© RFI - D.R.
1 – Comment êtes-vous venue à la traduction ?
Par amour de la littérature. Et par rejet de la traduction scolaire et universitaire, de la sacro-sainte (a)version..
2 – Votre première traduction, qu’en pensez-vous aujourd’hui ?
C’était une traduction sous pseudonyme (Gallimard). Pas tellement de bien : trop proche du texte, pas assez libre. Mais « correcte ».
3 – Comment voyez-vous aujourd’hui le métier de traducteur ?
De traducteur littéraire, je précise.
Très difficile comme métier à plein temps : la plupart des traducteurs sont enseignants (ce fut mon cas), journalistes, etc. Ou bien la traduction constitue un salaire d’appoint dans un couple. Il y a des exceptions, bien sûr. Les traducteurs à plein temps sont parfois tenus d’accepter des textes d’un intérêt littéraire, disons, limité…Exemples: ouvrages pratiques, techniques, pornos, romans de gare.
4 – Vous traduisez davantage de romans que de théâtre, par exemple: voyez-vous d’importantes différences entre les deux en tant que traducteur ?
Enormes : pour le théâtre, il faut que le comédien ait le texte « en bouche » : parfois au détriment de l’exactitude. Le rythme, la sonorité, sont déterminants. Travailler dans son « gueuloir ».
5 – Quels rapports entretenez-vous avec les éditeurs ?
C’est selon, cela dépend des éditeurs, de la conjoncture, du «marché» du travail, de la notoriété de chacun. Dans les professions libérales, rien n’est codifié.
6 – Quels rapports (éventuels) entretenez-vous avec les auteurs sur lesquels vous travaillez ?
Je tiens à avoir des relations avec les auteurs : les entendre parler de leur texte, leur demander l’explication de termes spécifiques, par exemple les dialectes, l’argot, certaines expressions connotées. Mais attention : certains auteurs, qui croient posséder la langue française, s’arrogent le droit d’intervenir, pas toujours à bon escient. Un équilibre délicat à maintenir. En général, cela se passe bien, car la plupart des auteurs nous savent gré de nous intéresser à leur œuvre et sont volontiers coopératifs sans pour autant s’immiscer dans notre travail. En d‘autres termes, ils nous respectent..
7 – Quel est votre meilleur souvenir de traducteur ? Et le moins bon ?
Le meilleur : Carlos Victoria, La Traversée secrète (Phébus, 2001). Pour ce roman d’apprentissage admirable, la bonne entente a été totale entre l’auteur – qui vivait à Miami – et moi, par courriel et par téléphone. J’ai pu avoir des renseignements sur la genèse du livre, qui dépassaient largement les problèmes de traduction. Un apport précieux.
Le pire : Zoé Valdés, Cher premier amour (Actes Sud, 2000). N’insistons pas, par charité.
8 – Y a-t-il un texte en particulier que vous auriez aimé ou aimeriez traduire ?
Oh oui ! Sinon, je serais une piètre lectrice et traductrice. La liste est longue.
9 – Le traducteur est-il pour vous un auteur ou un passeur ?
Les deux, mon capitaine.
10- Traduire a-t-il fait de vous une lectrice différente ? Le cas échéant, quelle lectrice ?
Certainement. À force de « décortiquer » des textes, on est plus sensible au style, même quand on est pris par l’action et fasciné par les personnages. On détecte plus aisément les ficelles et astuces d’un auteur ou, à l’inverse, sa subtilité, son sens de la langue, sa sensibilité.
Par amour de la littérature. Et par rejet de la traduction scolaire et universitaire, de la sacro-sainte (a)version..
2 – Votre première traduction, qu’en pensez-vous aujourd’hui ?
C’était une traduction sous pseudonyme (Gallimard). Pas tellement de bien : trop proche du texte, pas assez libre. Mais « correcte ».
3 – Comment voyez-vous aujourd’hui le métier de traducteur ?
De traducteur littéraire, je précise.
Très difficile comme métier à plein temps : la plupart des traducteurs sont enseignants (ce fut mon cas), journalistes, etc. Ou bien la traduction constitue un salaire d’appoint dans un couple. Il y a des exceptions, bien sûr. Les traducteurs à plein temps sont parfois tenus d’accepter des textes d’un intérêt littéraire, disons, limité…Exemples: ouvrages pratiques, techniques, pornos, romans de gare.
4 – Vous traduisez davantage de romans que de théâtre, par exemple: voyez-vous d’importantes différences entre les deux en tant que traducteur ?
Enormes : pour le théâtre, il faut que le comédien ait le texte « en bouche » : parfois au détriment de l’exactitude. Le rythme, la sonorité, sont déterminants. Travailler dans son « gueuloir ».
5 – Quels rapports entretenez-vous avec les éditeurs ?
C’est selon, cela dépend des éditeurs, de la conjoncture, du «marché» du travail, de la notoriété de chacun. Dans les professions libérales, rien n’est codifié.
6 – Quels rapports (éventuels) entretenez-vous avec les auteurs sur lesquels vous travaillez ?
Je tiens à avoir des relations avec les auteurs : les entendre parler de leur texte, leur demander l’explication de termes spécifiques, par exemple les dialectes, l’argot, certaines expressions connotées. Mais attention : certains auteurs, qui croient posséder la langue française, s’arrogent le droit d’intervenir, pas toujours à bon escient. Un équilibre délicat à maintenir. En général, cela se passe bien, car la plupart des auteurs nous savent gré de nous intéresser à leur œuvre et sont volontiers coopératifs sans pour autant s’immiscer dans notre travail. En d‘autres termes, ils nous respectent..
7 – Quel est votre meilleur souvenir de traducteur ? Et le moins bon ?
Le meilleur : Carlos Victoria, La Traversée secrète (Phébus, 2001). Pour ce roman d’apprentissage admirable, la bonne entente a été totale entre l’auteur – qui vivait à Miami – et moi, par courriel et par téléphone. J’ai pu avoir des renseignements sur la genèse du livre, qui dépassaient largement les problèmes de traduction. Un apport précieux.
Le pire : Zoé Valdés, Cher premier amour (Actes Sud, 2000). N’insistons pas, par charité.
8 – Y a-t-il un texte en particulier que vous auriez aimé ou aimeriez traduire ?
Oh oui ! Sinon, je serais une piètre lectrice et traductrice. La liste est longue.
9 – Le traducteur est-il pour vous un auteur ou un passeur ?
Les deux, mon capitaine.
10- Traduire a-t-il fait de vous une lectrice différente ? Le cas échéant, quelle lectrice ?
Certainement. À force de « décortiquer » des textes, on est plus sensible au style, même quand on est pris par l’action et fasciné par les personnages. On détecte plus aisément les ficelles et astuces d’un auteur ou, à l’inverse, sa subtilité, son sens de la langue, sa sensibilité.
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