La hora de la libertad estaba prevista a las siete de la mañana, pero el director de la prisión se retrasó. Jaime contó uno a uno los minutos que pasó en la brigada con la maleta hecha pensando en Pepita.
Eran casi las ocho cuando un funcionario pronunció su nombre:
—Jaime Alcántara, que salga con todo.
Y Jaime caminó hacia el despacho del director acelerando sus pasos y los del funcionario. Pepita le esperaba. Con un pañuelo de bolsillo en la mano, sonándose la nariz a cada instante, el director de la Prisión Central de Burgos firmó el Certificado de Liberación Condicional a nombre de Jaime Alcántara y el V.° B.° en el reverso, estampado con cinco sellos y otras tantas firmas, donde se detallaban las instrucciones que debía seguir el recluso liberado. Pocos minutos después de que dieran las ocho de la mañana, Jaime recibió el documento pensando en Pepita, angustiado porque sabía que habría llegado a buscarle mucho antes de la hora acordada. Lo guardó en su bolsillo. Un pliego de papel, un simple pliego de papel. Estrechó la mano que le tendía el director. Escuchó sus recomendaciones y sus buenos deseos, inquieto. Pepita le esperaba.
Sí, Pepita camina en el exterior de la prisión mirando hacia la puerta. Pasos cortos y lentos que vuelven sobre sí mismos al recorrer una distancia de apenas tres metros. Le espera. Y mira a cada instante su reloj. Se lo acerca al oído. Quizá olvidó darle cuerda esta mañana.
No.
No olvidó darle cuerda.
Las manecillas del reloj obedecen al tiempo, y se mueven lentamente. Un leve tictac escucha Pepita mientras pasea sin perder de vista la puerta. Hace más de hora y media que pasea. Hace más de hora y media que sus tacones repiten el sonido de la espera.
Desde las garitas de guardia, los soldados la observan, se han cansado ya de lanzarle piropos; han abandonado ya los silbidos, las lisonjas y las sonrisas. Pepita no les mira siquiera. Ella sólo enreda el azul de sus ojos en la puerta, y en el reloj de su muñeca.
Las ocho y diez.
Eran casi las ocho cuando un funcionario pronunció su nombre:
—Jaime Alcántara, que salga con todo.
Y Jaime caminó hacia el despacho del director acelerando sus pasos y los del funcionario. Pepita le esperaba. Con un pañuelo de bolsillo en la mano, sonándose la nariz a cada instante, el director de la Prisión Central de Burgos firmó el Certificado de Liberación Condicional a nombre de Jaime Alcántara y el V.° B.° en el reverso, estampado con cinco sellos y otras tantas firmas, donde se detallaban las instrucciones que debía seguir el recluso liberado. Pocos minutos después de que dieran las ocho de la mañana, Jaime recibió el documento pensando en Pepita, angustiado porque sabía que habría llegado a buscarle mucho antes de la hora acordada. Lo guardó en su bolsillo. Un pliego de papel, un simple pliego de papel. Estrechó la mano que le tendía el director. Escuchó sus recomendaciones y sus buenos deseos, inquieto. Pepita le esperaba.
Sí, Pepita camina en el exterior de la prisión mirando hacia la puerta. Pasos cortos y lentos que vuelven sobre sí mismos al recorrer una distancia de apenas tres metros. Le espera. Y mira a cada instante su reloj. Se lo acerca al oído. Quizá olvidó darle cuerda esta mañana.
No.
No olvidó darle cuerda.
Las manecillas del reloj obedecen al tiempo, y se mueven lentamente. Un leve tictac escucha Pepita mientras pasea sin perder de vista la puerta. Hace más de hora y media que pasea. Hace más de hora y media que sus tacones repiten el sonido de la espera.
Desde las garitas de guardia, los soldados la observan, se han cansado ya de lanzarle piropos; han abandonado ya los silbidos, las lisonjas y las sonrisas. Pepita no les mira siquiera. Ella sólo enreda el azul de sus ojos en la puerta, y en el reloj de su muñeca.
Las ocho y diez.
Dulce Chacón, La voz dormida
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Laëtitia Sw. nous propose sa traduction :
L’heure de sa libération était prévue à sept heures du matin, mais le directeur de la prison s’était retardé. Jaime compta une à une les minutes qu’il passa dans la brigade, sa valise faite, en pensant à Pepita.
Il était presque huit heures quand un fonctionnaire prononça son nom :
— Jaime Alcántara, sortez avec toutes vos affaires.
