À faire en 2h30, sans dictionnaire
UNA VISITA INESPERADA
HABÍAMOS SALIDO a ganar; podíamos hacerlo. La, valga la inmodestia, táctica por mí concebida, el duro entrenamiento a que había sometido a los muchachos, la ilusión que con amenazas les había inculcado eran otros tantos elementos a nuestro favor. Todo iba bien; estábamos a punto de marcar; el enemigo se derrumbaba. Era una hermosa mañana de abril, hacía sol y advertí de refilón que las moreras que bordeaban el campo aparecían cubiertas de una pelusa amarillenta y aromática, indicio de primavera. Y a partir de ahí todo empezó a ir mal: el cielo se nubló sin previo aviso y Carrascosa, el de la sala trece, a quien había en¬comendado una defensa firme y, de proceder, contundente, se arrojó al suelo y se puso a gritar que no quería ver sus manos tintas de sangre humana, cosa que nadie le había pedido, y que su madre, desde el cielo, le estaba reprochando su agresividad, no por inculcada menos culposa. Por fortuna doblaba yo mis funciones de delantero con las de árbitro y conseguí, no sin protestas, anular el gol que acababan de meternos. Pero sabía que una vez iniciado el deterioro ya nadie lo pararía y que nuestra suerte deportiva, por así decir, pendía de un hilo. Cuando vi que Toñito se empe¬ñaba en dar cabezazos al travesaño de la portería rival ciscándose en los pases largos y, para qué negarlo, precisos, que yo le lanzaba desde medio campo, comprendí que no había nada que hacer, que tampoco aquel año seríamos campeones. Por eso no me importó que el doctor Chulferga, si tal era su nombre, pues nunca lo había visto escrito y soy duro de oído, me hiciera señas de que abandonara el terreno de juego y me reuniera con él allende la línea de demarcación para no sé qué decirme. El doctor Chulferga era joven, bajito y cuadrado de cuerpo y se tocaba con una barba tan espesa como el cristal de sus gafas color de cara¬melo. Hacía poco que había llegado de Sudamérica y ya nadie le quería bien. Le saludé con una deferencia conducente a disimular mi turbación.
—El doctor Sugrañes —dijo— quiere verte.Y respondí yo para hacer la pelota :
—Será un placer —añadiendo acto seguido en vista de que la precedente aseveración no le arrancaba una sonrisa—, si bien es verdad que el ejercicio tonifica nuestro alterado sistema.
El doctor se limitó a dar media vuelta y a caminar a grandes zancadas, comprobando de vez en cuando que yo le seguía. Desde lo del artículo, el doctor se había vuelto desconfiado. Lo del artículo era que había él escrito uno titulado «Desdoblamiento de personalidad, delirio lúbrico y retención de orina», que abusando de su desorientación de recién llegado, dio a la luz Fuerza Nueva con el título «Bosquejo de la personalidad monárquica» y con la firma del doctor, lo que le sentó mal. A media terapia daba en exclamar con amargura:
—En este país de miércoles hasta los locos son fashittas.Lo decía así, y no como nosotros, que pronunciamos todas las letras conforme van viniendo. Por todo lo cual, según iba relatando, obedecí sus órdenes sin replicar, aunque me habría gustado haber podido pedir permiso para ducharme y cambiarme de ropa, ya que había sudado bastante y soy propenso a oler mal, especialmente cuando me hallo en recintos cerrados. Pero no dije nada.
Eduardo Mendoza, El misterio de la cripta embrujada
***
La traduction « officielle », par Anabel Herbout et Edgardo Cozarinsky, Le Mystère de la Crypte Ensorcelée pour les Éditions du SEUIL, « POINTS », n° P459, 1982 :
Nous étions partis pour gagner, nous pouvions y arriver. La tactique conçue par moi – qu’on me passe l’immodestie ! - le dur entraînement auquel j’avais soumis les garçons, le cran qu’à force de menaces je leur avais inculqué : autant d’éléments en notre faveur. Tout allait bien ; nous étions sur le point de marquer un but ; l’ennemi s’effondrait. C’était une belle matinée d’avril ensoleillée et je notai en douce que les mûriers bordant le terrain semblaient couverts d’un aromatique duvet jaunâtre, indice de printemps. A partir de là, tout commença à aller mal : le ciel se couvrit sans avis préalable et Carrascosa, le type de la salle 213, que j’avais chargé d’assurer une défense musclée à technique contondante, se jeta sur le sol en criant qu’il ne voulait pas voir ses mains tachées de sang humain – ce que personne ne lui avait demandé –et que, du ciel, sa mère lui reprochait son agressivité, pas moins coupable pour avoir été inculquée. Par bonheur, mes fonctions d’avant se doublant de celles d’arbitre, je réussis, non sans déclencher les protestations, à annuler le but qu’ils venaient de nous asséner. Mais je savais qu’une fois la détérioration entamée, personne ne l’arrêterait plus et que notre avenir sportif pendait, pour ainsi dire, à un fil. Quand je vis que Tonito se mettait à donner des coups de tête dans le poteau des buts ennemis, laissant filer les passes longues et, pourquoi le nier, précises que je lui lançais du milieu du terrain, je compris qu’il n’y avait plus rien à faire, que nous ne serions pas champions encore cette année-là. Ca ne me gêna donc pas outre mesure que le docteur Chulferga, si tel est bien son nom, car je ne l’avais jamais vu écrit et je suis un peu dur de la feuille, me fasse signe d’abandonner la partie et de le rejoindre au-delà de la ligne de réparation ; il voulait me dire je ne sais quoi. Le docteur Chulferga était jeune, bas sur pattes, carré de corps, et se payait une barbe aussi épaisse que le verre de ses lunettes couleur caramel. Il était arrivé depuis peu d’Amérique du Sud, et déjà personne ne l’aimait. Je le saluai avec ce qu’il fallait de déférence pour dissimuler mon trouble.
