Le but de ce post, je vous le rappelle, est d'aider Caroline à préparer sa future prestation de Saint-Nazaire (cf post du 06 juillet, intitulé « de fil en aiguille »).
Je commencerai par le commencement : le texte européen sur lequel le MEN s'est appuyé pour son plan de rénovation de l'enseignement des LV, avant de passer à ce fameux Plan, puis à son application concrète dans les lycées.
Le Cadre européen commun de référence pour les langues
Le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL) est le fruit de plusieurs années de recherche linguistique menée par des experts des Etats membres du Conseil de l'Europe. Publié en 2001, il constitue une approche totalement nouvelle qui a pour but de repenser les objectifs et les méthodes d'enseignement des langues et, surtout, il fournit une base commune pour la conception de programmes, de diplômes et de certificats. En ce sens, il est susceptible de favoriser la mobilité éducative et professionnelle.
Outil de promotion du plurinlinguisme, le cadre introduit au moins 4 nouveautés dont l'adoption de niveaux communs de référence, qui répertorient la compétence langagière de l'utilisateur :
niveau A (utilisateur élémentaire) subdivisé en A1 (niveau introductif ou de découverte) et A2 (niveau intermédiaire ou usuel)
niveau B (utilisateur indépendant), subdivisé en B1 (niveau seuil) et B2 (niveau avancé ou indépendant)
niveau C (utilisateur expérimenté), subdivisé en C1 (autonome) et C2 (maîtrise)
et « le découpage de la compétence communicative en activités de communication langagière », à savoir :
la réception : écouter, lire
la production : s'exprimer oralement en continu, écrire
l'interaction : prendre part à une conversation
la médiation (notamment activités de traduction et d'interprétation).
Plan de rénovation de l'enseignement des langues
Le Ministère de l'Éducation Nationale a lancé en 2005 un Plan de rénovation de l'enseignement des langues vivantes étrangères qui concerne tous les élèves de l'école élémentaire au lycée. L'objectif de ce plan est d'améliorer le niveau des élèves dans deux langues étrangères dans un contexte d'ouverture européenne et internationale, notamment en renforçant les compétences orales des élèves et en s'appuyent sur le Cadre européen commun de référence pour les langues du Conseil de l'Europe.
Programme des lycées – enseignement général et technologique – langues vivantes
L'objectif visé, à la fin des études secondaires, est le niveau B2 :
« Au niveau B2, un élève peut comprendre le contenu essentiel de sujets concrets ou abstraits dans un texte complexe, y compris une discussion technique dans sa spécialité. Il peut communiquer avec un degré de spontanéité et d'aisance tel qu'une conversation avec un locuteur natif ne comporte de tension ni pour l'un ni pour l'autre. Il peut s'exprimer de façon claire et détaillée sur une grande gamme de sujets, émettre un avis sur un sujet d'actualité et exposer les avantages et les inconvénients de différentes possibilités. Il peut aussi lire des articles sur des questions contemporaines et des textes littéraires contemporains en prose »
Extrait de la circulaire du MEN, publié au BO (le 23 juin 2006) – que vous retrouverez en allant sur http://www.education.gouv.fr/bo/2006/23/MENE0601048C.htm.
Ce qu'il faut en retenir ? Que tout est mis en oeuvre (présence d'assistants de langue étrangère, accès aux outils multimédias, même et surtout en dehors de heures de cours, échanges avec des établissements européens...) pour favoriser la prise de parole : c'est l'oral qui est à privilégier (cette priorité est soulignée avec insistance dans le doc) par « la compréhension, l'expression, et l'interaction ». Puisqu'il s'agit, à terme, de favoriser les échanges au niveau européen, voire mondial. Et quand on sait combien les petits Français ont du mal avec l'apprentissage des langues vivantes... on comprend que le MEN mette l'accent sur cette compétence.
Concrètement, comment ça s'applique au niveau du lycée ? Là, je vous renvoie au BO du 09 septembre 2004 : ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/bo/2004/hs5/lv_terminale.pdf
En fin de cycle, l'élève doit être capable de :
- participer à une situation de dialogue à deux ou plusieurs personnes ;
- comprendre l'essentiel de messages oraux élaborés (notamment : débats, exposés, émissions radiophoniques ou télévisées, films de fiction ou documentaires) et écrits, dans une langue standard contemporaine ;
- effectuer un travail interprétatif qui, au-delà de l'explicite, visera une compréhension de l'implicite ;
- présenter, reformuler, expliquer ou commenter, de façon construite, par écrit ou par oral : des opinions et points de vue, des documents écrits ou oraux comportant une information ou un ensemble d'informations ;
- défendre différents points de vue et opinions, conduire une argumentation.
