jeudi 22 janvier 2009

Références culturelles, 14 : Granma

En photo : Cuba - Havanna 2005 215 - Fidel´s Granma par HAKANU

Par Laure G.

Granma est le nom du journal cubain, plus exactement, comme le stipule l’en-tête du journal, « el órgano de prensa oficial del Comité Central del Partido Comunista de Cuba ». C’est un quotidien qui existe en version papier mais aussi en version électronique, consultable sur le site www.granma.cubaweb.cu/ sous le nom de Diario Granma, qu’en un clic, les anglophones peuvent lire en anglais ; les points importants, comme les discours de Fidel, y apparaissent traduits en plusieurs langues (réflexion de ma part qui n’est pas sans arrière-pensée… pourquoi ne pas aller y jeter un coup d’œil de temps en temps pour voir si les traductions françaises proposées tiennent la route, ou les commenter, les comparer ?... encore du boulot !!!!!). Une version électronique internationale existe en parallèle (quelle richesse et quelle ouverture sur le monde !) : là, en un clic, c’est le journal électronique en entier qui apparaît en anglais, italien, français, portugais… : cela vaut le coup d’œil, sur www.granma.cu/ nommé Digital Granma Internacional.
Les sections de ce précieux journal sont l’actualité cubaine, l’actualité internationale, l’actualité plus précise de « Nuestra América », ou encore la rubrique sport, tourisme, ou culture. Une rubrique intéressante est « Cuba en el mundo » qui présente les diverses initiatives de l’île dans divers domaines au bénéfice du monde : par exemple, un programme d’alphabétisation par des professeurs cubains mené à Séville. Mais la rubrique qui fait le plus parler d’elle est celle de Fidel Castro « Reflexiones de Fidel », dans laquelle le Líder Máximo (qui d’ailleurs n’est « plus que » « Comandante en Jefe, Presidente del Consejo de Estado de la República de Cuba » comme cela figure en haut de sa colonne !) couche ses idées, de façon plus ou moins véhémente selon les sujets abordés. Son dernier flot d’idées date du 15 décembre 2008 où il impute la « injustificable destrucción del medioambiente » à la « sociedad capitalista ».
Mais avant d’être un journal, Granma est une des 15 provinces cubaines (d’autres connues sont Camaguey, Santiago, Guantanamo). Elle se situe à l’est, aux pieds des montagnes de la Sierra Maestra. Elle est contrastée et riche, ce qui l’a amenée à être classée au Patrimoine Culturel de l’Unesco. Elle est la province considérée comme le berceau de la nationalité cubaine. Ce découpage en provinces date de la Constitution de 1976 : de fait, lorsque Castro et les Barbudos sont arrivés dans l’île pour "détrôner" Batista, la province de Granma n’existait pas ; il n’y avait que 6 provinces, dont celle de Las Villas (nommée dans le film de Soderberh… l’arrivée à Las Villas est une étape clef, qui scelle le triomphe de la révolution de 1959), province qui n’existe plus aujourd’hui.
Mais avant d’être une province, Granma était le nom de l’embarcation dans laquelle sont arrivés de leur terre d’exil, le Mexique, Fidel Castro et ses 82 hommes, le 2 décembre 1956, pour mener leur révolution dont le point de départ fut la Sierra Maestra. Ce yatch avait été acheté au Mexique par les jeunes membres du 26 de Julio (les exilés cubains frères d’armes de Castro, amnistiés après avoir échoué leur assaut à la caserne Moncada de Santiago). Il portait déjà à l’époque son nom d’origine, Granma, abréviation hispanique de l’anglais grand-mother. Ce nom a donc été donné à la province en l’honneur du yatch… c’est une province symbolique puisque y est décédé José Martí… Bien que les Barbudos ne soient pas arrivés à l’est de l’île (mais au sud-ouest), on peut aisément imaginé que c’est une région symbolique et que la Constitution castriste de 1976 a voulu la gratifier d’un nom également symbolique.
Voilà… en espérant que vous avez fait une bonne lecture du présent billet, je vous souhaite une bonne lecture du quotidien Granma !
L. Gentile, ni Comandante en Jefe ni nada, salvo aprendiz de traductora… ¡no está mal !

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