***
Laëtitia :
Gluck et Katy étaient rangés côte à côte sous le léger toit en tôle de l’abri à caddies. De gros nuages gris encombraient le ciel. Il pleuvait sans discontinuer depuis l’ouverture du magasin. En somme, une journée peu réjouissante. En outre, la matinée avait été rude, pour l’un comme pour l’autre. Eh oui... il y avait parfois des jours où les humains étaient encore plus insupportables que d’habitude...
– Non mais je te jure ! Tu y crois, toi, à une déveine pareille ! Ce matin, à la première heure, je suis tombée sur un client complètement azimuté ! Déjà, rien qu’en le voyant arriver en trombe avec sa bagnole, se garer n’importe comment et s’agiter en claquant les portières, je me suis dit : hmmm, malheur à celui ou celle qui va se le coltiner ! J’ai d’abord été soulagée de constater qu’il se dirigeait de l’autre côté du parking. Puis, j’ai commencé à baliser, parce qu’il s’est tout à coup ravisé, revenant sur ses pas, vers sa voiture, et donc, par la même occasion, vers ici. J’ai pensé : ma pauvre fille, pas de bol ! Tu es en première ligne aujourd’hui : c’est toi qui vas trinquer !... Bon, je le regarde s’approcher, inquiète. Il commence à chercher fébrilement un jeton, sauf qu’il n’arrive pas à mettre la main dessus, du coup, il s’énerve (je te passe les noms d’oiseaux), il finit par le trouver, il l’insère, mais là, je ne sais pas pourquoi, ma chaîne ne se défait pas. C’est que je commence à être rouillée, tu sais ! Et puis, ça fait un moment que je ne suis pas passée à la révision. J’espère que c’est pour bientôt. On lésine sur notre santé dans cette boîte, c’est honteux ! Enfin... Le type s’est alors mis à tirer comme un malade sur ma chaîne et, comme elle ne cédait toujours pas, il n’a rien trouvé de mieux que de taper sur le boîtier. Ça me résonnait dans toute la tête, un vrai calvaire ! Comment on nous traite ? !
– Ah la la, ma pauvre, je te plains... Je crois qu’on a la poisse aujourd’hui ! Moi, à midi, j’ai eu droit à un petit humain totalement surexcité, une vraie terreur ! Il n’arrêtait pas de sauter sur son siège, de donner de grands coups de pieds dans mes tiges avant, de tambouriner sur ma barre. Et je te raconte même pas ses insupportables cris suraigus ! À un moment, sa mère en a eu marre ; elle l’a descendu, et pendant qu’elle avait le dos tourné, il s’est couché par terre et a essayé de m’arracher une roue. Heureusement qu’il n’avait pas beaucoup de force et surtout, que je suis un vieux caddie solide ! Oh, l’affreux jojo !
– Et encore Gluck, nous, on a de la chance ! Pense aux bébés caddies, si vulnérables ! Tiens, je parlais avec Dizzie l’autre jour. Tu sais, elle a deux enfants, Tommy et Lucas. Eh bien, la semaine dernière, l’aîné est resté au hangar pendant deux jours, parce qu’un petit humain lui avait déchiré son drapeau et plié son antenne. Non mais, franchement, on a du souci à se faire !
– Oui, je suis bien d’accord ! Moi, ce que je supporte de moins en moins, ce sont les clients aux caisses : les entendre se plaindre que ça n’avance pas, qu’il fait trop chaud, qu’ils en ont plein les pattes, que c’est trop cher... Bon, sur ce dernier point, je les comprends, parce que tu sais, en vingt ans de maison, j’ai vu les prix flamber ; alors des fois, je me dis qu’ils ont de bonnes raisons de râler, les humains.
– Oui, c’est sûr, mais ce n’est pas une raison pour nous maltraiter. Nous, on n’y est pour rien !
– Hé hé, vise la petite blonde qui s’avance. Hou hou, ma poupée, je suis là ! Que dirais-tu d’une ballade avec un caddie à la conduite souple, sûre et efficace ?