Il sera ainsi évalué sur des compétences linguistiques et culturelles, à l'oral comme à l'écrit – le travail écrit permettant de vérifier que le doc étudié a été compris mais aussi que le lexique et la grammaire ont été assimilés. Et la traduction, dans tout ça ? Elle occupe une part infime de la production écrite et n'est qu'un prétexte :
« L’élève de première et de terminale a pris conscience précédemment des spécificités les plus marquantes de la langue qu’il étudie. Il a été aidé en cela par une approche contrastive qui lui a
permis de repérer ressemblances et différences avec le français et avec la ou les autres langues étudiées. Un travail de traduction, parmi d’autres exercices, permet d’en affiner les données. Le recours au thème ou à la version pour de courts extraits de documents, écrits ou oraux, est un moyen efficace pour assurer les connaissanceset dissuader l’élève de calquer une langue sur l’autre. Ce dernier comprend que grammaire et lexique sont les deux facettes d’un système de représentation et que chaque langue utilise des moyens grammaticaux et lexicaux propres pour exprimer telle ou telle notion. » (p.3).
Je ne pense pas que les enseignants du secondaire prennent le temps d'expliquer aux élèves que la traduction est une activité spécifique qui doit être différenciée de la version... Je crois donc que ton intervention, Caroline, devrait amener les élèves à reconsidérer les choses et peut-être à s'intéresser aux faits de langue sous un jour nouveau - ludique essentiellement. Je te fais confiance : ton enthousiasme naturel te permettra d'emporter l'adhésion générale.
Je commencerai par le commencement : le texte européen sur lequel le MEN s'est appuyé pour son plan de rénovation de l'enseignement des LV, avant de passer à ce fameux Plan, puis à son application concrète dans les lycées.
Le Cadre européen commun de référence pour les langues
Le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL) est le fruit de plusieurs années de recherche linguistique menée par des experts des Etats membres du Conseil de l'Europe. Publié en 2001, il constitue une approche totalement nouvelle qui a pour but de repenser les objectifs et les méthodes d'enseignement des langues et, surtout, il fournit une base commune pour la conception de programmes, de diplômes et de certificats. En ce sens, il est susceptible de favoriser la mobilité éducative et professionnelle.
Outil de promotion du plurinlinguisme, le cadre introduit au moins 4 nouveautés dont l'adoption de niveaux communs de référence, qui répertorient la compétence langagière de l'utilisateur :
niveau A (utilisateur élémentaire) subdivisé en A1 (niveau introductif ou de découverte) et A2 (niveau intermédiaire ou usuel)
niveau B (utilisateur indépendant), subdivisé en B1 (niveau seuil) et B2 (niveau avancé ou indépendant)
niveau C (utilisateur expérimenté), subdivisé en C1 (autonome) et C2 (maîtrise)
et « le découpage de la compétence communicative en activités de communication langagière », à savoir :
la réception : écouter, lire
la production : s'exprimer oralement en continu, écrire
l'interaction : prendre part à une conversation
la médiation (notamment activités de traduction et d'interprétation).
Plan de rénovation de l'enseignement des langues
Le Ministère de l'Éducation Nationale a lancé en 2005 un Plan de rénovation de l'enseignement des langues vivantes étrangères qui concerne tous les élèves de l'école élémentaire au lycée. L'objectif de ce plan est d'améliorer le niveau des élèves dans deux langues étrangères dans un contexte d'ouverture européenne et internationale, notamment en renforçant les compétences orales des élèves et en s'appuyent sur le Cadre européen commun de référence pour les langues du Conseil de l'Europe.