Alors, Jaime se dirigea vers le bureau du directeur, en pressant le pas, le sien et celui du fonctionnaire. Pepita l’attendait. Un mouchoir à la main, se mouchant sans cesse le nez, le directeur de la Prison Centrale de Burgos signa le Certificat de Liberation Conditionnelle au nom de Jaime Alcántara ; il apposa, en cinq coups de tampons et autant de signatures, son visa au verso, où étaient détaillées les instructions que devait suivre le détenu libéré. Peu après huit heures du matin, Jaime reçut le document en pensant à Pepita, angoissé à l’idée de savoir qu’elle était venue le chercher bien avant l’heure convenue. Il le garda dans sa poche. Une feuille de papier, une simple feuille de papier. Il serra la main que lui tendait le directeur. Il écouta ses recommandations et ses encouragements, inquiet. Pepita l’attendait.
Oui, Pepita marche à l’extérieur de la prison en regardant vers la porte. Des pas courts et lents qui reviennent sur eux-mêmes après avoir parcouru une distance d’à peine trois mètres. Elle l’attend. Et, à chaque instant, elle regarde sa montre. Elle l’approche de son oreille. Elle a peut-être oublié de la remonter ce matin.
Non.
Elle n’a pas oublié de la remonter.
Les aiguilles de la montre obéissent au temps, et bougent lentement. Pepita écoute le léger tictac pendant qu’elle déambule sans perdre de vue la porte. Ça fait plus d’une heure et demie qu’elle va et vient. Ça fait plus d’une heure et demie que ses talons martèlent le bruit de l’attente.
Depuis les guérites de garde, les soldats l’observent, ils se sont lassés de lui lancer des compliments ; ils ont maintenant arrêté sifflements, propos flatteurs et sourires. Pepita ne les regarde même pas. Elle fixe seulement, du bleu de ses yeux, la porte et la montre à son poignet.
Huit heures dix.
L’heure de sa libération était prévue à sept heures du matin, mais le directeur de la prison s’était retardé. Jaime compta une à une les minutes qu’il passa dans la brigade, sa valise faite, en pensant à Pepita.
Il était presque huit heures quand un fonctionnaire prononça son nom :
— Jaime Alcántara, sortez avec toutes vos affaires.
Alors, Jaime se dirigea vers le bureau du directeur, en pressant le pas, le sien et celui du fonctionnaire. Pepita l’attendait. Un mouchoir à la main, se mouchant sans cesse le nez, le directeur de la Prison Centrale de Burgos signa le Certificat de Liberation Conditionnelle au nom de Jaime Alcántara ; il apposa, en cinq coups de tampons et autant de signatures, son visa au verso, où étaient détaillées les instructions que devait suivre le détenu libéré. Peu après huit heures du matin, Jaime reçut le document en pensant à Pepita, angoissé à l’idée de savoir qu’elle était venue le chercher bien avant l’heure convenue. Il le garda dans sa poche. Une feuille de papier, une simple feuille de papier. Il serra la main que lui tendait le directeur. Il écouta ses recommandations et ses encouragements, inquiet. Pepita l’attendait.
Oui, Pepita marche à l’extérieur de la prison en regardant vers la porte. Des pas courts et lents qui reviennent sur eux-mêmes après avoir parcouru une distance d’à peine trois mètres. Elle l’attend. Et, à chaque instant, elle regarde sa montre. Elle l’approche de son oreille. Elle a peut-être oublié de la remonter ce matin.
Non.
Elle n’a pas oublié de la remonter.
Les aiguilles de la montre obéissent au temps, et bougent lentement. Pepita écoute le léger tictac pendant qu’elle déambule sans perdre de vue la porte. Ça fait plus d’une heure et demie qu’elle va et vient. Ça fait plus d’une heure et demie que ses talons martèlent le bruit de l’attente.
Depuis les guérites de garde, les soldats l’observent, ils se sont lassés de lui lancer des compliments ; ils ont maintenant arrêté sifflements, propos flatteurs et sourires. Pepita ne les regarde même pas. Elle fixe seulement, du bleu de ses yeux, la porte et la montre à son poignet.
Huit heures dix.
***
Amélie nous propose sa traduction :
L’heure de sa libération était prévue à sept heures du matin, mais le directeur de la prison avait pris du retard. Tout en pensant à Pepita, Jaime compta une à une les minutes qu’il passa dans la brigade avec sa valise faite.
