En photo : 1001 Night... par Tera.Tess
Avant de céder la parole à Jacqueline, je commence par un mea culpa. Figurez-vous que non, nous n'en sommes pas au 1001ème post… mais bien plus loin ; on écrit, on écrit, on écrit. Alors pourquoi ne publier ce texte que maintenant ? Je m'explique : j'avais passé commande à Jacqueline il y a déjà fort longtemps (car je savais que le thème lui plairait) et prompte à satisfaire mes désirs de fabrication de nourriture blogaire, elle m'avait envoyé son texte presque sur-le-champ, avant de partir pour ses aventures parisiennes ; je l'avais attentivement mis de côté… en attendant le moment venu pour la publication. Sauf que ce précieux post, je l'ai tellement bien rangé, que je l'ai perdu, qui sait dans quel dossier ? Impossible de remettre la main dessus.
Merci à Jacqueline de me le renvoyer…
Le voici :
Un jour, la grand-mère dit à ses petits : je vais vous raconter une histoire, l’histoire du…
POST-ROI
… et c’est ainsi qu’elle commença :
Dans un lointain pays dont je veux bien me rappeler le nom, tout en « o » et en « a » je crois, et qui invitait au voyage, vivaient une traduction longue et un post-roi. Lui était fou et gai, rien ne le limitait, elle digne et compassée entre ses guillemets, lui mettait le holà ! Il prit les choses en ligne, et du soir au matin autour d’elle virevolta ; il débuta très fort, traçant des volutes de Reja autour de sa belle… elle bailla.
— Fort bien, dit-il. Essayons autre chose. Il offrit un sonnet tout de lys et de rose aux reflets mordorés : la belle le dédaigna. Alors il pensa la séduire en la faisant rire, essaya cent jeux subtils, la couvrit de mots et de billets sans cesser un seul jour… La belle résista :
— Vous bloguez, dit-elle. J’ai cent pages à mon cou, toutes plus belles que vous ;
je dois les bichonner, leur parler, les amadouer, cela me prend du temps, voyez-vous : je n’ai que faire de vos frivolités.
— Il essaya encore, donna l’artillerie, offrit sans trêve les douze incontournables
à ses petits matins et pour les soirées fraîches, il cousit des recettes et les mit en quatrains. En vain. Alors il sonna le clairon : qu’en pensez-vous ? Qu’en pensez-vous ? Oui ? Non ? Les deux à la fois ? Je n’y comprends rien, je ne sais plus, que faire en cette circonstance ?
— Rien, mon cher, amusez-vous tout seul. Moi, j’ai mes rimes à faire et mon titre
à trouver.
Il devint fou et grave, chercha des référents dans les contrées lointaines, par-delà les océans, remua ciel et terre pour la belle enfant. L’histoire dura des mois, sept, je crois. Peine perdue. La belle s’en alla, on ne la revit pas. Le post-roi désolé s’arracha une virgule de chagrin et puis frappa du point. Il fit tant et si bien qu’il éclata … en mille confettis tout d’or et de diamants, mille it-post qui tombèrent en pluie drue .
L’éditeur au long cou dressa si tôt l’oreille, ajusta ses lorgnons, s’approcha du navire et sous les confettis entasc’est alors qu’il vit des trésors en feuillets : une infante en chaussons, l’amour dans la prison, un avion en piqué, des petits plats(a) à
Rio, un aimé (Eme) à Séville, un conseil pour la route : « Es aconsejable no bañarse dos veces en la misma agua… » Plus de doute : il se frotta les mains, emporta son butin. Les post s’envolèrent, un resta bien au chaud sous la couverture lue de sa traduction longue.
Je fus ce post -là, traduction me voilà, car nous ne faisons qu’un, lui et moi, moi et lui, sur l’étagère rose de votre librairie.
Voyez-vous, mes enfants, la morale de cette histoire, si morale il y a, c’est qu’il n’y avait pas un post-roi mais mille post-roi. Chacun avait sa part, chacun son importance : les versions de Brigitte, les jeux de Nathalie, les fiches de Kaki, les billets du dimanche, les thèmes du lundi, les recettes de Blandine, et des jumelles Laure les chants et les danses, Laetitia la plus jeune fermait la marche de son abécédaire. Oui, la troupe était fière et la moisson jolie. C’était en … ne me le demandez pas, je ne veux pas m’en souvenir, c’était hier et c’est aujourd’hui.