- Le docteur Sugranes veut te voir, me dit-il.
Et moi, de lui renvoyer la balle :
- Ce sera un plaisir.
Cette affirmation ne lui arrachant pas même un sourire, j’ajoutai tout de go :
« S’il est bien vrai que l’exercice tonifie notre système aliéné…
Le docteur se contenta de faire demi-tour et s’éloigna à grandes enjambées, en vérifiant de temps à autre que je le suivais. Depuis l’histoire de son article dans le journal, il était devenu méfiant : il avait écrit un texte intitulé « Dédoublement de la personnalité, délire lubrique et rétention d’urine » ; abusant de sa naïveté de nouveau venu, Fuerza Nueva fit voir le jour à l’article sous le titre « Ebauche de la personnalité monarchique », avec la signature du docteur qui le prit très mal. Il lui arrivait de s’exclamer amèrement, en pleine thérapie :
Dans ce pays de merde, même les fous sont fashits.
Il s’exprimait ainsi et pas comme nous, qui épelons les lettres au fur et à mesure qu’elles se présentent.
Pour l’ensemble des raisons que j’ai exposées, j’obéis à ses ordres sans répliquer. J’aurais pourtant aimé demander la permission de me doucher et de changer de vêtements : j’avais transpiré et j’ai quelque propension à sentir mauvais, spécialement quand je séjourne dans des lieux clos. Mais je me tus.
Nous étions partis pour gagner, nous pouvions y arriver. La tactique conçue par moi – qu’on me passe l’immodestie ! - le dur entraînement auquel j’avais soumis les garçons, le cran qu’à force de menaces je leur avais inculqué : autant d’éléments en notre faveur. Tout allait bien ; nous étions sur le point de marquer un but ; l’ennemi s’effondrait. C’était une belle matinée d’avril ensoleillée et je notai en douce que les mûriers bordant le terrain semblaient couverts d’un aromatique duvet jaunâtre, indice de printemps. A partir de là, tout commença à aller mal : le ciel se couvrit sans avis préalable et Carrascosa, le type de la salle 213, que j’avais chargé d’assurer une défense musclée à technique contondante, se jeta sur le sol en criant qu’il ne voulait pas voir ses mains tachées de sang humain – ce que personne ne lui avait demandé –et que, du ciel, sa mère lui reprochait son agressivité, pas moins coupable pour avoir été inculquée. Par bonheur, mes fonctions d’avant se doublant de celles d’arbitre, je réussis, non sans déclencher les protestations, à annuler le but qu’ils venaient de nous asséner. Mais je savais qu’une fois la détérioration entamée, personne ne l’arrêterait plus et que notre avenir sportif pendait, pour ainsi dire, à un fil. Quand je vis que Tonito se mettait à donner des coups de tête dans le poteau des buts ennemis, laissant filer les passes longues et, pourquoi le nier, précises que je lui lançais du milieu du terrain, je compris qu’il n’y avait plus rien à faire, que nous ne serions pas champions encore cette année-là. Ca ne me gêna donc pas outre mesure que le docteur Chulferga, si tel est bien son nom, car je ne l’avais jamais vu écrit et je suis un peu dur de la feuille, me fasse signe d’abandonner la partie et de le rejoindre au-delà de la ligne de réparation ; il voulait me dire je ne sais quoi. Le docteur Chulferga était jeune, bas sur pattes, carré de corps, et se payait une barbe aussi épaisse que le verre de ses lunettes couleur caramel. Il était arrivé depuis peu d’Amérique du Sud, et déjà personne ne l’aimait. Je le saluai avec ce qu’il fallait de déférence pour dissimuler mon trouble.
- Le docteur Sugranes veut te voir, me dit-il.
Et moi, de lui renvoyer la balle :
- Ce sera un plaisir.
Cette affirmation ne lui arrachant pas même un sourire, j’ajoutai tout de go :
« S’il est bien vrai que l’exercice tonifie notre système aliéné…
Le docteur se contenta de faire demi-tour et s’éloigna à grandes enjambées, en vérifiant de temps à autre que je le suivais. Depuis l’histoire de son article dans le journal, il était devenu méfiant : il avait écrit un texte intitulé « Dédoublement de la personnalité, délire lubrique et rétention d’urine » ; abusant de sa naïveté de nouveau venu, Fuerza Nueva fit voir le jour à l’article sous le titre « Ebauche de la personnalité monarchique », avec la signature du docteur qui le prit très mal. Il lui arrivait de s’exclamer amèrement, en pleine thérapie :
Dans ce pays de merde, même les fous sont fashits.
Il s’exprimait ainsi et pas comme nous, qui épelons les lettres au fur et à mesure qu’elles se présentent.