– Te fatigue pas, Gluck, elle t’entends pas ! Mais dis-moi, tu ne changes pas, toi... toujours en train de faire le joli cœur !
– Eh... il ne faut jamais manquer une occasion de plaisanter, de rendre la vie un peu plus légère. Regarde Bud. J’ai eu tant de peine quand il est parti à la remise des caddies usagés, en attente d’être détruits... C’est la fin du boulot pour lui, ce qui signifie la fin tout court...
– Bah, Gluck, te bile pas avec ça, mon vieux ! Ce n’est pas le moment de penser à ce genre de choses. Tu as encore de belles années devant toi...
Katy essayait de réconforter Gluck du mieux qu’elle pouvait. Cependant, elle aussi était triste de voir ce qui attendait ces malheureux caddies qui, après toute une vie de bons et loyaux services, étaient impitoyablement mis au rebus, sans la moindre considération, par ces humains jamais satisfaits, trop égoïstes et prisonniers de leur consommation effrénée. Prendraient-ils un jour conscience de la vanité de cette fuite en avant qui les absorbait immanquablement ?
Gluck et Katy étaient rangés côte à côte sous le léger toit en tôle de l’abri à caddies. De gros nuages gris encombraient le ciel. Il pleuvait sans discontinuer depuis l’ouverture du magasin. En somme, une journée peu réjouissante. En outre, la matinée avait été rude, pour l’un comme pour l’autre. Eh oui... il y avait parfois des jours où les humains étaient encore plus insupportables que d’habitude...
– Non mais je te jure ! Tu y crois, toi, à une déveine pareille ! Ce matin, à la première heure, je suis tombée sur un client complètement azimuté ! Déjà, rien qu’en le voyant arriver en trombe avec sa bagnole, se garer n’importe comment et s’agiter en claquant les portières, je me suis dit : hmmm, malheur à celui ou celle qui va se le coltiner ! J’ai d’abord été soulagée de constater qu’il se dirigeait de l’autre côté du parking. Puis, j’ai commencé à baliser, parce qu’il s’est tout à coup ravisé, revenant sur ses pas, vers sa voiture, et donc, par la même occasion, vers ici. J’ai pensé : ma pauvre fille, pas de bol ! Tu es en première ligne aujourd’hui : c’est toi qui vas trinquer !... Bon, je le regarde s’approcher, inquiète. Il commence à chercher fébrilement un jeton, sauf qu’il n’arrive pas à mettre la main dessus, du coup, il s’énerve (je te passe les noms d’oiseaux), il finit par le trouver, il l’insère, mais là, je ne sais pas pourquoi, ma chaîne ne se défait pas. C’est que je commence à être rouillée, tu sais ! Et puis, ça fait un moment que je ne suis pas passée à la révision. J’espère que c’est pour bientôt. On lésine sur notre santé dans cette boîte, c’est honteux ! Enfin... Le type s’est alors mis à tirer comme un malade sur ma chaîne et, comme elle ne cédait toujours pas, il n’a rien trouvé de mieux que de taper sur le boîtier. Ça me résonnait dans toute la tête, un vrai calvaire ! Comment on nous traite ? !
– Ah la la, ma pauvre, je te plains... Je crois qu’on a la poisse aujourd’hui ! Moi, à midi, j’ai eu droit à un petit humain totalement surexcité, une vraie terreur ! Il n’arrêtait pas de sauter sur son siège, de donner de grands coups de pieds dans mes tiges avant, de tambouriner sur ma barre. Et je te raconte même pas ses insupportables cris suraigus ! À un moment, sa mère en a eu marre ; elle l’a descendu, et pendant qu’elle avait le dos tourné, il s’est couché par terre et a essayé de m’arracher une roue. Heureusement qu’il n’avait pas beaucoup de force et surtout, que je suis un vieux caddie solide ! Oh, l’affreux jojo !
– Et encore Gluck, nous, on a de la chance ! Pense aux bébés caddies, si vulnérables ! Tiens, je parlais avec Dizzie l’autre jour. Tu sais, elle a deux enfants, Tommy et Lucas. Eh bien, la semaine dernière, l’aîné est resté au hangar pendant deux jours, parce qu’un petit humain lui avait déchiré son drapeau et plié son antenne. Non mais, franchement, on a du souci à se faire !