Merci à Jacqueline de me le renvoyer…
Le voici :
Un jour, la grand-mère dit à ses petits : je vais vous raconter une histoire, l’histoire du…
POST-ROI
… et c’est ainsi qu’elle commença :
Dans un lointain pays dont je veux bien me rappeler le nom, tout en « o » et en « a » je crois, et qui invitait au voyage, vivaient une traduction longue et un post-roi. Lui était fou et gai, rien ne le limitait, elle digne et compassée entre ses guillemets, lui mettait le holà ! Il prit les choses en ligne, et du soir au matin autour d’elle virevolta ; il débuta très fort, traçant des volutes de Reja autour de sa belle… elle bailla.
— Fort bien, dit-il. Essayons autre chose. Il offrit un sonnet tout de lys et de rose aux reflets mordorés : la belle le dédaigna. Alors il pensa la séduire en la faisant rire, essaya cent jeux subtils, la couvrit de mots et de billets sans cesser un seul jour… La belle résista :
— Vous bloguez, dit-elle. J’ai cent pages à mon cou, toutes plus belles que vous ;
je dois les bichonner, leur parler, les amadouer, cela me prend du temps, voyez-vous : je n’ai que faire de vos frivolités.
— Il essaya encore, donna l’artillerie, offrit sans trêve les douze incontournables
à ses petits matins et pour les soirées fraîches, il cousit des recettes et les mit en quatrains. En vain. Alors il sonna le clairon : qu’en pensez-vous ? Qu’en pensez-vous ? Oui ? Non ? Les deux à la fois ? Je n’y comprends rien, je ne sais plus, que faire en cette circonstance ?
— Rien, mon cher, amusez-vous tout seul. Moi, j’ai mes rimes à faire et mon titre
à trouver.
Il devint fou et grave, chercha des référents dans les contrées lointaines, par-delà les océans, remua ciel et terre pour la belle enfant. L’histoire dura des mois, sept, je crois. Peine perdue. La belle s’en alla, on ne la revit pas. Le post-roi désolé s’arracha une virgule de chagrin et puis frappa du point. Il fit tant et si bien qu’il éclata … en mille confettis tout d’or et de diamants, mille it-post qui tombèrent en pluie drue .
L’éditeur au long cou dressa si tôt l’oreille, ajusta ses lorgnons, s’approcha du navire et sous les confettis entasc’est alors qu’il vit des trésors en feuillets : une infante en chaussons, l’amour dans la prison, un avion en piqué, des petits plats(a) à
Rio, un aimé (Eme) à Séville, un conseil pour la route : « Es aconsejable no bañarse dos veces en la misma agua… » Plus de doute : il se frotta les mains, emporta son butin. Les post s’envolèrent, un resta bien au chaud sous la couverture lue de sa traduction longue.
Je fus ce post -là, traduction me voilà, car nous ne faisons qu’un, lui et moi, moi et lui, sur l’étagère rose de votre librairie.
Voyez-vous, mes enfants, la morale de cette histoire, si morale il y a, c’est qu’il n’y avait pas un post-roi mais mille post-roi. Chacun avait sa part, chacun son importance : les versions de Brigitte, les jeux de Nathalie, les fiches de Kaki, les billets du dimanche, les thèmes du lundi, les recettes de Blandine, et des jumelles Laure les chants et les danses, Laetitia la plus jeune fermait la marche de son abécédaire. Oui, la troupe était fière et la moisson jolie. C’était en … ne me le demandez pas, je ne veux pas m’en souvenir, c’était hier et c’est aujourd’hui.
5 commentaires:
Merci, Jacqueline, pour cette belle histoire. C'est un enchantement ! Et je trouve que c'est finalement une bonne chose que ce post n'ait été publié qu'hier, après notre dernier rendez-vous tradabordien en H 118. Comme un point d'orgue, une note finale qui a cessé de retentir mais qui résonne encore.
Oui, c'est vrai que c'est un beau texte… et c'est vrai aussi qu'il arrive au bon moment. Ça n'est pas fait exprès. Mais qui parle encore de hasard ?
Merci !
En toute simplicité, vos commentaires m'ont touchée et je vous en remercie. Si on arrive à 1500 d'ici le 7 septembre, j'imaginerai une suite. Jacqueline
Jacqueline, pourquoi « d'ici septembre… » ? Est-ce que, par hasard, après, tu comptes ne plus écrire une ligne pour le blog ? J'espère bien que non… !
Pour info, nous en sommes à 1128 posts… Autant dire qu'il y a un peu de marge avant le 1500ème. D'un autre côté, les bonnes choses se préparent à l'avance. Mais je laisse la bride sur le cou à l'organisatrice des grands événements tradabordiens.
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