Pour l’ensemble des raisons que j’ai exposées, j’obéis à ses ordres sans répliquer. J’aurais pourtant aimé demander la permission de me doucher et de changer de vêtements : j’avais transpiré et j’ai quelque propension à sentir mauvais, spécialement quand je séjourne dans des lieux clos. Mais je me tus.
***
Brigitte nous propose sa traduction :
Nous étions venus pour gagner et nous pouvions le faire. La tactique conçue par mes soins – au diable le manque de modestie –, le rude entraînement que j’avais infligé aux gars, l’espoir que je leur avais donné à coups de menaces, étaient autant d’éléments en notre faveur. Tout allait bien ; nous étions sur le point de marquer ; l’ennemi s’effondrait.
C’était une belle matinée d’avril, il faisait soleil et je remarquai au passage que les mûriers en bordure du terrain étaient couverts d’une fine poussière jaunâtre et odorante, signe de printemps.
Et à partir de là, tout commença à aller mal : le ciel se couvrit sans préavis et Carrascosa, le gars de la salle treize, à qui j’avais recommandé une défense solide et, dans les actes , percutante, se jeta par terre et se mit à hurler qu’il ne voulait pas voir ses mains maculées de sang humain – ce que personne ne lui avait d’ailleurs demandé - et que sa pauvre mère, du haut du ciel, lui reprochait son agressivité qui, quoique restée impunie n’en était pas moins coupable.
Heureusement, j’avais la double fonction d’avant et d’arbitre et je réussis, non sans protestations, à annuler le but qu’ils venaient de marquer contre nous. Mais je savais qu’une fois commencée la débâcle, plus rien ne l’arrêterait, et que notre avenir sportif, pour dire les choses comme elles sont, ne tenait qu’à un fil.
Quand je vis que Toñito s’acharnait à faire des têtes dans la barre transversale du but rival, merdait dans les passes longues et – pourquoi le nier - précises, que je lui faisais depuis le milieu du terrain, je compris alors que c’était peine perdue, que cette année non plus nous ne gagnerions pas le championnat.
Et quand le docteur Chulferga - si tel était bien son nom, car je ne l’avais jamais vu écrit et je suis un peu dur d’oreille - me fit des signes pour que je quitte le terrain et que je le rejoigne au-delà de la ligne de démarcation pour me dire je ne sais quoi, je n’en eus rien à faire.
Le docteur Chulferga était jeune, petit et baraqué et il avait avec une barbe aussi épaisse que les verres de ses lunettes couleur caramel.
Il était arrivé d’Amérique du Sud depuis peu et déjà personne ne l’aimait beaucoup. Je le saluai avec une déférence visant à masquer mon trouble.
- Le docteur Sugrañes – dit-il - veut te voir.
Et moi je répondis pour faire le lèche-bottes :
- Ce sera avec plaisir – en ajoutant sur le champ, voyant que la précédente assertion ne lui arrachait pas un sourire -, s’il est vrai que l’exercice tonifie notre système altéré.
- Le docteur se contenta de faire demi-tour et de marcher à grandes enjambées, en vérifiant de temps à autre que je le suivais bien.
Depuis l’histoire de l’article, le docteur était devenu méfiant. L’histoire de l’article était la suivante : il avait écrit un article intitulé – « Dédoublement de la personnalité, délire lubrique et rétention d’urine » - et Fuerza Nueva, profitant du fait que le nouveau venu était déboussolé, avait publié l’article sous le titre « Esquisse de la personnalité monarchique » - et avec la signature du docteur, ce qui ne lui avait guère réussi. En pleine thérapie, il lui prenait de s’exclamer avec amertume :
- Dans ce pays de mercredis même les fous sont fashittes.
Il le disait comme ça, et pas comme nous qui prononçons toutes les lettres au fur et à mesure qu’elles viennent. Pour toutes ces raisons, comme je le disais, j’obéis à ses ordres sans répliquer ; j’aurais pourtant aimé pouvoir demander l’autorisation de me doucher et de me changer, car j’avais pas mal transpiré et j’ai tendance à sentir mauvais, en particulier dans les endroits fermés. Mais je ne dis rien.
Nous étions venus pour gagner et nous pouvions le faire. La tactique conçue par mes soins – au diable le manque de modestie –, le rude entraînement que j’avais infligé aux gars, l’espoir que je leur avais donné à coups de menaces, étaient autant d’éléments en notre faveur. Tout allait bien ; nous étions sur le point de marquer ; l’ennemi s’effondrait.
C’était une belle matinée d’avril, il faisait soleil et je remarquai au passage que les mûriers en bordure du terrain étaient couverts d’une fine poussière jaunâtre et odorante, signe de printemps.
Et à partir de là, tout commença à aller mal : le ciel se couvrit sans préavis et Carrascosa, le gars de la salle treize, à qui j’avais recommandé une défense solide et, dans les actes , percutante, se jeta par terre et se mit à hurler qu’il ne voulait pas voir ses mains maculées de sang humain – ce que personne ne lui avait d’ailleurs demandé - et que sa pauvre mère, du haut du ciel, lui reprochait son agressivité qui, quoique restée impunie n’en était pas moins coupable.
Heureusement, j’avais la double fonction d’avant et d’arbitre et je réussis, non sans protestations, à annuler le but qu’ils venaient de marquer contre nous. Mais je savais qu’une fois commencée la débâcle, plus rien ne l’arrêterait, et que notre avenir sportif, pour dire les choses comme elles sont, ne tenait qu’à un fil.