– Oui, je suis bien d’accord ! Moi, ce que je supporte de moins en moins, ce sont les clients aux caisses : les entendre se plaindre que ça n’avance pas, qu’il fait trop chaud, qu’ils en ont plein les pattes, que c’est trop cher... Bon, sur ce dernier point, je les comprends, parce que tu sais, en vingt ans de maison, j’ai vu les prix flamber ; alors des fois, je me dis qu’ils ont de bonnes raisons de râler, les humains.
– Oui, c’est sûr, mais ce n’est pas une raison pour nous maltraiter. Nous, on n’y est pour rien !
– Hé hé, vise la petite blonde qui s’avance. Hou hou, ma poupée, je suis là ! Que dirais-tu d’une ballade avec un caddie à la conduite souple, sûre et efficace ?
– Te fatigue pas, Gluck, elle t’entends pas ! Mais dis-moi, tu ne changes pas, toi... toujours en train de faire le joli cœur !
– Eh... il ne faut jamais manquer une occasion de plaisanter, de rendre la vie un peu plus légère. Regarde Bud. J’ai eu tant de peine quand il est parti à la remise des caddies usagés, en attente d’être détruits... C’est la fin du boulot pour lui, ce qui signifie la fin tout court...
– Bah, Gluck, te bile pas avec ça, mon vieux ! Ce n’est pas le moment de penser à ce genre de choses. Tu as encore de belles années devant toi...
Katy essayait de réconforter Gluck du mieux qu’elle pouvait. Cependant, elle aussi était triste de voir ce qui attendait ces malheureux caddies qui, après toute une vie de bons et loyaux services, étaient impitoyablement mis au rebus, sans la moindre considération, par ces humains jamais satisfaits, trop égoïstes et prisonniers de leur consommation effrénée. Prendraient-ils un jour conscience de la vanité de cette fuite en avant qui les absorbait immanquablement ?
***
Coralie :
Fêtes de Bayonne. Dimanche matin, 7 h. Les derniers festaïres déambulent dans les rues de la ville, la blancheur de leurs costumes souillée par le calimucho. On cherche un endroit pour continuer de s'amuser quand, au cœur du petit Bayonne, surgit l'animation de ce début de journée. Une dizaine de personnes s'adonne à une course improvisée de caddies. Par équipes de deux, l'un à l'intérieur du bolide, l'autre à sa direction, les concurrents s'apprêtent à dévaler la place jusqu'à la ligne d'arrivée, matérialisée par quelques bouteilles de bière vides. Tous sont au départ et attendent qu'une jeune femme leur donne le signal. « À vos marques... prêts... partez ! » Les équipages s'élancent, essayant tant bien que mal de maintenir le bon cap. Les pilotes courent, aussi vite qu'ils le peuvent, tandis que les copilotes les informent sur le circuit et la progression des adversaires. Les spectateurs encouragent les participants qui prennent des risques inconsidérés. En effet, la course de caddies s'avère être un sport dangereux : ces engins n'obéissent qu'à eux-mêmes et refusent tout contrôle extérieur. Ce qui donne alors lieu à des collisions, des cascades, des chutes, d'autant que le léger état d'ébriété des sportifs ne facilite pas l'épreuve, quoiqu'il les place sur un pied d'égalité... La piste étant en pente, les véhicules, dont la vitesse augmente à chaque seconde, déboulent sur les pavés, mettant ainsi en mauvaise posture le capitaine et son second. L'un parvient à peine à tenir la barre, l'autre est violemment secoué par la descente cahoteuse et tous deux savent que le plus difficile reste à venir. Passée la ligne d'arrivée, il faut freiner pour éviter, emportés par l'élan, de s'écraser sur la vitrine d'un magasin ou la terrasse d'un café. Le conducteur tire alors de toutes ses forces sur le chariot et le passager saute de son poste pour l'aider. C'est certainement là le moment le plus périlleux de la course mais aussi, il faut bien l'avouer, le plus drôle. Il est toujours plus simple de d'installer dans un caddie à l'arrêt que d'en sortir en marche...
