1.« Tomar las de Villadiego » : Prendre ses jambes à son cou, Prendre la clé des champs.
Cette expression a la particularité d’avoir perdu un des termes qui la composait au départ : il s’agissait alors de « Tomar las calzas de Villadiego ». Il y a plusieurs explications sur l’origine de cette expression :
* Certains pensent qu’elle fait références aux espadrilles qui étaient fabriquées dans cette ville, considérées comme les meilleures chaussures pour la course. Cette explication est uniquement valable si l’on oublie que les premières acceptions de l’expression, notamment dans La Celestina, contenaient le terme « calzas ».
* D’autres disent que cela vient du roi Ferdinand III de Castille, le Saint, qui avait accordé des privilèges aux juifs de Villadiego (Burgos), en interdisant qu’on les arrête. Ils étaient obligés de porter un signe distinctif (une chausse ou une ceinture attachée sur celle-ci). Selon cette interprétation, quand les persécutions contre les hébreux étaient à leur paroxysme dans les provinces de Burgos et de Tolède, ces dernières revêtaient ces chausses et se réfugiaient à Villadiego.
* Une opinion minoritaire soutient qu’en réalité, ce sont les « calzas de villariego », c’est-à-dire des chaussures de marcheurs, adaptées pour la marche, et que cela n’a rien à voir avec la localité de Villadiego.
* Enfin, certains ont utilisé le poème suivant pour donner une explication humoristique au proverbe :
Villadiego era un soldado
que a San Pedro, en ocasión
de estar en dura prisión,
nunca le faltó del lado.
Vino el espíritu alado,
y lleno de vivo fuego,
le dice a Pedro: Sal, luego
tomas las calzas, no arguyas.
Y por ponerse las suyas
tomo las de Villadiego.
2. «Hablando del rey de Roma por la puerta asoma» : Quand on parle du Loup, on en voit la queue.
L’origine historique de cette expresión mentionnait “el ruin de Roma”, c’est-à-dire le débauché, pour désigner les personnes au comportement peu exemplaire qui arrivaient au moment où on les attendait le moins –notamment quand on parlait d’eux–, et le plus souvent sans faire de bruit, pour surprendre les gens. Cette idée de dépravation est sûrement associée à la décadence de l’Empire Romain. Avec le temps, “el ruin” est ironiquement devenu “el rey”.
3.« Despedirse a la francesa » : Filer à l’anglaise
Au XVIIIe siècle, une mode s’installa parmi les gens de la haute société française, celle de quitter un lieu où se déroulait une réunion ou une veillée sans dire au revoir, ni même saluer les hôtes. Cette habitude était tellement respectée que le fait de saluer au moment de partir était considéré comme le signe d’une mauvaise éducation. Il était toléré que l’on regarde sa montre pour montrer que l’on devait s’en aller, mais on voyait d’un très mauvais œil que l’on prenne congé avant de s’absenter. Cette coutume donna lieu à l’expression « Despedirse a la francesa » dans le langage colloquial espagnol, mais cette fois-ci, elle témoigne la réprobation du comportement de quelqu’un qui quitte une réunion sans un « au revoir » ni un quelconque salut.
4.« Quien fue a Sevilla perdió su silla » : Qui va à la chasse perd sa place.
Ce proverbe tient son origine d’un événement historique qui se déroula au XVe siècle, pendant le règne d’Henri IV de Trastámara. Les Fonseca, famille noble d’origine portugaise, exercèrent une forte influence depuis les charges ecclésiastiques tout au long des XVe et XVIe siècles, responsabilités ecclésiastiques qui ne représentèrent pas un obstacle pour avoir une grande descendance. Plusieurs de ces personnages s’appelaient Alonso, prénom très ordinaire dans la famille. Alors qu’Alonso de Fonseca, personnage très influent à la cour d’Henry IV et archevêque de Séville (1473), son neveu homonyme fut nommé archevêque de Saint-Jacques de Compostelle, où il partit prendre possession de son archevêché. Là, le jeune neveu Alonso de Fonseca trouva un archevêché très impliqué dans les grands conflits qui touchaient le royaume de Galice. Incapable de gérer la situation, il fit appel à son oncle et, d’un commun accord, ils décidèrent d’échanger leurs diocèses pendant quelques temps ; une fois qu’Alonso de Fonseca, oncle, eut résolu les conflits du diocèse de Compostelle, il rentra à Séville comme convenu avec son neveu. Mais le neveu, incapable et ambitieux, refusa de lui rendre sa chaise archiépiscopale.