Quand je vis que Toñito s’acharnait à faire des têtes dans la barre transversale du but rival, merdait dans les passes longues et – pourquoi le nier - précises, que je lui faisais depuis le milieu du terrain, je compris alors que c’était peine perdue, que cette année non plus nous ne gagnerions pas le championnat.
Et quand le docteur Chulferga - si tel était bien son nom, car je ne l’avais jamais vu écrit et je suis un peu dur d’oreille - me fit des signes pour que je quitte le terrain et que je le rejoigne au-delà de la ligne de démarcation pour me dire je ne sais quoi, je n’en eus rien à faire.
Le docteur Chulferga était jeune, petit et baraqué et il avait avec une barbe aussi épaisse que les verres de ses lunettes couleur caramel.
Il était arrivé d’Amérique du Sud depuis peu et déjà personne ne l’aimait beaucoup. Je le saluai avec une déférence visant à masquer mon trouble.
- Le docteur Sugrañes – dit-il - veut te voir.
Et moi je répondis pour faire le lèche-bottes :
- Ce sera avec plaisir – en ajoutant sur le champ, voyant que la précédente assertion ne lui arrachait pas un sourire -, s’il est vrai que l’exercice tonifie notre système altéré.
- Le docteur se contenta de faire demi-tour et de marcher à grandes enjambées, en vérifiant de temps à autre que je le suivais bien.
Depuis l’histoire de l’article, le docteur était devenu méfiant. L’histoire de l’article était la suivante : il avait écrit un article intitulé – « Dédoublement de la personnalité, délire lubrique et rétention d’urine » - et Fuerza Nueva, profitant du fait que le nouveau venu était déboussolé, avait publié l’article sous le titre « Esquisse de la personnalité monarchique » - et avec la signature du docteur, ce qui ne lui avait guère réussi. En pleine thérapie, il lui prenait de s’exclamer avec amertume :
- Dans ce pays de mercredis même les fous sont fashittes.
Il le disait comme ça, et pas comme nous qui prononçons toutes les lettres au fur et à mesure qu’elles viennent. Pour toutes ces raisons, comme je le disais, j’obéis à ses ordres sans répliquer ; j’aurais pourtant aimé pouvoir demander l’autorisation de me doucher et de me changer, car j’avais pas mal transpiré et j’ai tendance à sentir mauvais, en particulier dans les endroits fermés. Mais je ne dis rien.
***
Vanessa nous propose sa traduction :
— Le docteur Sugranes - dit-il – veut te voir.
Et moi, je répondis en faisant le lèche-bottes :
— Avec plaisir – ajoutant de suite voyant que la précédente affirmation ne lui arrachait pas un sourire – s’il est vrai que l’exercice tonifie notre système altéré.
Le docteur se limita à faire demi-tour et à marcher à grandes enjambées, vérifiant de temps à autre que je le suivais. Depuis l’affaire de l’article, le docteur était devenu méfiant. L’affaire de l’article est que lui, il en avait écrit un intitulé « Dédoublement de personnalité, délire lubrique et rétention d’urine », que quelqu’un, abusant de son dépaysement de nouvel arrivé, transforma en Force Nouvelle sous le titre « Esquisse de la personnalité monarchique », et signé par le docteur, ce qui le contraria. Au milieu de la thérapie, il se mit à s’exclamer avec amertume :
— Dans ce pays de mercredis, même les fous sont fascittes.
Il le disait ainsi, et non pas comme nous, qui prononçons toutes les lettres dans l’ordre qu’elles apparaissent. C’est pourquoi, alors qu’il parlait, j’obéis à ses ordres sans répliquer, bien que j’eusse aimé demander la permission pour me doucher et changer de vêtements, car j’avais pas mal transpiré et que je suis sujet à sentir mauvais, surtout quand je suis dans des lieux clos. Mais je ne dis rien.
Deuxième mouture de Brigitte (après lecture de mes commentaires-corrections) :
Nous étions venus pour gagner et nous pouvions y arriver. La - au diable l’immodestie - tactique conçue par mes soins, le rude entraînement auquel j’avais soumis mes gars, l’ambition que je leur avais donnée à coups de menaces, étaient autant d’atouts en notre faveur. Tout allait pour le mieux ; nous étions à deux doigts de marquer ; l’ennemi capitulait.
C’était une belle matinée d’avril, il faisait soleil et je remarquai au passage que les mûriers en bordure du terrain étaient couverts d’une fine poussière jaune et odorante, premiers indices d’un printemps en éveil.
Et c’est là que tout a commencé à se gâter : le ciel se couvrit sans préavis et Carrascosa, le gars de la chambre treize, à qui j’avais recommandé une défense musclée et percutante, se jeta par terre et se mit à brailler qu’il ne voulait pas voir ses mains maculées de sang humain – ce que personne ne lui avait d’ailleurs demandé - et que, depuis le paradis, sa maman lui reprochait son agressivité, pas moins coupable pour avoir été inculquée.
Heureusement, je cumulais mon poste d’avant avec la fonction d’arbitre et je réussis, non sans vives protestations, à annuler le but qu’ils venaient de nous mettre. Mais je savais qu’une fois la débâcle en route, plus rien ne l’arrêterait, et que notre devenir sportif, pour ainsi dire, ne tenait qu’à un fil.