Fêtes de Bayonne. Dimanche matin, 7 h. Les derniers festaïres déambulent dans les rues de la ville, la blancheur de leurs costumes souillée par le calimucho. On cherche un endroit pour continuer de s'amuser quand, au cœur du petit Bayonne, surgit l'animation de ce début de journée. Une dizaine de personnes s'adonne à une course improvisée de caddies. Par équipes de deux, l'un à l'intérieur du bolide, l'autre à sa direction, les concurrents s'apprêtent à dévaler la place jusqu'à la ligne d'arrivée, matérialisée par quelques bouteilles de bière vides. Tous sont au départ et attendent qu'une jeune femme leur donne le signal. « À vos marques... prêts... partez ! » Les équipages s'élancent, essayant tant bien que mal de maintenir le bon cap. Les pilotes courent, aussi vite qu'ils le peuvent, tandis que les copilotes les informent sur le circuit et la progression des adversaires. Les spectateurs encouragent les participants qui prennent des risques inconsidérés. En effet, la course de caddies s'avère être un sport dangereux : ces engins n'obéissent qu'à eux-mêmes et refusent tout contrôle extérieur. Ce qui donne alors lieu à des collisions, des cascades, des chutes, d'autant que le léger état d'ébriété des sportifs ne facilite pas l'épreuve, quoiqu'il les place sur un pied d'égalité... La piste étant en pente, les véhicules, dont la vitesse augmente à chaque seconde, déboulent sur les pavés, mettant ainsi en mauvaise posture le capitaine et son second. L'un parvient à peine à tenir la barre, l'autre est violemment secoué par la descente cahoteuse et tous deux savent que le plus difficile reste à venir. Passée la ligne d'arrivée, il faut freiner pour éviter, emportés par l'élan, de s'écraser sur la vitrine d'un magasin ou la terrasse d'un café. Le conducteur tire alors de toutes ses forces sur le chariot et le passager saute de son poste pour l'aider. C'est certainement là le moment le plus périlleux de la course mais aussi, il faut bien l'avouer, le plus drôle. Il est toujours plus simple de d'installer dans un caddie à l'arrêt que d'en sortir en marche...
***
Amélie :
Avec l’arrivée des beaux jours, l’été commence à se faire sentir, et avec lui, les petites jupes, les débardeurs, les après-midi bronzette ou foot-torse-nu sur la plage et les soirées barbecue entre amis.
Oui mais voilà, après l’hiver rigoureux, les raclettes, fondues et autres tartiflettes, et les tablettes de chocolat devant la télé, vous êtes un peu fâchés avec votre balance. Vous avez la flemme de courir 30 kilomètres par jour jusqu’au mois de juin –d’ailleurs, vous n’avez pas le temps– et vous en avez marre d’acheter tous les ans ces magazines qui vantent des recettes miracles pour maigrir, et qui finissent toujours comme cale-pied sous la table de la cuisine – c’est fou cette adéquation entre l’épaisseur d’un magazine et l’espace sous un pied de table !