5. « Pasar una noche toledana » : Passer une nuit blanche
On trouve également plusieurs explications pour cette expression :
La plupart des gens disent qu’elle vient de la « jornada del foso », fait historique qui s’est déroulé dans la ville de Tolède au VIIIe siècle. En 797, l’émir arabe Al-Hakam I gouvernait dans l’Espagne musulmane. Tolède était une ville soumise à l’émir, mais jouissait de sa propre autonomie. Sa population était formée de wisigoths, d’hispano-romains (reniés pour la plupart), d’arabes et de juifs, ces derniers résidant dans la campagne. Al-Hakam voulut en finir une bonne fois pour toutes avec cette indépendance et cette l’autonomie et leur tendit un piège. Il envoya comme nouveau gouverneur de Tolède un muladí en qui il avait confiance, nommé Amrú. Pour fêter cette nomination, le muladí invita dans son palace les gens les plus connus, les plus riches et les plus influents, plus de quatre-cents au total. Pendant le banquet, il les égorgea tous et demanda que l’on jette leurs têtes dans une fosse creusée à l’avance, en vue du dénouement. « Pasar una noche toledana » voudrait donc dire passer une nuit terrible à ne pas pouvoir dormir.
Selon Sebastián de Covarrubias, cette expression fait référence aux moustiques du Tage qui, de par leur taille démesurée, ne laissent aucun répit aux gens qui essaient de dormir en été à Tolède, particulièrement aux étrangers qui ne son pas prévenus et ne se méfient pas.
Enfin, Gonzalo Correas Íñigo pense que cette expression est due à la nuit de la Saint-Jean, au cours de laquelle de nombreuses fêtes sont organisées aux quatre coins de l’Espagne, lesquelles maintiennent les gens éveillés toute la nuit. Cette explication paraît la moins vraisemblable.
6. « No se ganó Zamora en una hora » : Paris ne s’est pas fait en un jour.
Cette expression fait référence au siège de Zamora tenu par la roi Sanche II de Castille, qui dura environ sept mois, c’est-à-dire bien plus d’une heure et qui, en outre, échoua. A la mort du roi Ferdinand I, sa fille Doña Urraca reçut de son père l’autorité de Zamora. Le roi Sanche II de Castille, le Brave, n’accepta pas la répartition testamentaire qu’avait fait son père et assiégea la ville de Zamora pour la reprendre à sa sœur. La conclusion du siège de Zamora, qui dura donc sept mois, fut la trahison et l’assassinat du roi Sanche par Vellifo Dolfos.
7. « Poner una pica en Flandes » : Faire un exploit, soulever des montagnes.
Cette expression est née à l’époque de Carlos V, quand les Pays-Bas faisaient partie de ses terres. À ce moment-là, et dans les décennies suivantes, l’Empire espagnol était mêlé à différents conflits, contre la Turquie, l’Angleterre, le Portugal, la France, les Flandres. Dans ce panorama belliqueux et instable, il était très difficile de former une armée et de réussir à la mener jusqu’aux Flandres, d’autant plus que le voyage par la mer était très long et pénible pour les troupes. Il n’est donc pas surprenant que la bataille des Flandres représente une des guerres colossales de cette époque. D’autre part, celle-ci dura quatre-vingt ans, et ne constitua pas seulement une lutte entre l’Espagne et les Pays-Bas, sinon entre l’Espagne et toute l’Europe protestante, ainsi que l’Empire Ottoman. Dans ces conditions, et étant donné que les Anglais barrait la route du Cantabrique vers les Pays-Bas, l’Espagne n’eut d’autre choix que de passer par Genève, et de là, d’envoyer ses troupes par les terres jusqu’à la région des Flandres, lesquelles devaient par conséquent traverser des territoires hostiles et dangereux. De plus, elles marchaient chargées de tout l’armement nécessaire, dont les fameuses lances de l’époque. Cette route est connue sous le nom de « Chemin des Espagnols ». Et donc, pour finir, Carlos V, avec sa ténacité parvint à « poner una pica en Flandes », c’est-à-dire à mener à bon port quelque chose de compliqué à résoudre.
8. « Dormir a la luna de Valencia » : Dormir à la belle étoile
Cette expression tient son origine de l’époque où la ville de Valence était une enceinte fortifiée, pour protéger la ville des attaques éventuelles. L’enceinte ne comportait que deux entrées, dont on fermait les portes à la tombée de la nuit. Tous ceux qui n’arrivaient pas à temps ne pouvaient pas accéder à la ville jusqu’au lendemain, et devaient passer la nuit « a la luna de Valencia ».
Il existe aussi la variante « Quedarse en la luna de Valencia »: Rester le bec dans l’eau.
