L'un de mes neveux (qui, pour l'anecdote mais aussi pour bien comprendre la portée de sa question, a commencé l'anglais cette année et dont la première langue est l'allemand ; oui, en effet, j'ai perdu la croisade d'hispanisation générale dans ma propre famille) m'a demandé il y a quelques jours, devant l'enclos des girafes, si je me rappelle bien : « Et toi, c'est quoi ton mot anglais préféré ? » J'ai d'abord été surprise. Et rapidement, les souvenirs sont revenus : en effet, quand on apprend une langue, au tout début… les sons étrangers sont merveilleusement étonnants à notre oreille, des petits îlots sur lesquels on parvient à peine à tenir debout, mais où il n'est pas désagréable de séjourner… même s'ils sont encore loin de se rattacher à un continent… L'exotisme total. Une jungle mystérieuse, avec toute la dimension paradoxale que cela ne manque pas d'avoir, a fortiori à cet âge-là. Ils sont d'autant plus délicieux ces mots étrangers qu'ils n'ont pas véritablement de sens. D'accord, le professeur ou le traducteur proposent ou même imposent la traduction, mais comment adhérer à l'idée que les objets qui nous entourent puissent avoir une réalité hors du langage qui les a dits et leur a donné du sens jusque-là ? C'est proprement incroyable ! Je me demande à quel rythme cette frontière de la non-appartenance du langage de l'autre s'efface. Et à partir de quel moment les deux langues font territoire commun dans nos rêves et, plus simplement, dans notre vie quotidienne. Pour ma part, je ne renoncerais pour rien au monde au verbe "caber" quand je parle en français. Eh bien oui, n'est-il pas formidablement clair et synthétique ce « Ça cabe ou ça cabe pas ?» qu'on m'entend parfois dire en cours ? Quoi qu'il en soit, on peut donc avoir des mots préférés… c'est vrai.
Donc, à mon tour de vous poser la question : quel est votre mot espagnol préféré ? Et est-il aussi séduisant quand il glisse vers le français ?
Donc, à mon tour de vous poser la question : quel est votre mot espagnol préféré ? Et est-il aussi séduisant quand il glisse vers le français ?
4 commentaires:
Tu sais déjà, Caroline, mon mot préféré du moment, mais vous le découvrirez tous et toutes très bientôt dans un post qui sera publié d'ici peu ...
Dans mon cas je pense que ça serait le mot "suena" que j'avoue glisser dans mon vocable français
"te suena".
Je crois que, lorsqu'on aime une langue, c'est en premier lieu la musicalité de ses mots qui nous séduit, non? Et, même s'il n'y a pas vraiment de mots ou expressions espagnols que je réutilise dans mes phrases en Français, je dirai simplement qu'il y a des dizaines de mots dont j'adore les sonorités, la "musique" ...Quelques exemples : papagayo, cocodrilo, trarilunco,mariposa, arcoiris, luciérnaga ...Chuquimata, Chichicastenango, Tegucigalpa, Popocatepetl etc etc etc ... Je ne m'en lasserais pas de les énumérer !
Depuis hier, je cherche désespérément le mot espagnol que je préfère... Et j'ai fini par découvrir que je n'en ai pas. Shame on me ! Peut-être parce que mon premier choc linguistique ne s'est pas produit avec l'espagnol mais avec l'anglais. Christmas, library, flower, rain, marmalade, cottage... J'adore tous ces mots dont la prononciation diffère tant de la graphie. Mais celui que je préfère c'est "future". Si je devais l'écrire comme je l'entends, ça donnerait à peu près ceci : "fioutcheure". Vous vous rendez compte ? Comment un mot qui ressemble tellement au français (à une lettre près) peut-il en même temps en être aussi éloigné ?
Alors, voilà, si je n'ai pas répondu à ta question, Caroline, j'ai au moins répondu à celle de ton neveu...
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