Quand je vis que Toñito s’acharnait à faire des têtes dans la barre transversale du but adverse, râtant les passes longues et – pourquoi le nier - précises, que je lui faisais du centre, je compris alors que c’était fichu, que cette année non plus nous ne gagnerions pas le championnat.
Et quand le docteur Chulferga - si tel était bien son nom, car je ne l’avais jamais vu écrit et je suis un peu dur d’oreille - me fit des signes pour que je quitte le terrain et que je le rejoigne au-delà de la ligne de démarcation pour me dire je ne sais quoi, je n’en eus rien à faire.
Le docteur Chulferga était jeune, petit et baraqué et il avait avec une barbe aussi épaisse que les verres de ses lunettes couleur caramel.
Il était arrivé d’Amérique du Sud depuis peu et déjà personne ne l’aimait beaucoup. Je le saluai avec une déférence visant à masquer mon trouble.
- Le docteur Sugrañes – dit-il - veut te voir.
Et moi je répondis pour faire le lèche-bottes :
- Ce sera avec plaisir – en ajoutant sur le champ, voyant que la précédente assertion ne lui arrachait pas un sourire -, s’il est vrai que l’exercice tonifie notre système altéré.
- Le docteur se contenta de faire demi-tour et de marcher à grandes enjambées, en vérifiant de temps à autre que je le suivais bien.
Depuis l’histoire de l’article, le docteur était devenu méfiant. L’histoire de l’article était la suivante : il avait écrit un article intitulé « Dédoublement de la personnalité, délire lubrique et rétention d’urine » - et Fuerza Nueva, profitant que le nouveau venu était déboussolé, avait publié l’article sous le titre « Esquisse de la personnalité monarchique » - et avec la signature du docteur, ce qui ne lui avait guère réussi. En pleine thérapie, il lui prenait de s’exclamer avec amertume :
- Dans ce pays de mer… même les fous sont fashittes.
Il le disait comme ça, et pas comme nous qui prononçons toutes les lettres au fur et à mesure qu’elles viennent. Pour toutes ces raisons, comme je le disais, j’obéis à ses ordres sans répliquer ; j’aurais pourtant aimé pouvoir demander l’autorisation de me doucher et de me changer, car j’avais pas mal transpiré et j’ai tendance à sentir mauvais, en particulier quand je me trouve dans les endroits fermés. Mais je ne dis rien.
Une visiste inattendue.
Nous étions venus pour gagner; nous pouvions y arriver. La –au diable le manque de modestie- tactique que j'avais conçue, le dur entraînement auquel j'avais soumis les garçons, l'espoir, qu'avec des menaces je leur avais insufflé, étaient autant d'élements en notre faveur. Tout allait bien; nous étions sur le point de marquer; l'ennemi s' écroulait. C'était une splendide matinée d'avril, il faisait soleil et je remarquai au passage que les mûriers en bordure du terrain se couvraient d'un duvet jaunâtre et odorant, signe de l'arrivée du printemps. Et, à partir de ce moment-là, tout commença à aller mal; le ciel se couvrit sans que rien ne l'annonça et Carrascosa, celui de la salle treize, auquel j'avais recommandé une défense ferme et des actions percutantes se jeta au sol et se mit à crier qu'il ne voulait pas voir ses mains tachées de sang humain, ce que personne ne lui demandait, et que sa mère, depuis là-haut, lui reprochait son agressivité, non moins coupable pour avoir été suggérée. Par chance, je cumulais ma fonction d'avant avec celle d'arbitre et je réussis, non sans protestations, à annuler le but qu'ils venaient de nous infliger. Mais je savais qu'une fois la chute commencée, personne ne l'arrêterait plus et que notre avenir sportif, ne tenait pour ainsi dire qu'à un fil. Quand je vis que Toñito s'acharnait à marquer de la tête sur la barre transversale des buts adverses, ratant les longs tirs, précis, pourquoi le nier, que je lui envoyais depuis le milieu du terrain, je compris qu'il n'y avait rien à faire, que cette année non plus nous ne serions pas champions.
Aussi, il m'importa peu que le docteur Chulferga, si tel était son nom, car je ne l'avais jamais vu écrit et je suis dur d'oreille, me fasse signe d'abandonner le terrain de jeu et de le rejoindre au-delà de la ligne de démarcation, pour me dire je ne sais quoi. Le docteur Chulferga était jeune, petit, trapu et arborait une barbe aussi épaisse que le verre des ses lunettes couleur caramel. Il était récemment arrivé d'Amérique du Sud et déjà personne ne l'aimait. Je le saluai avec déférence de façon à dissimuler mon trouble.
Le docteur Sugrañes- dit-il- veut te voir.
Et je répondis pour le flatter :
- Ce sera avec plaisir –ajoutant aussitôt, car la précédente affirmation ne lui arrachait pas un sourire- même s'il est vrai que l'exercice tonifie notre orgnaisme fatigué.
Le docteur se borna à faire demi-tour et à avancer à grandes enjambées, vérifiant de temps en temps si je le suivais bien. Depuis le coup de l'article, le docteur était devenu méfiant. L'histoire , c'était qu'il en avait écrit un, intitulé « Dédoublement de personnalité, délire lubrique et rétention d'urine », que Fuerza Nueva fit paraître, abusant de sa condition de nouvel arrivé quelque peu déboussolé, avec le titre «Esquisse de la personnalité monarchique » et portant la signature du docteur, ce qui le fâcha. Au cours de sa thérapie, il lui arrivait de s'exclamer, avec amertume :
- Dans ce pays de mer..credis, même les fous sont fachiites.