9. « Hacerse el sueco » : Faire la sourde oreille.
Cette expression pourrait être inventée avec n’importe qu’elle autre nationalité, mais elle revient aux Suédois. Cela ne serait qu’une idée populaire, en fait, le mot « sueco » viendrait d’un autre mot : soccus. Cela correspond à une espèce de pantoufle, utilisée par les femmes et les comédiens. En fait, soccus étaient les chaussures portées par les comiques dans le théâtre de la Rome antique, à la différence du cothurne, avec lequel les tragiques se grandissaient. Du mot soccus provient sabot (chaussure de bois en une seule pièce), gaucher (gauche) et bûche (morceau de bois court mais épais), terme qui s’applique à l’homme bête et obtus. D’où l’expression « hacerse el sueco », équivalente à « hacerse el torpe, el tonto », celui qui ne comprend rien à ce qu’on lui dit, ou qui fait mine de ne pas comprendre.
10. « Hay moros en la costa » : Attention !, Danger!
On raconte que, pendant plusieurs siècles, le Levant espagnol (la zone méditerranéenne comprenant Valence et Murcie) fut l’objet de fréquentes invasions de la part des pirates berbères, résidant dans la région nord-ouest de l’Afrique, entre la Méditerranée et le Sahara. À cause de cela, les villages situés sur la côte étaient constamment dans l’angoisse : pour prévenir du danger, ils avaient construit tout le long de la côte des tours de guet, auxquelles on accédait par des échelles de corde, qui étaient ensuite retirées. Du haut de ces tours, on surveillait tout l’horizon et, à peine on apercevait les voiles des bateaux berbères que la sentinelle de garde commençait à crier : « Hay moros en la costa ! ». On sonnait alors la cloche, on allumait les bûchers de signal et les gens –ainsi alertés– se préparaient à défendre.
Ce système perdura de longues années, jusqu’à ce que la paix soit signée avec les rois Berbères, mais le cri proverbial « Hay moros en la costa !” est devenu une expression familière pour avertir quelqu’un de la présence de quelqu’un représentant un quelconque danger, ou ne devant pas écouter ce qui se dit.
Dans le sens contraire, on utilise l’expression antonyme « No hay moros en la costa », pour dire qu’il n’y a aucun danger imminent empêchant quelqu’un de réaliser ce qu’elle veut.
Cette expression a la particularité d’avoir perdu un des termes qui la composait au départ : il s’agissait alors de « Tomar las calzas de Villadiego ». Il y a plusieurs explications sur l’origine de cette expression :
* Certains pensent qu’elle fait références aux espadrilles qui étaient fabriquées dans cette ville, considérées comme les meilleures chaussures pour la course. Cette explication est uniquement valable si l’on oublie que les premières acceptions de l’expression, notamment dans La Celestina, contenaient le terme « calzas ».
* D’autres disent que cela vient du roi Ferdinand III de Castille, le Saint, qui avait accordé des privilèges aux juifs de Villadiego (Burgos), en interdisant qu’on les arrête. Ils étaient obligés de porter un signe distinctif (une chausse ou une ceinture attachée sur celle-ci). Selon cette interprétation, quand les persécutions contre les hébreux étaient à leur paroxysme dans les provinces de Burgos et de Tolède, ces dernières revêtaient ces chausses et se réfugiaient à Villadiego.
* Une opinion minoritaire soutient qu’en réalité, ce sont les « calzas de villariego », c’est-à-dire des chaussures de marcheurs, adaptées pour la marche, et que cela n’a rien à voir avec la localité de Villadiego.
* Enfin, certains ont utilisé le poème suivant pour donner une explication humoristique au proverbe :
Villadiego era un soldado
que a San Pedro, en ocasión
de estar en dura prisión,
nunca le faltó del lado.
Vino el espíritu alado,
y lleno de vivo fuego,
le dice a Pedro: Sal, luego
tomas las calzas, no arguyas.
Y por ponerse las suyas
tomo las de Villadiego.
2. «Hablando del rey de Roma por la puerta asoma» : Quand on parle du Loup, on en voit la queue.
L’origine historique de cette expresión mentionnait “el ruin de Roma”, c’est-à-dire le débauché, pour désigner les personnes au comportement peu exemplaire qui arrivaient au moment où on les attendait le moins –notamment quand on parlait d’eux–, et le plus souvent sans faire de bruit, pour surprendre les gens. Cette idée de dépravation est sûrement associée à la décadence de l’Empire Romain. Avec le temps, “el ruin” est ironiquement devenu “el rey”.
