Comment êtes-vous venue à la traduction ?
Presque par hasard. J'aimais (j'aime toujours) le théâtre, j'allais (je vais toujours) au théâtre et je faisais, à l'époque, un doctorat sur le théâtre cubain. Dans le hall d'un théâtre, j'ai rencontré un traducteur à qui j'ai parlé de mon travail. Il m'a proposé d'assister à une réunion de la Maison Antoine Vitez (le Centre International de la Traduction Théâtrale), pour préparer la publication d'un cahier sur le théâtre cubain. C'est donc par le biais de mon activité universitaire que j'ai été mise en contact avec le monde de la traduction. Ce traducteur s'appelait Jean-Jacques Préau.
Ensuite un collègue de l'université de Valence, en Espagne, m'a donné à lire des pièces de Rodrigo García. J'ai aimé, j'ai cassé les pieds à tout le monde avec cet auteur. Puis un festival de théâtre (les Naissances, à Nîmes) a programmé une des ses pièces. Il fallait la traduire. On m'a fait confiance. Par la suite j'ai continué à traduire... et c'est en traduisant qu'on devient traducteur.
Votre première traduction : de quoi s’agissait-il ? Et qu’en pensez-vous aujourd’hui ?
C'était justement cette pièce de Rodrigo García: Vous êtes tous des fils de pute. Je n'ai pas relu ma traduction depuis. De toutes façons, je suis sûre que je ne traduirais pas aujourd'hui comme j'ai traduit il y a dix ans. Non pas que j'aie fait des progrès (j'espère tout de même en avoir fait!), mais parce que je modifie toujours, jusqu'au dernier moment, si on m'en donne l'occasion.
Vous traduisez davantage de théâtre que de fiction. Voyez-vous d’importantes différences entre les deux, en tant que traductrice ?
Pas vraiment, dans le fond. Il faut bien sûr connaître le théâtre pour pouvoir le traduire. Mais finalement, on traduit différemment chaque auteur. Chaque texte porte en lui sa traduction. Il n'y a pas de "recettes" que l'on pourrait appliquer à tous les auteurs à l'intérieur d'un même genre.
Votre meilleur souvenir de traductrice ? Et le moins agréable ?
Le meilleur: il y en a plusieurs. Ce sont des rencontres, notamment avec les auteurs.
Le moins agréable: aucune envie de le raconter.
Quels types de rapports entretenez-vous avec les éditeurs pour lesquels vous travaillez ?
Je travaille avec peu d'éditeurs et la traduction n'est pas mon activité principale, je n'en dépends pas financièrement. J'ai donc la chance de ne travailler qu'avec des éditeurs avec lesquels j'entretiens de bons rapports. Le lien nécessaire: la confiance.
Quels types de rapports entretenez-vous, éventuellement, avec les auteurs sur lesquels vous travaillez ?
Là encore, le lien nécessaire: la confiance. Le reste est anecdoctique.
Pensez-vous que votre nom sur un livre, en tant que traductrice, c’est un moyen de passer à la postérité ?
À la quoi?
Comment voyez-vous aujourd’hui la profession de traducteur ?
Longtemps, on n'a pas prêté assez attention aux traducteurs. On cherchait tel ou tel texte dans la langue qui nous intéressait. Aujourd'hui, le rôle clé du traducteur est mieux reconnu.
Traduire est devenu un vrai métier. Le luxe, c'est de choisir ce que l'on traduit. Ne pas traduire par obligation. C'est mon cas, car je suis avant tout universitaire, je traduis par plaisir. Traduire à plein temps, c'est une autre paire de manches.
Quelle est la place de la littérature dans votre vie ?
J'aime lire. Je ne peux me contenter du réel. J'ai besoin de temps pour lire. J'en manque.
Quelle expérience est pour vous la participation à notre Master 2 Pro de traduction littéraire ? Quelle image ou quelle leçon aimeriez-vous que vos apprentis gardent de vous ?
On m'a demandé de montrer comment je travaille, comment je traduis. J'espère avoir un peu transmis mon plaisir. Cet atelier a été, je crois, avant tout un espace d'échange, au sein duquel je me suis peu sentie "professeur". J'ai simplement partagé mon expérience, en la théorisant parfois, sans chercher à en faire une règle. Je ne veux pas transmettre une image de moi en particulier, mais j'imagine qu'on aura retenu de moi que je n'ai pas de recettes, pas de solutions, pas de règles, pas de certitudes mais des tas de doutes. Je les assume car ce sont eux qui me font avancer. J'ai trouvé, en face de moi, des gens qui doutaient eux aussi. Donc, à mon avis, des traducteurs sur la bonne voie.
