dimanche 13 septembre 2009

Un billet de Brigitte

Pour qui sonne le glas

L’heure de la rentrée a sonné…

À l’heure où les ultimes « survivantes » de la promotion Anne Dacier s’apprêtent à faire leurs premiers pas dans le monde de l’édition, - anciennes apprenties à présent néo traductrices brillamment validées, je l’espère … - me voilà, bien malgré moi, obligée de jeter l’éponge et de renoncer à poursuivre ce Master qui me tenait tant à cœur !
En effet, « gratifiée » d’un poste en Lycée à 20 kms de la Corrèze et presque 2 heures quotidiennes de route de mon domicile, 5 niveaux différents de la 2nde à la Terminale en passant par les bac pro et les BEP, 9 groupes classes à gérer avec des activités différentes en classe entière, demi-groupe, soutien …bref, de quoi devenir chèvre et y perdre son latin, ajoutant à cela un emploi du temps ne me permettant plus de me rendre à l’Université de Bordeaux pour y poursuivre le travail entamé l’an dernier !
Ô rage, Ô désespoir ! Quelle cruelle déception !
L’impossibilité de mener ce Master à son terme, malgré un investissement total, me laisse un profond sentiment d’amertume, mêlé d’une frustration certaine : la frustration d’un travail inachevé ou d’une mission non remplie bien malgré moi !
Et pourtant, que le parcours fut difficile et semé d’embûches au cours de cette longue année universitaire ! Sélection sur dossier puis un test d’admission passé avec succès, la rédaction d’une nouvelle, un répertoire ayant nécessité des heures de recherches, un temps énorme consacré aux travaux de traduction – thèmes et versions – et une participation active aux diverses activités ayant permis alimenter régulièrement et généreusement le blog de Tradabordo… Toujours « Travailler plus pour gagner moins » !
Malgré la passion de traduire qui m’anime, le souci du travail bien fait et un acharnement à toute épreuve…, tout comme Laure et Olivier, enseignants également qui m’ont devancée sur le chemin de l’abandon, le « miroir aux alouettes » s’est brisé aussi pour moi ! Que me reste-t-il, en fin de compte, de tout cela ? Rien qui ne soit validé, pas même un stage finalement… et une traduction longue qui prendra sans doute la poussière au fond d’un tiroir, inachevée faute de temps pour la peaufiner…
On aura beau chercher à me consoler en me disant que ce n’est pas un « bout de papier » qui changera les choses et que ce qui compte, c’est le parcours accompli… Certes, le travail a été accompli, en partie du moins, mais sans rien au bout du chemin… qu’une porte close ou une impasse. Ne nous leurrons pas : enseigner est un métier extrêmement prenant pour qui s’efforce de remplir au mieux la « mission » qui lui est confiée. Enseigner et traduire ne sont pas incompatibles mais dans certaines conditions qui ne me sont guère favorables actuellement, il faut bien l’admettre. Pour traduire, il faut du temps et, je le crains, c’est ce qui précisément me fera le plus défaut cette année !
Quoiqu’il en soit, ce qui compte, après tout, c’est que ce Master soit bel et bien né et que le blog Tradabordo existe et reste bien vivant, n’est-ce-pas ?
Mon Master est mort mais vive le Master !
Je reste, bien entendu, très attentive à tout ce qui est publié sur le blog en tant que fidèle abonnée de la première heure et serais très heureuse d’avoir des nouvelles de la Promo Anne Dacier.
Blandine, Jacqueline, Nathalie, Laure L.et Laëtitia, je vous souhaite de belles traductions !
Un clin d’œil à Laure L. et Olivier en ces premiers jours de rentrée !
Merci Caroline.
A bientôt.
Brigitte

4 commentaires:

Tradabordo a dit…

Permettez-moi, à titre personnel, de remercier une fois de plus Brigitte pour son engagement dans le Master… et dans notre petite organisation tradabordienne, pas complètement dans l'institution mais très proche d'elle tout de même. Je la remercie d'avoir toujours travaillé avec beaucoup de sérieux, en vraie amoureuse de la traduction, malgré les nombreuses difficultés qu'il a fallu affronter. Combien de versions et de thèmes au compteur pour cette infatigable traductrice ?
Et son cas donne matière à réflexion.
Toute l'année dernière, j'ai reçu des mails d'étudiants me demandant de les autoriser à s'inscrire et de suivre la formation à distance… ou en travaillant en même temps. À présent, je sais qu'il faut répondre non d'entrée de jeu. Avec Laëtitia, Olivier, Laure G. et Brigitte, nous avons tenté l'aventure, parce que c'était d'excellents dossiers, parce qu'ils avaient réussi le test, etc. et parce que ça valait le coup de se battre pour leur permettre de faire ce que le cadre administratif du Master n'autorise pas à faire. Ce Master pro se fait en un an et avec obligation d'assiduité ; c'est ainsi que le contrat d'habilitation a été signé avec le ministère. Que dire de plus ? Mais, en effet, cela valait la peine de faire une exception, ne serait-ce que pour voir. Comment ne pas comprendre que des gens expérimentés, enseignant l'espagnol depuis des années et se lançant dans ce type de formation sont les étudiants idéaux ? Mais voilà… Force est de constater, un an plus tard, que Jean Mondot, le responsable administratif du Master avait raison quand il tentait de me dissuader d'accepter les étudiants-enseignants… Non seulement c'est trop difficile d'assumer les deux, mais cela laisse une bien triste et bien compréhensible amertume chez les apprentis. Je la comprends, la réaction actuelle de Brigitte… et je ne peux rien y faire. Qu'elle sache, même si c'est une piètre consolation, que sa place dans Tradabordo ne sera prise par personne… Il ne tient qu'à toi, chère Tradabordienne de choc, de l'occuper autant que tu le souhaiteras.
Amicalement,

Caroline

Brigitte a dit…

Merci Caroline !
Tu sais bien que Tradabordo est devenu "une petite part de moi-même" et il va de soi que j'y suis toujours présente et le resterai avec plaisir quoiqu'il advienne !

Laëtitia a dit…

Chère Brigitte,
après un tel investissement et un tel travail, j'imagine ta déception. Mais je suis sûre que cela ne t'empêchera pas de faire une belle carrière en tant que traductrice. Je comprends néanmoins ta frustration.

Pour ma part, j'ai dû refuser un poste à Bergerac pour incompatibilité avec le master. Je me retrouve à Pauillac pour un remplacement jusque fin décembre. Après ça, advienne que pourra. Sans doute quelques mois de chômage profitable au master.

Je te souhaite bon courage pour cette année scolaire chargée. A très bientôt sur Tradabordo.

Brigitte a dit…

Merci Laëtitia !
Comme tu le vois, je n'ai personnellement pas eu d'autre choix... Je ne reviendrai pas sur mes conditions de travail actuelles déjà évoquées, mais je crois qu'en tant qu'enseignante, tu sais de quoi je parle et ce que représente ce double investissement...
Que de temps, d'énergie etc... dépensés pour rien ! Tout ça, pour ça...comme on dit...
Ma déception est, comme tu t'en doutes, bien au-delà de tout ce qu'on peut imaginer ...
Je serais tentée de dire que la chance ne sourit pas toujours aux audacieux et que, finalement, le système est ainsi fait qu'il favorise les étudiants "à vie", les retraités, les chômeurs, les femmes au foyer... qui sont sur place et qui ont le grand privilège de ne faire que ça, sans forcément être passionnés par ce qu'ils font...
Quelle injustice flagrante, n'est-ce pas ?
En tout cas, merci pour ton petit mot sympa.
Bon courage à toi !