3.« Despedirse a la francesa » : Filer à l’anglaise
Au XVIIIe siècle, une mode s’installa parmi les gens de la haute société française, celle de quitter un lieu où se déroulait une réunion ou une veillée sans dire au revoir, ni même saluer les hôtes. Cette habitude était tellement respectée que le fait de saluer au moment de partir était considéré comme le signe d’une mauvaise éducation. Il était toléré que l’on regarde sa montre pour montrer que l’on devait s’en aller, mais on voyait d’un très mauvais œil que l’on prenne congé avant de s’absenter. Cette coutume donna lieu à l’expression « Despedirse a la francesa » dans le langage colloquial espagnol, mais cette fois-ci, elle témoigne la réprobation du comportement de quelqu’un qui quitte une réunion sans un « au revoir » ni un quelconque salut.
4.« Quien fue a Sevilla perdió su silla » : Qui va à la chasse perd sa place.
Ce proverbe tient son origine d’un événement historique qui se déroula au XVe siècle, pendant le règne d’Henri IV de Trastámara. Les Fonseca, famille noble d’origine portugaise, exercèrent une forte influence depuis les charges ecclésiastiques tout au long des XVe et XVIe siècles, responsabilités ecclésiastiques qui ne représentèrent pas un obstacle pour avoir une grande descendance. Plusieurs de ces personnages s’appelaient Alonso, prénom très ordinaire dans la famille. Alors qu’Alonso de Fonseca, personnage très influent à la cour d’Henry IV et archevêque de Séville (1473), son neveu homonyme fut nommé archevêque de Saint-Jacques de Compostelle, où il partit prendre possession de son archevêché. Là, le jeune neveu Alonso de Fonseca trouva un archevêché très impliqué dans les grands conflits qui touchaient le royaume de Galice. Incapable de gérer la situation, il fit appel à son oncle et, d’un commun accord, ils décidèrent d’échanger leurs diocèses pendant quelques temps ; une fois qu’Alonso de Fonseca, oncle, eut résolu les conflits du diocèse de Compostelle, il rentra à Séville comme convenu avec son neveu. Mais le neveu, incapable et ambitieux, refusa de lui rendre sa chaise archiépiscopale.
5. « Pasar una noche toledana » : Passer une nuit blanche
On trouve également plusieurs explications pour cette expression :
La plupart des gens disent qu’elle vient de la « jornada del foso », fait historique qui s’est déroulé dans la ville de Tolède au VIIIe siècle. En 797, l’émir arabe Al-Hakam I gouvernait dans l’Espagne musulmane. Tolède était une ville soumise à l’émir, mais jouissait de sa propre autonomie. Sa population était formée de wisigoths, d’hispano-romains (reniés pour la plupart), d’arabes et de juifs, ces derniers résidant dans la campagne. Al-Hakam voulut en finir une bonne fois pour toutes avec cette indépendance et cette l’autonomie et leur tendit un piège. Il envoya comme nouveau gouverneur de Tolède un muladí en qui il avait confiance, nommé Amrú. Pour fêter cette nomination, le muladí invita dans son palace les gens les plus connus, les plus riches et les plus influents, plus de quatre-cents au total. Pendant le banquet, il les égorgea tous et demanda que l’on jette leurs têtes dans une fosse creusée à l’avance, en vue du dénouement. « Pasar una noche toledana » voudrait donc dire passer une nuit terrible à ne pas pouvoir dormir.
Selon Sebastián de Covarrubias, cette expression fait référence aux moustiques du Tage qui, de par leur taille démesurée, ne laissent aucun répit aux gens qui essaient de dormir en été à Tolède, particulièrement aux étrangers qui ne son pas prévenus et ne se méfient pas.
Enfin, Gonzalo Correas Íñigo pense que cette expression est due à la nuit de la Saint-Jean, au cours de laquelle de nombreuses fêtes sont organisées aux quatre coins de l’Espagne, lesquelles maintiennent les gens éveillés toute la nuit. Cette explication paraît la moins vraisemblable.
6. « No se ganó Zamora en una hora » : Paris ne s’est pas fait en un jour.
Cette expression fait référence au siège de Zamora tenu par la roi Sanche II de Castille, qui dura environ sept mois, c’est-à-dire bien plus d’une heure et qui, en outre, échoua. A la mort du roi Ferdinand I, sa fille Doña Urraca reçut de son père l’autorité de Zamora. Le roi Sanche II de Castille, le Brave, n’accepta pas la répartition testamentaire qu’avait fait son père et assiégea la ville de Zamora pour la reprendre à sa sœur. La conclusion du siège de Zamora, qui dura donc sept mois, fut la trahison et l’assassinat du roi Sanche par Vellifo Dolfos.