Il le disait ainsi, et non comme nous qui prononçons toutes les lettres telles qu'elles se présentent.
Pour toutes ces raisons, comme je le disais, j'obéis à ses ordres sans répliquer, même si j'aurais aimé pouvoir demander la permission de me doucher et de me changer, car j'avais pas mal transpiré et j'ai tendance à sentir mauvais, en particulier lorsque je me trouve dans des endroits fermés. Mais je ne dis rien.
Une visite inattendue
Nous étions sortis pour gagner ; nous pouvions le faire. L’immodestie, la vague tactique conçue par moi-même, le dur entraînement auquel j’avais soumis les garçons, l’illusion que je leur avais inculquée par des menaces étaient tant d’autres éléments en notre faveur. Tout allait bien ; nous étions sur le point de marquer ; l’ennemi s s’effondrait. C’était une belle matinée d’avril, il y avait du soleil et je remarquai en passant que les mûriers qui bordaient le terrain se voyaient couverts d’une pellicule jaunâtre et aromatique, signe de printemps. Mais à partir de cet instant-là, tout commença à aller mal : le ciel se couvrit sans avertir et Carrascosa, celui de la cour treize, à qui j’avais assigné une défense ferme et d’y parvenir, accablant, se jeta au sol et se mit à crier qu’il ne voulait pas voir ses mains tâchées de sang humain, chose que personne ne lui avait demandée, et que sa mère, depuis le ciel, lui reprochait son agressivité, pas moins coupable pour être inculquée. Par chance, je multipliais mes fonctions d’avant avec celles d’arbitre, et je parvins, non sans protestations, à faire annuler le but qu’ils venaient de nous mettre. Mais je savais, qu’une fois commencée la débâcle, que personne ne l’arrêterait et que notre vaine sportive, pour ainsi dire, ne tenait qu’à un fil. Quand je vis que Tonita s’entêtait à faire des têtes au défenseur du but adverse se blessant dans les longues passes et, pourquoi le nier, précises, que moi je lui faisais du milieu de terrain, je compris qu’il n’y avait rien à faire, que cette année-là nous ne serions encore pas champions. C’est pour cela qu’il ne m’importa pas que le docteur Chulferga, si tel était son nom, car je ne l’avais jamais vu écrit et comme je suis dur d’oreille, me fasse signe d’abandonner le terrain de jeux pour que je m’entretienne avec lui, au-delà de la ligne de démarcation, pour me dire je ne sais quoi. Le docteur Chulferga était jeune, petit et carré d’épaules et il caressait sa barbe aussi épaisse que les verres de ses lunettes couleur caramel. Cela faisait peu de temps qu’il était arrivé d’Amérique du Sud, mais, déjà, personne ne l’appréciait. Je le saluai avec une déférence visant à dissimuler mon gêne.— Le docteur Sugranes - dit-il – veut te voir.
Et moi, je répondis en faisant le lèche-bottes :
— Avec plaisir – ajoutant de suite voyant que la précédente affirmation ne lui arrachait pas un sourire – s’il est vrai que l’exercice tonifie notre système altéré.
Le docteur se limita à faire demi-tour et à marcher à grandes enjambées, vérifiant de temps à autre que je le suivais. Depuis l’affaire de l’article, le docteur était devenu méfiant. L’affaire de l’article est que lui, il en avait écrit un intitulé « Dédoublement de personnalité, délire lubrique et rétention d’urine », que quelqu’un, abusant de son dépaysement de nouvel arrivé, transforma en Force Nouvelle sous le titre « Esquisse de la personnalité monarchique », et signé par le docteur, ce qui le contraria. Au milieu de la thérapie, il se mit à s’exclamer avec amertume :
— Dans ce pays de mercredis, même les fous sont fascittes.
Il le disait ainsi, et non pas comme nous, qui prononçons toutes les lettres dans l’ordre qu’elles apparaissent. C’est pourquoi, alors qu’il parlait, j’obéis à ses ordres sans répliquer, bien que j’eusse aimé demander la permission pour me doucher et changer de vêtements, car j’avais pas mal transpiré et que je suis sujet à sentir mauvais, surtout quand je suis dans des lieux clos. Mais je ne dis rien.
***
Deuxième mouture de Brigitte (après lecture de mes commentaires-corrections) :
Nous étions venus pour gagner et nous pouvions y arriver. La - au diable l’immodestie - tactique conçue par mes soins, le rude entraînement auquel j’avais soumis mes gars, l’ambition que je leur avais donnée à coups de menaces, étaient autant d’atouts en notre faveur. Tout allait pour le mieux ; nous étions à deux doigts de marquer ; l’ennemi capitulait.
C’était une belle matinée d’avril, il faisait soleil et je remarquai au passage que les mûriers en bordure du terrain étaient couverts d’une fine poussière jaune et odorante, premiers indices d’un printemps en éveil.
Et c’est là que tout a commencé à se gâter : le ciel se couvrit sans préavis et Carrascosa, le gars de la chambre treize, à qui j’avais recommandé une défense musclée et percutante, se jeta par terre et se mit à brailler qu’il ne voulait pas voir ses mains maculées de sang humain – ce que personne ne lui avait d’ailleurs demandé - et que, depuis le paradis, sa maman lui reprochait son agressivité, pas moins coupable pour avoir été inculquée.
