Le stage se poursuit et déjà les journées s’accélèrent, nous sommes dans le bain. Cette semaine, nous avons eu à lire trois manuscrits à la vitesse grand V pour donner notre avis de stagiaire. Laura lit plus vite que son ombre, il a fallu mettre le turbo. Les manuscrits n’étaient pas mauvais, mais ils ne correspondaient pas à la ligne éditoriale du Bord de l’eau. Il semblerait que les auteurs ne prennent pas la peine de se renseigner sur les maisons d’éditions auxquelles ils envoient leur manuscrit. Cela agace évidemment l’éditeur, car il perd du temps mais aussi parce qu’il ne se sent pas pris en considération. L’édition est un métier de goût et de convictions où la personnalité est donc mise en avant. L’éditeur, Jean-Luc Veyssy n’a d’ailleurs pas manqué de faire le parallèle avec la candidature pour un stage. Selon lui, il est triste de constater que, comme la plupart des auteurs, les étudiants envoient des lettres types à toutes les maisons d’éditions sans prendre la peine de s’intéresser à ce qu’elles font. Je me suis alors dit que j’avais déjà entendu ça quelque part et qu’heureusement, j’avais bien suivi ce conseil. Á l’heure de recruter des stagiaires, Jean-Luc Veyssy dit se concentrer sur la lettre de motivation et ne parcourir qu’à peine le CV. Une fois le choix fait, l’entretien est primordial. C’est le moment où il faut montrer qu’effectivement on a au moins jeté un œil dans le catalogue des publications, que le travail de la maison d’éditions nous importe et que l’on ne considère pas le stage comme une simple formalité sous les traits d’une signature de convention. Petits conseils d’un éditeur qui devraient être mis à profit par les prochains apprentis...
Nous avons également eu à corriger : Dans les griffes de la Hammer de Nicolas Stanzick – un ouvrage sur la société de production de films fantastiques et d’horreur britannique fondée en 1934 qui a notamment produit les Draculas et Frankenstein. Le livre avait été publié chez un autre éditeur en 2008, mais, à l’époque, il avait subi de nombreuses critiques non sur le fond mais sur la forme. En effet, la correction du manuscrit avait été négligée et il restait beaucoup trop de fautes ce qui desservait le contenu du livre, selon les commentaires laissés par les acheteurs du site Amazon. Le manuscrit a donc été récupéré par Le Bord de l’Eau qui a mis un point d’honneur à traquer la moindre erreur qu’elle soit typographique ou orthographique. Lorsque nous avons eu l’épreuve entre les mains, elle en était déjà à sa troisième correction, et nous avons malgré tout trouvé des fautes. Comme quoi, s’il est plus facile de voir les fautes des autres, on n’est pas à l’abri d’en laisser passer. Le responsable PAO a rentré lui-même les corrections et a relu une dernière fois, puis a retouché la mise en page et a envoyé le fichier à l’auteur qui n’en finissait plus de vouloir recorriger des corrections. Il s’est ensuite occupé de la couverture, de choisir le type de papier et de faire la mise en page des nombreuses photos du livre pour finalement l’envoyer à l’impression. Un travail de longue haleine ; le résultat final sera expédié d’ici quelques semaines.
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