Surtout pas de panique car j’ai LA solution : pratiquer du sport en faisant vos courses. Prenez votre caddie à deux mains, en prenant soin de garder le dos bien droit. Marchez à une allure normale, courir ne servirait à rien et vous risqueriez de vous cassez une jambe et de rester clouer au lit, sans sport ! Ce qui est très important en revanche, est de ne pas suivre l’ordre des rayons quand vous choisissez vos articles, ainsi, vous circulerez davantage dans les allées. Je vous conseille deux solutions : si vous connaissez la grande surface, faites-en un plan chez vous, et dressez votre liste en conséquence –sachant que plus vous ferez de kilomètres, mieux ce sera. Sinon, changez fréquemment de magasin, comme ça, vous n’aurez pas le temps de vous habituer et vous devrez retourner chercher quelque chose au niveau du pain alors que vous êtes arrivés aux boissons. Quand vous êtes dans les rayons, ne choisissez pas les produits qui vous demandent le moins d’effort ; au contraire, tendez les bras vers le haut ou baissez vous. Vos marques préférées sont toujours sur l’étagère du milieu ? Et ben, vous voulez faire du sport, oui ou non ? Alors faites un effort ! Pour faire travailler les adducteurs et les quadriceps, rien de mieux que de s’accroupir en faisant mine de lire attentivement la composition de la bouteille de sauce tomates prise sur le rayonnage le plus bas : contractez les fesses, maintenez la position environ deux minutes, remontez en expirant, reprenez votre souffle et recommencez plus loin, avec les asperges, les cacahuètes ou la crème antiride, selon vos besoins. Une fois à la caisse, sortez tous vos articles du caddie, même les packs d’eau et de lait, toujours avec le dos droit, car on a vite fait d’attraper un tour de rein. Quand vous êtes arrivés aux produits qui se trouvent tout au fond du caddie, tendez le bras au maximum au lieu de vous pencher : cela allongera vos muscles et tonifiera votre peau. Enfin, dernière étape : le retour au véhicule. Sortez les choses du caddie avec la même attitude que pour les mettre sur le tapis de caisse. Rangez-les méthodiquement dans le coffre (cela ne sert à rien pour notre propos, mais c’est plus facile après pour s’y retrouver), puis ramenez le caddie à son emplacement (sans oublier le jeton), sans relâcher la position.
Une fois rentrés à la maison, pour ne pas perdre tout le bénéfice de l’effort fourni, ne vous jetez pas sur les pains au chocolat et sur le coca. Préparez-vous plutôt une eau citronnée (pour éliminer les toxines) et grignotez un fruit.
Attention cependant à ne pas commencer ces exercices à froid, vous risqueriez une tendinite voire un mal de dos. Le mieux est de trouver une grande surface située à environ deux kilomètres de chez vous, car cela présente un double avantage : petite marche à l’aller (ou course si vous êtes vraiment motivés), et au retour, un ou plusieurs sacs dans chaque main pour se muscler les bras. Avec un peu d’expérience, vous pouvez même vous servir des sacs comme d’haltères, pour plus d’efficacité. Inutile pour autant de les lever au-dessus de votre tête : si le ridicule ne tue pas, il ne fait pas maigrir non plus. Si jamais vous êtes en voiture (voir ci-dessus pour le rangement des courses), faites au moins un tour de la galerie marchande, pour vous échauffer avant d’entrer dans le magasin proprement dit.
Avec l’arrivée des beaux jours, l’été commence à se faire sentir, et avec lui, les petites jupes, les débardeurs, les après-midi bronzette ou foot-torse-nu sur la plage et les soirées barbecue entre amis.
Oui mais voilà, après l’hiver rigoureux, les raclettes, fondues et autres tartiflettes, et les tablettes de chocolat devant la télé, vous êtes un peu fâchés avec votre balance. Vous avez la flemme de courir 30 kilomètres par jour jusqu’au mois de juin –d’ailleurs, vous n’avez pas le temps– et vous en avez marre d’acheter tous les ans ces magazines qui vantent des recettes miracles pour maigrir, et qui finissent toujours comme cale-pied sous la table de la cuisine – c’est fou cette adéquation entre l’épaisseur d’un magazine et l’espace sous un pied de table !
