Chère Nathalie,
Je vois que tu as beaucoup de doutes ces temps-ci, concernant ta traduction longue et ton rapport de stage ; tu sollicites notre avis : pour ma part, ma nature fait que je réagis différemment, je veux dire par là que je suis pétrie de doutes avant l’action mais qu’ensuite je me comporte en bulldozer, il faut y aller et j’y vais. Mon rapport de stage a donc été envoyé à Caroline, il y a environ une quinzaine de jours. J’ai opté pour une rédaction immédiate, quand tout était encore frais à ma mémoire, non par crainte d’oublier quelque donnée technique, pour cela il y avait mes notes, mais par souci de restituer au plus près mes émotions. Car, et cela ne t’étonnera pas, chère amie, j’ai produit un document qui je crois me ressemble mais ne ressemble pas ou de loin à un rapport administratif ; tant pis – ou tant mieux – pour Caroline et son blog « libérateur » ! Il m’a semblé que ce qui était important, ce n’était pas tant la description de toutes les tâches accomplies ou observées pendant mon stage – j’ai eu la chance de travailler dans une maison où l’activité est intense et où j’ai effectué un stage à 150% –, mais plutôt les réflexions que cela m’a inspiré et le changement de regard qui pouvait en découler. Ces réflexions sont nombreuses et dépassent largement le cadre strict des travaux d’une maison d’édition, de celle-ci en tout cas. J’ai également appris sur la nature humaine, à commencer par la mienne, tant il est vrai qu’on apprend à tout âge ! Naturellement, je n’ai pas fait part de tous mes états d’âme mais pour qui sait lire entre les lignes – et faire feu de tout bois – c’est subliminal.
C’est d’ailleurs, me semble-t-il, plus largement, tout l’intérêt de notre formation : les données livresques, on les trouve… dans les livres ; ce qu’on nous a apporté au cours des mois écoulés, on ne le gagne qu’au prix de quelques feux bien nourris… de tout le bois récolté, grosses bûches certes mais les brindilles ont aussi leur importance. Et voilà un beau feu de joie qui fait qu’au lieu de pester comme je le devrais parce que ça ne va pas assez vite, que je passe un été où j’essaie de résoudre la quadrature du cercle, je me surprends à me réjouir d’essayer de faire de la belle ouvrage, sans compter.
Voilà, chère amie, une réponse, la mienne. En attendant le plaisir que nous puissions en parler de vive voix, Jacqueline
Je vois que tu as beaucoup de doutes ces temps-ci, concernant ta traduction longue et ton rapport de stage ; tu sollicites notre avis : pour ma part, ma nature fait que je réagis différemment, je veux dire par là que je suis pétrie de doutes avant l’action mais qu’ensuite je me comporte en bulldozer, il faut y aller et j’y vais. Mon rapport de stage a donc été envoyé à Caroline, il y a environ une quinzaine de jours. J’ai opté pour une rédaction immédiate, quand tout était encore frais à ma mémoire, non par crainte d’oublier quelque donnée technique, pour cela il y avait mes notes, mais par souci de restituer au plus près mes émotions. Car, et cela ne t’étonnera pas, chère amie, j’ai produit un document qui je crois me ressemble mais ne ressemble pas ou de loin à un rapport administratif ; tant pis – ou tant mieux – pour Caroline et son blog « libérateur » ! Il m’a semblé que ce qui était important, ce n’était pas tant la description de toutes les tâches accomplies ou observées pendant mon stage – j’ai eu la chance de travailler dans une maison où l’activité est intense et où j’ai effectué un stage à 150% –, mais plutôt les réflexions que cela m’a inspiré et le changement de regard qui pouvait en découler. Ces réflexions sont nombreuses et dépassent largement le cadre strict des travaux d’une maison d’édition, de celle-ci en tout cas. J’ai également appris sur la nature humaine, à commencer par la mienne, tant il est vrai qu’on apprend à tout âge ! Naturellement, je n’ai pas fait part de tous mes états d’âme mais pour qui sait lire entre les lignes – et faire feu de tout bois – c’est subliminal.
C’est d’ailleurs, me semble-t-il, plus largement, tout l’intérêt de notre formation : les données livresques, on les trouve… dans les livres ; ce qu’on nous a apporté au cours des mois écoulés, on ne le gagne qu’au prix de quelques feux bien nourris… de tout le bois récolté, grosses bûches certes mais les brindilles ont aussi leur importance. Et voilà un beau feu de joie qui fait qu’au lieu de pester comme je le devrais parce que ça ne va pas assez vite, que je passe un été où j’essaie de résoudre la quadrature du cercle, je me surprends à me réjouir d’essayer de faire de la belle ouvrage, sans compter.
Voilà, chère amie, une réponse, la mienne. En attendant le plaisir que nous puissions en parler de vive voix, Jacqueline
1 commentaire:
Merci, Jacqueline, d'avoir accepté de lever le voile sur ton secret de fabrication. Chacune a sa façon de procéder, tu as raison; et puis, tant que le résultat est satisfaisant...
Mais j'étais curieuse de savoir comment se débrouillent mes camarades de promotion, puisque nous ne pouvons plus échanger nos impressions au jour le jour.
Voilà, grâce à toi, j'ai un début de réponse.
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