Programme des lycées – enseignement général et technologique – langues vivantes
L'objectif visé, à la fin des études secondaires, est le niveau B2 :
« Au niveau B2, un élève peut comprendre le contenu essentiel de sujets concrets ou abstraits dans un texte complexe, y compris une discussion technique dans sa spécialité. Il peut communiquer avec un degré de spontanéité et d'aisance tel qu'une conversation avec un locuteur natif ne comporte de tension ni pour l'un ni pour l'autre. Il peut s'exprimer de façon claire et détaillée sur une grande gamme de sujets, émettre un avis sur un sujet d'actualité et exposer les avantages et les inconvénients de différentes possibilités. Il peut aussi lire des articles sur des questions contemporaines et des textes littéraires contemporains en prose »
Extrait de la circulaire du MEN, publié au BO (le 23 juin 2006) – que vous retrouverez en allant sur http://www.education.gouv.fr/bo/2006/23/MENE0601048C.htm.
Ce qu'il faut en retenir ? Que tout est mis en oeuvre (présence d'assistants de langue étrangère, accès aux outils multimédias, même et surtout en dehors de heures de cours, échanges avec des établissements européens...) pour favoriser la prise de parole : c'est l'oral qui est à privilégier (cette priorité est soulignée avec insistance dans le doc) par « la compréhension, l'expression, et l'interaction ». Puisqu'il s'agit, à terme, de favoriser les échanges au niveau européen, voire mondial. Et quand on sait combien les petits Français ont du mal avec l'apprentissage des langues vivantes... on comprend que le MEN mette l'accent sur cette compétence.
Concrètement, comment ça s'applique au niveau du lycée ? Là, je vous renvoie au BO du 09 septembre 2004 : ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/bo/2004/hs5/lv_terminale.pdf
En fin de cycle, l'élève doit être capable de :
- participer à une situation de dialogue à deux ou plusieurs personnes ;
- comprendre l'essentiel de messages oraux élaborés (notamment : débats, exposés, émissions radiophoniques ou télévisées, films de fiction ou documentaires) et écrits, dans une langue standard contemporaine ;
- effectuer un travail interprétatif qui, au-delà de l'explicite, visera une compréhension de l'implicite ;
- présenter, reformuler, expliquer ou commenter, de façon construite, par écrit ou par oral : des opinions et points de vue, des documents écrits ou oraux comportant une information ou un ensemble d'informations ;
- défendre différents points de vue et opinions, conduire une argumentation.
Il sera ainsi évalué sur des compétences linguistiques et culturelles, à l'oral comme à l'écrit – le travail écrit permettant de vérifier que le doc étudié a été compris mais aussi que le lexique et la grammaire ont été assimilés. Et la traduction, dans tout ça ? Elle occupe une part infime de la production écrite et n'est qu'un prétexte :
« L’élève de première et de terminale a pris conscience précédemment des spécificités les plus marquantes de la langue qu’il étudie. Il a été aidé en cela par une approche contrastive qui lui a
permis de repérer ressemblances et différences avec le français et avec la ou les autres langues étudiées. Un travail de traduction, parmi d’autres exercices, permet d’en affiner les données. Le recours au thème ou à la version pour de courts extraits de documents, écrits ou oraux, est un moyen efficace pour assurer les connaissanceset dissuader l’élève de calquer une langue sur l’autre. Ce dernier comprend que grammaire et lexique sont les deux facettes d’un système de représentation et que chaque langue utilise des moyens grammaticaux et lexicaux propres pour exprimer telle ou telle notion. » (p.3).
Je ne pense pas que les enseignants du secondaire prennent le temps d'expliquer aux élèves que la traduction est une activité spécifique qui doit être différenciée de la version... Je crois donc que ton intervention, Caroline, devrait amener les élèves à reconsidérer les choses et peut-être à s'intéresser aux faits de langue sous un jour nouveau - ludique essentiellement. Je te fais confiance : ton enthousiasme naturel te permettra d'emporter l'adhésion générale.
2 commentaires:
Tout cela est très beau "sur le papier"...dans la réalité et dans la pratique quotidienne, les enseignants du secondaire font "ce qu'ils peuvent" avec le temps qu'ils ont (2 h ou 3 h hebdomadaire le plus souvent),les élèves qu'ils ont et les moyens qu'on leur donne...
Cher Anonyme, tu tombes bien avec ton commentaire… car nous étions justement en train de nous dire, avec Nathalie, qu'il nous faudrait des témoignages concrets de profs pour nous expliquer ce qu'est concrètement la traduction dans l'enseignement secondaire, par-delà les circulaires ministérielles. Tu nous aides ?
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