Surtout pas de panique car j’ai LA solution : pratiquer du sport en faisant vos courses. Prenez votre caddie à deux mains, en prenant soin de garder le dos bien droit. Marchez à une allure normale, courir ne servirait à rien et vous risqueriez de vous cassez une jambe et de rester clouer au lit, sans sport ! Ce qui est très important en revanche, est de ne pas suivre l’ordre des rayons quand vous choisissez vos articles, ainsi, vous circulerez davantage dans les allées. Je vous conseille deux solutions : si vous connaissez la grande surface, faites-en un plan chez vous, et dressez votre liste en conséquence –sachant que plus vous ferez de kilomètres, mieux ce sera. Sinon, changez fréquemment de magasin, comme ça, vous n’aurez pas le temps de vous habituer et vous devrez retourner chercher quelque chose au niveau du pain alors que vous êtes arrivés aux boissons. Quand vous êtes dans les rayons, ne choisissez pas les produits qui vous demandent le moins d’effort ; au contraire, tendez les bras vers le haut ou baissez vous. Vos marques préférées sont toujours sur l’étagère du milieu ? Et ben, vous voulez faire du sport, oui ou non ? Alors faites un effort ! Pour faire travailler les adducteurs et les quadriceps, rien de mieux que de s’accroupir en faisant mine de lire attentivement la composition de la bouteille de sauce tomates prise sur le rayonnage le plus bas : contractez les fesses, maintenez la position environ deux minutes, remontez en expirant, reprenez votre souffle et recommencez plus loin, avec les asperges, les cacahuètes ou la crème antiride, selon vos besoins. Une fois à la caisse, sortez tous vos articles du caddie, même les packs d’eau et de lait, toujours avec le dos droit, car on a vite fait d’attraper un tour de rein. Quand vous êtes arrivés aux produits qui se trouvent tout au fond du caddie, tendez le bras au maximum au lieu de vous pencher : cela allongera vos muscles et tonifiera votre peau. Enfin, dernière étape : le retour au véhicule. Sortez les choses du caddie avec la même attitude que pour les mettre sur le tapis de caisse. Rangez-les méthodiquement dans le coffre (cela ne sert à rien pour notre propos, mais c’est plus facile après pour s’y retrouver), puis ramenez le caddie à son emplacement (sans oublier le jeton), sans relâcher la position.
Une fois rentrés à la maison, pour ne pas perdre tout le bénéfice de l’effort fourni, ne vous jetez pas sur les pains au chocolat et sur le coca. Préparez-vous plutôt une eau citronnée (pour éliminer les toxines) et grignotez un fruit.
Attention cependant à ne pas commencer ces exercices à froid, vous risqueriez une tendinite voire un mal de dos. Le mieux est de trouver une grande surface située à environ deux kilomètres de chez vous, car cela présente un double avantage : petite marche à l’aller (ou course si vous êtes vraiment motivés), et au retour, un ou plusieurs sacs dans chaque main pour se muscler les bras. Avec un peu d’expérience, vous pouvez même vous servir des sacs comme d’haltères, pour plus d’efficacité. Inutile pour autant de les lever au-dessus de votre tête : si le ridicule ne tue pas, il ne fait pas maigrir non plus. Si jamais vous êtes en voiture (voir ci-dessus pour le rangement des courses), faites au moins un tour de la galerie marchande, pour vous échauffer avant d’entrer dans le magasin proprement dit.
***
Laëtitia :
Depuis quelques années, le supermarché, ce lieu jadis presque exclusivement fréquenté par des femmes, accueille en masse une population que personne n’attendait : l’homme faisant les courses.
Eh non, l’homme ne fait pas les courses comme la femme, il a une technique bien à lui. La liste, qu’il a minutieusement préparée à la maison, il ne l’oublie pas sur la table de la cuisine. Il la garde dans sa poche avec un stylo, outil indispensable pour rayer chaque article placé dans le caddie.
Ce changement dans les mœurs de l’homme s’explique par la montée du célibat, ce fléau qui touche des millions de personnes en France.
L’homme faisant les courses a donc entraîné un phénomène tout à fait inédit : la coureuse de caddie. Eh oui, la femme en a marre de se tromper. Pour trouver le Bon, elle doit désormais se creuser la cervelle, faire preuve d’ingéniosité, étudier toutes les possibilités, être sur tous les fronts.
Sa méthode est simple : repérer le célibataire parfait en analysant le contenu de son caddie. Il s’agit dans un premier temps de traquer le moindre objet féminin pour juger de la disponibilité de l’homme. Mais gare aux pièges ! De nos jours, certains produits d’hygiène sont devenus ambivalents. Prenons un exemple : le rasoir, vous pensez homme mais c’est peut-être femme et à l’inverse, la crème dépilatoire vous pensez femme et c’est homme, évidemment. La guerre aux poils n’épargne plus personne de nos jours. Il faut donc être vigilant.