Heureusement, je cumulais mon poste d’avant avec la fonction d’arbitre et je réussis, non sans vives protestations, à annuler le but qu’ils venaient de nous mettre. Mais je savais qu’une fois la débâcle en route, plus rien ne l’arrêterait, et que notre devenir sportif, pour ainsi dire, ne tenait qu’à un fil.
Quand je vis que Toñito s’acharnait à faire des têtes dans la barre transversale du but adverse, râtant les passes longues et – pourquoi le nier - précises, que je lui faisais du centre, je compris alors que c’était fichu, que cette année non plus nous ne gagnerions pas le championnat.
Et quand le docteur Chulferga - si tel était bien son nom, car je ne l’avais jamais vu écrit et je suis un peu dur d’oreille - me fit des signes pour que je quitte le terrain et que je le rejoigne au-delà de la ligne de démarcation pour me dire je ne sais quoi, je n’en eus rien à faire.
Le docteur Chulferga était jeune, petit et baraqué et il avait avec une barbe aussi épaisse que les verres de ses lunettes couleur caramel.
Il était arrivé d’Amérique du Sud depuis peu et déjà personne ne l’aimait beaucoup. Je le saluai avec une déférence visant à masquer mon trouble.
- Le docteur Sugrañes – dit-il - veut te voir.
Et moi je répondis pour faire le lèche-bottes :
- Ce sera avec plaisir – en ajoutant sur le champ, voyant que la précédente assertion ne lui arrachait pas un sourire -, s’il est vrai que l’exercice tonifie notre système altéré.
- Le docteur se contenta de faire demi-tour et de marcher à grandes enjambées, en vérifiant de temps à autre que je le suivais bien.
Depuis l’histoire de l’article, le docteur était devenu méfiant. L’histoire de l’article était la suivante : il avait écrit un article intitulé « Dédoublement de la personnalité, délire lubrique et rétention d’urine » - et Fuerza Nueva, profitant que le nouveau venu était déboussolé, avait publié l’article sous le titre « Esquisse de la personnalité monarchique » - et avec la signature du docteur, ce qui ne lui avait guère réussi. En pleine thérapie, il lui prenait de s’exclamer avec amertume :
- Dans ce pays de mer… même les fous sont fashittes.
Il le disait comme ça, et pas comme nous qui prononçons toutes les lettres au fur et à mesure qu’elles viennent. Pour toutes ces raisons, comme je le disais, j’obéis à ses ordres sans répliquer ; j’aurais pourtant aimé pouvoir demander l’autorisation de me doucher et de me changer, car j’avais pas mal transpiré et j’ai tendance à sentir mauvais, en particulier quand je me trouve dans les endroits fermés. Mais je ne dis rien.
***
Odile nous propose sa traduction :Une visiste inattendue.
Nous étions venus pour gagner; nous pouvions y arriver. La –au diable le manque de modestie- tactique que j'avais conçue, le dur entraînement auquel j'avais soumis les garçons, l'espoir, qu'avec des menaces je leur avais insufflé, étaient autant d'élements en notre faveur. Tout allait bien; nous étions sur le point de marquer; l'ennemi s' écroulait. C'était une splendide matinée d'avril, il faisait soleil et je remarquai au passage que les mûriers en bordure du terrain se couvraient d'un duvet jaunâtre et odorant, signe de l'arrivée du printemps. Et, à partir de ce moment-là, tout commença à aller mal; le ciel se couvrit sans que rien ne l'annonça et Carrascosa, celui de la salle treize, auquel j'avais recommandé une défense ferme et des actions percutantes se jeta au sol et se mit à crier qu'il ne voulait pas voir ses mains tachées de sang humain, ce que personne ne lui demandait, et que sa mère, depuis là-haut, lui reprochait son agressivité, non moins coupable pour avoir été suggérée. Par chance, je cumulais ma fonction d'avant avec celle d'arbitre et je réussis, non sans protestations, à annuler le but qu'ils venaient de nous infliger. Mais je savais qu'une fois la chute commencée, personne ne l'arrêterait plus et que notre avenir sportif, ne tenait pour ainsi dire qu'à un fil. Quand je vis que Toñito s'acharnait à marquer de la tête sur la barre transversale des buts adverses, ratant les longs tirs, précis, pourquoi le nier, que je lui envoyais depuis le milieu du terrain, je compris qu'il n'y avait rien à faire, que cette année non plus nous ne serions pas champions.
Aussi, il m'importa peu que le docteur Chulferga, si tel était son nom, car je ne l'avais jamais vu écrit et je suis dur d'oreille, me fasse signe d'abandonner le terrain de jeu et de le rejoindre au-delà de la ligne de démarcation, pour me dire je ne sais quoi. Le docteur Chulferga était jeune, petit, trapu et arborait une barbe aussi épaisse que le verre des ses lunettes couleur caramel. Il était récemment arrivé d'Amérique du Sud et déjà personne ne l'aimait. Je le saluai avec déférence de façon à dissimuler mon trouble.
Le docteur Sugrañes- dit-il- veut te voir.
Et je répondis pour le flatter :
- Ce sera avec plaisir –ajoutant aussitôt, car la précédente affirmation ne lui arrachait pas un sourire- même s'il est vrai que l'exercice tonifie notre orgnaisme fatigué.