Il était presque huit heures quand un fonctionnaire prononça son nom :
— Jaime Alcántara, prenez toutes vos affaires et sortez.
Jaime se dirigea alors d’un pas rapide vers le bureau du directeur, obligeant le fonctionnaire à accélérer. Pepita l’attendait. Un mouchoir à la main, le directeur de la Prison Centrale de Burgos signa le Certificat de Libération Conditionnelle au nom de Jaime Alcántara sans cesser de se moucher, puis, en cinq coups de tampons et autant de signatures, il apposa son visa au verso, où étaient détaillées les instructions que devait suivre le détenu libéré. Jaime reçut le document peu après huit heures du matin, en pensant toujours à Pepita, anxieux à l’idée qu’elle était venue le chercher bien avant l’heure convenue. Il le rangea dans sa poche. Une feuille de papier, une simple feuille de papier. Il serra la main que lui tendait le directeur. Il écouta ses recommandations et ses encouragements, inquiet. Pepita l’attendait.
Effectivement, Pepita marche à l’extérieur de la prison, les yeux braqués sur la porte. Des pas courts et lents, qui reviennent sur eux-mêmes après avoir parcouru une distance d’à peine trois mètres. Elle l’attend. Et elle regarde sa montre à chaque instant. Elle la colle à son oreille. Elle a peut-être oublié de la remonter ce matin.
Non.
Elle n’a pas oublié de la remonter.
Les aiguilles de sa montre obéissent au temps et tournent lentement. Pepita écoute le léger tictac pendant qu’elle déambule, sans perdre la porte de vue. Il y a plus d’une heure et demie qu’elle déambule. Il y a plus d’une heure et demie que ses talons martèlent le bruit de l’attente.
Du haut des guérites de garde, les soldats l’observent ; à présent, ils se sont lassés de lui lancer des compliments ; à présent, ils ont arrêté les sifflements, les propos flatteurs et les sourires. Pepita ne leur accorde pas même un regard. Elle concentre seulement ses yeux bleus sur la porte et sur la montre à son poignet.
Huit heures dix.
L’heure de sa libération était prévue à sept heures du matin, mais le directeur de la prison avait pris du retard. Tout en pensant à Pepita, Jaime compta une à une les minutes qu’il passa dans la brigade avec sa valise faite.
Il était presque huit heures quand un fonctionnaire prononça son nom :
— Jaime Alcántara, prenez toutes vos affaires et sortez.
Jaime se dirigea alors d’un pas rapide vers le bureau du directeur, obligeant le fonctionnaire à accélérer. Pepita l’attendait. Un mouchoir à la main, le directeur de la Prison Centrale de Burgos signa le Certificat de Libération Conditionnelle au nom de Jaime Alcántara sans cesser de se moucher, puis, en cinq coups de tampons et autant de signatures, il apposa son visa au verso, où étaient détaillées les instructions que devait suivre le détenu libéré. Jaime reçut le document peu après huit heures du matin, en pensant toujours à Pepita, anxieux à l’idée qu’elle était venue le chercher bien avant l’heure convenue. Il le rangea dans sa poche. Une feuille de papier, une simple feuille de papier. Il serra la main que lui tendait le directeur. Il écouta ses recommandations et ses encouragements, inquiet. Pepita l’attendait.
Effectivement, Pepita marche à l’extérieur de la prison, les yeux braqués sur la porte. Des pas courts et lents, qui reviennent sur eux-mêmes après avoir parcouru une distance d’à peine trois mètres. Elle l’attend. Et elle regarde sa montre à chaque instant. Elle la colle à son oreille. Elle a peut-être oublié de la remonter ce matin.
Non.
Elle n’a pas oublié de la remonter.
Les aiguilles de sa montre obéissent au temps et tournent lentement. Pepita écoute le léger tictac pendant qu’elle déambule, sans perdre la porte de vue. Il y a plus d’une heure et demie qu’elle déambule. Il y a plus d’une heure et demie que ses talons martèlent le bruit de l’attente.
Du haut des guérites de garde, les soldats l’observent ; à présent, ils se sont lassés de lui lancer des compliments ; à présent, ils ont arrêté les sifflements, les propos flatteurs et les sourires. Pepita ne leur accorde pas même un regard. Elle concentre seulement ses yeux bleus sur la porte et sur la montre à son poignet.
Huit heures dix.
***
Marie G. nous propose sa traduction :
L'heure de la remise en liberté était prévue à sept heures du matin, mais le directeur de la prison avait du retard. Jaime compta une à une les minutes qu'il passa dans la brigade, la valise préparée tout en pensant à Pepita.
