En photo : salle d'attente 2par tpv2009
À une heure où toutes nos jolies petites têtes blondes prennent leur goûter dans la joie et la bonne humeur, une dizaine de personnes que rien ne destinait à se rencontrer se retrouve tout à coup face à face dans un petit espace tranquille où se côtoient toutes les misères et maladies du monde.
Assis sur des chaises identiques collées aux murs, s’observant les uns les autres sans échanger un triste mot, ces pauvres malheureux n’ont rien à se dire. Ils vont mal. L’un a une côte cassée, l’autre croit qu’il a attrapé le tétanos, celle-ci a terriblement mal au ventre, celui-ci ne manifeste rien de particulier, mais alors celui-là, ce qui semble le faire souffrir le plus, c’est bel et bien attendre. Il s’impatiente et cela est manifeste. L’on ne voit et l’on n’entend que lui, à secouer nerveusement ses jambes, à regarder sa montre à plusieurs reprises en soupirant et en râlant, à se lever de sa chaise…
– Y’en a marre, d’attendre ! – ronchonne- t- il pour la énième fois.
Dans ce genre de pièce, tout le monde doit attendre. Certains parviennent à s’occuper en feuilletant les magasines posés en désordre sur la table-basse, d’autres passent en revue les dépliants sur le tabac, les jambes lourdes et la contraception, et d’autres encore se contentent d’observer le peu de choses qu’il y a à voir et vont jusqu’à lâcher de drôles de commentaires…
– Ces gens là, ils ne vivent pas très longtemps. – dit une dame à voix haute à son voisin, se faisant entendre de tous, y compris de l’accompagnatrice du jeune-homme qui lui non-plus, n’est pas sourd. – Mais ils sont généralement très gentils – ajoute-t-elle.
En effet, le jeune homme est très gentil, et il semble ne rien avoir entendu. En dehors de la salle d’attente, on entend le téléphone sonner, la secrétaire répondre aux appels tout en maintenant une conversation avec deux autres femmes se tenant près d’elle. Depuis le siège de son cabinet de consultation, on entend la voix du docteur appelant sa prochaine victime :
– Madame Rodriguez !
Dans la salle d’attente, il y a des personnes bien différentes les unes des autres qui ne savent pas qu’elles ont un point commun : elles ne savent pas ce qui les attend, là-bas, dans le cabinet de consultation.
Assis sur des chaises identiques collées aux murs, s’observant les uns les autres sans échanger un triste mot, ces pauvres malheureux n’ont rien à se dire. Ils vont mal. L’un a une côte cassée, l’autre croit qu’il a attrapé le tétanos, celle-ci a terriblement mal au ventre, celui-ci ne manifeste rien de particulier, mais alors celui-là, ce qui semble le faire souffrir le plus, c’est bel et bien attendre. Il s’impatiente et cela est manifeste. L’on ne voit et l’on n’entend que lui, à secouer nerveusement ses jambes, à regarder sa montre à plusieurs reprises en soupirant et en râlant, à se lever de sa chaise…
– Y’en a marre, d’attendre ! – ronchonne- t- il pour la énième fois.
Dans ce genre de pièce, tout le monde doit attendre. Certains parviennent à s’occuper en feuilletant les magasines posés en désordre sur la table-basse, d’autres passent en revue les dépliants sur le tabac, les jambes lourdes et la contraception, et d’autres encore se contentent d’observer le peu de choses qu’il y a à voir et vont jusqu’à lâcher de drôles de commentaires…
– Ces gens là, ils ne vivent pas très longtemps. – dit une dame à voix haute à son voisin, se faisant entendre de tous, y compris de l’accompagnatrice du jeune-homme qui lui non-plus, n’est pas sourd. – Mais ils sont généralement très gentils – ajoute-t-elle.
En effet, le jeune homme est très gentil, et il semble ne rien avoir entendu. En dehors de la salle d’attente, on entend le téléphone sonner, la secrétaire répondre aux appels tout en maintenant une conversation avec deux autres femmes se tenant près d’elle. Depuis le siège de son cabinet de consultation, on entend la voix du docteur appelant sa prochaine victime :
– Madame Rodriguez !
Dans la salle d’attente, il y a des personnes bien différentes les unes des autres qui ne savent pas qu’elles ont un point commun : elles ne savent pas ce qui les attend, là-bas, dans le cabinet de consultation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire