce que les traducteurs de vos œuvres prennent contact avec vous ?
Oui. Ils me posent des questions sur les mots persans, sur le rire, sur le sens, les références historiques et culturelles. Ils me demandent des explications.
6) Que pensez-vous des traductions françaises de vos livres? Trouvez-vous que c'est réécrit ?
Non. Je connaissais très bien la traductrice. C'est une amie. Elle est restée très fidèle à mon texte. J'ai suivi la traduction.
7) Pourquoi ne vous traduisez-vous pas vous-même ?
Parce que j'écrirais un livre différent. Je suis auteur, je me permets de changer des choses.
8) Avez-vous essayé de vous traduire ?
Oui. Seulement, à tous points de vue, ce n'était pas bon.
9) Je vous ai entendu dire que certains de vos livres étaient très théâtraux. Existe-t-il des adaptations de vos œvres pour le théâtre ?
Il y a plusieurs adaptions au théâtre de Terre et cendres. Je l'ai adapté moi même pour le cinéma. Le film est sorti en 2004. Il va y avoir aussi une version opéra. Cette année, nous faisons l'adaptation cinématographique de Syngué Sabour (Pierre de patience) et il y a des représentations théâtrales.
10) Est-ce que vous rencontrez les acteurs des groupes de théâtre ?
Non.
11)Est-ce qu'on vous contacte et vous pose des questions pour la représentation au théâtre ?
Oui, mais je laisse la liberté pour l'adaptation théâtrale.
12) Comment se passe la réécriture pour l'adaptation cinématographique ?
C'est comme pour la traduction. Je demande à un scénariste d'adapter, puis je retravaille.
13) Et les images ?
Je suis le réalisateur. C'est moi qui travaille les images. Je suis cinéaste de formation. Je réalisais des films documentaires et publicitaires. en France.
14) Êtes-vous plus à l'aise pour écrire en français ou en persan ?
J'ai du mal à écrire avec les deux. Écrire, en soi, c'est difficile, pour moi. C'est peut-être cela que j'aime. Que j'écrive en persan ou en français, je travaille de la même manière. Il me faut trouver le rythme.
15) Le rythme, c'est important pour vous ?
Oui. Le rythme, c'est très important. Quand j'écris, je mets de la musique.
16) Quelle musique ?
Cela dépend du livre. Pour écrire Syngué Sabour, j'ai écouté du Schubert. Pour Les mille maisons du rêve et de la terreur, j'ai écouté de la musique contemporaine, comme Philip Glass. Pour Terre et cendres, j'ai écouté de la musique persane
17) Et le travail sur le vocabulaire ?
Le vocabulaire, j'y reviens jusqu'au dernier moment. D'abord, j'ai l'histoire, la structure. Après, je travaille le rythme. Je travaille la ponctuation.. Si le rythme ne convient pas parce qu'il n'y a pas de mot pour, je change complètement la phrase ou la partie du texte.
18) Selon vous, votre traductrice en français a réussi à garder le bon rythme ?
Oui, très bien.
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