Il était presque huit heures quand un fonctionnaire prononça son nom:
— Jaime Alcántara, sortez avec toutes vos affaires.
Et Jaime avança vers le bureau du directeur accélérant le pas et celui du fonctionnaire. Pepita l'attendait. Un mouchoir de poche dans la main, se mouchant à tout instant, le directeur de la Prison Centrale de Burgos signa le Certificat de Liberté Conditionnelle au nom de Jaime Alcántara et écrivit le V°.B°. sur le verso, marqué de cinq sceaux et de nombreuses autres signatures, sur lequel étaient détaillées les instructions que le prisonnier libéré devait suivre. Peu de temps après que huit heures sonnèrent, Jaime reçut le document pensant à Pepita, angoissé parce qu'il savait qu'elle serait venue le chercher bien avant l'heure convenue. Il le rangea dans sa poche. Une feuille de papier, une simple feuille de papier. Il serra la main que lui tendait le directeur. Préoccupé, il écouta ses recommandations et ses encouragements. Pepita l'attendait.
Oui, Pepita marchait vers l'extérieur de la prison en regardant vers la porte. Des pas courts et lents qui allaient et venaient en parcourant une distance d'à peine trois mètres. Elle l'attend. Et elle regarde à chaque minute sa montre. Elle l'approche à son oreille. Peut-être a-t-elle oublié de la remonter ce matin.
Non.
Elle n'a pas oublié de la remonter.
Les aiguilles de la montre obéissent au temps et bougent lentement. Pepita entend un léger tic-tac tandis qu'elle déambule sans perdre de vue la porte. Cela fait plus d'une heure et demie qu'elle marche. Cela fait plus d'une heure et demie que ses talons répètent le son de l'attente.
Depuis les tours de garde, les soldats l'observent, ils se sont déjà lassés de lui faire des compliments; ils ont déjà abandonné de la siffler, de la complimenter et de lui sourire. Pepita ne les regarde même pas. Elle ne fait que fixer avec le bleu de ses yeux la porte, et la montre autour de son poignet.
Huit heures dix.
L'heure de la remise en liberté était prévue à sept heures du matin, mais le directeur de la prison avait du retard. Jaime compta une à une les minutes qu'il passa dans la brigade, la valise préparée tout en pensant à Pepita.
Il était presque huit heures quand un fonctionnaire prononça son nom:
— Jaime Alcántara, sortez avec toutes vos affaires.
Et Jaime avança vers le bureau du directeur accélérant le pas et celui du fonctionnaire. Pepita l'attendait. Un mouchoir de poche dans la main, se mouchant à tout instant, le directeur de la Prison Centrale de Burgos signa le Certificat de Liberté Conditionnelle au nom de Jaime Alcántara et écrivit le V°.B°. sur le verso, marqué de cinq sceaux et de nombreuses autres signatures, sur lequel étaient détaillées les instructions que le prisonnier libéré devait suivre. Peu de temps après que huit heures sonnèrent, Jaime reçut le document pensant à Pepita, angoissé parce qu'il savait qu'elle serait venue le chercher bien avant l'heure convenue. Il le rangea dans sa poche. Une feuille de papier, une simple feuille de papier. Il serra la main que lui tendait le directeur. Préoccupé, il écouta ses recommandations et ses encouragements. Pepita l'attendait.
Oui, Pepita marchait vers l'extérieur de la prison en regardant vers la porte. Des pas courts et lents qui allaient et venaient en parcourant une distance d'à peine trois mètres. Elle l'attend. Et elle regarde à chaque minute sa montre. Elle l'approche à son oreille. Peut-être a-t-elle oublié de la remonter ce matin.
Non.
Elle n'a pas oublié de la remonter.
Les aiguilles de la montre obéissent au temps et bougent lentement. Pepita entend un léger tic-tac tandis qu'elle déambule sans perdre de vue la porte. Cela fait plus d'une heure et demie qu'elle marche. Cela fait plus d'une heure et demie que ses talons répètent le son de l'attente.
Depuis les tours de garde, les soldats l'observent, ils se sont déjà lassés de lui faire des compliments; ils ont déjà abandonné de la siffler, de la complimenter et de lui sourire. Pepita ne les regarde même pas. Elle ne fait que fixer avec le bleu de ses yeux la porte, et la montre autour de son poignet.
Huit heures dix.
***
Morgane nous propose sa traduction :
L’heure de la libération était prévue à sept heures du matin, mais le directeur de la prison prit du retard. Jaime compta une à une les minutes qu’il passa en prison, la valise prête en pensant à Pepita. Il était presque huit heures lorsqu’un fonctionnaire prononça son nom :
— Jaime Alcántara, sortez avec tout.
— Et Jaime marcha vers le bureau du directeur en accélérant le pas et ceux du fonctionnaire. Pepita l’attendait. Avec un mouchoir de poche à la main, se mouchant à chaque instant, le directeur de la Prison Centrale de Burgos signa le Certificat de Libération Conditionnelle au nom de Jaime Alcántara et les initiales V.B. au verso, apposé de cinq tampons et de tant d’autres signatures, où on détaillait les instructions que devait suivre le prisonnier libéré. Quelques minutes après huit du matin, Jaime reçut le document en pensant à Pepita, angoissé car il savait qu’on serait venu le chercher bien avant l’heure convenue. Il le garda dans sa poche. Une feuille de papier, une simple feuille de papier. Il serra la main que lui tendait le directeur. Il écouta les recommandations et ses bons vœux, inquiet. Pepita l’attendait. Oui, Pepita marche hors de la prison en regardant vers la porte. Des pas courts et lents qui raisonnent en parcourant une distance d’à peine trois mètres. Elle l’attend. Et elle regarde à chaque instant sa montre. Au bruit, elle l’entend s’approcher. Peut-être a-t-il oublié de remonter sa montre ce matin. Non. Il n’a pas oublié de la remonter.
Les aiguilles de la montre obéissent au temps, et avancent lentement. Pépita écoute un léger tic tac pendant qu’elle piétine/ fait les quatre cent pas sans perdre de vue la porte. Cela fait plus d’une heure et demie qu’elle fait les quatre-cent pas. Cela fait plus d’une heure et demie que ses talons répètent le son de l’attente. Depuis les guérites/tours de garde, les soldats l’observent, ils se sont lassés de lui lancer des compliments ; ils ont déjà abandonné les sifflements, les flatteries et les sourires. Pepita ne les regarde même pas. Elle mêle seulement le bleu de ses yeux à la porte, et à la montre de son poignet. Huit heure dix.
L’heure de la libération était prévue à sept heures du matin, mais le directeur de la prison prit du retard. Jaime compta une à une les minutes qu’il passa en prison, la valise prête en pensant à Pepita. Il était presque huit heures lorsqu’un fonctionnaire prononça son nom :
— Jaime Alcántara, sortez avec tout.
— Et Jaime marcha vers le bureau du directeur en accélérant le pas et ceux du fonctionnaire. Pepita l’attendait. Avec un mouchoir de poche à la main, se mouchant à chaque instant, le directeur de la Prison Centrale de Burgos signa le Certificat de Libération Conditionnelle au nom de Jaime Alcántara et les initiales V.B. au verso, apposé de cinq tampons et de tant d’autres signatures, où on détaillait les instructions que devait suivre le prisonnier libéré. Quelques minutes après huit du matin, Jaime reçut le document en pensant à Pepita, angoissé car il savait qu’on serait venu le chercher bien avant l’heure convenue. Il le garda dans sa poche. Une feuille de papier, une simple feuille de papier. Il serra la main que lui tendait le directeur. Il écouta les recommandations et ses bons vœux, inquiet. Pepita l’attendait. Oui, Pepita marche hors de la prison en regardant vers la porte. Des pas courts et lents qui raisonnent en parcourant une distance d’à peine trois mètres. Elle l’attend. Et elle regarde à chaque instant sa montre. Au bruit, elle l’entend s’approcher. Peut-être a-t-il oublié de remonter sa montre ce matin. Non. Il n’a pas oublié de la remonter.
Les aiguilles de la montre obéissent au temps, et avancent lentement. Pépita écoute un léger tic tac pendant qu’elle piétine/ fait les quatre cent pas sans perdre de vue la porte. Cela fait plus d’une heure et demie qu’elle fait les quatre-cent pas. Cela fait plus d’une heure et demie que ses talons répètent le son de l’attente. Depuis les guérites/tours de garde, les soldats l’observent, ils se sont lassés de lui lancer des compliments ; ils ont déjà abandonné les sifflements, les flatteries et les sourires. Pepita ne les regarde même pas. Elle mêle seulement le bleu de ses yeux à la porte, et à la montre de son poignet. Huit heure dix.
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