7. « Poner una pica en Flandes » : Faire un exploit, soulever des montagnes.
Cette expression est née à l’époque de Carlos V, quand les Pays-Bas faisaient partie de ses terres. À ce moment-là, et dans les décennies suivantes, l’Empire espagnol était mêlé à différents conflits, contre la Turquie, l’Angleterre, le Portugal, la France, les Flandres. Dans ce panorama belliqueux et instable, il était très difficile de former une armée et de réussir à la mener jusqu’aux Flandres, d’autant plus que le voyage par la mer était très long et pénible pour les troupes. Il n’est donc pas surprenant que la bataille des Flandres représente une des guerres colossales de cette époque. D’autre part, celle-ci dura quatre-vingt ans, et ne constitua pas seulement une lutte entre l’Espagne et les Pays-Bas, sinon entre l’Espagne et toute l’Europe protestante, ainsi que l’Empire Ottoman. Dans ces conditions, et étant donné que les Anglais barrait la route du Cantabrique vers les Pays-Bas, l’Espagne n’eut d’autre choix que de passer par Genève, et de là, d’envoyer ses troupes par les terres jusqu’à la région des Flandres, lesquelles devaient par conséquent traverser des territoires hostiles et dangereux. De plus, elles marchaient chargées de tout l’armement nécessaire, dont les fameuses lances de l’époque. Cette route est connue sous le nom de « Chemin des Espagnols ». Et donc, pour finir, Carlos V, avec sa ténacité parvint à « poner una pica en Flandes », c’est-à-dire à mener à bon port quelque chose de compliqué à résoudre.
8. « Dormir a la luna de Valencia » : Dormir à la belle étoile
Cette expression tient son origine de l’époque où la ville de Valence était une enceinte fortifiée, pour protéger la ville des attaques éventuelles. L’enceinte ne comportait que deux entrées, dont on fermait les portes à la tombée de la nuit. Tous ceux qui n’arrivaient pas à temps ne pouvaient pas accéder à la ville jusqu’au lendemain, et devaient passer la nuit « a la luna de Valencia ».
Il existe aussi la variante « Quedarse en la luna de Valencia »: Rester le bec dans l’eau.
9. « Hacerse el sueco » : Faire la sourde oreille.
Cette expression pourrait être inventée avec n’importe qu’elle autre nationalité, mais elle revient aux Suédois. Cela ne serait qu’une idée populaire, en fait, le mot « sueco » viendrait d’un autre mot : soccus. Cela correspond à une espèce de pantoufle, utilisée par les femmes et les comédiens. En fait, soccus étaient les chaussures portées par les comiques dans le théâtre de la Rome antique, à la différence du cothurne, avec lequel les tragiques se grandissaient. Du mot soccus provient sabot (chaussure de bois en une seule pièce), gaucher (gauche) et bûche (morceau de bois court mais épais), terme qui s’applique à l’homme bête et obtus. D’où l’expression « hacerse el sueco », équivalente à « hacerse el torpe, el tonto », celui qui ne comprend rien à ce qu’on lui dit, ou qui fait mine de ne pas comprendre.
10. « Hay moros en la costa » : Attention !, Danger!
On raconte que, pendant plusieurs siècles, le Levant espagnol (la zone méditerranéenne comprenant Valence et Murcie) fut l’objet de fréquentes invasions de la part des pirates berbères, résidant dans la région nord-ouest de l’Afrique, entre la Méditerranée et le Sahara. À cause de cela, les villages situés sur la côte étaient constamment dans l’angoisse : pour prévenir du danger, ils avaient construit tout le long de la côte des tours de guet, auxquelles on accédait par des échelles de corde, qui étaient ensuite retirées. Du haut de ces tours, on surveillait tout l’horizon et, à peine on apercevait les voiles des bateaux berbères que la sentinelle de garde commençait à crier : « Hay moros en la costa ! ». On sonnait alors la cloche, on allumait les bûchers de signal et les gens –ainsi alertés– se préparaient à défendre.
Ce système perdura de longues années, jusqu’à ce que la paix soit signée avec les rois Berbères, mais le cri proverbial « Hay moros en la costa !” est devenu une expression familière pour avertir quelqu’un de la présence de quelqu’un représentant un quelconque danger, ou ne devant pas écouter ce qui se dit.
Dans le sens contraire, on utilise l’expression antonyme « No hay moros en la costa », pour dire qu’il n’y a aucun danger imminent empêchant quelqu’un de réaliser ce qu’elle veut.
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