Presque par hasard. J'aimais (j'aime toujours) le théâtre, j'allais (je vais toujours) au théâtre et je faisais, à l'époque, un doctorat sur le théâtre cubain. Dans le hall d'un théâtre, j'ai rencontré un traducteur à qui j'ai parlé de mon travail. Il m'a proposé d'assister à une réunion de la Maison Antoine Vitez (le Centre International de la Traduction Théâtrale), pour préparer la publication d'un cahier sur le théâtre cubain. C'est donc par le biais de mon activité universitaire que j'ai été mise en contact avec le monde de la traduction. Ce traducteur s'appelait Jean-Jacques Préau.
Ensuite un collègue de l'université de Valence, en Espagne, m'a donné à lire des pièces de Rodrigo García. J'ai aimé, j'ai cassé les pieds à tout le monde avec cet auteur. Puis un festival de théâtre (les Naissances, à Nîmes) a programmé une des ses pièces. Il fallait la traduire. On m'a fait confiance. Par la suite j'ai continué à traduire... et c'est en traduisant qu'on devient traducteur.
Votre première traduction : de quoi s’agissait-il ? Et qu’en pensez-vous aujourd’hui ?
C'était justement cette pièce de Rodrigo García: Vous êtes tous des fils de pute. Je n'ai pas relu ma traduction depuis. De toutes façons, je suis sûre que je ne traduirais pas aujourd'hui comme j'ai traduit il y a dix ans. Non pas que j'aie fait des progrès (j'espère tout de même en avoir fait!), mais parce que je modifie toujours, jusqu'au dernier moment, si on m'en donne l'occasion.
Vous traduisez davantage de théâtre que de fiction. Voyez-vous d’importantes différences entre les deux, en tant que traductrice ?
Pas vraiment, dans le fond. Il faut bien sûr connaître le théâtre pour pouvoir le traduire. Mais finalement, on traduit différemment chaque auteur. Chaque texte porte en lui sa traduction. Il n'y a pas de "recettes" que l'on pourrait appliquer à tous les auteurs à l'intérieur d'un même genre.
Votre meilleur souvenir de traductrice ? Et le moins agréable ?
Le meilleur: il y en a plusieurs. Ce sont des rencontres, notamment avec les auteurs.
Le moins agréable: aucune envie de le raconter.
Quels types de rapports entretenez-vous avec les éditeurs pour lesquels vous travaillez ?
Je travaille avec peu d'éditeurs et la traduction n'est pas mon activité principale, je n'en dépends pas financièrement. J'ai donc la chance de ne travailler qu'avec des éditeurs avec lesquels j'entretiens de bons rapports. Le lien nécessaire: la confiance.
Quels types de rapports entretenez-vous, éventuellement, avec les auteurs sur lesquels vous travaillez ?
Là encore, le lien nécessaire: la confiance. Le reste est anecdoctique.
Pensez-vous que votre nom sur un livre, en tant que traductrice, c’est un moyen de passer à la postérité ?
À la quoi?
Comment voyez-vous aujourd’hui la profession de traducteur ?
Longtemps, on n'a pas prêté assez attention aux traducteurs. On cherchait tel ou tel texte dans la langue qui nous intéressait. Aujourd'hui, le rôle clé du traducteur est mieux reconnu.
Traduire est devenu un vrai métier. Le luxe, c'est de choisir ce que l'on traduit. Ne pas traduire par obligation. C'est mon cas, car je suis avant tout universitaire, je traduis par plaisir. Traduire à plein temps, c'est une autre paire de manches.
Quelle est la place de la littérature dans votre vie ?
J'aime lire. Je ne peux me contenter du réel. J'ai besoin de temps pour lire. J'en manque.
Quelle expérience est pour vous la participation à notre Master 2 Pro de traduction littéraire ? Quelle image ou quelle leçon aimeriez-vous que vos apprentis gardent de vous ?
On m'a demandé de montrer comment je travaille, comment je traduis. J'espère avoir un peu transmis mon plaisir. Cet atelier a été, je crois, avant tout un espace d'échange, au sein duquel je me suis peu sentie "professeur". J'ai simplement partagé mon expérience, en la théorisant parfois, sans chercher à en faire une règle. Je ne veux pas transmettre une image de moi en particulier, mais j'imagine qu'on aura retenu de moi que je n'ai pas de recettes, pas de solutions, pas de règles, pas de certitudes mais des tas de doutes. Je les assume car ce sont eux qui me font avancer. J'ai trouvé, en face de moi, des gens qui doutaient eux aussi. Donc, à mon avis, des traducteurs sur la bonne voie.
1 commentaire:
Tu m'as devancée, Caroline ! Je venais tout juste de recevoir en retour de ma demande, les réponses au questionnaire que j'avais aussi adressé à Christilla Vasserot ...
Ce n'est pas grave, l'important est que les réponses soient là !
Merci encore à Christilla Vasserot !
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