Le docteur se borna à faire demi-tour et à avancer à grandes enjambées, vérifiant de temps en temps si je le suivais bien. Depuis le coup de l'article, le docteur était devenu méfiant. L'histoire , c'était qu'il en avait écrit un, intitulé « Dédoublement de personnalité, délire lubrique et rétention d'urine », que Fuerza Nueva fit paraître, abusant de sa condition de nouvel arrivé quelque peu déboussolé, avec le titre «Esquisse de la personnalité monarchique » et portant la signature du docteur, ce qui le fâcha. Au cours de sa thérapie, il lui arrivait de s'exclamer, avec amertume :
- Dans ce pays de mer..credis, même les fous sont fachiites.
Il le disait ainsi, et non comme nous qui prononçons toutes les lettres telles qu'elles se présentent.
Pour toutes ces raisons, comme je le disais, j'obéis à ses ordres sans répliquer, même si j'aurais aimé pouvoir demander la permission de me doucher et de me changer, car j'avais pas mal transpiré et j'ai tendance à sentir mauvais, en particulier lorsque je me trouve dans des endroits fermés. Mais je ne dis rien.
1 commentaire:
Caroline pour Brigitte
Je t'ai fait des commentaires-corrections presque jusqu'à la fin… Reprends donc déjà cette partie.
Nous étions venus pour gagner et nous pouvions le faire [c’est juste, mais cela manque un peu d’énergie. Dans ce texte qui, encore une fois, repose sur l’humour, il particulièrement soigner le ton pour éviter la platitude, si étrangère à l’écriture de Mendoza. Il convient de mettre du relief dans tout ça… en l’occurrence en travaillant le rythme]. La tactique conçue par mes soins – au diable le manque de modestie – [surtout pas de modification syntaxique ici. Il commençait sa phrase et ouvre une parenthèse… l’humour vient précisément de la rupture], le rude entraînement [il faudrait reprendre tous les clichés du journalisme sportif et les placer dans cette page… Certes nous tricherions un peu, mais la traduction serait un vrai plaisir. Que dirait-on ici ?] que j’avais infligé aux gars [un entraîneur dirait-il « aux »], l’espoir [beaucoup trop plat et pas assez contextualisé foot] que je leur avais donné à coups de menaces [idem], étaient autant d’éléments [préférer « atout »] en notre faveur. Tout allait bien [travail d’écriture à faire. Ici, la justesse ne suffit pas] ; nous étions sur le point de marquer [idem] ; l’ennemi s’effondrait [des footeux ne le diraient certainement pas comme ça. Ça manque singulièrement d’enthousiasme !].
C’était une belle matinée d’avril, il faisait soleil et je remarquai au passage que les mûriers en bordure du terrain étaient couverts d’une fine poussière jaunâtre et odorante, signe de printemps [si tu remarques bien, ce fragment est contraste avec ce qui précède et ce qui suit. Je pense que tu peux le travailler dans le sens d’une accentuation de la « poésié » pour créer l’effet d’humour recherché. Pour une fois, selon l’expression de Tradabordo, il faut que tu sortes ta harpe].
Et à partir de là, tout commença à aller mal [Il y a évidemment beaucoup mieux] : le ciel se couvrit sans préavis et Carrascosa, le gars de la salle [nous sommes dans un asile d’aliénés ; et donc, il y a plus « précis » que salle pour désigner le lieu qu’il évoque] treize, à qui j’avais recommandé une défense solide et, dans les actes, percutante [pas exactement cela ; à reprendre… en travaillant le lexique], se jeta par terre et se mit à hurler [et mon verbe préféré que tu pourrais mettre ici, ne serait-ce que pour me faire plaisir] qu’il ne voulait pas voir ses mains maculées de sang humain – ce que personne ne lui avait d’ailleurs demandé - et que sa pauvre mère [non, là, il faut vraiment le présenter en petit garçon piquant sa crise], du haut du ciel [un petit garçon le dirait-il ainsi ?], lui reprochait son agressivité qui, quoique restée impunie n’en était pas moins coupable [gros CS].
Heureusement, j’avais la double fonction d’avant et d’arbitre [ça n’est pas exactement ainsi que le formule le texte ] et je réussis, non sans protestations [tu peux lui donner un tantinet plus de relief], à annuler le but qu’ils venaient de marquer contre nous [sans doute n’as-tu jamais mis un pied dans un stade. Ayant pour ma part soutenu le Real Zaragoza pendant un an… je peux te dire qu’il y a un peu plus de pêche dans les expressions que l’on entend dans les gradins]. Mais je savais qu’une fois commencée la débâcle [le ton !!!!], plus rien ne l’arrêterait, et que notre avenir [c’est beaucoup plus emphatique sous sa plume] sportif, pour dire les choses comme elles sont [CS], ne tenait qu’à un fil [si tu adaptais au vocabulaire du foot ?].
Quand je vis que Toñito s’acharnait à faire des têtes dans la barre transversale du but rival [tu peux faire bien plus drôle], merdait [CS] dans les passes longues et – pourquoi le nier - précises, que je lui faisais depuis le milieu du terrain [quel est le terme technique ?], je compris alors que c’était peine perdue [« peine perdue »… peu adapté ici], que cette année non plus nous ne gagnerions pas le championnat.
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