Une fois ce point éclairci, passons à une étude plus poussée. Chaque article peut donner un indice crucial sur la personnalité de l’homme. Trop de surgelés, indique que sans femme l’homme ne vit pas, il survit. A éviter, bien sûr, elle ne voudrait pas se retrouver à faire la popote tous les soirs à la maison. Autre indicateur : les lingettes nettoyantes. Cette fois-ci, l’homme vit dans une porcherie et a une position plus que douteuse face aux problèmes de pollution de notre petite planète. Cuisine et ménage, c’est non !
Quelques articles peuvent relever le niveau d’un caddie. Un livre, une revue en disent long sur la personnalité de l’homme. C’est un bon point. L’homme se cultive, l’homme n’est pas égocentrique, il est ouvert au monde... A-t-il des bonbons ? Il est peut-être tonton. Parfait, il aime les enfants, un sujet épineux de moins à aborder, la femme est soulagée.
Néanmoins, si vous voulez vous essayer à ce mode de rencontre, il ne faut pas vous bercer d’illusions, le caddie parfait n’existe pas. La coureuse de caddie en est consciente. Elle sait aussi qu’elle non plus n’est pas parfaite. Alors, qui sait, au rayon fruits et légumes entre les navets et les choux, les bonnes poires et les bananes, elle la trouvera peut-être sa moitié d’orange.
Depuis quelques années, le supermarché, ce lieu jadis presque exclusivement fréquenté par des femmes, accueille en masse une population que personne n’attendait : l’homme faisant les courses.
Eh non, l’homme ne fait pas les courses comme la femme, il a une technique bien à lui. La liste, qu’il a minutieusement préparée à la maison, il ne l’oublie pas sur la table de la cuisine. Il la garde dans sa poche avec un stylo, outil indispensable pour rayer chaque article placé dans le caddie.
Ce changement dans les mœurs de l’homme s’explique par la montée du célibat, ce fléau qui touche des millions de personnes en France.
L’homme faisant les courses a donc entraîné un phénomène tout à fait inédit : la coureuse de caddie. Eh oui, la femme en a marre de se tromper. Pour trouver le Bon, elle doit désormais se creuser la cervelle, faire preuve d’ingéniosité, étudier toutes les possibilités, être sur tous les fronts.
Sa méthode est simple : repérer le célibataire parfait en analysant le contenu de son caddie. Il s’agit dans un premier temps de traquer le moindre objet féminin pour juger de la disponibilité de l’homme. Mais gare aux pièges ! De nos jours, certains produits d’hygiène sont devenus ambivalents. Prenons un exemple : le rasoir, vous pensez homme mais c’est peut-être femme et à l’inverse, la crème dépilatoire vous pensez femme et c’est homme, évidemment. La guerre aux poils n’épargne plus personne de nos jours. Il faut donc être vigilant.
Une fois ce point éclairci, passons à une étude plus poussée. Chaque article peut donner un indice crucial sur la personnalité de l’homme. Trop de surgelés, indique que sans femme l’homme ne vit pas, il survit. A éviter, bien sûr, elle ne voudrait pas se retrouver à faire la popote tous les soirs à la maison. Autre indicateur : les lingettes nettoyantes. Cette fois-ci, l’homme vit dans une porcherie et a une position plus que douteuse face aux problèmes de pollution de notre petite planète. Cuisine et ménage, c’est non !
Quelques articles peuvent relever le niveau d’un caddie. Un livre, une revue en disent long sur la personnalité de l’homme. C’est un bon point. L’homme se cultive, l’homme n’est pas égocentrique, il est ouvert au monde... A-t-il des bonbons ? Il est peut-être tonton. Parfait, il aime les enfants, un sujet épineux de moins à aborder, la femme est soulagée.
Néanmoins, si vous voulez vous essayer à ce mode de rencontre, il ne faut pas vous bercer d’illusions, le caddie parfait n’existe pas. La coureuse de caddie en est consciente. Elle sait aussi qu’elle non plus n’est pas parfaite. Alors, qui sait, au rayon fruits et légumes entre les navets et les choux, les bonnes poires et les bananes, elle la trouvera peut-être sa moitié d’orange.
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