« La pluie ruissèle sur les carreaux, les murs de la salle voutée sont boursoufflés par l’humidité. On grelote dans cet ancien relai de poste vieux de deux- cents ans. Mais le ragout qui mijote a l’air fameux : cuisseau de cerf aux ognons et giroles. « Un petit verre de ponch, pour se réchauffer ? propose avec bonhommie le patron. Le sucre est maintenant dissout. « La question plonge l’homme dans des abimes de réflexion. Il mangeote une croute de pain. « Plait-il ? » « Quelle buche ce Valentin, grommèle la patronne, qui s’affaire à la recherche du tirebouchon qu’elle croyait avoir dument rangé dans son fourretout. Il respire l’imbécilité. Et toujours mis comme un vanupied ! » Valentin boit goulument le cordial, trop douçâtre à son gout. Le patron époussète la table. « Viens t’asseoir, Valentin. Comment vont tes filles ? – Je les ai laissé partir à la ville. » Au dehors, le chien, enchainé, se morfond. Dans la bassecour, les poules caquètent. Le vieux coq, qui a perdu toute sa combattivité, est perché sur un charriot sur lequel s’amoncèle, pêlemêle, tout un mélimélo d’abat-jours cabossés. Mais voilà que la pluie a cessé et que dans son potager, comme tous les après-midis, le maraicher travaille d’arrachepied : il nivèle ses platebandes et repique en sifflotant des plants de cèleri, à contrecourant de toutes les modes, c’est sa nouvelle tocade. Sa fillette, toute frisotée, sautille à clochepied à ses côtés et de sa voix aigüe chantonne. Contigüe au potager, une pièce d’eau accueille des nénufars à la corole généreuse. Chaque soir, à la fraiche, une hase et ses levreaux s’y aventurent tandis que les chauvesouris entament leur ballet sous les rayons de la lune qui étincèle. »
Vous levez des sourcils perplexes ? Vous êtes sur la bonne voie. Vous sursautez à chaque ligne ? De mieux en mieux. Vous vous demandez comment j’ai pu arriver en M2 ? Ça chauffe ! Vous êtes inquiets pour ma traduction longue ? Ça brûle…
Avant que de douleur et d’amour pour notre mère-langue, vous ne vous jetiez au feu, je vous arrête, c’est UN JEU. Pour jouer, il faut trouver 57 erreurs. Autant vous dire qu’à la première lecture, rapide, je n’en ai trouvé que 37 ; vexée comme un pou, je fais une deuxième lecture, il en manque encore ; un mot me résiste et me résistera ; tandis que j’écris ces lignes, le correcteur informatique ne m’a souligné que… 40 erreurs ! Il faut donc s’en méfier et se fier à nos dictionnaires et à notre mémoire.
Je vous communiquerai l'ensemble des réponses 48 h après la publication de ce post. Bon courage !
Vous levez des sourcils perplexes ? Vous êtes sur la bonne voie. Vous sursautez à chaque ligne ? De mieux en mieux. Vous vous demandez comment j’ai pu arriver en M2 ? Ça chauffe ! Vous êtes inquiets pour ma traduction longue ? Ça brûle…
Avant que de douleur et d’amour pour notre mère-langue, vous ne vous jetiez au feu, je vous arrête, c’est UN JEU. Pour jouer, il faut trouver 57 erreurs. Autant vous dire qu’à la première lecture, rapide, je n’en ai trouvé que 37 ; vexée comme un pou, je fais une deuxième lecture, il en manque encore ; un mot me résiste et me résistera ; tandis que j’écris ces lignes, le correcteur informatique ne m’a souligné que… 40 erreurs ! Il faut donc s’en méfier et se fier à nos dictionnaires et à notre mémoire.
Je vous communiquerai l'ensemble des réponses 48 h après la publication de ce post. Bon courage !
4 commentaires:
Chère Jacqueline,
Je n'ai pas pu résister au bonheur de traquer la faute dans ses moindres recoins... et j'arrive à un total de 53 ! Zut, alors, il m'en manque encore 4 ! Il me tarde de savoir lesquelles ...
Merci de nous soumettre ce petit test, à l'heure où il est question d'une énième réforme de la langue française.
Voici les fautes que j'ai pu relever :
ruissèle = ruisselle
les carreaux, les murs = les carreaux ; les murs
voutée = voûtée
boursoufflés = boursouflés
grelote = grelotte
relai = relais
deux-cents = deux cents
ragout = ragoût
cuisseau = cuissot
ognons = oignons
giroles = girolles
ponch = punch
bonhommie = bonhomie
dissout = dissous
remplacer « par »
abimes = abîmes
croute = croûte
plait = plaît
buche = bûche
grommèle = grommelle
dument = dûment
fourretout = fourre-tout
imbécilité = imbécillité
vanupied = va-nu-pieds
goulument = goulûment
douçatre = douceâtre
gout = goût
époussète = époussette
enchainé = enchaîné
bassecour = basse-cour
caquètent = caquettent
combattivité = combativité
charriot = chariot
amoncèle = amoncelle
pêlemêle = pêle-mêle
mélimélo = méli-mélo
abat-jours = abat-jour
après-midis = après-midi
maraicher = maraîcher
d'arrachepied = d'arrache-pied
nivèle = nivelle
platebandes = plates-bandes
cèleri = céleri
contrecourant = contre-courant
tocade = toquade
clochepied = cloche-pied
aigüe = aiguë
contigüe = contiguë
nénufars = nénuphars
corole = corolle
fraiche = fraîche
chauvesouris = chauves-souris
étincèle = étincelle
On se pique au jeu! :
"avec bonhomie"
"je les ai laissées partir"
"ses levrauts"
"frisottée"
Merci aux deux joueurs (joueuses ?) ; ta remarque de syntaxe, chère Nathalie, n'est pas comptabilisée, mais elle est judicieuse ; en revanche, il fallait repérer : mangeotte, tire-bouchon, asseoir. Un dernier test dimanche?
J'ai omis de préciser que ce test figure en p 50 du magazine "Le point" du 27 août 2009 ; il illustre un excellent article intitulé "La grande injustice de l'orthographe"avec un dessin adorable légendé : "Le correcteur d'orthographe manuel"!
Enregistrer un commentaire