mercredi 2 mars 2011

Entretien avec Sandra Pizzo (correctrice), réalisé par Stéphanie Maze

Je remercie Sandra Pizzo d'avoir gentiment accepté de répondre à mes questions.

1) Quel est votre parcours ? Pourquoi avoir choisi cette profession ?
Je suis arrivée à la correction plus par accident que par vocation ! En 2003-2004, j'ai suivi la formation "Edition" de l'EMI-CFD, à Paris. J'ai eu de la chance puisque, à l'issue de mon stage pratique, j'ai pu commencer à travailler dans de petites maisons d'édition. Dans ce genre de structure, bien sûr, on fait un peu de tout, y compris de la correction... Quand j'ai commencé à envisager un départ au fin fond de la province, j'ai cherché quelle activité éditoriale je pourrais faire à distance... Je me suis donc mise à mon compte comme correctrice, et aussi un peu maquettiste, en avril 2006.

2) Sur quels genres de documents travaillez-vous ? Avez-vous une préférence ?
Je travaille sur toutes sortes de documents : fiction, essais, jeunesse, pratique... Tout m'intéresse, mais j'avoue ne pas raffoler de la littérature : la susceptibilité d'auteur est plus importante que pour un ouvrage technique - et pourtant, je n'ai encore jamais travaillé sur un potentiel prix Goncourt.

3) Concernant le travail pour une maison d'édition, avez-vous des contacts avec les auteurs ?
Je suis très rarement en contact avec les auteurs. A vrai dire, je crois que cela m'arrange : il m'est arrivé d'avoir à justifier, par l'intermédiaire de l'éditeur, telle ou telle correction pourtant non négociable - car il y en a, bien sûr -, et cela peut vite devenir agaçant.

4) Dans le cas du "rewriting", les rapports avec l'auteur se compliquent-ils ?
Tout dépend... D'abord, il y a les auteurs qui écrivent bien : avec eux, pas de problème, mais je dois dire qu'ils ne constituent pas la majorité. Ensuite, il y a ceux dont le texte gagnerait à être amélioré, et qui attendent du correcteur - l'un de leurs premiers lecteurs, en fait - un retour constructif : le travail est alors vraiment sympathique et enrichissant. Enfin, il y a ceux qui sont persuadés de savoir écrire, mais qui, bon...

5) Quelles sont les erreurs les plus fréquentes que vous avez à corriger ?
Les erreurs les plus fréquentes, les plus systématiques ? Des fautes de typographie, sans aucun doute : tout le monde néglige la typographie ! Puis, bien sûr, les fautes d'orthographe, de grammaire, de conjugaison. Ceci dit, il faut aussi vérifier les dates, les noms propres, etc. : on a souvent des surprises.

6) Quels sont généralement les délais pour les relectures-corrections ?
Les délais sont souvent de plus en plus courts ! Autrefois (disons à mes débuts), j'avais le temps de faire une préparation de copie sur papier : en intégrant mes corrections au fichier, je retrouvais toujours quelques trucs... Aujourd'hui, je travaille directement sur ordinateur. Surtout, bien souvent, je n'ai plus le temps de réfléchir au texte de manière globale, de revenir en arrière, de vérifier la cohérence générale. Parfois, j'ai même un peu l'impression de travailler sur une chaîne de montage à l'usine !

7-8) Corrigez-vous des traductions ?
Il m'est arrivé de corriger des traductions issues de l'anglais. Mais comme il ne s'agissait pas de littérature, j'avais une certaine latitude pour repasser derrière le traducteur, qui lui-même n'avait pas une grande susceptibilité d'auteur sur ces livres-là.

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